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 Schuldig | Libre

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Ehnala
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Ehnala

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MessageSujet: Schuldig | Libre   Schuldig | Libre EmptySam 02 Jan 2016, 21:41

    Il n'était jamais venu ici.
    Cette constatation s'imposa à l'esprit de l'anthracite dès qu'il posa les pattes sur le sol dallé de la grand Bibliothèque de l'Île Lugubre. Et pourtant, c'était dire si le temps s'était écoulé depuis que la petite étincelle qui était sa vie s'était allumée en ce bas-monde. Dix ans déjà. Plus ou moins, mais cela restait dix années, dix écoulements inlassables de saisons qui avaient usé ses griffes, qui avaient usé ses forces, qui avaient usé son coeur glacé. Il ne se sentait pas vieux. Mais il avait conscience d'avoir vécu, beaucoup vécu déjà. Cette sensation que l'on a lorsqu'un matin, on se rend compte que l'on a parcouru bien plus de la moitié du long chemin qui nous est accordé. Et en ces dix années passées au rythme des lunes et des sursauts de la vie, il n'était jamais venu ici. Lui qui tentait de comprendre, lui qui comprenait, c'était étrange qu'il ne lui soit jamais venu l'envie d'aller se réfugier dans le silence et la pénombre du'n temple de la sagesse, de la connaissance. Il avait depuis longtemps compris que connaître ne signifiait pas comprendre. Nombreux étaient les loups qui connaissaient sans comprendre.
    Mais on ne pouvait comprendre sans connaître, naturellement.

    Finalement, c'était peut-être ça, tout le coeur du problème avec les Precursors. Qui avait compris ? Eux ? Les autres ? Personne n'en était sûr, alors on bataillai,t on se nourrissait de belles paroles, mais personne ne comprenait ce qui se passait vraiment. C'était parfois à se demander même si les divinités parvenaient, dans leur espèce de presque-omniscience, à saisir exactement l'ampleur du phénomène qui les avait tous profondément secoués.
    Enfin tous... Peut-être pas.
    Anthem faisait partie de cette génération au passé nébuleux, aux ancêtres disparus et aux certitudes bancales. Sans doute était-ce pour cela qu'il y accordait un semblant d'importance, que cela, en quelques sortes, lui tenait à coeur. Lui qui avait toujours voulu comprendre, l'essentiel de son existence lui avait glissé entre les pattes, comme de la fumée ou le souvenir d'un mauvais rêve. N'était resté que cette sensations naïve de n'être pas le fruit de rien, d'être inscrit quelque-part dans une Histoire. Il était persuadé que ses parents avaient existé, avant celà. Désormais, il avait des doutes. Quoi de plus normal, après tout. Se souvenir d'un paternel Alpha et de parents à l'amour prétendument parfait, c'était presque trop beau. Pourtant, il y avait sa fratrie, cette ressemblance entre eux, qui maintenait un lien fragile, invisible, comme une ancienne toile d'araignée entre les poutres d'une maison qui s'effondrait.

    Quelle maison, d'ailleurs ?
    Parfois, il se demandait s'il n'était pas revenu un peu pour celà, au fond, tout au fond. Vraiment très profondément, car il n'avait jamais envisagé cela avant. POur revenir à l'unique endroit où il avait comme des liens avec les autres. Des liens de sang, certes, mais des liens tout de même. Il aurait sans doute été aussi risqué pour lui de revenir si la meute Séide n'avait pas changé que de tenter de demander asile pour sa fille à la meute d'Etheria. POurtant, il était revenu. Et aujourd'hui, il avait l'impression de ne retrouver ici qu'un reflet de sa propre conscience. De la distance et du froid. Sa soeur Io disparue. Son frère Egypt parti en exil, jamais revenu. Et Mâat partie rejoindre une autre meute qui s'était insurgée contre les Séides.
    Il était seul.
    Tout simplement.


    Il s'avança entre les rayonnages. Personne n'était là, où bien il ne l'avait pas encore croisé. Sa présence solitaire n'était accompagnée que des reflets dansants des torches sur la tranche des livres anciens qui montaient jusque dans les ténèbres cotonneuses qui masquaient le plafond. Certains prétendaient que les livres murmuraient. Lui n'y voyait que du silence, mais qui invitait à plonger dans leurs pages emplies de pattes de mouches, illisibles, mystérieuses. Il se demanda brièvement comment Valka avait pu déchiffrer ce qui s'y trouvait. Travail admirable. Travail qui avait bouleversé beaucoup de choses dans l'univers confortable et simplement griffé de petites guerres des loups de Punk Wolf. Il parcourut les hautes étagères de ses prunelles vairons, laissant son regard s'accrocher de temps à autres de vieilles dorures, ou à un ouvrage mal remis en place. Cette bibliothèque suintaient l'ancienneté, comme une sorte de majesté immobile.

    A mesure qu'il s'enfonçait dans la bibliothèque, il distingua entre certains rayonnages des tables en bois ornées elles aussi de chandelles. Celles-ci ne fondaient-elles donc pas ? Tout semblait si figé ici. Un peu comme lui. Figé dans ce froid, avec son pelage qui ne blanchissait pas, ses souvenirs qui s'amoncelaient comme des livres dans les infinies rayons de sa mémoire. Et ses incertitudes toujours présentes. La pensée infime qu'il avait eu pour Etheria lui revint et son coeur se serra malgré lui. Etrangement, il ne s'était jamais autorisé à repenser à elle par son nom. Ce n'était pourtant pas bien compliqué, un nom, à penser. Mais inconsciemment, il s'était dit que ce serait plus facile d'oublier et de faire son deuil s'il n'y avait plus d'attache. Si Elle disparaissait de ses pensées. Comme si c'était possible. A tout garder à l'intérieur, il avait fini par faire se cristalliser sa peine, sa rage contre lui-même, cette culpabilité, qui ne cesserait jamais de le ronger, d'avoir tué par orgueil. Au fil de ses pensées, son cou s'était abaissé. Il s'arrêta, le regard dans le vague et les oreilles rabattues, entre deux rayonnages, longeant une table basse. Seul de nouveau. Mais bel et bien seul cette fois-ci.

    Des images lui revenaient, lointaines, comme tâchées de givre. Il détourna légèrement la tête. Ca ne chassa pas les souvenirs. Ses paupières se refermèrent, alors qu'il se laissa tomber assis sur le sol. De toutes ces scènes qui dansaient devant ses yeux, un seule chose ressortait, avec autant d'intensité que n'avaient brillé les yeux d'Etheria. Il n'avait jamais dit être désolé. C'était futile, cette culpabilité qui le hantait devait suffire. Pourtant, cela demeurait en lui comme un péché.
    Comme si ça pouvait changer quoi que ce soit.
    Ses griffes se crispèrent légèrement, amis il n'avait aucune prise sur la pierre glacée. Comme un pardon muet dans le silence de la Bibliothèque.
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MessageSujet: Re: Schuldig | Libre   Schuldig | Libre EmptySam 13 Fév 2016, 19:52

Aristote

Il marchait être les colonnes de livres, qui s’élevaient vers les cieux, en cherchant des titres intéressants, sur l’histoire de ce nouveau territoire, sur les dieux. Il lisait chaque titre doré, sur une couverture de cuir avec attention. Il ne croyait pas au paradis, mais ce lieu devait être ce qui s’en rapprochait le plus. Chaque titre doré scintillait dans la lumière vacillante que les torches projetaient sur les étagères. Cette énorme bibliothèque sentait le vieux papier, l’odeur la plus douce du monde, la plus rassurante qu’il connaisse… Il ne s’était pas senti rassuré depuis …
Il soupira, et ferma ses yeux bleus un instant, laissa le noir l’englober, et son cœur se calmer. Puis rouvrit ses yeux, et détailla un bouquin illuminé par son glowstick vert.
« Lieux et formes du pouvoir »
Il hésita, en regardant la pile qu’il gardait en équilibre sur son dos, puis sourit, allons, pourquoi pas ? Il glissa le livre de son emplacement, et le poussa du nez, pourqu’il soit en équilibre sur son dos. Puis se retourna, cherchant quelque part où s’asseoir, le temps de lire tous ces ouvrages, d’étudier la science de ce nouveau monde. Il notait mentalement la place de chaque ouvrage, en les emportant sur son dos, pour être sur de ne pas mal placer un livre après sa lecture. Quelle tâche cela ferait sur l’ordre implacable de ce lieu vénérable ! Car un lieu contentant autant de livres ne pouvait être que vénérable !
Il se retourna, et marcha doucement à travers des rayons, son nez en l’air, lisant toujours le titres à la volée, au cas où quelque chose lui piquerait les yeux, mais rien ne s’avéra particulièrement intéressant. Il se promit qu’un jour, il lirait tous ces livres, et qu’il deviendrait le ‘vieux sage de la bibliothèque’. Cette pensée le fit sourire, puis il hésita …
Il ne voulait pas vraiment rester toute sa vie ici. Il voulait retrouver ses terres d’origine, non ? Quoique ….
Il avait pris un temps fou à arriver ici, et avait dû demander des directions tant de fois, qu’il aurait tout aussi bien pu écrire ‘perdu’ sur son front avec un bout de craie. Mais ce lieu en valait tellement la peine ! La peine d’avoir du s’adresser à d’autres personnes, qui l’avaient considéré de haut, malgré le glowstick qui marquait son appartenance à ces lieux. Choisir d’intégrer une meute, de chercher à acquérir le signe distinctif de ce territoire... n’était ce pas une vraie volonté d’appartenance ?
Il secoua sa tête, puis s’arrêta, manquant de renverser les précieux ouvrages qu’il portait. Agh, encore une fois comme ça et il était bon pour recoller des pages !
Il sourit, en pensant à sa lecture prochaine, en tournant autour d’une vieille pile de livres et discerna des tables illuminés de chandelles … et un autre loup, de l’autre côté de la pièce. Un loup au pelage sombre, et aux cheveux clairs, illuminé par la lumière ocrée des torches.
Il s’avança vers la table, avec l’impression désagréable de le déranger, de s’incruster dans un moment privé, l’autre était décidément perdu dans ses pensés.
Il essaya de se faire discret, et se débarrassa de ses livres, les prenant délicatement entre ses crocs pour les poser sur la table, faisant attention à ne pas ruiner les couvertures si belles.
Puis, il leva des yeux bleus et curieux vers le grand sombre … Pourquoi lui rappelait-il quelqu’un ?
L’avait-il vu dans le clan ? Il regarda les livres sur la table. Il avait assez de lecture pour ne pas être obligé de demander où se trouvait la section sur la cartographie de cette bibliothèque, il espérait franchement que l’autre loup se serait perdu dans les colonnes de livres quand il aurait fini.
Il n’avait pas très envie de faire de la causette.
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Edrakan
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Edrakan

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MessageSujet: Re: Schuldig | Libre   Schuldig | Libre EmptySam 05 Mar 2016, 11:57

[Bon allez je me lance dans une réponse <3]

Sh'Eym réfléchissait. Il passait de plus en plus de temps à la bibliothèque ces derniers temps. Ces derniers jours. Il passait des heures à fouiller, fouiner, attraper un ouvrage, en lire une vingtaine de pages, le reposer... Il cherchait, mais ne savait pas ce qu'il cherchait. Un chemin ? Depuis quelques jours, il cherchait des points de repères, un endroit où s'accrocher. La paix. Il cherchait la paix qui, ces derniers temps, l'avait déserté. Cette paix qu'il avait travaillé, chéri des années durant, sur quelques mots elle s'était enfuie. Et lui cherchait, cherchait désespérément cette paix. Mais contempler la forêt pluviale ne lui avait pas suffi, cette fois. Ou peut-être n'avait-il pas assez contemplé ? Dans tous les cas il n'avait pas trouvé, malgré les heures passées à respirer lentement, le coeur et l'âme tournés vers ce qui l'entourait, les pensées vides et l'esprit ouvert.

Alors il était venu à la bibliothèque, cet endroit sombre et froid qui recelait tellement de mystères qu'il ne pourrait jamais tous les lire, les découvrir. Cet endroit dans lequel jour après jour, maintenant, il se morfondait, à la recherche de réponses qu'il ne trouverait pas ici. Mais il n'arrivait pas encore à le comprendre. Il n'avait pas encore saisi toutes les subtilités de son mal. Il n'avait pas compris encore que pour le sauver de son isolement ne suffirait pas le travail sur lui-même et les recherches dans des bouquins vieux de plusieurs centaines d'années. Il ne comprenait pas qu'il ne pouvait pas se sauver seul de son isolement, et qu'il avait absolument besoin de s'ouvrir aux autres, de rencontrer du monde.

Alors il cherchait, inlassablement. Livre après livre, sur des sujets toujours tellement différents qu'il perdait même son objectif de vue, incapable de se plonger réellement dans les idées véhiculées par les bouquins, incapable de se focaliser sur les histoires, les contes et légendes, les mots, les phrases. Il laissait son regard glisser d'une page à l'autre, cherchant.

Sans trouver.

Un bruit de pas, légers, feutrés, lui fit relever la tête. Un loup venait d'entrer dans la bibliothèque. Sh'Eym, presque prit de panique, ne souhaitant voir personne, tenta de s'enfoncer plus loin encore dans ces murs qu'il connaissait maintenant par coeur sans réussir toutefois à leur trouver une logique. Il s'enfonça, laissant le livre qu'il lisait à même le sol, juste devant l'endroit où il l'avait trouvé, ouvert. Après avoir fait quelques pas, il se raisonna. Son attitude était stupide. Déraisonné. Depuis quand était-il tombé si bas qu'il avait peur même de rencontrer ses prochains, lui qui avait dédié ses rares rencontres à essayer de rendre les autres heureux ? Il inspira une large goulée d'air, avant de se diriger de nouveau vers l'entrée de la bibliothèque. Il hésita. Les sons le troublaient ; il n'y avait plus un seul loup dans la bibliothèque, mais bien deux il en était sûr. Il localisa vaguement les deux personnes avant de s'en approcher doucement, d'un pas de loup, silencieux comme une ombre. Ses yeux verts pomme brillaient doucement dans la pénombre, et son poil gris teinté de vert se consumait de reflets rouges grâce aux torches qui éclairaient l'endroit. C'était surréaliste.

Le loup solitaire s'approcha des sources de bruit, qui s'était depuis peu réunies. Il n'entendait aucune paroles. Soit les loups ne se voyaient pas encore, voir étaient séparés par une étagère, soit ils se connaissaient et n'avaient pas besoin de mots. Cette seconde solution retint beaucoup trop son attention. Ils n'avaient pas besoin de lui, peut être que sa présence ne serait que nuisance ? Il secoua la tête. Depuis quand ? Depuis quand Sh'Eym se laissait-il manger par la tristesse ? Qu'il créait lui-même, en plus ? Il hésita. Il avait besoin de se ressaisir. Son attitude n'avait pas de sens. Comment pouvait-il être malheureux et perdu alors qu'il vivait dans cette situation depuis des années maintenant sans jamais avoir ressenti le besoin de changer ? Que faisait-il du bruit de la pluie sur les feuilles, des profondeurs noirs des lacs emplis de monstres gigantesques, des couchers de soleil sur la mer ? Etait-il réellement malheureux ? Ou bien se trouvait-il en situation où il avait l'impression de l'être ?

Il décida de laisser de côté ces questions, et s'approcha encore de la source de bruit.

Pour se retrouver inopinément face à un loup au pelage sombre.

Il le pensait plus loin. Son ouïe l'avait trahi...


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