La cérémonie des rubans [Ouvert aux invités]

Tout était prêt.
Tout était prêt, sauf lui.

Face au miroir, Ted s'échinait à attacher son col végétal teint cachant sa cicatrice, rappel de sa cape du Nord. Dehors, tout était installé. L'arche de bois sculptée sous le chapeau ocre et orange des arbres d'automne, les places attribuées à chacun pour la cérémonie, la nourriture, tout. Mais lui n'arrivait pas à attacher ce col tant ses pattes tremblaient, de frustration et de stress. Il souffle, agacé avant de le reposer. Ses yeux brillant croisent son reflet dans le petit miroir installé pour l'occasion.

Il se marierait, aujourd'hui.
Cette idée le fait sourire avec douceur. Aujourd'hui, il se marierait à son Muiañ-karet , son ame-soeur, celui avec qui il voulait passer le reste de sa vie. Pourtant, dans mariage il y avait ... mariage. Marche, devant tous ceux qui attendaient dehors, tous ses amis, sa famille. Discours, vœux devant sa soeur qui officierait la cérémonie. Et avec tout ça, la peur de mal faire quelque chose, Et s'il tombait, en plein milieu ? Serait-ce un mauvais présage pour Lugh ? Et s'il gâchait la cérémonie, et si ses mots résonnaient faux, et s'il n'arrivait même pas à les prononcer ?

Ses yeux se baissent sur ces pattes qui tremblent sans pouvoir s'arrêter. Il les écarte, les observe avec curiosité. Il l'avait voulue, cette cérémonie, il la voulait du plus profond de son être. Mais l'heure sonnait, et le courage manquait au disciple vert.

Enfermé en lui-même, il n'entend pas sa douceur arriver. Deux pattes, si petites, qui viennent se loger sur les siennes. Lorsqu'enfin il sort de sa bulle anxieuse, il trouve ses yeux. Il était là. Il était là, avec lui. Ses paroles le font sourire, et il sent une vague de réconfort le submerger, ne chassant pas entièrement le stress, mais le faisant taire, juste un peu.
Pour que, juste un peu, juste encore un moment ils ne soient que tous les deux.

Comme s'il lisait ses pensées, Lugh adresse ses craintes avec simplicité. Un sourire sur les babines, toujours positif, Ted ne peut qu'admirer encore et encore sa résilience. Ce n'était pas une épreuve comme une cérémonie qui allait abattre le beige au glowstick bleu, celui qui était mort et revenu, celui qui l'avait suivi jusqu'au bout du monde et en était revenu. Le coeur de Ted se serre d'une émotion intense qui lui tire les traits en un sourire heureux.
Il avait tellement de chance.

Le col tombe au sol, exposant sa cicatrice au monde. Doucement, il courbe le cou pour poser son front contre celui de son compagnon. Il voudrait que ce moment dure pour toujours ; Mais dehors, les autres attendaient. Ils attendraient encore un peu. Pour que ce moment dure une éternité, pour qu'il reste comme un souvenir puissant, une pierre à son bonheur.

Ensemble, ils réussissaient.

Il aurait aimé dire merci, Ted. Aurait aimé lui dire qu'il était là, grace à lui. Mais sa gorge est serrée, alors seul son contact le parlait. Lugh savait, il comprendrait. La patte du male se serre sur ses voeux, petit papier rabougri et raturé. Ensemble, il réussiraient encore. Il sourit.

Je t'aime aussi.

La voix étranglée étire pourtant un sourire, lorsque Ted ferme les yeux, Il inspire, s'emplit de ces derniers moments de calme, avant que ses épaules de se carrent finalement. Il était temps. Lorsqu'il rouvre les yeux, il était prêt. Il sourit à son compagnon, et avec une douceur infinie, l'invite à le suivre dehors.
Ensemble.

-Ted-

Le grand loup éffleure la couronne, et ses lèvres d'un sourire. A deux, parés de fleurs éternelles ou éphémères, il croit bien que pour la première fois de sa vie il se trouvait beau. Un sentiment étrange de puissance et de peur mêlée enfle dans sa poitrine, tant est si bien qu'il peine à la contenir. Il se retourne, avec lenteur, vers la lumière, inspire;

Et s'avance.

Il marche sur des nuages, ne voit rien tant il voit tout. Des visages, de ceux qui se retournent sur lui, des truffes et des yeux, un chemin tracés vers une arche, l'arche, celle qu'il avait conçue de ses pattes avec lui, lui qui le suit, qui l'encourage, derrière, de part son odeur, et il se retourne, un instant, yeux grands ouverts comme un cerf devant un chasseur, et-
Il était là.
Tout irait bien.

Il respire, le corps contracté comme s'il devait fournir un effort immense. Il repense à la sensation d'avant, à sa fierté, à ses fleurs. Il bombe le torse, relève le regard, déplie son corps recroquevillé pour déployer, enfin, une stature immense. D'en haut, tout paraissait plus petit. Moins impressionnant. Et faire un pas ... Plus facile. Alors, il le fait. Gauche, d'abord, il porte ses yeux vers l'arche, vers sa sœur qui le couve d'un regard d'où brillait tout l'amour qu'elle avait pour lui, pour eux. Il n'y avait que bienveillance, ici, et cette idée le porte. Chaque pas est plus facile, moins gauche, plus mesuré, adroit. Mais alors qu'il pensait enfin avoir assez de confiance pour marcher, déjà, il doit s'arrêter. Ils étaient arrivés.

Lentement, il se tourne vers Lùgh. Sa présence l'emplit comme une baffe, comme une vague immense qui l'emporte un instant. Ses cheveux doux, la fleur immortelle dans ses cheveux, ses ornements de bois, ses lèvres rosies, ses joues rougies, ses yeux-
Un repère.
Il lui sourit, bafouille, se tait. Dans son ventre, la mer gronde. Le stress, la joie, la peur, le bonheur, pur et dur, qui le secoue comme un vent violent, comme jamais auparavant. Ils allaient se marier, après s'être promis il y a des mois de cela, et la réalisation lui arrache un sourire grand comme la lune et des larmes aux coins des yeux. Pourtant, pourtant rien n'avait encore commencé, et il lui emble avoir tant de choses à dire ! A lui dire, ici, maintenant, d'une voix claire, sans hésitation, aussi forte qu'il l'était.

Il attendrait.
Onyx prend la parole, et il l'écoute. Tout est lent, intense, et pourtant rapide. Elle leur parle d'amour, et manie les rubans qui viennent s'enrouler autour de leurs quatre pattes. Le contact avec Lùgh le fait frémir, leurs yeux qui se croisent, se capturent, se soutiennent le rassure. Il sent son coeur dans chaque fibre de son corps, mais quand vient son tour, il se sent prêt. Son regard se lève, embrasse l'assemblée une dernière fois, et s'enferme définitivement sur celui en face de lui. Il y avait des mots, de ces mots vrais et intimes, que Ted aurait aimé ne dire qu'à Lùgh. lorsque le silence lui est donné, il farfouille dans ses poches pour en tirer un morceau de papier froissé, déchiré, raturé.
Ses vœux.


Il se sent de justifier.


Il déglutit. Se concentre sur son papier, où les mots se brouillent un peu. Mots qu'il connaissait par coeur à force de les avoir lus, relus, corrigés, éffacés et réécris. Des mots qu'il voulait dire, rien que pour lui. Des mot qui appartenaient à Lùgh, à présent. Le silence l'attend et lui sent un certain calme l'envahir. C'est d'une voix douce, presque un murmure, qu'il offre alors ses voeux à son compagnon, promis, et aujourd'hui, époux.

Lors de notre rencontre, l’occasion m’a manquée
dans ce contre-la-montre, de vraiment te connaitre.
A peine arrivé tu devais disparaitre.
Mais tu es revenu.
Souvent je me demande pourquoi, pourquoi c’est au refuge que finit ton chemin.
Pourquoi le plus timide tu as pris pour témoin.
Mais je me suis souvenu
Que Hasard et Destin se mêlent sans discours,
D’une tasse chaude, je t’aide, et tu m'aides en retour.
Aujourd’hui je promets que comme au premier jour,
Je nous ferais du thé comme armure de bravoure.

Puis nous sommes partis en croisade contre un dieu
Face au monde, aux obstacles, nous n’étions que deux,
Mais juste assez confiants. Et la chance nous sourit !
C’est là que j’ai compris qu’ensemble, on réussit.
Tu étais pourtant seul quand tu brava la mer
Et moi c’est aussi seul que je brava l’attente
Jusqu’à te voir revenir, d’une volonté fière,
D’une force impressionnante.
Moi qui ai tant eu peur j’apprenais le courage
Chaque moment ensemble m’en apprend d’avantage
Aujourd’hui je promets que comme au deuxième jour,
J’affronterai mes peurs avec toi sans détours.

A l’aube d’un jour nouveau, voilà présence plus douce.
Entre deux livres obscurs tu me contes ton pays
Aux landes verdoyantes, aux rites de lune rousse,
Moi, j’écoute.
J'observe ta lumière éclairer ma nuit
Et sans m’en rendre compte, d’elle je m’épris.
Il y en eu beaucoup, de moments voyageurs,
De sculpture de bois, de rires insouciants,
Nous nous apprivoisons sans voir passer le temps,
Sans savoir qu’ensemble nous goutions au bonheur.
Et j’espère, je sais, que nous aurons encore
Comme au jardin refuge, comme ces soirées du Nord,
De nombreuses journées à parler d’univers
Et d’après-midi pour aller voir la mer.
Aujourd’hui je promets que comme au troisième jour,
Nous serons heureux. Un peu, mais pour toujours.

Des histoires contées nous sommes devenus héros
Des livres amassés la promesse de nouveaux.
Grâce à toi je reviens aux couleurs de Mido,
Grâce à toi nous bravons le Nord sous nos manteaux,
De tout ce temps à lire contes et histoires
Nous voilà à écrire sur papier nos victoires,
Et quel bouquin épais ! Il parle un beau réçit,
Des korrigans aux fées on y cache notre vie,
Aujourd’hui je promets qu’encore chaque jour,
Nous y ajouterons des pages tour à tour.

De la première victoire à la dernière défaite,
Même dans l’impossible je serai avec toi,
Aux côtés de ta force, tout ira bien, je crois,
Tu seras mon dragon, je serai ton poète,
A travers les obstacles et dans les moments doux,
Tu es une lumière, phare ou An Tour Tan,
Je veux revivre chaque jour ce premier Da Garan
Que rien ne nous sépare ; Je serai ton époux
Que de nos deux vies ne reste finalement qu’une,
Une histoire à écrire, une promesse sous la lune,

Celle de s’aimer, toujours.

Alors, je te promets que jusqu’au dernier jour
Et par delà la mort tu auras mon amour.

Son souffle s'éteint, sans mourir. Epaules détendues, regard humide, pattes dans les pattes, yeux dans les yeux.
En paix.

√ La cérémonie des rubans

FOR : 1 | AGI : -1 | END : 16/16 PVs | ING : 1

Tu es présente. Tu as fait l'effort de venir pour les amis de Fenouil. Pour représenter la Tribu des Loups-Dinosaures. Mais tu n'es pas à l'aise parmi cette foule. Ces loups inconnus que tu as pu observer de loin depuis votre arrivée ici. Les côtoyer d'aussi près sans les connaitre, ce n'est pas dans tes habitudes. Mais tu n'es pas esseulée dans cette épreuve. Tu as Bec à tes côtés. Et peut être ta Deuxième-Toi.

Tu entends toutes ces Mélodies des Cœurs. Ces vibrations du sol aussi. Des indications que tu es la seule à percevoir. Ton monde n'est jamais fait de silence.

C'est si bruyant. Tu te retins de faire demi-tour en songeant à la promesse de nourriture. Ils ont dit qu'il y aurait à manger. Et c'est ce qui t'a fortement incité à venir. Pour l'instant, tu ne vois que quelques pétales au sol. Bien entendu, tu choppes tout ceux que la brise pousse jusqu'à toi. Pas de gaspillage. Et puis, çà te détend de mâchonner.

Enfin, Ted et Lùgh apparaissent. Tu les entends avant de les voir. Ils ne sont pas pareils que la dernière fois. Il y a des plantes sur eux. Comme Romarin. Mais leurs fleurs sentent meilleures et sont plus appétissantes. Tu trouves quand même que leurs corps manquent de peintures. Les tiennes sont toutes fraîches. Du beau orange comme tu l'aimes.

Tu dois te concentrer pour écouter les mots. Ceux qui sortent de ces visages qui ont l'air tous contents.

Tu observes avec curiosité les rubans. Tu finis par décrocher du blabla trop compliqué pour porter ton museau au niveau du ruban bleu qui orne l'un de tes crânes. Tu n'as pas fait çà avec Maman. Fenouil n'a pas dû vous en laisser le temps. Tu frisonnes en repensant à sa colère.

Un nouveau but nait en toi. Il faut que tu retrouves Kelcie pour lui dire que vous avez oublié de faire çà avec le ruban. Tu te rappelles qu'elle avait parlé de la 'mer'. Quand le 'mariage' sera fini, tu pourras essayer de trouver çà.

Tu redresses ta tête. Tiens, çà ne parle plus. C'est fini ?

Tu n'as pas oublié ce que tu dois faire. Leur tradition à ces Loups du refuge. Tu te tournes vers Bec pour récupérer ce que vous avez fabriqué ensemble.

Tu t'avances furtivement vers l'arche. Tu déposes à leurs pattes une paire de défenses de 'sanglier' reliées par du cuir. Sur chacune des dents, tu as peint plus ou moins maladroitement une silhouette de loup. Verte pour Ted et Bleue pour Lùgh. Comme leurs Lumières qui font mal aux yeux quand on les fixe trop. Car tu crois que c'est leurs couleurs préférées.

"Pour vous."

Ton estomac en profite pour grogner un coup. Il sait qu'après les mots et les 'cadeaux', c'est le manger. Et il est impatient.

Codage par Libella sur Graphiorum

FOR : 1 | AGI : 1 | END : 13/13 PVs | ING : 0

Vilte avait suivi sa moitié à la cérémonie, principalement pour y être présente et soutenir l’ami de son père.
Elle avait failli arriver en retard et s’était lisser parmi les convives aussi discrètement que son corps le lui permettait.

Tenant en fait place à l’arrière, afin de ne gêner personne avec sa collerette. Voyant sa sœur au loin elle soupira soulager, bon c’était une bonne chose. Elle la retrouverait après.

Le regard vairon observait le couple qui venait d’arriver, allant vers l’arche d bois. Les discours devaient être magnifique en tout point, un poil trop long et compliquer pour la dino. Qui n’en comprenait qu’une partie.
Mais vu les gestes amenant autant de Ted que de Lùgh . C’étaient vraiment des paroles douce et importante pour eux.

La cornue laissa un temps au couple après la cérémonie, que leur proche s’adresse à eux, avant d’elle-même s’approcher pour rejoindre sa sœur, portant quant à elle, une petite poche de tissus, remplie de poudre blanche.

Elle avait longtemps cherché ce qu’il fallait pour la fabriquer
Cadeau vous. Juste mettre peu dans eau. Et se sera protection.

Elle n’était pas très manuelle et dire de trouver un cadeau c’était vraiment trop lui demander, alors il lui avait sembler plus logique d’offrir un peu de la base utiliser pour leur couleur à Virgule et elle-même.

FOR : 1 | AGI : 1 | END : 10/10 PVs | ING : 2

Lark avait fait le déplacement de la slyve pour l’évènement. C’était important pour elle, il s’agissait quand même du mariage de son mentor!
Et de ce fait ne pouvait pas se permettre de le manquer. Pour l’heure, elle déposera son présent à l’entrée de la tanière de Ted. Trop imposant pour le lieu où cela allait se dérouler. Et puis ils allaient aussi avoir les pattes charger, autant limité cela de sa part.


Apèrs quoi L’ailée se faufila parmi les convives, non sans jeter un œil intrigué à deux d’entre eux qui semblait venir d’un autre monde. Mais soit, son attention fut prise par le couple qui venait d’entrer et ouvrait ainsi la cérémonie.

C’était un moment hors du temps, solennel et plein d’émotion. Se serait mentir de dire qu’elle n’y a pas verser sa petite larme. Elle peut être sentimental quand elle le voulait. Et l’amour qui animait les deux amants étaient vraiment fort et touchant à voir.

Tendant l’oreille aux paroles tenue, un serment et une promesse faite. Ils étaient désormais tous deux lier.
La brune les laissa un temps, qu’il profite de chacun des convives qui les abordaient à tour de rôle.

Voyant qu’elle pouvait les approcher, fini par se lever et alla à leur rencontre.
Mes plus sincère vœux de bonheur et félicitation à tous les deux. C’était vraiment magnifique.
Mon présent est placer à l’entrée de ta tanière Ted. Rassure-toi, Cela ne risque rien avec le temps qu’il fait, je m’en suis déjà occuper.
J’espère que cela vous plaira.

Il s’agit de plusieurs plantes, principalement aromatiques, venant de la slyve et des ruines, chacun remporter avec attention et déjà arroser.

-Ted-

Ted n'avait jamais entendu un silence aussi plein, aussi bruyant de tout ce qu'ils n'avaient pas besoin de se dire et qui passait dans leur regard accroché l'un à l'autre. Il y a un instant qui flotte, après qu'il eut terminé, après ce merci où il lui semble que tout s'était mis en place, qu'un déclic dans son coeur s'était enclenché, comme on avait pressé la détente d'un feux d'artifice. Imperceptiblement, ses épaules se détendent, et il s'abandonne dans l'instant sans comprendre pourquoi, sans chercher à comprendre. Il n'y avait, pour une fois, rien à comprendre.

Alors, il se tait et écoute.
C'est au tour de Lùgh de prononcer ses voeux, retraçant leur histoire en binôme, leur rencontre d'abord, puis tout ce qu'ils avaient traversé ensemble. Les pattes de Ted se serrent autour de celle de son fiancé -plus pour longtemps- et ses yeux ne quittent pas les siens. Il écoute, gorge serrée, yeux humides, laissant échapper un rire à la mention de cette entité voleuse de visage. Oui, il s'en souvenait, et c'était bien le seul jour où il était capable d'en rire, porté par la béatitude du moment. Et puis ...
"Tu as été ma révélation."
Il ne rit plus, Ted. Parce que chaque mot que Lùgh dit résonne en lui, parce qu'il le revoit, derrière ses peurs et ce qu'il appelle ses mensonges, qu'il se souvient du chemin qu'il avait parcourut ... Qu'ils avaient parcouru, tous les deux. Et surtout, il réalise avec chaque mot, avec chaque phrase, combien le voir parler d'avenir le rendait plus heureux encore et combien cet avenir, quel qu'il soit, avait été une victoire. Ted l'avait toujours vu fort, son fiancé. Et devant lui, à braver ses larmes et trouver leur bonheur, il l'était encore plus. Finalement, il se projette encore, non pas à demain mais plus loin, encore plus loin ; Lui qui n'osait pas vouloir d'enfants à cause de sa malédiction le formule sous l'autel, et cette réalisation arrache à Ted une larme, deux, il ne sait pas. S'il pouvait parler, peut-être Ted aurait répondu à ces derniers mots, ceux qui scellent leur union, mais cette fois-ci sa gorge est trop nouée, ses yeux sont trop humides, sa poitrine trop pleine de sanglots pour répondre.

Alors avec lenteur, il pose son front contre celui de son mari, et chuchote un silencieux Da Garan.

La cérémonie se termine selon les règles, nouant leurs pattes en un geste symbolique avant que ne soit signalée la fin du mariage. Ted ne parvient pas à se défaire du grand sourire mouillé qui orne ses babines, qu'il ne cherche à cacher, encore grisé par le moment et par le fait de pouvoir appeler le petit loup beige son mari, désormais. Mais le reste le rappelle, lui qui n'a qu'une envie, celle d'aller se réfugier dans leur chez-eux pour rayonner leur bonheur à deux, et petit à petit la bulle créée durant les voeux s'étend à tous ceux qui sont autour, qui sont venus pour les honorer et les fêter.

Il y a, d'abord, la fille de fenouil, Virgule. Ted l'accueille respectueusement, sans la toucher ni soutenir son regard pour ne pas la mettre mal à l'aise. Elle est là : et lui sent son coeur se gonfler d'un étrange mélange de joie et de tristesse. Fenouil était absent, mais Ted aimait à penser qu'il leur aurait offert sa bénédiction s'il avait été présent. Virgule leur tend deux cornes, ornées de peintures vertes et bleus : l'une pour Lùgh, l'une pour lui. Le grand mâle hoche la tête, ému :


Il lui sourit. Il aimerait les accrocher dans leur tanière, gardant un souvenir éternel de la louve et de sa présence aujourd'hui, mais aussi de Fenouil. Enfin, il espérait qu'elles ne servaient pas à combattre ... Il cille, marquant une hésitation avant de montrer le buffet de nourriture :


Il lui sourit une dernière fois, se demandant fugacement si elle allait apprécier le buffet végétalien avant d'écarter cette pensée. Ils ne pouvaient pas contenter tout le monde, il y avait eu des choix à faire, et au vue de sa famille licorne ... Tiens, quand on parlait des loups, voila son neveu qui s'avance vers eux, rayonnant, pour leur offrir ses voeux de bonheur. Il leur parle des enfants, faisant rosir Ted qui n'avait finalement pas prévu que ce plan soit annoncé à sa -il le savait- si enthousiaste famille mais qui s'en trouvait étrangement heureux, maintenant. Il enlace Marty pour le serre contre lui, laissant son odeur et son coeur qu'il sentait battre entrer dans cette bulle chaude qui l'entourait.


Il souffle, souriant, coeur emballé dans la poitrine. Tout était émotion, aujourd'hui, et déjà c'est sa soeur Agathe qui vient les trouver. Son sourire est léger, mais pour la louve taciturne il valait tous les voeux du monde. Ted baisse la tête, heureux comme un coq, s'apprêtant à la remercier avant que ses derniers mots ne le surprennent. Il échange un regard avec Lùgh avant de réponse :


Il lui offre un sourire un peu plus timide alors qu'elle s'éloigne, toujours mystérieuse. Déjà, voilà que la deuxième fille de Fenouil s'approche pour leur porter, elle aussi, un cadeau. Ted l'accueille d'un sourire franc, gardant néanmoins une certaine distance avec la louve dinosaure qu'il savait plus étrangère aux démonstrations d'affections classiques. Il baisse la tête pour la remercier.

Merci beaucoup Vilte, ça me touche beaucoup.

Il la regarde s'éloigner, serrant une patte émue sur la poudre, sur ces cadeaux de tous ceux qu'il aimait. Finalement, c'est Lark qui vient les rejoindre, leur portant tous ses voeux ainsi que des plantes médicinales. Ted lève une patte pour éffleurer son épaule timidement, heureux de la voir ici avant de la remercier également :

Merci beaucoup, Lark, je suis content que tu ais pu faire le voyage. Et merci pour les plantes, elles seront très utiles !

Il échange un regard avec son partenaire de thé préféré alors que leur dernier invité s'éloigne, et que leur premier moment à deux est entrevu. Ted a l'impression de rayonner tant il a chaud dans sa poitrine, et il n'a qu'une envie à présent, celle de passer du temps avec tous ceux ayant fait le déplacement pour l'occasion. Sa patte vient se poser sur celle de Lùgh, la serrant brièvement, comme pour transmettre tout ce qu'il n'avait pas besoin de dire. Mais finalement ...


Les yeux de Ted passent sur les chaises vides, son coeur se serrant un instant. Agathe ... Avait beaucoup souffert, de la disparition de Prudence et de papa. Enfin, elle ne l'avait jamais dit, mais Ted le savait. Elle était partie à cause d'une attaque, et il n'avait jamais vraiment su ce qui s'était passé pendant son absence. Il baisse la tête, avant de l'apercevoir au loin, toujours éloignée des autres. Il n'avait jamais vraiment su la toucher ... Personne ou presque, en fait.

Alors, il s'en va vers elle pour la retrouver. Pour qu'elle sache que même s'il ne la comprenait pas totalement, il serait là. Car elle était de leur famille, et que c'était finalement ce qui comptait le plus.