Détruire l'harmonie [Libre]

Asaravos

[Proche frontière Etelkru]
Asaravos était casanier, lorsqu'il s'éloignait de la forêt brûlée et de la Sylve, c'était pour se rendre à la bibliothèque. Aujourd'hui, il s'était rendu bien plus au Sud, empruntant le chemin des montagnes plutôt que celui des plaines comme pousser par un instinct qui cherchait à atténuer l'insatiable colère brûlant au fond de son âme... ou pour en renforcer la flamme.
Le panorama qui s'étendait devant ses quatre yeux n'avait rien de participer. C'était une vallée qui s'ouvrait entre deux flan de montagnes dont la chaîne continuait dans le lointain et que le jeune pouvait pleinement observer depuis le bord de falaise où il s'était arrêté. Pour un loup cependant, il y avait une effluve marquante à proximité, peut-être un kilomètre ou deux, signifiant à tout étranger que cette vallée était territoire largement occupé. Cela aurait pu être ignoré comme un simple inconvénient qui obligerait à faire un détour si ça n'avait pas été ces effluves.

Ainsi c'est là que ses frontières commençaient, à ce royaume qui résidait dans chacun des avertissements maternels. C'était ici où se terraient leurs ennemis dont un des membres avait emporté leur mère et dont la tête nourrissait le sol forestier tandis que son âme errait dans la brume selon leur première vengeance établie. C'était d'ici que provenaient leurs origines reniées et avant tout celles des premières flamme de sa haine et de sa colère.
Le jeune mâle ne put continuer d'admirer ce paysage non sans que son visage se torde dans une grimace de colère, son museau se plissant pour y dévoiler des crocs blancs et ses griffes s'enfonçant dans le sol sous la tension de son corps. Cette terre si pure et parfaite, aux forêts bien découpées entre ces pentes rocheuses, aux oiseaux volants dans le ciel et aux sols de toute évidence giboyeux, ce clan qui vivait en toute quiétude, bienheureux dans l'ignorance de leurs méfaits, Asaravos les anéantirait petit à petit dans une longue agonie. Il en faisait le serment, maintenant que leur existence avait prit plus de consistance à ses yeux.

Asaravos

Sans doute s'était-il déjà trop approché car on vint à sa rencontre. Bien que cela risquait fort bien de rendre ces prochains instants désagréables, au moins cela appris à Asaravos qu'il se devait d'être plus discret, plus méfiant la prochaine fois, surtout s'il venait dans le but des les faire tomber.
L’impertinent qui osait venir lui pourrir son espace empestait de cette odeur que le bleu avait appris à ne pouvoir que haïr, rendant évident son appartenance. Bien plus rapidement que tout les autres, il devint particulièrement détestable à l'instant même où il apparut, ne fit qu'accroître l’irascibilité d'Asaravos lorsqu'il ouvrit la gueule.

« Je n'ai aucun lien avec les araignées. Mais toi... » Il se rapproche, la queue redressée, le pelage ébouriffé et ses crocs blancs franchement dévoilés dans un sourire mauvais. Son aura noire et mauvaise, il n'aurait de toute façon pas sû la dissimuler, surtout pas face à de la misérable vermine qu'il souhaitait écraser au creux de sa patte. « … les tiens ressemblent à ceux que j'arrache aux petites pestes que j'attrape. J'espère bien pour toi que tu ne partages avec les fées que le regard. »

Si ce peuple du Sud partageait avait quelconque lien avec des fées, alors ils deviendraient une évidente priorité.

Asaravos

Il a tout d'une fée. Le petit scintillement au fond de l'oeil, la malice dans le regard, la moquerie et la taquinerie dans ses paroles, ça met Asaravos hors de lui. La proximité imposée par l'autre n'arrangea en rien le bouillonnement intérieur grandissant, le pelage se hérissant sur son dos étant la preuve de la grande difficulté pour contenir sa fureur. La grande taille de la fée n'arrangea rien, écrasé à demi par le poids de celle-ci, être ainsi dominé heurta l'égo de démon d'Asaravos. Il était sur le point de balancer une patte pleine de griffes dans la tronche de l'autre non sans une réponse bien cinglante saupoudrée de quelques insultes lorsque la fée coupa toute amorce de réaction.
La fée n'était pas seule, Asaravos avait aussi conscience qu'il ne fallait pas sous estimé cette meute du Sud, l'un d'eux était parvenu à tuer leur mère, matriarche de leur petit groupe. De plus, le bleu avait appris récemment que ses ambitions et sa colère ne permettaient pas toujours d'en ressortir vainqueurs. Les blessures récentes à son cou, encore très douloureuse, était un rappel qu'il n'y a pas si longtemps, il n'avait été nécessaire que d'une seule morsure à son ennemi pour le faire tomber. Il devait se montrer plus malin, calmer son impulsivité.

Asaravos écarta le loup fée d'une patte dédaigneuse, museau plissé dans une grimace afin d'exprimer tout le dédain et le mépris qu'il éprouvait pour l'autre ainsi que l'outrage qu'il faisait de sa proximité.

« Je n'ai rien à apprendre à un misérable petit bâtard de fée. »

Il mourrait d'envie de lui exposer la supériorité de son lignage avec les démons, de sa destinée de réduire en cendre la vie de ces nuisibles qui s'accoquinaient à la vermine féerique, de son envie ô immense d'arracher le cœur de la cage thoracique cet insupportable idiot pour voir s'il aurait quelconque propriété magique à exploiter MAIS, Asaravos devait se montrer malin. Ses plans et ceux de sa famille mourraient dans l'oeuf si la moitié de cette meute du sud venait à lui tomber dessus.