Nouvelle maman ? Kelcie.

ൠ TAKAVA'O
Mousse Raeder ; 3 mois ( 31.8.23 )
Actions #3C1817 ou #995452 & Paroles #E24B10
F A E I

Il avait surpris des conversations. Il avait entendu des mots sans en comprendre tout le sens. Il avait réalisé qu'il allait devoir partir. Son petit cœur de bébé avait voulu hurler, pleurer, mordre de savoir que maman ne pouvait plus le garder. Sa poitrine lui avait fait mal de voir qu'il était un poids pour maman. Il observait son état se détériorer chaque jour alors qu'elle puisait dans ses maigres forces pour le nourrir et le bercer. Mais Vaetua était au bout de ce qu'elle pouvait donner et Sollos ne savait pas comment l'aider. Il fût donc décider que l'enfant serait emmener là où vivaient leurs familles, dans l'espoir qu'il y soit élevé avec tout ce dont il aurait besoin pour se construire. Loin d'une mère aimante mais au bord du gouffre et d'un père angoissé et malheureux de voir sa compagne se battre chaque jour pour survivre. C'était si difficile pour elle de se remettre de la naissance de Takava'o. Son corps était désormais si faible, si fragile. Et malgré tout l'amour qu'ils avaient pour leurs fils, ils ne pouvaient pas risquer la vie de la femelle. Alors le rouquin et son rejeton entamèrent un long voyage de plusieurs semaines dès lors que le louveteau fût sevré, c'est à dire au plus tôt pour ne pas briser sa croissance mais assez pour ne pas couper dans la force vitale de Vaetua définitivement. C'est les cœurs lourds et brisés qu'ils se séparèrent. Ces quelques semaines, une lune quasiment, Sollos raconta beaucoup d'histoires au louveteau perdu qu'on arrachait à sa mère pour le bercer sur le petit raffiot. Mais rien n'y ferait, il se sentait abandonné, rejeté, repoussé, non aimé. Malgré les câlins de son père, malgré la brume de l'Océan qui les encerclait. Il se sentait seul, si seul sans maman. Maman qui ne voulait pas de lui. Mais non. Papa t'ad dit. Maman est malade, et elle reviendra te chercher un jour, quand elle sera de nouveau forte. Mais c'était si difficile d'accepter, si douloureux. Et ça voulait dire quoi, un jour ? C'était quand un jour ? Il n'avait pas encore vraiment la notion de futur et ne pouvait intégrer la portée réelle du duscours de Sollos.

Au petit matin, si tôt qu'il faisait encore presque nuit, ils arrivèrent dans une crique entourée d'une espèce de montagne effrayante comme un dragon géant des histoires de maman. Papa retenait ses larmes, il le voyait bien, et la confusion se peignit sur son museau de bébé. Pourquoi Papa pleurait-il puisqu'il revenait le chercher un jour ? Son sentiment d'abandon s'accentua. Sur la plage, il y avait une louve brune au doux visage. Avec des grandes écailles sur les épaules et les pattes. Papa expliqua que c'était la sœur de Maman. C'était quoi une sœur ? C'était une Tata, appremment. Une Tata Kelcie qui s'occuperait de lui jusqu'à ce que Maman vienne. Le ventre du louveteau se noua et il se recroquevillé alors que Papa le débarquait sur le sable frais. Après tant de semaines à bord du petit violier, Takava'o trembla sur ses pattes, tangua sur la terre ferme. Il leva son regard couleur feu fendu d'une pupille reptilienne sur la femelle, elle avait un air de maman en effet. C'était ça être sœur ? Avoir un visage un peu pareil ? L'enfant se roula en boule entre les pattes de Papa, mais ce dernier le poussa vers Kelcie doucement. A cause du sable, le louveteau ne parvint pas à bloquer le mouvement et il glissa vers elle. Elle avait un regard gentil, mais quand même... Ce n'était pas maman. Il voulait rester avec papa et retourner chez Maman. Sollos expliqua des choses à Kelcie, lui tendit une lettre à remettre à Désiré où il expliquait tout ce qui entourait la naissance de Takava'o et la santé de Vaetua, où il promettait revenir un jour mais qu'il espérait que leur fils soit bien entouré en grandissant sur Morne-Oeil auprès du clan de sa mère et proche de son grand-père paternel. Il s'excusant aussi, de ne pouvoir rester et passer le message lui même. Ceci fait, il embrassa son enfant, le serra fort contre lui avant de fuir, en coup de vent, vers la mer. C'était trop dur de laisser le petit, mais c'était si inquiètent d'avoir été loin de sa compagne si longtemps. Il ne pouvait faire durer les séparations. Sinon il n'y arriverait pas. Laissé seul sur la plage avec celle qui "s'occuperait de lui comme maman" avait dit papa, le cœur de Takava'o se brisa tout à fait et il ne pu retenir ses larmes. Aucun cri pourtant ne franchit ses petits crocs pour appeler le loup qui disparaissait dans la brume matinale sur son vaisseau, comme le fantôme qu'il deviendrait bientôt dans l'esprit du bébé.

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Mousse Raeder ; 3 mois ( 31.8.23 )
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Elle avait la voix douce et le sourire accueillant. Mais ses yeux. Il y lisait la tristesse dans ses yeux aussi beaux que ceux de maman. Malgré tout, son besoin de contact et sa peine furent plus fort, bien plus fort que la méfiance et le louveteau accepta l'invitation à se blottir dans les pattes de sa tata. L'odeur était proche tout en étant singullière, de celle de sa mère et cela le rassura juste assez pour qu'il puisse s'endormir entre ses pattes entre les émotions fortes et le confort de sa tante. La voix de Kelcie lui parvint tout de même en la confirmation qu'elle connaissait sa maman. Alors elle ne pouvait être que gentille, hein ?

< K'ssssie Maman 'Pa dit ? >

Dans un soupir il rouvrit un œil à la pupille fendue et remonta la truffe vers la louve.

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Mousse Raeder ; 3 mois ( 31.8.23 )
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Papa avait confiance en elle. Il pouvait donc se fier à elle. De toute façon tout son corps réclamait de la chaleur et de la tendresse alors que son esprit brûlait de l'abandon bien triste -bien que nécéssaire- dont il était en quelque sorte la victime. Le destin avait parfois de cruelles méthodes. Et si tous savaient et s'accorderaient par la suite que Kelcie ferait une bien meilleure mère que Vaetua, l'enfant lui ne pouvait pas encore le concevoir. La truffe humide de la femelle toucha la sienne et il rit de ce chatouilli. Avec toute la candeur d'un enfant qui ne demande que ça de rire, d'apprendre, de découvrir, celle d'un louveteau jovial bien que trahi si tôt dans la vie. A l'invitation muette, le bébé comprit que la nouvelle maman attendait quelque chose de lui. Il observa, curieux et attentif, et remarqua l'épaule baissée. Il chercha l'autorisation formelle dans le regard doux de la louve à l'odeur un peu comme maman et se hissa tel un petit lézard sur son encolure avant de fourrager dans ses cheveux et de se cacher dessous. Ses pattes avant pendant d'un côté, des pattes arrières sur l'autre épaule de Kelcie et sa longue et fine queue reptilienne luui servant de balancier naturel. Il piaula une fois confortablement installé :

< Nouvelle maiss-sson ? >

Demanda t-il, pour être sûr qu'on ne le laisserait pas encore une fois seul dans l'inconnu.