Pénitence [PV Nyméria]

On ne pouvait pas dire qu’iel l’avait bien pris. Après leur discussion, ses aveux déchirants (un beau travail) et sa pas si joyeuse réalisation qu’iel dépendait de l’attention qu’elle lui donnait, iel s’était plongée dans son monde. Et son monde incluait : la religion & les livres. Passant son temps à essayer d’apprendre à Perséphone comment avoir l’air moins malpropre et à lire des ouvrages sur la natalité et les potions, iel s’était occupée. Mais malgré l’apprentissage de son élève, iel avait passé la majorité deces quelques jours seul.e dans le lavuu qui avait été le leur et celui de Kayl.n et Polaris. Les oreilles pointues étaient quasiment toujours pointées légèrement vers l’arrière depuis cette journée, et la lueur joueuse dans les yeux dorés s’était durcie. Iel attendait, et iel n’aimait pas être celui.celle qui attendait. Comme si iel avait besoin d’attendre ! C’était plutôt elle qui prenait son temps pour revenir vers iel s’excuser d’avoir été aussi désagréable.

La pointe de la queue s’agite. Iel était assise dans un coin du lavuu, la lumière naturelle du soleil passant à travers le tissu blanc cassé illuminait la pièce. Une couverture blanche soyeuse lea protège du sol, et devant iel le livre qu’iel et Lucian avaient trouvé à la bibliothèque avec la recette à base de bouton d’or. Iel avait à son côté un livre de botanique géographique, pour essayer de trianguler où d’autre que là où Lucian avait cherché, ils pourraient en trouver.
Iel n’était pas vraiment intéressé.e, mais iel savait que si Liza revenait, avoir occupé son temps à un projet qui était le sien la rendrait mal à l’aise. Peut-être même se sentirait-elle coupable. Oui, iel avait envie de la voir regretter ses actions, et paraître, au moins à ses yeux, complètement meurtri.e par leur échange.
Non pas qu’iel l’était hein ! Iel était juste … perturbée.

Perturbée, iel le fut encore plus lorsque le voile du lavuu fut poussé, et que la petite louve blanche et violette rentra à l’intérieur. Iel avait préparé le visage qu’iel afficherait, quelque chose de calme mais de détaché, pour ne pas paraître aussi blessé.e qu’iel était à l’intérieur. Iel se redressa donc de son coin en se composant, iel était certain.e qu’elle venait lui dire qu’elle avait bien réfléchi et qu’elle le pardonnait. C’était Liza, après tout : sa petite compagne gentille et mignonne. Iel savait qu’iel l’avait blessée, mais iel se sentait aussi en sécurité qu’elle ne partirait pas. Il était donc de circonstance d’avoir l’air inquiet et légèrement triste. Iel parut entre les plantes suspendues, bougies dans des bocaux et rangés de livres qu’iel avait décidé comme lui appartenant plus que appartenant à la bibliothèque, et s’approcha.

« Liza ? »

Iel s'approche, tend déjà une patte percée de piercings dorés, sombre aux doigts bruns vers elle. Avant de s'arrêter. De reculer d'un coup comme si elle l'avait mordu.e. Iel fait un mouvement de tête en arrière dès la fin de sa première tirade, un rictus horrifié sur son museau.

"... Quoi ?" s'exclame-iel en la regardant de haut en bas, ses oreilles plaquées vers l'arrière, ses yeux pleins de peur.
Elle avait décidé de le.a quitter ? Alors qu'iel s'était excusé.e ? Alors qu'iel avait tant fait pour elle, pour son projet. Elle allait le laisser ? Après tout ça ? Après ces ... ces années ensemble ? Le pelage en haut de son dos se hérissait petit à petit, et dans ses yeux, la fureur remplaçait la peur. Iel ne comprenait pas pourquoi elle faisait ça, quand soudain l'idée lea frappa. La seule raison qu'iel pouvait concevoir : elle avait quelqu'un d'autre. Mais qu- Lucian. La fureur se fit froide et accusatrice.

"Tu me quittes pour qui ? Lucian ? Hah ! " iel lança un rire froid, serrant les crocs.

"Il ne t'aime pas ! Pas comme moi, moi je t'ai aimé depuis que je t'ai vue rentrer dans le Dédale il y a ... il y a 8 ans ! et tu - POUR LUI ?"
Iel s'approche d'un coup en renversant par mégarde une pile de livres par terre. Sans même leur accorder d'importance iel se dresse au dessus de Liza en grognant. Iel était bien plus grand.e qu'elle, son héritage de loup aviaire sans doute. Ses oreilles son penchées en arrière, un bijou doré de ses cheveux glisse sous l'effet du mouvement soudain.

Les yeux ambrés son durs comme l'or.

Mais iel ne comprenait pas. Iel ne pouvait pas comprendre qu'elle veuille être toute seule, iel qui avait besoin d'avoir des admirateur, des admiratrices, pour se sentir exister. Alors son explication lui rentre par une oreille, et ressort par l'autre en ne faisant que rendre son regard doré plus agressif encore. L'orage montait aussi dans la petite louve blanche et violette, si ils avaient été des nuages d'été les éclairs auraient fusé, et le tonnerre aurait assourdi plus d'un habitant des lavuus voisins. A ce moment même, leurs voisins ne pouvaient rater les tons haussés et fâchés qui s'échappaient de la tente.

"Comment tu peux faire ça ? Avoir des enfants avec quelqu'un que tu connais à peine ?"
Iel se redressait toujours sur toute sa hauteur, comme déterminé.e à paraître plus grand.e, plus fâché.e que Liza. Comme déterminé.e à la faire pleurer, pour qu'elle s'excuse, pour qu'elle change d'avis.

"Tu penses que tu seras heureuse parce que tu auras des enfants ? Parce que quoi, ta maman était heureuse de vous avoir ?" grogne-iel , en s'avançant d'un pas, renversant une petite table sans y accorder un seul regard, son ton moqueur et acide. Quelque chose dans l'air semble tendu, comme une élastique q-
"TU N'ARRIVES MEME PAS A AIMER TA COMAPGNE" s'écrie iel soudain en mettant un coup de patte dans une plante en pot qui s'éclate par terre en morceaux dans un bruit strident et en bondissant vers elle.

Les cheveux sombres sotn détachés maintenant, tombant dans une cascade noire autour du visage gris et brun, et des yeux dorés si jolis, si froids, si agressifs. La sculpture est soudain brisée, l'image est ternie. Le.a compagne.on qui était est soudain un.e agresseur.euse, et des crocs blancs apparaissent entre les babines grises. Un silence s'installe, brisé seulement par le plic ploc du thé qui tombe de la théière brisée sur un morceau de tasse cassée. Iel est plus grande qu'elle, penchée en avant comme un prédateur par dessus une proie. Ses cheveux tombent de chaque côté de leurs visages face à face.

"Ils ne te verront jamais comme moi je t'ai vue." siffle-iel, venieux.euse.
Iel fait un pas en arrière, puis attrape son sac couvert de terre et l'enfile, avant de poser le livre endommagé sur comment avoir des enfants devant Liza sans un mot, et de quitter le lieu.

Tout était arrivé si vite, et pourtant iel avait fait en sorte qu'elle ne puisse dire un mot.
Le bruit de l'ouverture de la toile de tente qui retombait clôtura la scène.

Nyméria ne serait pas revu.e au plateau du soleil.
[activation du lot Sacripan du Punktober 2022
Proposition de malédiction (héréditaire si accord des joueurs) : Liza changera d'apparence (couleur de pelage, type de cheveux, nombre de cornes, couleur des cornes: au choix du joueur) après avoir eu des enfants]