Dee » Habitué'
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| Sujet: À la sueur de mes cornes [LIBRE Etelkru] Dim 24 Sep - 21:32 | |
| Il y a une raison fondamentale pour laquelle nous regardons le ciel avec émerveillement et nostalgie - pour la même raison que nous restons, heure après heure, à contempler la houle lointaine de l'océan. Il y a quelque chose comme une sagesse ancienne, encodée et rangée dans notre ADN, qui connaît son point d'origine aussi sûrement qu'un saumon connaît sa crique. Nous sommes des étoiles mortes qui regardent des étoiles brûlantes. Enfin j’en sais trop rien moi je comprends même pas la moitié de ce que je viens de dire. J’ai juste répété ce que j’ai entendu des prêtres qui parlaient dans leurs tanières probablement trop enfumés dans leurs parfums. Ce que je sais par contre c’est qu’aujourd’hui, avec la pluie des derniers jours, la meilleure petite gâterie qu’un gros bolosse comme moi pourrait se procurer se retrouve tout en haut du grand castel. Un truc qui m’appartiendra bientôt, mais avant ça, va falloir travailler mon balaise. Va falloir travailler, va falloir grimper, va falloir s'enjailler le derrière et s’assurer de ne pas tomber mais Kiro est avec moi, ça devrait le faire. Ça devrait le faire ouais…
Run boy run.
L’accalmie des nuages noirs est révolue. La pluie laisse place à un soleil écrasant qui ne s'aggrave qu’avec l’humidité environnante. L’été, pour Galahad, c’est le bonheur, mais c’est aussi la misère. Le poil humide, la chaleur étouffante, le soleil aveuglant. C’est en autre la pousse délectable de l’herbe fraîche encore humide au matin avant que le soleil se lève. C’est l’eau fraîche qui coule dans les ruisseaux entre le castel et les marais. C’est les proies encore à moitié endormis du broutage de la veille, mais c’est aussi le sel sur les rochers qui n’attendent que d’être léché par les mouflons des montagnes. Et comme il est à moitié chèvre, ce sel lui appartient aussi et aujourd’hui c’est ce qu’il cherche. Du sel pour pouvoir offrir à ses muscles les forces nécessaires pour continuer sa journée et pouvoir se faire une bonne séance de sport avant de retourner faire le tour des terres, s’assurer qu’il n’y est pas de solitaire assez malheureux pour croiser son chemin.
Ses yeux dorés regardent en hauteur le dédale de pierre devant lui. À bien y regarder, malgré sa carrure bien dégarnie et ses muscles déjà bien échauffés, Galahad semble bien petit face aux grandes formations rocheuses. Mais il a une expression rieuse, comme s’il gardait au fond de lui une espèce de joie. Il en va toujours ainsi, il donne l’impression que rien n’est insurmontable. Parfois cependant sur son sourire une légère ombre expire, comme le vol d’un moucheron qui passe. L’Etelkru passe sa patte de géant sur la surface de la roche qui glisse sans difficulté. La session d’escalade s’annonçait plus dure que prévu même si ce n'est pas la difficulté qui l'arrêtera il pensa à se raviser d’y aller aujourd’hui. Un quart de tour et il se ravisa de partir, pensant avoir entendu Hell’swing lui tomber sur la tête si elle apprenait qu’il s'était désisté à grimper pour un détail aussi insignifiant. Le géant prit une grande respiration avant de sauter de l’avant sur le dédale de roche, sa cloche résonnant en écho entre les rochers, appelant à lui la vitesse, la grâce et la vivacité de son dieu.
Étonnamment, ses pattes s’accrochaient avec facilité dans les dédales et les crevasses. Après tout, il était fait pour ça. Il en profita pour pousser des rochers tout en bas avec ses cornes pour pousser son exercice au max. Se réjouissant du bruit des rochers qui explosait en bas. Y’avait pas de raison, c’était juste pour le plaisir de pouvoir le faire et lui faciliter l’ascension du chemin. Au bout d’un quart d’heure, il finit par arriver sur une plateforme où l’herbe avait eu le courage de pousser et avec elle, des grandes plaques de sel n’attendait que lui. Pour un bouc, c’est ce qu’il y avait de plus beau. Des tonnes de sédiments primaires qui l'aideraient à redescendre et la fraîcheur de l’herbe matinale sous ses pattes un peu écorchés par la montée. Galahad regarda en bas quelques secondes et pensa que c’était un étrange d’être venu au Mont de cette montagne poussé par il ne savait quelle nécessité, avec dans l’âme tout cette passion. Nourrie par le silence, par la tranquille monotonie de la montagne. D’ici, tout était plus petit que lui et ça aussi, c’était spécial.
-La persévérance, c’est la vrai force mon pote.
Après une heure à dévaliser les buissons des petits fruits qui poussaient par là, à lécher les sédiments sur la roche qu’il venait de grimper et à roupiller dans l’herbe pour reprendre des forces, Galahad regarda le ciel en se disant qu’il serait bientôt l’heure d’aller faire des rondes et se décida enfin à descendre. Ce qui est bien avec l’escalade, c’est que la descente est toujours plus facile et il réussit à toucher la terre ferme avec la moitié du temps que ça lui avait pris pour monter. Quand sa grosse tête quitta enfin les nuages, une grimace s’étira sur son visage lorsqu’il vit les dégâts de son entraînement. Des cratères dans le sol s'étaient formés avec les cailloux qu’il avait décidé d’envoyer valser pour se prouver que c’était lui le plus fort. Détruisant quelques buissons et la surface lisse du Castel qu'il venait tout juste de grimper. Il fit une moue embarrassé avant d'hausser les épaules. Il tenta tant bien que mal de couvrir les dégâts avec les branches et les feuilles restantes, mais c'était inévitable, quelqu'un finirait bien par le remarquer et quand on lui demanderais, il blâmerait les chèvres.
-Je viendrai ramasser ça plus tard….si j’ai pas oublié d’ici c’temps là. En attendant, faudra blâmer les chèvres. Toujours à foutre le bordel ceux là.
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