Une odeur d'oranges - Bellamy (Dairo si possible)

Il était assis sur un rocher au bord du chemin pour aller chez Dairo. Il attendait son ami, Bellamy (haha c’était presque un jeu de mots ! Il aurait fallu dire son bel ami Bellam- bon bref). L’air marin s’engouffrait dans son pelage ondulé-bouclé et faisait voler ses mèches rebelles. L’odeur iodée qui lui remplissait la truffe était si agréable qu’il en ferma un instant les yeux, se plongeant dans ses sens pour mieux les apprécier. Le soleil chaud lui réchauffait le pelage, et il commençait à se dire qu’il ferait bien une sieste lorsqu’une autre odeur le réveilla.

Ah, il arrivait ! Melon chercha des yeux la forme bleue et gris-sombre de son ami. Depuis que sa sœur l’avait convaincu de rejoindre les Etelkrus, Melon avait croisé Bellamy plusieurs fois, avant qu’ils aillent ensemble sur l’île Abysse. Depuis, ils se voyaient régulièrement pour des patrouilles, des sorties, ou juste pour discuter. Melon avait la chance d’avoir beaucoup d’amis dans le clan – il n’étais pas difficile de s’entendre avec lui. Mais certains étaient définitivement plus proches, un peu comme de la famille : c’était le cas d’Oléos, son apprenti immense et adorable, c’était aussi le cas de Bellamy, l’ancien solitaire silencieux. Melon le savait plutôt seul : il ne semblait pas s’être fait beaucoup d’autres amis dans le clan.
Peut être était-ce parce que son passé difficile (dont Melon n’avait jamais eu l’histoire complète, mais des indices lors d’autres conversations l’avaient amené à penser que c’était un passé douloureux) l’empêchait de vraiment se sentir assimilé à la meute ? En tout ça il n’avait pas de lien avec une divinité, et pas vraiment de rang non plus. Alors aujourd’hui, Melon lui avait proposé de venir avec lui lorsqu’il allait voir sa déesse : Dairo.

C’était la plus gentille et maternelle des dieux du clan, aussi Melon pensait que peu importe vers quelle couleur Bellamy se destinerait, ce serait la meilleure à rencontrer en premier.
Il fit un signe de la patte à celui qui approchait, puis bondit de son rocher.

« Comment tu te-sens ? »
Il devinait l’inquiétude de son ami avant qu’il ne lui parle : tout simplement parce qu’une divinité, c’était pas n’importe qui. Les premières rencontres pouvaient être stressantes, mais il était certain que tout se passerait bien !

Son ami s’approcha, et Melon ne pouvait s’empêcher la note inquiète dans son regard vert. Le petit Panseur s’approcha pour poser une petite patte sur l’épaule sombre tachetée d’étoiles bleues. Lui offrant un sourire rassurant et optimiste. Melon était quasiment certain que ça se passerait bien pour lui : Dairo était connue pour être gentille, et comme elle s’était récemment ouverte aux solitaires, elle n’aurait pas de réserves quant aux origines de Bellamy.
Etant Omnisciente, elle saurait taire ses inquiétudes vis-à-vis des divinités, Melon se disait. Alors il se retourna gaiement, et sortit de son collier quelques fleurs préalablement cueillies pour sa divinité : des hémérocalles. Leur parfum sucré, et leurs belles pétales orangées étaient à l’image de la déesse. Melon les tendit à Bellamy. Il avait oublié de le prévenir qu’il serait bon d’apporter quelque chose – mais peut être n’était-ce pas une mauvaise chose. Les vernes sous les yeux verts sous-entendaient que l’attente de ce rendez-vous divin était déjà suffisamment stressante pour le sombre.

« J’ai pris l’habitude d’apporter de fleurs en s offrande lorsque je visite Dairo. Cette fois-ci, ce sera toi qui pourras lui donner, si ça te dit ? » propose-il en souriant gaiement.

Il aimerait vraiment que cela se passe bien pour Bellamy – c’était quelqu’un de très gentil, juste … discret.

«Tu pourras lui parler avec honnêteté, si tu veux. Dairo est très gentille, et elle ne juge pas les mortels !»

Ils arrivèrent sur le chemin au bord du vide, et Melon passa devant, confiant. Il prenait ce chemin et ses marches périlleuses depuis son enfance. Il t ne jeta même pas un coup d’œil aux mètres entre lui et les vagues qui frappaient la falaise en dessous. L’odeur salée de la mer, le soleil chaud, les rochers illuminés, les cris des mouettes, les marches déformées par des centaines de pattes avant les leurs : tout ceci était dans ses habitudes. Il s’arrêta devant l’entrée de la crypte décore de gravures pour se retourner vers Bellamy, l’attendant.

Il avait promis qu’il serait là, à ses côtés, tout le long.
Alors ils franchiraient le pas de la porte de Dairo ensemble. Lorsque ce dernier arriva à sa hauteur, ils pénètrent dans la salle, la lumière orangée au cou de Melon les illuminant. Après plusieurs mètres dans le noir, une autre lumière orange vint les accueillir. Leurs pelages sombres sortirent de l’ombre, la lumière orange les colorant en faisant fi de leurs marquages. Leurs deux figures se détachèrent des rochers plongés dans le noir, et ils approchèrent la statue. Trônant au fond de la pièce, une statue de la Déesse les regardait. Plus grande même que Ottar, la sculpture de pierre ne semblait au premier abord pas magique du tout : c’était une grande louve assise, oreilles percées, mèche de cheveux orangés tombant d’un côté de son museau. Mais d’entre ses deux pattes avant coulait un liquide orange brillant, qui embaumait la pièce de lumière et d’une légère odeur d’oranges.
Melon s’avança en faisant un signe discret à Bellamy.
Tu peux t’approcher.

« Chère Déesse Dairo. Merci d’avoir été à mes côtés cet été, et dans mes moments de besoin. » murmure-t-il en posant ses deux pattes avant sur le rebord de la fontaine et en baissant la tête. Il se tourne ensuite vers Bellamy.

« Je vous présente mon ami... »
Il jeta un coup d’œil et un sourire encourageant au loup noir et bleu. Il pouvait se présenter maintenant.