Nyméria
Iel était posé.e dans le lavuu. Entouré.e de livres, qui formaient comme des colonnes des Ruines Blanches autour d’iel, tendant leur sommet vers le toit de la tente. Son popotin était posé sur un coussin – parmi 13 coussins entreposés dans le lavuu, rapatriés depuis la bibliothèque sur les derniers jours. Et un fin plaid de tissu doux était enroulé autour de ses épaules pendant qu’iel feuilletait « Traité sur l’Alchimie Moderne ». Iel était absorbé par son travail, ne remarquait pas la bougie qui s’étouffait doucement dans sa marre de cire sur son porte bougie en cuivre, posé sur une table. Depuis qu’il étudiait avec Lucian, iel était dans son élément !
La lecture – jour et nuit. L’étude – de tous les angles de son nouveau sujet. La solitude – son ancienne compagne.
Et pourtant, iel était pas tout à fait à l’aise. Iel n’avait pas pu reparler avec Liza, depuis leur discussion avec Lucian et le départ de leurs études. Si elle avait pourtant dormi dans le Lavuu, iel ne l’avait vue que quand iel se réveillait la nuit, et elle était disparue lorsqu’iel se levait le matin avec l’idée de discuter avec elle.
Nyméria était – dépassée. Iel en avait raté un rendez-vous avec Maps. Iel s’excuserait avec comme excuse la reprise d’études d’une importance primordiale – mais en vérité iel se sentait … coupable. Et pour garder son image sans culpabilité, le mieux était d’éviter ses amant.es pour pouvoir puiser dans un véritable sentiment d’innocence. Ou tout du mieux, se convaincre de sa propre innocence dans la distance prise par sa compagne.
Absente, iel tendit la patte pour attraper sa tasse de tisane et la renversa. Paniquée, iel redressa la tête de son livre, la tisane éclaboussant certains de ses livres ouverts avec des marque-pages, es notes au stylo plume et le tapis.
« Ahhh » s’inquiéta-iel en se redressant pour attraper les livres et les mettre hors de portée de la flaque à l’odeur de menthe. Par Moiro quelle maladresse ! Ah ce n’était pas possible. Iel empoigna son plaid et commença à tapoter les livres, avec un regard dépité pour ses notes transformées en gribouillis illisibles par l’eau. Ce serait tout à refaire.
Dans on élan de nettoyage, iel ne remarqua par le battant de l’entrée du lavu qui bougeait.