Jeunesse éternelle [Feat. Aristote] [FINI]

Ainsi, voilà bientôt 6 mois que j'avais rejoins les Séides et pour la première fois depuis ce jour, je me sentais pleinement à ma place parmi eux. Et dire que lorsque je suis arrivée je n'osais parler à personne, je restais dans mon coin avec Nightmare en observant les autres louveteaux et en remettant chaque fois à demain le jour où j'irais les voir. Et puis j'ai fais des rencontres, je me suis fait des amis et je suis sortie de ma bulle. Je me sens vivre vraiment maintenant. Je me sens prête à rentrer dans la cour des grand, à passer mon Épreuve du Glowstick avec brio et exercer un vrai rôle dans le clan. Je me sens prête à passer le cap de l'enfance. Mais dans tout les cas s'il y a bien une chose que je ne laisserai pas à mon enfance, c'est les conneries que je fais et que je continuerais de faire sans regret !

La Rougelande est super grande et il y a plein d'herbivores idiots qui engloutissent des quantités d'herbe astronomique toute la journée. Quoi de mieux comme larbins pour se taper de bonnes barres ? Alors qu'un groupe de quelques uns de ces animaux broutait l'herbe dans un coin, je me plaçai derrière un rocher juste à côté. Ils ne pouvaient pas me voir, ils ne se doutaient absolument de rien. Un sourire se dessinait sur mon visage tandis que j'étais tapie au sol pensant à mon plan machiavélique. Ne pouvant plus attendre, je le mis en oeuvre. Je sautai de ma planque et je me mis à grogner férocement sur les bêtes. Mais à ma grande déception, aucune ne bougea.

C'est quoi ce bordel !? Je me mis à hurler, à grogner, à japper mais rien. La déception totale. Je suis même allée jusqu'à pousser la pattes d'un d'entre eux. Il m'a regardée d'un air blasé avant de se remettre à brouter son herbe en me méprisant totalement. Putain ce manque de respect j'suis choquée là ! C'est pas parce qu'il fait dix fois ma taille qu'il doit me mépriser comme ça là ça se fait pas ! Non mais...
J'allais quand même pas repartir sans avoir rien accompli ! Je décidai donc de monter sur le dos de cette énorme bestiole. Ça lui apprendra ! Nah ! Je grimpai sur un rocher à côté et sautai sur le dos de la bête. Au moins la vue était cool d'ici ! Je balayai les alentours du regard avant de m’asseoir simplement. On était bien là-haut en fait !

Aristote

Il se promenait dans les longues herbes, secouées par le vent froid de l’hiver, lui chatouillant le ventre. Il ne comprenait pas pouvoir ce lieu lui avait été mentionné comme la ‘Rougelande’, car l’herbe n’était pas du tout rousse, s’étendant à perte de vue, agrémentée par les figures de quelques bêtes, plus où moins imposantes. Le vent frisquet ne s’engouffrait plus sous son poil blanc et brun grisé, devenu plus épais pour l’hiver. Ses longs cheveux originellement blancs qu’il avait colorés bleus dans sa jeunesse, dans un éclair d’envie de ressembler à tous les autres jeunes qui faisaient ça perdaient leur couleur, lui donnant une étrange apparence, mais s’il avait appris quelque chose, c’était que le regard des autres ne valait rien. Quoi qu’on fasse, les personnes critiquent toujours.

Il leva le nez, et ferma les yeux, appréciant le sentiment du vent qui faisait voleter ses longs cheveux. Hummm.

Les autres loups ne devraient pas le juger, puisqu’ils n’avaient pas vécu les mêmes choses que lui. Il resta un instant comme ça, ses oreilles pointées vers l’extérieur, appréciant le léger sifflement du vent, le son que celui-ci produisait et agitant les herbes. Il respira plus doucement, en paix avec le monde, puis mit une patte en avant, laissant le vent guider ses pas … dans une bouse surement extraite de l’un des herbivores.
Il jura, et sautilla en agitant la patte, pour en enlever le plus possible. Pourquoi ne l’avait-il pas sentiii ?
Mais la réponse lui vint tout de suite, le vent, chargé d’autres odeurs lui avait empli les narines, et l’odeur de la … des excréments de mammifère lui avait échappé.
Il bougonna, en essuyant copieusement sa patte sur l’herbe, essayant de se débarrasser de l’odeur, embêté par sa propre idiotie.
Il leva sa patte, et la huma, pour agiter la tête. Erk ! Ça puait bien trop ! Il lui faudrait trouver quelque chose d’odorant, pour couvrir cette odeur, ou ses proies le sentiraient venir depuis des lieues et des lieues !
Il s’élança donc à la recherche de quelque plante, en levant très haut les pattes, vérifiant chaque endroit où il posait les pattes, se donnant un air d’abruti absolu, très incompatible avec le glowstick vert qui ornait son monocle. D’habitude un loup si calme et imperturbable, même les proies de ce nouveau territoire semblaient avoir décidé de le rendre idiot.

Du haut de cette créature je voyais tous les alentours. C'était vachement grand en fait ! Je voyais des petits points noirs au loin qui devaient sans doute être d'autres mangeurs d'herbes. Il y en avait quelques-uns mais sans doute moins qu'en saison chaude. Ça devait être merveilleux l'été ! Une saison où la nourriture est nettement moins difficile à trouver. Je n'ai jamais eu l'occasion de vivre cette saison encore mais j’espère vraiment que c'est aussi cool que je l'imagine !

Du haut de ma monture (qui a probablement déjà oublié que j'étais là), j'aperçu non loin une tâche blanche parmi l'herbe verte. En regardant un peu mieux, je pus voir qu'il s'agissait d'un loup. Un loup abordant une démarche assez... Comment dire... Particulière. Le loup se baladait en levant les pattes en l'air ce qui lui donnait un air assez drôle. Je ne pus m'empêcher d'étouffer un rire du haut de la créature. Je descendis de cette dernière, me rétamant un peu au passage, et je me dirigeai en direction du loup aux pattes folles. Il fallait que je découvre ce qui le faisait marcher comme ça. Je m'approchai joyeusement de ce monsieur et lui lançai joyeusement :

"Bonjour monsieur ! Pourquoi vous marchez comme ça ?"

Une odeur infecte me ramena à la réalité. Une odeur tellement forte qu'elle me fit froncer la truffe. C'est quoi cette horreur ! Mon regard se posa sur les pattes de l'inconnu. Elle était recouverte de merde ! Pas étonnant que ça put comme ça ! Bwark !
Je ris un instant, les pattes sur la truffe pour me protéger de cette odeur, puis je lançai au monsieur :

"Hihi ! Il y a un court d'eau juste à côté ! Venez, vous pourrez vous rincer les pattes !"

Je me dirigeai ensuite en direction de ce fameux court d'eau en lui faisant signe de me suivre.

Aristote

Il aperçut soudain une figure brunie, qui semblait … il ne rêvait pas ? S’être assise sur un des herbivores. Comment cela se faisait-il ? Avait-elle donc un certain talent avec les animaux ? Ou est-ce-que les bestioles de ce coin du monde n’avaient pas peur des loups ? Ce serait bien embêtant ! Comment les loups d’ici se nourrissaient-ils alors, ils avaient bien besoin des protéines contenues dans la viande et … Hum.
Peut être que la jeune louve était juste pas assez imposante, ou son air joyeux et amical était compris par les bêtes, qui n’avaient donc point la peur de finir en barbecue. En effet la louve aux longs cheveux qui s’approchaient semblait assez jeune, brune, beige et blanche aux cheveux d’un brun en dégradé, comme les siens. Elle avait une image de … d’instrument rouge sur une épaule, et son autre patte avant était couverte de sigles, qu’il ne comprenait pas pour la plupart. Ses yeux verts étaient sur lui.

Ouhla, de la compagnie donc !

Il lui sourit un peu gêné, en se rappelant de sa dégaine de danseur de bourrée berrichonne, et de sa patte brunie par les excréments de mammifères exotiques, ses yeux bleus brillant d’embarras, sous sa tignasse bleue. Il allait prendre la parole, pour lui conférer le bonjour, mais alors, elle lui posa une question, joyeuse, insouciante de s’adresser à un parfait inconnu …
Il ouvrit de nouveau la gueule, une réponse se formant dans son esprit mais le regard verduré de la jeune loupine trouva sa patte, et aucun explication ne fut nécessaire. Il était évident qu’il avait mal placé une patte, et, de son regard embarrassé, qu’il en était fort … eh bien, embarrassé. Mais la petite avait une solution, et s’écria qu’elle savait trouver un endroit où il pourrait rincer sa patte. Il lui jeta donc un regard reconnaissant.

Ouhlala !
Il en avait marre de cette odeur infecte, heureusement qu’elle connaissait le territoire ! Il la suivit donc, ses yeux sur le paysage, cherchant à discerner à l’avance ce fleuve. Il s’en voulait tellement, de la déranger comme ça, mais elle semblait si gentille, peut être qu’elle ne lui en voudrait pas.
Il vit enfin le fin cours d’eau, et s’en approcha, y plongeant sa patte, et l’agitant entre les flots, pour se débarrasser des excréments. Ahhh enfin, ses pattes bien blanches aux doigts noirs ! Tous propres !
Il se leva, agitant sa patte, l’ayant sortie de l’eau, pour se débarrasser de l’humidité dont il n’était pas un fan.

« Merci beaucoup miss ! Pardonnez-moi …. » s’excusa t’il, en se retournant pour lui sourire gentiment.
« Je devrais au moins me présenter, et vous remercier e m’avoir aidé à trouver quelque part pour me laver la patte ! Je m’appelle Aristote, et je suis un Archiviste Séide ! En tant que tel, je vous remercie de votre … gent geste » s’’exclama t’il, un sourire en coin, esquissant une révérence.
« Et vous donc ? » lui demanda t’il, ses yeux brillants sous ses cheveux bleus.

Le loup blanc aux cheveux bleus semblait bien gêné de se retrouver dans une pareil situation. Il s'empressa de me suivre en direction du petit cours d'eau qui s'écoulait non loin, pressé de se débarrasser de cette odeur putride. Il se rinça alors les pattes abondamment, laissant s’échapper des nuages foncés dans l'eau clair qui disparurent bien vite en aval. Moi en attendant, je m'étais déjà couché par terre, sur le dos, en train de jouer avec un papillon qui volait au dessus de moi en balançant mes quatre pattes des les airs. Lorsque mon compagnon est revenu vers moi, je me suis relevé en vitesse avant de m'ébrouer pour retirer les quelques brins d'herbe qui s'étaient logés dans mes cheveux et ma fourrure. Je sourit alors à Mr. Pattes Folles avant qu'il ne prenne la parole.


Mon sourire s'agrandit tandis que je remuais la queue amicalement.


Le mâle aux yeux bleutés reprit alors :

Alors Mr. Pattes Folles s'appelait Aristote et c'était un Archiviste ! J'avais reconnu l'odeur Séide une fois qu'il était sorti de l'eau. Ça doit être cool d'être archiviste ! A ce que j'ai entendu ils sont super intelligent parce qu'ils lisent beaucoup de livres ! Alors Aristote doit être super intelligent lui aussi ! En tout cas, sa façon très formelle de parler traduisait son savoir. Personnellement je ne savais pas encore ce que je voulais faire après l'obtention de mon Glowstick mais je pense plus à un rang actif, où il faut bouger. Malgré le fait que j'ai choisi la voie de Mido, je ne pense pas que passer mon temps à la bibliothèque soit un truc pour moi.

« Et vous donc ? »

Après qu'il ai posé cette question, j'ai roulé par terre sur le côté pour aucune raison particulière. Je reportai alors mon regard vers Arsitote, lui souriant franchement et riant même à moitié simplement parce que j'étais joyeuse aujourd'hui ! Je pris alors ma queue entre mes pattes avant de lui lancer :

"Je m’appelle Shelby ! Pour ma part je suis encore trop petite pour avoir un rang chez les Séides mais une fois que j'aurais obtenu le Glowstick de Mido, je pourrais enfin exercer un rôle utile !"

Sauf si je rate l'épreuve mais de toute façon, j'étais confiante la dessus. Je savais que j'avais les capacités nécessaires pour réussir avec brio. Et puis, Nightmare m'a entraînée et avec son aide, je suis presque sûre que j'ai toutes les chances nécessaires pour que Mido m’accorde son Glowstick vert.

"Tu sais, tu peux me tutoyer Aristote ! Moi je tutoie tous le monde surtout les loups de mon clan ! On est tous copains de toute façon, non ?"

Il est vrai que je vouvoyais rarement quelqu'un et encore moins s'il était de la même meute que moi. Pour moi on est tous au même niveau qu'on soit louveteau où ancien. Je tutoie même les alphas ! Peu importe de ce que les autres en pense, moi je fais comme ça et puis c'est tout !

Il lui sourit. Comment ne pouvait-on pas sourire à une petite louve si mignonne ? Il lui aurait bien fait pleiiins de câlins, elle lui rappelait tellement sa petite sœur, son Arcadiem, lorsqu’elle était jeune, et pleine d’énergie, toujours débordante de joie et de bonne humeur. Sa petite sœur avait offert son joli sourire au monde, qui, lui, lui avait enfoncé des couteaux dans le dos, vile et vicieux monde qu’il était.
Il en voulait encore à l’univers, pour le traitement qu’il avait réservé à sa chère sœur, et avait décidé, au fond de lui, de faire tout son possible, pour qu’aucune louve ne soit plus aussi malheureuse que l’avait été sa sœurette. Sa petite Arcadiem. Il serait le grand frère de toutes les personnes qui avaient besoin de soutien, et ne laisserait personne pleurer la nuit, ne laisserait personne songer à quitter le monde, à ne plus recevoir le doux baiser de la lumière sur leurs pupilles. Il protégerait les personnes qui avaient besoin de protection, accompagneraient les loups qui avaient peur de la solitude, il serait l’épaule sur laquelle les loups qui ne marchaient plus pourraient s’appuyer pour se lever, la bougie des loups qui avaient peur du noir.

Il releva les commissures de sa gueule, face à la jeune louve brune, joyeuse, confiante en son avenir. Finalement, c’était bien une louvette de son clan, ce qui expliquait sa connaissance du territoire. Elle était vraiment ravissante, avec sa sincérité, brillant dans ses yeux verts émeraude.
« Mido ? Oh, comme moi donc ! » S’exclama t’il, en agitant les oreilles, ses yeux formant deux accents circonflexes lorsqu’il souriait.

« D’accord, je vais essayer de m’en souvenir Shelby ! Merci encore, sans toi j’ai bien peur que j’aurais senti … l’excrément toute la journée ! » dit-il ensuite, un petite rire le prenant.
« Eh oui, tu as raison ! Il semble que tout le monde est amical ici, c’est vraiment sympa comparé à d’où je viens ! » Ajouta t’il. Bien qu’il ait rencontré peu de personnes du clan, tout le monde semblait, en effet, sympathique, ouvert et franc. Et toutes les louves étaient ravissantes, aussi bien physiquement que mentalement !
Pas qu’il ne devienne un charmeur, il se voyait mal le leur dire un jour, qu’elle est mignonnes comme tout, cheupines ou belles à en tomber ! Et les mâles … Bah il n’en connaissait pas malheureusement. Il avait hâte de faire leur connaissance, après tout, il n’y avait pas que les femelles dans la vie !
Ohlalaaa, se dit-il, à penser cela, on dirait que je suis un énorme dragueur. Mais non, pas du tout du tout du tout !

Il agita sa queue, en clignant des yeux, puis demanda, plutôt curieux :
«Tu es aussi Séide … quel âge as-tu ? Tu connais bien la tribu ? »
Il s’agita, l’air un peu comique, sa grosse touffe de cheveux lui barrant le visage. Il se sentait toujours un peu étranger, et il aurait vraiment aimé faire connaissance avec les autres membres du clan des Séides.
« En vérité, je suis toujours un peu un touriste … Et … si cela ne te pose pas d’inconvénient… Penses-tu pouvoir m’aider à faire connaissance avec les adhérents à notre clan … ? »

« Mido ? Oh, comme moi donc ! »

J'ai tout de suite remarqué le Glowstick du mâle blanc après qu'il m'ait dit ça. Je ne l'avais même pas vu, il était assez discret là où il était placé. Je fis de gros yeux ronds, observant le petit point vert lumineux avec fascination. Alors il a réussi l'épreuve de Mido et il a obtenu son Glowstick ? Wow c'est trop cool ! J'espère que moi aussi je serais digne de porter ses couleurs !



Je lui souriais toujours franchement pendant qu'il parlait, riant discrètement de temps à autres.
Il est vrai que je n'avais encore rencontré personne d'hostile à ce jour. Je ne m'étais fais que des amis malgré ma méfiance au début. Mais finalement, tous le monde m'a accueillie bras ouverts et j'en suis ravie !
Le "d'où je viens" m'a fait dresser les oreilles. Alors comme ça Aristote n'était pas d'origine Séide non plus ? C'est la deuxième fois que je rencontre un loup venant d'en dehors du clan, le premier étant Red. En fait on doit être beaucoup d'origine extérieur chez les Séides ! Du moins, plus que ce que je pensais. C'est bien ça ! Déjà je me sens moins seule et en plus ça fait plus mixte ! Ça ne peut-être qu'une bonne chose, non ?

«Tu es aussi Séide … quel âge as-tu ? Tu connais bien la tribu ? »

Woah ! Toutes ces questions !


Alors ce loup même adulte ne connait pas grand monde dans la meute ? Il doit sans doute être arrivé il y a pas longtemps... Où alors c'est ce genre de loup qui reste toujours un peu distant et qui ne parle pas à grand monde un peu comme moi quand je suis arrivée chez les Séides. En tout cas il m'a l'air très gentil Aristote, je suis étonnée qu'il ne fréquente pas grand monde. Un monsieur aussi gentil devrais être bien entouré, n'est-ce pas ?
Je lui fis mon plus beau sourire avant de lui répondre :

"Bien sûr, je peux te présenter à mes amis ! A vrai dire, pour répondre à tes autres questions, je n'ai qu'un peu plus de 6 mois et je suis arrivée chez les Séides il y a quelques mois seulement. Je ne connaissais pas grand monde au début comme toi mais j'ai fini par faire connaissance avec mes camarades et me faire une petite poignée de potes !"

J'ai remué la queue un bref instant avant de reprendre :

"Mais les deux personnes avec lesquelles je suis la plus proche dans la meute c'est Nightmare ma maman adoptive et la plus belle des mamans ! Et il y a Red aussi ! Lui aussi est d'origine solitaire et Night l'a également adopté. C'est un peu comme mon petit frère ! Je te les présenterai si tu veux !"

Je me suis rapprochée de Aristote et je me suis assise juste devant lui, avant de lui lancer un grand sourire.

"Mais toi Aristote, tu as l'air super gentil ! Tu n'auras aucun mal à te faire des amis parmi les Séides ! Pour moi, c'est évident !"

Je suis comme ça moi : ce que je pense, je le dis cash !

Il sentit une douce joie l’ensevelir à ses paroles, son sourire amical lui réchauffait la sœur, en réalité, il avait eu si peu d’amis, que quand quelqu’un se montrait agréable avec lui, il ne pouvait s’empêcher d’être transporté de joie, à l’intérieur. Évidement, personne ne le voyait jamais, s’il laissait cela se peindre sur son visage, il avait toujours eu peur qu’on abuserait de sa naïve gentillesse et bonne foi.
Mais une telle honnêteté, la douceur de ses paroles lorsqu’elle en venait au sujet des personnes qu’elle aimait plus que tout … Il retrouvait une douceur qu’il avait cru perdre pour toujours, jusqu’à être tombé de cette falaise, de l’autre côté du monde. La douceur de l’amour qu’on trouvait au sein d’une famille, qu’il avait connu, avant que son père disparaisse, et que sa mère parte en ‘power save’, véritable légume à se moment la, mangeant, dormant, faisant ses besoins, sans secourir ses cinq enfants, dont l’une, par sa faute, avait ainsi péri, la plongeant plus profondément dans son monde fermé.

Il était un loup bien gentil, parfois, mais pardonner ça. C’était au dessus de ses capacités, il n’avait jamais retrouvé ce doux réconfort, qu’il avait senti entre les pattes de sa maman. Depuis ce jour.
Il avait couru, entre les grosses pattes poilues des loups, qui marchaient à travers la neige, fatigués, à bout de force, sans l’espoir de trouver quelque chose, sans le réconfort de savoir qu’ils pouvaient se retourner et rentrer chez eux à tout moment, parce qu’il avaient fui leur territoire, pour échapper à des pluies acides.
Mais por lui, tout jeune, tout ceci était la vie ! C’était là qu’il s’était éveillé, avec maman, et papa, parfois. C’était une grande aventure, un énorme terrain de jeu blanc à flocons. En tout cas, du derrière de la meute, où il parlait avec un vieux loup noir, il avait entendu les cris de sa mère. Et ceci l’avait frappé comme étrange. SA maman.
Liliandril.

La grande louve blanche ailée, n’avait jamais auparavant haussé le ton. Discrète, de nature timide, elle avait toujours eu cette voix douce, comme une vague qui se retirait du sable, comme la soie, quand elle volette dans le vent. Donc il avait accouru, avec difficulté, vu la quantité de neige, ne faisant parfois aider par les sieurs loups. Mais il avait mit trop de temps, une fois arrivé, sa mère semblait normale … à part ses yeux. Ses beaux yeux bleus, étaient décédés, morts pour toujours avaient perdu leur lueur, quand elle avait perdu son mari. Et il avait eu beau piailler à ses pattes, comme il ne l’aurait jamais fait, d’habitude, petit louveteau silencieux qu’il était, elle l’avait à peine vu.
Depuis ce jour, il n’avait plus jamais senti l’amour qu’un père ou qu’une mère pouvait donner à ses enfants. Son père avait disparu, porté comme mort, et sa mère avait pris des années pour sortir de sa transe.

Mais une fois sortie, pleine de regrets, il ne lui avait jamais laissé l’occasion d’être de nouveau une mère. Quelque part il avait eu trop peur qu’on lui fasse de nouveau se mal, qu’on le jette comme un déchet, alors que pour lui, la personne représentait tout son monde. Ca lui avait pris tant de temps, de s’en remettre, et maintenant, il voulait se faire des amis.
Il y avait toujours un danger que ça se reproduise, mais si on ne prenait jamais de risques, on ne vivrait jamais.
« Ta famille semble géniale, j’aimerai bien les rencontrer ! »
Il sourit alors à la jeune loupine, elle était adorable, à dire ceci de lui, à lui faire un tel compliment, alors qu’elle venait à peine de le rencontrer.
« C’est adorable, Miss Shelby ! » S’exclama-t-il en agitant ses oreilles, ravi.
« Mais je suis pas toujours très ouvert, bien que je fasse des efforts ! » Et il s’assit en face d’elle, la brise leur caressant le pelage.

« Tu voudrais bien me les présenter ? Ta famille, je veux dire ? » demandait-il encore , ses yeux bleus curieux.

« Ta famille semble géniale, j’aimerai bien les rencontrer ! »

Il n'avait pas tort pensais-je. Red et Night étaient les meilleurs des meilleurs ! Je ne pouvais pas rêver mieux comme famille adoptive. Ils m'ont permis de m'épanouir pleinement au sein de la meute. Nightmare m'a donnée de la discipline, de l'amour maternel et m'a appris que je n'avais pas à avoir peur d'approcher les autres. C'est ainsi que je me suis lancée et que je me suis fais des amis presque naturellement j'ai envie de dire !
Red quant à lui, il m'a apporter la joie et la simplicité de l'enfance ! Avec lui, j'avais toujours un camarade de jeu et je ne risque jamais de m'ennuyer. Je n'ai également pas peur de me confier à lui, je sais qu'il ne divulguera jamais mes secrets ! Je lui fais confiance plus qu'en n'importe qui ! Et puis on a toujours les même délires et on s'amuse toujours ensemble. On a jamais vraiment été en conflits, la fratrie parfaite quoi !

« C’est adorable, Miss Shelby ! » s'exclama-t-il en réponse à mon compliment. « Mais je suis pas toujours très ouvert, bien que je fasse des efforts ! »

C'était un loup rigolo Aristote ! Il faisait parti des grandes personnes mais pourtant il était tout timide ! Moi je pensait que tous les grands loups avaient confiance en eux vu comme ils sont tous stylés et charismatiques ! Surtout qu'un loup comme Aristote aussi doux et gentil ne devrait pas être aussi fermé aux autres. En plus il est très beau ! Je sais que ça compte pas le physique mais quand même des fois ça aide et là il ne peut pas être désavantagé par ça, ça c'est sûr !


Je remuait la queue, les yeux clos, le sourire aux lèvre, toujours à l'écoute de mon aîné.

« Tu voudrais bien me les présenter ? Ta famille, je veux dire ? »

Mes yeux s'ouvrirent grands tandis que ma gueule s'entrouvrit pour laissé place à un sourire d’excitation. Je me mis alors à tourner en rond sur moi-même en sautillant.

"Ouiii, Ouiii ! Bien sûr Aristote ! C'est super ! Je vais te les présenter tout de suite, ils doivent être au Creux du Loup. Tu vas les adorer, c'est obligé, ils sont adorables ! Viens, on y va !"

Sur ce, je n'attendis même pas une réponse du mâle blanc que j'étais déjà partie en sautillant en direction du Creux du Loup. Je regardais par dessus mon épaule pour vérifier qu'il me suivait quand même. J'avais tellement hâte de présenter mon nouveau copain à Night et Red !

[Fin pour moi ]

Il sourit à la jeune louve, ses yeux bleus brillant de joie de vivre. La petite lui donnait une vision si optimiste de la vie, et sourire face à cet univers qu’elle lui avait dépicté n’était pas dur. C’était rendu encore plus facile parce qu’elle était si charmante et mignonne ! Et elle ne semblait même pas faire exprès. Le poids de son passé se fit moins conséquent, alors qu’il riait à sa blague, issue d’un trait d’esprit. Ah oui, cette petite trouverait surement sa voie avec Mido, bien qu’au premier abord on ne s’en doute pas, elle avait une agilité d’esprit remarquable, et le dieu au glowstick vert lui conviendrait parfaitement.

« Merci encore, sans toi je serais encore ‘dans la mer*e’ » s’exclama-t-il, ses yeux brillant de malice, bien qu’il sache que ses blagues ne valaient absolument rien, raison pour laquelle il en faisait pratiquement jamais.
Puis, l’enjouement s’afficha sur son visage, quand il lui demanda s’il pouvait faire connaissance avec ladite famille de la jeune louvette brunette. Joie qui se manifesta physiquement par des sautillements adorables. Il se demanda s’il aurait fait ça, lui, si à son âge, on lui avait demandé de présenter sa famille à quelqu’un.
Non, il aurait eu honte, il aurait baissé les yeux, dit que sa mère était malade –et en effet, elle l’avait bien été- et expliqué que son père était mort –ça il n’en savait rien, mais disparu durant 6 ans valait la mort, à présent-. Il n’avait jamais pu vivre ce qu’elle vivait … et il était bien heureux qu’elle ne soit pas dans sa situation.

Alors qu’elle trépignait d’impatience, il rigola, joyeux, et la suivit, alors qu’elle lui montrait le chemin, marchant devant lui, ses cheveux voletant derrière elle. Il allait marche attention, et bien vérifier où il posait ces pattes, pour cette rencontre là !
[Fini pour moi aussi ! ]