We are made One with what we touch and see - Dysis.

Petit à petit, ses yeux ont dévié du plafond pour revenir tomber sur la louve. Comme il le ferait avec n'importe qui, il étudie sans se cacher la moindre de ses réactions avec une attention qui empêche même ses paupières de battre. De nombreuses secondes sont encore perdues au silence et à leurs pensées respectives - sans pouvoir l'entendre, il perçoit une certaine lutte intérieure chez la chasseuse et se demande une fois de plus quelle en est la source principale. Les causes possibles commencent à se multiplier, entre la tension qui crépite entre eux et dans ce lieu, et les nombreuses pistes qui cheminent dans sa réflexion. Ils ont du mal à se comprendre, c'est une évidence, mais Grimalk n'est pas connu pour lâcher l'affaire et il reste suspendu à ses babines et à son regard dans l'attente d'une suite.
Elle finit par lui livrer une conclusion toujours aussi succincte et incomplète, et de nouveau le mâle sent une crispation tendre les muscles de son corps, resserrer sa mâchoire et enfoncer nerveusement ses griffes dans le sol.
Ce n'est pas qu'il refuse de la croire, c'est qu'elle semble se contenter de fragments éparpillés à lui livrer pour espérer lui communiquer son attrait pour cet endroit. Dysis est une louve de peu de mots : cela, il le comprend - et le respecte, même. Mais qu'à-t-elle à répondre aux frustrations qu'il exprime par des doutes, si ce n'est par davantage d'évocations élusives et imprécises ?
Alors que ses propres pensées bouillonnent, il continue de l'observer dans ses déambulations tout en glissant un rapide regard à la créature qu'elle mentionne, orbe oculaire flottant dans la pénombre. Son attention s'y trouve absorbée pour quelques instants, l'or de son regard venant s'accrocher dans l'unique iris rouge qui les surveille comme pour y chercher des réponses qui y seraient cachées. Ses oreilles frémissent à l'hymne lointain qui s'éveille et résonne, semblant venir de partout et nul part à la fois, descendant le long de son échine pour y réveiller des frissons.

Grimalk se lèche les babines avant de briser son immobilisme, se détachant de l’œil rouge et de l'atmosphère rendue mi-lugubre mi-enchanteresse par les échos de ce chant pour revenir de quelques pas lents à proximité de la louve qui inspecte encore l'endroit.

— Ce n'est pas que je renie tes observations, tsayïd. C'est que j'ai besoin de voir le chemin que je suis.

Le Mage fait le choix de brider d'un cran sa propre assurance pour offrir à sa collègue ce qu'il y a de plus proche d'une patte tendue de sa part. Il lui est difficile de contrôler ce qui serpente dans ses entrailles ; entre l'exaspération qu'il ressent, le besoin de se raccrocher à quelque chose de concret face aux pistes vaporeuses qui tournoient et l'attirent autant qu'elles le frustrent, l'envie de contrôle de tous ces éléments qui dansent et s'entrechoquent et échappent à sa portée après l'avoir nargué. Alors il s'est rapproché d'elle et ancre de nouveau leurs regards, presque oppressant dans sa recherche avide de quelque chose auquel se raccrocher.

— Tu as parlé de runes. Cachées. Comment le sais-tu ?

Les a-t-elle vues, ces runes ? A quoi ressemblent-elles ?
Et si elle sait qu'elles sont présentes mais ne les a encore jamais trouvées, comment le sait-elle ?