Détresse - Libre

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Détresse

Ils sont partis, sans un adieu.
Nour chatouille son tout jeune frère sur le ventre, sourire aux babines, lorsque le palais disparait.
Ca fait quelques jours, déjà, qu’il se passe quelque chose dans le ciel. Elle ne peut pas le voir, mais le sent. Et si ce quelque chose éveilla un peu d’inquiétude, elle ne pensait pas que l’on viendrait lui prendre ses parents.
Leurs odeurs ont disparu, l’orage aussi.

- Mère ?

La jeune louve avance de quelques pas et manque de trébucher sur un petit rocher.
Son coeur s’emballe, dans sa poitrine : C’est la panique.

- Père ?

Bien sûr, personne ne lui répond.
Face à ce silence glaçant, elle ne peut que laisser les larmes couler de ses yeux blancs. Parfois, Nour s’est sentie menacée, mais jamais elle n’a jamais eu aussi peur, jamais elle ne s’est jamais sentie aussi triste et… et en colère ?
Est ce pour cela, que Mère l’a laissée avec Sajda ? Pour disparaitre sans un adieu et pour que Père la suive, sans un mot pour elle ?

Ce n’est pas possible, enfin ! Elle est leur lumière, et son frère vient à peine de naitre.
La louve reprend le nouveau né contre elle et le berce doucement. L’insouciance est morte, mais lui, est toujours là : C’est tout ce qu’il lui reste.

- Oh, Sajda, mon cher petit frère, qu’allons nous devenir ?

Elle est aveugle et lui, si petit !
Quel cauchemar !
Nour se pince, pour s’en délivrer, mais rien ne se passe.

Ses pensées affluent rapidement : Elle pense à cet oncle que Père apprécie tant et qui lui a proposé de devenir son maitre d’armes, à cette grande tante qui est venue rendre visite à Mère avant que ne naisse le petit prince, à ces amis de ses parents qui, parfois, viennent leur rendre visite.
Ils ont besoin d’aide.

Elle pourrait traverser le bras de mer et se laisser porter par le courant au hasard : Mais cela l’obligerait à laisser Sajda seul, et c’est inenvisageable.

Les loups sont nombreux, à venir à l’Atoll, il vaut mieux patienter jusqu’à ce que l’un d’eux leur vienne.
En attendant, Nour berce toujours son frère, en pleurant toutes les larmes de son corps.

Emilitia

C'est un grésillement à son oreille, qui traverse les kilomètres d'un lien qui ne s'était jamais estompé jusque là. Le ver s'agite, se tortille, il annonce que quelque chose est en train de changer alors qu'il adopte ce comportement qu'il n'avait jamais eu. Loin d'un être vivant, il n'était qu'une sorte d'objet porteur de sort, porteur de la voix de la Demoiselle Rose. Et celle-ci se fait enfin entendre.

C'est un adieu plus qu'un simple au revoir mais il n'y a pas de tristesse ou de regret dans la voix, du moins Emilitia n'en entend pas.
C'est un devoir à accomplir, la louve noire savait la rose destinée à avoir un rôle auprès de son oncle. La fin arrive à toute chose n'est-ce pas ? Celle de la Lumière, celle de l'Ombre, elle participera avec la fin d'elle même à précipiter l'une plutôt que l'autre.
C'est une demande, celle de veiller sur ce qui avait été si durement acquis, si espéré au point d'envisager un potentiel coup de pousse mais qui finalement n'en aura pas eu besoin. La Demoiselle Rose ne partait pas avec son sang et pour que la Lumière ne vienne pas le voler, l'Ombre se devait d'aller les chercher. C'est la conclusion que se fit la démone.

La Rose aussi aura été une merveilleuse amie. Elles deux à la nature si proche l'une de l'autre.
De l'oreille coule un liquide noirâtre alors que la voix s'estompe. Y glisse le ver qui s'écrase au sol, symbole du lien rompu, il n'y avait plus personne de l'autre côté du sort pour venir parler à son oreille.

Il n'y avait pas tellement de chagrin, une promesse à tenir cependant. Là bas, à l'autre bout du continent.

_ _ _

Emilitia n'était redescendu si bas au sud, si proche des Etelkru, depuis la naissance de ses petites ombres. Ces plages n'avaient pas non plus subit la nécrose de ses pas depuis un temps encore bien plus long. Elle s'ébroue et derrière les yeux du masque posé sur son visage, elle cherche les traces de ce qui était précieux, de ce qui demandait d'être veillé. La louve noire sait où la Demoiselle Rose avait établi sa petite vie, ce fut la piste suivie.

Elle ne cherche pas vraiment à s'annoncer lorsqu'elle s'approche de la silhouette rousse, mais n'est pas discrète non plus. Elle ne l'a vu qu'une fois, lors d'une courte rencontre à la recherche de la Demoiselle Rose mais elle l'a reconnaît, se rappelle bien plus de l'odeur de son amie sur le pelage de cette adolescente. Celle de son mari aussi qui rappelle de loin un peu celle d'Iris. Cela n'avait été amusant qu'un temps, le fait que la rose et la noire s'entichent de la même fratrie. Ceux là, tu ne les auras pas.
Et lorsqu'elle se retrouve à distance suffisante, lorsqu'elle n'est plus qu'à quelque pas de la jeune rousse, alors qu'elle devine une autre âme entre ses pattes – la Demoiselle Rose avait utilisé le pluriel, Emilitia devinait d'où pouvait bien provenir cet autre enfant, elle finit par faire entendre sa voix.

« Votre mère m'a demandé de veiller sur vous. »

Pas de condoléances souhaitées, après tout les choses étaient ainsi. Pas de peine ni de pitié à partager, la démone ne possédait l'empathie.
Pas de présentation, il y aurait le temps de se rappeler qui chacune était plus tard.

Détresse

Litchi avait besoin de s’éloigner un peu de tout ce monde.
De l'effervescence du combat qui à eu lieu, il y a quelques semaines.
Elle avait panse ses plaies, c’était reposer suffisamment aussi.
La fille de Perrine avait cherche à trouver Nirvana, qui restait introuvable.
Iris était bien trop pris avec ses nouvelles responsabilités.
Anita n'était plus toute jeune non plus, alors elle avait décider de la laisser tranquille.

De ce simple fait, la fille de Kiro quitte donc le Castel de bon matin.
L'air est frais aujourd'hui, et c’était un plaisir de sentir ce vent caresser son pelage.
Pelage marquer par les cicatrices heureusement, peut visible.
Elle court à en perdre haleine.
Court à travers champs jusqu'à arriver au niveau de la mer.
Elle le sait à l'odeur sale dans le vent.
Inspire puis expire.

Se jette dans l'eau, elle aussi fraîche.
Lui faisait du bien et détendait son corps encore endoloris du combat.
Des muscles tellement sollicité,
Nage jusqu'à de l'autre côte et finir sur l'Atoll.
C'est bien la première fois qu'elle y allait.
Un endroit paradisiaque, loin de tout.
Agréable pour les vacances.
Quand ses longues patte touche le sable, s'avance pour sortir de l'eau.
S'ébroue pour évacuer celle-ci de son pelage.

Litchi pensait rester un peu plus longtemps ici, avant de rentrer ce soir.
Alors elle commence ça petite promenade.
Ses pensées divaguent quand elle entends une voix.
Assez..enfantine... ?
Puis des pleurs aussi.
Les oreilles se redressent, et se dirige t-elle vers la source.
Et bien vite une silhouette se forme au loin.

Une jeune louvette.
Et un louveteau visiblement, juste né.

Alors elle s'approche.

« _ B-b-bonjour ! »

Avait-elle hélé vers l'enfant.
Mais aussi envers la louve au pelage noire, aux fines ailes de papillon.
Qu'elle n'avait jamais vu auparavant.
Mais qu'importe !
Litchi n'était jamais contre le fait, de rencontrer de nouvelles personnes.
Se rapproche de plus en plus, jusqu'à réduire la distance.

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Détresse

L’âme qui leur vient est si sombre qu’elle la discerne à peine.
Son odeur, cependant, lui est familière. A défaut d’avoir pu développer une mémoire visuelle, Nour s’est focalisé sur celle olfactive. Aucun loup ne peut cacher son parfum, il lui semble.
Enfin, plus que de parfum, il vaudrait mieux parler de puanteur. Mais Nour est encore sous le choc et ne s’attarde pas trop sur ce point : Elle se souvient désormais de cette louve rencontrée durant l’enfance, à demi-démon.
D’où l’âme noire.

Son poil long s’hérisse sur con corps fin, lorsque Mère est énoncée.
Il lui semble avoir toujours été une gentille fille, obéissante et aimante. Son petit frère, non plus, n’a rien demandé : Alors pourquoi ses parents les ont-ils abandonnés ?
Pourquoi ne lui ont-ils rien expliqué ?
Elle continue de bercer son frère.

- Pourquoi ne le fait-elle plus elle même ?

Nour est farouche et tremblante autant de colère que de peur face à cette inconnue.
Elle connait la part d’ombre de Mère, sait également qu’elle la porte grâce à ce sang noir qu’elles partagent. C’est peut-être pour cela, que l’entente avec un démon est si bonne.
Peut-être qu’elle n’a pas sa place dans la lumière, comme son père. Quelle ironie.

Ma lumière.
C’est ainsi, qu’elle me nommait.
L’étais-je vraiment ?

La jeune louve est meurtrie, épuisée. Dans sa tête, les pensées ont cessé d’affluer : Elle souhaite seulement dormir, oublier, que tout ceci prenne fin.
Emmène nous, si tu le veux, louve démon.

A sa grande surprise, une autre âme les rejoint. Celle ci est bien plus basique : ni bonne, ni mauvaise.
Elle sent comme son Oncle Iris. Est-ce lui, qui l’envoie ?

- Mon frère a besoin de lait. Il ne survivra pas, sans cela.

C’est tout ce qu’elle a à ajouter pour le moment.

Emilitia

L'adolescente se hérisse, elle pour le moment reste neutre.
La disparition est peut-être brutale, Emilitia peut le concevoir. Ce n'était peut-être pas un saut dans le vide vers le contrebas mais un même changement drastique de vie allait se dérouler. Fait amusant, il y avait cette fois encore une route vers les démons à embrasser, même si celle-ci était peut-être moins volontaire. La louve noire accepte cependant d'offrir quelques informations supplémentaire ici et maintenant.

« Son Oncle est venu la chercher, c'est un destin qu'elle savait devoir un jour accomplir. J'ignore pour le père, vous seuls avez été désignés par la promesse. Ce n'est pas non plus à lui qu'elle a été demandé. »

Elle ne voulait pas mentir alors admettait qu'elle ne savait pas mais se doutait que si la Demoiselle Rose avait demandé explicitement à elle de veiller sur ses enfants, c'est qu'il n'était sans plus apte à le faire également. Elle allait ouvrir à nouveau la gueule derrière le masque, lui dire qu'il fallait y aller à présent mais...
Il y avait cette odeur

Oh elle la connaissait, par cœur même, elle avait habité si longtemps si proche d'eux, arpenter tant de fois leurs frontières, s'enivrer de leur odeur interdite sur Son pelage. Car oui, cettee louve qui s'avance, toute innocente – ne fait pas semblant – sur cette plage, l'air un peu perdue et décoifée, elle la portait Son odeur à Lui. Peut-être parce qu'elle était Etelkru – Oh vous étiez devenus si horripilant à ses yeux – c'est peut-être parce que forcément elle Le côtoie qu'elle porte Sa flagrance, sa si douce odeur, celle qui donnait envie d'arracher les yeux à quiconque la portait.
Elle ne grogne pas, elle ne gronde jamais Emilitia mais elle a envie, ô si envie d'arracher la fourrure rose de cette louve, celle qui portait cette odeur. Elle voulait que s'effrite son visage sous sa nécrose, elle si mal venue en cet instant, elle Etelkru. Le pelage se hérisse, les griffes se plantent dans le sable alors que les ailes de papillon, ouvertes larges dans le dos projettent leur ombre, déstabilisent un peu leur image alors qu'en découle ces particules de nécrose qui s'envolent dans l'air ambiant avant de se reposer sur le sol comme des écailles d'insectes.

« Ceci ne te concerne en rien Porteuse de Lumière »

Le ton est sec et elle s'avance, se positionne entre les enfants de la Demoiselle Rose et l'Etelkru. Elle ignore la détresse de l'adolescente pour le moment.

« C'est également une promesse à tenir. »

Ils seront préservés de vos Lueurs.
Vous ne les aurez pas.

Détresse

Si l'adolescente ne réponds pas à son salut, elle reste consciente que le nouveau né avait besoin de lait.
Et elle comptait lui répondre.
Essayer de trouver une solution rapidement.
Sauf que la louve noire se dresse devant elle, froide.
Litchi ne comprends pas cette attitude.
La phrase prononcé tique à son oreille.
Et plutôt que de s'énerver, sourit simplement.
Comme elle le fait d'habitude.

« _ V-vu c-c-comment t-t-tu réa-a-gis, s-si.
C-ça me concerne. »

Et sans peur aucune, elle s'approche Litchi.
Elle rentre d'un combat contre un Dragon.
Ce n'est donc pas une louve qui la fera reculer.
S'approche de la petite beige, passant clairement à côté de la louve noir.
Ce n'est pas elle qui l'importe.
Puis quand elle la regarde, elle semble remarquer des éléments de son pelage qui ressemble à quelqu'un qu'elle connaît.

À des personnes qu'elle connaît.
Connaît aussi, l'une des deux odeurs qu'elle porte sur elle.
Et alors...
« _ T-ton p-père...
C-c'est I-Ibéris ? »
Le regard lunaire sonde la petite.
Qui ne...semblait pas la voir...?
Ou alors c'était elle ?
Dans tout les cas...

« _ I-il f-faut n-n-nourrir l-l-le p-p-petit.»

Sinon il va mourir !
Le seul moyens qu'elle voyait, était de la ramener au clan.
Au moins pour qu'ils soient en sécurité.

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Détresse

Les deux âmes entrent en désaccord.
Elle comprend bien, Nour, que l’une est liée à une promesse qu’elle a faite à cette Mère qui les a injustement abandonnés. Mais l’autre, qu’à t’elle a gagner dans tout cela ?
Peut-elle faire confiance à une porteuse de lumière étrangère ? Père lui a dit de se méfier des Etelkrus.
C’est trop, pour elle.

La louve rouge inspire et pose délicatement son museau sur le petit corps de son frère qui couine. Il doit avoir faim, et il est, en cet instant, sa priorité.

- Père a choisi de la suivre.
L’on le nommait, effectivement, Iberis.

C’est singulier, qu’elle le devine : Du temps ou elle voyait encore, elle n’avait pu que constater à quel point elle ne ressemble pas à son père.
A la différence de celui qu’elle tient entre ses pattes comme un trésor, peut-être. Ce doit être ça.

Elle frémit et acquiesce.

- Mon frère est tout ce qu’il me reste. Sauvez le.

Pour cela, il lui faudra probablement un clan, ou un peu de magie.
Mais paradoxalement, l’idée de se retrouver entourée de porteurs de lumière la terrifie : Elle a le sang noir, Nour et Sajda aussi, probablement.
Et s’ils s’en rendent compte ?
Et s’ils décident de les supprimer ?

Son coeur se serre : Elle ne sait pas quoi faire, trop jeune et inexpérimentée pour gérer cette situation et savoir ce qu’elle doit faire.

Emilitia

Son sourire, elle le lui aurait lacéré de ses griffes. Cette voix tremblotante si désagréable qui contraste avec cet air affirmé, elle lui aurait ôté de la gorge d'un coup de croc, cette louve dont la démone ne supportait plus le peuple. De Sa faute sans doute, Il les avait si bien représenté dans son imaginaire. De celle de cette brute infâme, de celle de cette connaissance horripilante aussi. Tous, tous méritaient de disparaître sous la nécrose et leurs dieux, surtout le rouge, de se faire dévorés par les ombres.
Elle aurait été leur fin de toute chose si elle avait été démon plus puissant.
A défaut elle est l'amie, celle qui a promis, celle qui préserverait les ombres de brûler sous une lueur qui les consumera. Ibéris a choisi les ombres lui aussi, en se liant avec la Demoiselle Rose, et sa descendance en est l'incarnation de celles de leur mère.

Elle se met franchement au dessus des silhouettes de ceux qu'elle doit veiller, s'oppose encore à l'Etelkru haïssable. Déjà entre ses crocs, derrière le masque s'écoule la substance noire qui donnent naissance à l'araignée.
Les démons ne trahissent pas leurs promesses, et Emilitia trahira encore moins une faites à la Demoiselle Rose, elle si semblable à elle, elle avec qui elle partageait le lien.

« Ceci est quelque chose dont je peux me charger. »

Elle a, après tout, encore un enfant en bas âge dans les pattes, là bas, à la forêt brûlée de la sylve. Loin de vous.

« C'est à moi que la promesse a été demandé. »

Sort de derrière le masque, la tarentule extraite de son essence, celle qui avait remplacé le double.

« Plus à même de les faire grandir là où vos Lueurs les feront dépérir. Ces promesses ont un sens. »

Et sont trop importantes.
Parce qu'elles venaient de la Demoiselle Rose.
D'une mère à une mère diront les êtres normaux.
D'une ombre à une ombre dira le sang noir.

Elle les défendrait, parce qu'il le fallait.

Détresse

Encore la louve Noir se tient devant elle.
Litchi ignore ce qui la relie à l'enfant.
Mais il n'était pas question, qu'elle laisse les enfants de sa Soeur, entre ses pattes à Elle.
Alors son regard lunaire voit le liquide noir sortir de sa gueule.
Puis ses yeux bleu qui contrastent tant avec son pelage.
La fille de Kiro n'en démord pas, cependant.

« _ C-chez n-nous a-aussi.
O-o-ont p-p-peut s'en c-c-charger. »

Croyait-elle, qu'elle était la seule à donner la vie ?
Croyait-elle, qu'elle était la seule à s'occuper d'enfants ?
La rose souffle du museau.

« _ C-c-cette p-p-petite f-f-fait p-parti d-de M-Ma F-Famille.

E-e-elle e-et s-s-son j-jeune f-f-frère s-s-sont n-n-n-nièce et n-n-neveux d'I-Iris e-et d-de N-Nirvana.
E-e-elle m-m-même m-m-ma s-s-sœur. »

Son sourire ne disparaît pas pour autant.
Même si elle était devenue bègue, l'aplomb de Litchi ne lui a pas été enlever.
Qu'importe les épreuves qu'elle aura à subir par la suite.

« _ I-I-Ils d-d-doivent r-r-rester p-p-près d-de leur F-Famille.
D-d-donc q-q-qui n-n'est p-p-pas t-t-toi.»

Ce qui est un fait.
Elle se rapproche de la louve Noir.
Son regard ne traduis aucune peur, ni aucune haine envers cette étrange solitaire.
Ce qu'elle dit simplement...

« _ T-t-tout c-c-comme t-t-toi e-et m-m-moi.
C-ces e-e-enfants a-a-auront t-t-toujours l-le ch-choix d-d-d'aller l-là où i-i-ils v-v-voudront.

M-Ma N-N-Nièce e-et m-mon N-N-Neveu m-m-éritent l-la S-s-sécurité d-d-de l-l-leur S-S-Sang.»

Même si ils n’étaient liée par le sang.
Nirvana restait sa Sœur chérie.
Iris restait le bleuet qui chante avec elle, un Frère.
Ainsi elle ajoute...

« _ J-j-je n-n-ne v-vais p-pas p-p-perdre m-m-mon t-t-temps a-a-avec t-t-toi.

L-le p-p-petit à b-b-besoin d-d-d'être S-S-Sauver.
Ch-chose q-q-qui t-te s-s-semble é- égale v-v-v-isiblement.»

Puisque tu semble vouloir te battre contre moi.

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Détresse

Nour frémit lorsque l’âme sombre se poste au dessus d’elle avec l’impression d’être davantage convoités pour ce qu’ils sont (Des enfants au sang noir, liés au chaos) que ce qu’ils représentent.
Mais comment lui en vouloir ? Toutes deux ne se connaissent pas plus que ça. Cette louve, c’est à Mère, qu’elle est liée.

Elle peine à comprendre les propos de l’autre louve mais ses oreilles remuent, lorsqu’Iris est évoqué : Elle connait son Oncle et lui, il lui semble, est au courant pour leur sang. Il est d’une meute puissante et en est devenu Alpha, selon Père.
Sans doute pourra t’il les protéger. Après tout, ne lui a t’il pas proposé de devenir son maitre d’arme ?
Mais les autres Etelkrus ? Comment réagiront-ils lorsqu’ils s’apercevront qu’ils ne sont pas comme eux ? Son museau caresse le dos de Sajda : Elle ne peut pas prendre le risque que l’on s’en prenne à frère.

Tout est confus.
Mais elle sait que l’âme sombre est plus proche de leur nature. L’inconnue, elle, n’est surement pas informée de ce qui coule dans leurs veines.

En tant qu’anomalies, c’est au chaos, qu’ils appartiennent.
Père, même, l’a toujours tenue éloignée des Dieux et des meutes. Ce doit être pour une bonne raison.

- Je regrette. Je doute que nous puissions trouver notre place au sein des Etelkrus.
J’ai, cependant, une faveur à vous demander : Informez mon Oncle du départ de mon père. Rassurez le quand à notre sort : Nous survivrons.

Nous nous retrouverons également, assurément.
Mais à part, loin du clan, comme il a toujours été fait.
Bien qu’en colère, je sais que nos parents ne souhaitaient que notre sécurité.

Emilitia

Le nom d'iris lui fait hérissé un peu plus le pelage. Cette louve est la sœur d'Iris ? Non, ils ne sont que trois, la démone le sait, car la fratrie complète, elle la connaît. Non, elle dit autre chose, elle dit simplement sœur de Nirvana, cette louve agaçante n'est qu'une extension par un seul lien, quelque chose d'incomplet.

« Je suis leur tante. »

Elle n'évoquera pas ses petites ombres, mais ils sont cousins direct des enfants de la Demoiselle Rose, un lien amusant de deux mères amies, un lien supplémentaire qui la rend d'autant plus légitime. Elle est famille aussi. Et si l'Etelkru appelle en son droit du sang lointain, la louve noire peut le faire aussi, surtout que ce sang était de nature bien plus proche du sien.

« Je suis celle qui a été la première informée derrière le père, celle que la mère a choisi pour veiller. Jamais n'a été évoqué l'existence d'une Etelkru Rose. »

Elle était la dernière faveur exprimée du parent qui l'avait si longtemps désiré, son enfant. Toi, tu ne l'es pas Etelkru.
Elle parle de choix, la louve rose, et Nour en fait un qui fit redresser la tête de la démone. Son pelage s’apaise un peu aux paroles et derrière la surface du masque, il y a sans doute un petit rictus satisfait.

« Le choix a été prononcé. »

Celui du premier enfant, celui de la fille tant attendu, celui dont elle avait connu tout les déboires de sa naissance. Emilitia vint frôler la tête de Nour de son masque, les larges ombres de ses ailes au dessus d'elle comme une protection, face à la Lumière.

« Prépares vos affaires si vous en avez, nous nous en allons. »

Elle se redresse ensuite, toujours présence entre l'Etelkru et les enfants du Chaos, les yeux du masque se posant à nouveau sur la rose.

« L'entièreté de ton sang partagé n'est pas destiné à devenir Etelkru. »

Oh que non, jamais, ô grand jamais, vous l'aurez entièrement. Car ses petites ombres existent et qu'elles lui appartiennent. Parce que leur nature profonde est si opposée à vos dieux, parce qu'ils sont l'infamie qui vous dévorerons. Parce qu'elle s'était assurée que vous ne les trouveriez pas avant qu'elles soient prêtes.

« Vous auriez fini par les tuer, si ce n'est volontaire, vous les auriez empoisonné. Ces petites Lumières ne brillent pas de la même lueur que les vôtres. »

Une promesse a été faite de les préserver de vous.

Détresse

Elle était leurs tante visiblement.
Peut-être du côté de la Mère de l'enfant ?
Cela explique la argne qu'elle avait, de vouloir les prendres avec elle.
Litchi peut comprendre.
Un peu.
La rose l'écoute sans l'interrompre, reste attentive à toute information qui aurait pû lui échapper.
Mais c'est sans compté la voix de la petite qui émet une suggestion.
Non.

Un Choix.

Le choix de partir avec la louve Noir et non avec elle, dite louve de Lumière.
Alors la tension récemment flamboyante, disparaît aussi rapidement qu'elle est venue.
Ce n'était pas plus mal.
Litchi n'avait pas foncièrement envie de se battre et encore moins, devant les enfants.
Même si une aveugle et l'autre nouveau né.

« _ D-d'accord ! »

L'enfant avait fait son propre choix, sans être inflencée par la louve Noir.
Et ça, le respectera.
Il valait mieux, si elle voulait rester en contacte avec elle.
« _ J-je p-préviendrais t-ton O-oncle. »

De toute manière, elle ne comptait pas garder ça pour elle.
Iris et Nirvana ont l'obligation de savoir.
Puis les mots de la louve Noir font tiquer les oreilles de Litchi.

« _ Q-qui l-l-les a-a-auraient t-t-tuer ? P-pas m-m-moi en t-t-tout c-cas ! »
Et elle aurait empêcher quiconque de leurs faire du mal.
Le regard lunaire scrute les mouvements de l'enfant et la louve Noir.
Puis..

« _ M-me l-l-laisseriez v-v-vous l-l-les v-v-voir ?
J-je n-ne d-d-dirais r-r-rien, j-j-je v-v-vous l-le p-p-promet ! »

Promettre pour garder un oeil sur eux.
C'était sa mission, maintenant.

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Détresse

Pas toi, mais d’autres peut-être.
Père m’a décrit certains Etelkrus comme des barbares.

Nour se redresse en silence et tâtonne jusqu’à retrouver ses repères jusqu’à sa propre plage. Elle ramasse un long foulard et y enveloppe son frère, pour le garder contre elle.
Je te promet, mon jeune frère, que rien ne viendra nous séparer.
Ils doivent partir, maintenant. Et même si la louve rouge le comprend, son coeur se serre douloureusement à l’idée de quitter l’Atoll qui l’a vu grandir.
L’Atoll qui devait être son Royaume. Ils reviendront le reconquérir, lorsque Sajda sera plus grand, en Roi et en Reine.

Je me souviens, désormais avec tristesse, des balades que nous effectuâmes avec Mère et de toutes les fois où Père a traversé le bras de mer en me portant sur son dos pour m’éviter d’être mouillée.
Comment ont-ils pu nous abandonner, après avoir été des parents si attentionnés ?

Elle ramasse aussi une petite couronne qu’elle devine comme l’une de celles dont Mère orna sa tête, jadis.
Les larmes menacent de couler, encore, mais Nour les retient, cette fois.

La jeune louve revient vers l’âme sombre.

- Nous sommes prêts.

Et en le berçant doucement, elle chantonne pour Sajda.

Emilitia

L'Etelkru accepte la décision de l'enfant. Bien, bien. Elle s'indigne toutefois de la vérité annoncé. Evidemment. Mais parmi eux, aux yeux du sang noir, vous n'êtes pas les héros de leur histoire. Vous êtes ce qui devra être dévoré.

« Vous lueurs le feront, elles, et vos dieux. »

Et puis il y a cette demande alors que l'enfant part faire ses affaires. Cette demande face à laquelle la démone reste silencieuse plusieurs longs instants. La rose insistera, trouvera le moyen de savoir n'est-ce pas, si elle refuse ? Il est hors de question qu'Emilitia accepte cependant.

« En ces lieux, aucun d'entre vous ne doit approcher. »

Elle s'en assurerait, dévorerait chaque intrus portant cette odeur, bien plus encore s'il y a la Sienne.

« Mais nul y est enfermé. »

Au delà d'un an.

« Si elle le souhaite, elle traversera les runes. »

Du moment qu'elle revient.
Et puis elle s'annonce comme prête, l'enfant, elle et son frère.
Alors elle les emmènent, Emilitia, les fait traverser mer et terre, vers la forêt brûlée.

Détresse

Litchi s'attendais à ce refus.
Mais soit.
Elle s'assoit sur le sable quand l'enfant part préparer ses affaires.

Encore cette histoire de Lueur qui tue.
Elle ne sait pas ce que cela veut dire, mais ne va pas se gêner à demander des explications à Iris.
Maintenant qu'elle avait vu la louve Noir, il ne peut en être autrement.
La rose veut savoir à qui, elle à affaire.

Puis la fille d'Ibéris revient, annonçant qu'elle etait prête.
Ainsi donc, la louve Noir les emporte au loin.
Cette plage retrouve un semblent de silence.
Ces revelations malheureusement ne pouvaient pas attendre.

Dire qu'elle voulait se reposer un peu.
Ce sera pour une prochaine fois.

Ainsi quitte t'elle l'Atoll à son tour, retournant au Castel plus déterminée que jamais.

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