Retrouvailles Nostalgiques [Volstein]

Volstein


L’oracle était confus. Voilà plusieurs jours que les loups s’étaient réveillés. Et pourtant, rien n’expliquait encore cet étrange phénomène qui les avait tous conduits dans un sommeil profond pendant plusieurs mois. Le blanc était inquiet. C’était très bizarre. Alors il se promenait, il avait quitté le camp pour prendre l’air. C’était fou ce que cela lui faisait du bien, de marcher dehors. Il passait des heures dans le temps à réfléchir, à introspecter, a construire des plans pour la meute… Mais pourtant, les loups étaient faits pour courir dans a prairie, et c’était en ce moment, où il foulait les herbes gelées de la vallée des murmures qu’il retrouvait un peu de son insouciance et de sa jeunesse. Ses yeux d’or scrutaient le paysage, glissant sur les montagnes hautes. Tout cet espace … Tout cet espace était le leur, celui des Nakhus.

Le blanc pressa le pas, et bondit vers l’avant, entamant une course. Le vent froid ébouriffait son pelage, devenu très épais pour les mois d’hiver. Son corps musclé, bien que quasiment nain s’élançait dans ses larges foulés. Sa respiration se fit profonde, tentant d’attraper un maximum d’air pour ses muscles. Le paysage défilait autour de lui, mais il restait concentré sur ses pattes, sur ses appuis. L’herbe fouettait ses pattes. L’air sifflait dans ses oreilles. Le vent ébouriffait son pelage, mais pourtant il n’avait pas froid. Il ralentit, trottina quelques instants, puis se remit à la marche, respirant profondément.
Pfiou, il n’était plus aussi jeune et fort qu’il l’avait été autrefois, ça, c’était certain.

Il respira profondément l’air hivernal frais et tourna la tête.
Hmmm. Il sentait quelque chose. Une odeur familière, mais étrangère.
Serait-ce la solitaire grise qui était venu ici, autrefois ? Volstein ne trouvait plus son nom. Ah, il y avait certainement un ‘ah’ dedans.

Le blanc oracle se tourna, humant l’air pour repérer d’où venait la délicate odeur de la solitaire. Il s’avança entre les longues herbes, figure blanche à ailes de cristal qui serpentait dans la verdure gelée par le froid. Il s’arrêtait de temps en temps, pour renifler, s’assurer qu’il était bien sur la bonne voie. Et finalement, il se retrouva face à un mur de pierre, sur lequel tombait un rideau de lierre, tracé ça et là de neige… sauf a un endroit, ou le lierre avait été dérangé, et la neige était tombée sur le sol.
Volstein devina que quelqu’un avait dû rentrer là, récemment. C’était la grotte dont il se souvenait, parsemée de cristaux dans les murs.

Il s’assit devant l’ouverture, et s’éclaircit la voix :

« Ahem. Puis je rentrer ? » demanda-il calmement.

Volstein


Elle lui répondit après un temps d’hésitation presque palpable. Et le mâle blanc repoussa un peu le rideau de lierre, pour laisser la lumière rentrer, les faisceaux lumineux touchant les cristaux et faisant étinceler les murs.

« Bonjour, Madame … Hannah ? » demanda-il.

Il était sur qu’il y avait un Ah dedans, et cela lui était revenu dès qu’il avait vu la louve grise, avec ses cranes d’oiseau sur les épaules. Il sourit chaleureusement, amusé de la revoir ici, et ravi de la retrouver. Ainsi elle allait bien, ça avait le don de lui rendre le sourire. Il était toujours si malheureux lorsqu’il perdait des personnes à qui il n’avait jamais vraiment pu dire au-revoir.

« Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas ici pour vous chasser. » lui dit-il.

Il ne voyait aucun inconvénient à ce qu’elle soit ici, au contraire, il prêchait toujours la tolérance et la charité envers les solitaires qui avaient besoin d’aide, qui avait besoin de quelque part où vivre. Alors il s’assit juste devant le rideau de lierre.

« Au contraire, si tu désires rester ici, ca ne posera aucun problème aux Nakhus. » lui avoua-il. C’était pas comme si l’Oracle de ces derniers venaient de l’inviter à rester.

Il regarda les murs avec un léger sourire nostalgique. Il se rappelait cette tempête, ou ils s’étaient faits foudroyés, et qu’il avaient pris refuge ici, complètement perdus, pour dormir. Il n’avait pas autant de responsabilités, à l’époque. Une vie plus facile, une vie plus calme, où ce qu’il faisait lui était dicté par l’envie… Mais également, une vie avec moins de sens. Aujourd’hui, il savait où était sa place, quel était son destin et ce qu’il devait faire pour l’accomplir.

« Je suis ravi de vous revoir. »

Volstein


Il sourit, amusé, lorsqu’elle l’interpella d’un nom dont il n’avait pas du tout l’habitude. Ange, lui ? Il supposa que ça devait êtres les ailes. Il enroula sa grosse queue touffue autour de ses pattes, assis, dos au lierre.

« Non, rien de bizarre aujourd’hui ! » s’amusa-il, en inclinant un peu la tête.

Il avait oublié, oui, qu’il l’avait revue lors de l’attaque du cerf. Il ne l’avait jamais assez remerciée pour sa participation à cette bataille, où les Nakhus auraient pu être horriblement massacrés par cette bête maudite. Il passa également au tutoiement, suivant son exemple, avec un sourire de remerciement.

« Je ne t’ai jamais remercié, je pense, pour l’aide que tu as apporté à notre meute, lors de l’attaque du cerf. Sans toi, nous ne nous en serions peut-être pas sortis. Une telle aide mérite une récompense, nomme la, et elle sera tienne… »

Il espérait qu’elle resterait dans les limites du raisonnable. Il ne se sentait pas prêt à en faire la nouvelle Oracle des Nakhus, et Yurai lui marcherait sur la tête pour ce genre de chose.
Mais il sourit. Oui, il avait fané. Comme une vieille feuille. Mais pour l’instant, il restait accroché à l’arbre de la vie. Il avait encore beaucoup à faire ici.

« Oui … Loin sont les jours où nous ne sommes fait surprendre par la foudre ! Mais avec l’âge vient l’expérience, je ne crois pas qu’on se ferait avoir de nouveau. » s’amusa-il avec un sourire, pointant ses oreilles vers la grise. Il leva les yeux, et fut empli de confusion.

Ses oreilles ? Qu’est ce qui était arrivé à ses oreilles ? Elle les avait perdues ? Toutes les deux ? Voilà quelque chose de très étrange ! Il ne savait pas quoi faire pour elle dans ce cas-là, sa compétence de guérisseur était dépassée.
« Quelque chose est arrivé à tes oreilles ? » demanda-il doucement, ne voulant pas remuer des souvenirs douloureux.

Volstein


Les yeux d’or du loup blanc restèrent sur elle pendant qu’elle contait ce qui l’avait poussée à attaquer le cerf, leur sauvant probablement la vie au passage. Il hocha la tête, ses yeux pleins de compréhension. Oui, il se rappelait la famine, du creux constant dans son estomac, de l’affaiblissement, de la lutte constante qu’était devenu la soif et la faim. De comment il fallait redresser la tête, être fort alors que tout les poussait à tuer l’un des leurs pour un peu de nourriture.

Hanna aurait pu s’attaquer à l’un des jeunes Nakhus affaiblis, ou à l’un des plus âgés, ça aurait été tellement plus facile, mais elle avait gardé la patte sur ses valeurs, même durant l’adversité. Elle avait les valeurs d’une Nakhu, la force d’un Etelkrus, la détermination d’un Lazuli. Cette louve grise n’était, à ses yeux, pas solitaire par manque d’appartenance à un autre clan, mais par qualité supérieure et par désir de liberté. Volstein qui espérait lui proposer une place chez les Nakhus, se ravisa. Non, la place de la grise était pas chez les Nakhus, mais si elle désirait, elle pourrait rester ici, pour vivre.

Puis elle lui expliqua qui lui avait volé ses oreilles, et Volstein grimaça. Ah, oui. Mona Lisa. Il avait envoyé plusieurs Nakhus enquêter, et la majorité étaient revenus marqués à vie, ou alors maudits. Il s’en voulait encore beaucoup, il aurait dû aller à leur place… Il baissa ses longues oreilles puis sourit et secoua la tête.

« Non, Yurai n’est point fâchée avec toi … Elle me l’aurait dit… Je suis l’Oracle. » lui avoua-il avec un sourire.
Il la sentait douteuse par rapport à l’existence des dieux, mais fondée dans sa croyance que c’était la corneille qui était à l’origine de cette perte de ses oreilles. Volstein s’approcha un peu, et posa lentement une patte sur son épaule, pour ne pas lui faire peur.

« Et en tant qu’Oracle, je te permettrais de rester vivre ici, dans cette grotte si tel est ton désir. Tu aurais pu tuer les nôtres au lieu de te battre contre le cerf, mais pourtant c’est lui que tu nous as aidé à tuer. Et tu as sauvé tous les plus faibles de la meute en le faisant. Quelques aient été tes idées auparavant, poussée par la famine, comme nous l’étions tous, tu nous as tout de même sauvés. En le faisant exprès ou non. Alors si tu le désires, tu as une place ici. » lui dit-il avec un sourire.

Ses ailes brillaient un peu des couleurs de Yurai, c’était avec son don de prêtre qu’il avait réussi à vaguement sonder les émotions de la solitaire. Il ne voulait aucunement la mettre mal à l’aise, et était incapable de lire les pensées, mais il espérait qu’elle comprendrait qu’il lui proposait ça par respect et amitié.
Il aimerait vraiment pouvoir voir plus souvent son amie sans oreilles.

Volstein


Le blanc sourit doucement, touché par les compliments de la louve grise. Ce n’était pas qu’il se dévalorisait et permanence, et qu’il avait besoin de réconfort, mais tout simplement qu’il n’en avait pas l’habitude. La relation respectueuse qu’il entretenait avec tus les autres Nakhus ne donnait jamais lieu à des paroles bienveillantes comme celles-là. Alors il pencha un peu la tête, se devinant rougir un peu, sa patte toujours sur l’épaule de la louve. Qui avait posé la tête dessus. Il s’éclaircit un peu la gorge puis sourit joyeusement, en l’entendant dire que vivre ici lui plairait beaucoup.

Les Nakhus avaient déjà abrité d’autres loups sans foi en Yurai, le compagnon de Winnie, la mère de Ahu’ra… Ils avaient pu rester ici, en sécurité, car leur cœur était bon. Et il ne doutait pas un instant que ce soit le cas de la grise aux oreilles disparues.
« Tu as aidé les nôtres, et nous serions ravis de te donner une place ici. Ce n’est pas une question de foi ou de glowstick. » lui assura-il.

Il redressa ses oreilles en souriant (eh oui Volstein était très souriant aujourd’hui), et rigola un peu face à sa question.
« Non… Ce n’est pas comme ça que cela fonctionne ! Toutes les pleines lunes je vais au temple de Yurai pour parler avec elle, mais je ne peux communiquer avec elle juste comme ça. »


Il agita le bout de sa queue puis replia ses ailes un peu mieux, avant d’enlever sa patte de l’épaule de la solitaire grise. Il avait l’impression de l’avoir laissée là un peu trop longtemps, alors il la reposa par terre, se sentant un peu gêné.

« Tu n’as pas de famille sur Punk Wolf ? » demanda-il.

Peut être qu’elle voulait que quelqu’un d’autre vienne habiter ici avec elle ? Ce serait plus compliqué à justifier, mais si elle avait des enfants c’était sûr que … Tiens c’était vrai ça. Ça se trouvait elle avait des enfants, et un compagnon. Il l’avait toujours rencontrée seule, alors il avait cru qu’elle était juste une solitaire qui vivait seule. Mais c’était un peu borné de sa part. Bien sur qu’il y aurait la place ici, pour sa famille, si elle en avait.

Volstein

Le blanc sourit et agita ses longues oreilles en la voyant ravie. Elle scintillait du bonheur d’avoir son propre lieu, et il se demanda si quelqu’un lui avait déjà fait un cadeau. En touot cas, il savait que cette grotte serait entre de bonnes pattes.

« Les règles sont simples, n’attaque pas les Nakhus, et ne les vole pas, s’il te plait. Sinon, les terres sont tiennes, mais il faudra que tu sois accompagnée d’un Nakhu si tu désires venir au temple, ou dans notre camp, en premier lieu. Je t’accompagnerai, la première fois que tu voudras venir. » lui dit-il doucement.


Puis elle reprit le sujet des enfants, et il comprit. Oui, ça devait être dur, de ne jamais se sentir assez en sécurité pour pouvoir développer sa vie… Lui, en tant qu’Oracle, il en avait pourtant la possibilité. Peut-être même le devoir ? Mais il avait perdu la seule louve avec qui il se voyait avoir une famille … La seule qu’il n’ait jamais aimé.

« Oui, les Oracles ont le droit d’avoir des enfants … » avoua-il en enroulant sa queue autour de sa queue un peu plus près.


Il hésita, pouvait-il lui en parler ? Peut être qu’elle n’avait pas envie de savoir cela sur lui … Mais c’était aussi la personne dont il était le plus proche depuis la disparition de Heever et sa séparation de sa sœur jumelle qui était partie vivre loin.  Il souffla un coup et regarda dehors, où la nuit tombait lentement, le ciel se voilant, les étoiles se pointant doucement.

« Mais j’ai perdu la louve que j’aimais … » souffla-il doucement, en baissant ses oreilles. Pas un soir ne passait sans qu’il se rappelle le sourire de la louve cendrée. Il inspira profondément en regardant les étoiles. Depuis, il n’avait plus ressenti la même chose pour que ce soit… Peut-être, au fond, qu’il avait eu peur d’ouvrir de nouveau son cœur à de tels sentiments. Il inspira profondément, l’air frais rentrant dans ses poumons, et pensa soudain à quelque chose.
Il avait 10 ans maintenant, et il était toujours vierge. Cet acte qui avait changé toute sa vie, lorsque sa compagne était devenue celle à son plus vieux frère … Il ne le connaitrait jamais.

Volstein


Le blanc se demanda effectivement, comment la louve ferait pour rentrer chez les siens, sans attirer les regards stressants des autres. Il la devinait toujours inquiète et stressée au fond, bien que les temps semblassent l’avoir calmée en partie. Et puis il ne désirait pas qu’elle fasse de mauvaise rencontre. Le loup blanc et noir réfléchit un instant, puis chercha à son cou son collier et glowstick, et en détacha une pierre précieuse, qu’il enfila sur le surplus du collier, pour le tendre à la grise.

Alors qu’il lui tendait la vive lumière pourpre s’adoucissait, pour ne laisser plus que la couleur de l’améthyste sous-jacent. Le collier de Volstein, qui lui avait été offert par ses parents à sa naissance, qui eux, l’avaient fait de leurs propres pattes, représentait les émotions. La tristesse, la colère, la joie, le dégout, et la peur. Et c’était l’améthyste de la peur qu’il tendait à la grise. Elle l’avait surmontée, cette peur, et elle pourrait aborder ce symbole avec fierté.

« Je leur dirais de faire attention à celle qui porte un améthyste autour du cou. Tu pourras venir devant le dédale, et je serais au courant » lui promit-il avec un sourire.

Et elle vint vers lui, lui effleurant la joue. Ce n’était pas assez pour chasser la douleur, mais elle la rendit supportable. Il sentait qu’il pouvait continuer à vivre si elle était là avec lui. Et la chaleur qu’il ressentait dans son cœur le fit sourire à la grise. Il se tourna vers elle, également hésitant, et s’assit un peu plus près, de manière à ce que le pelage de leurs épaules se touchent, et qu’il sente sa chaleur à ses côtés.

Il la regarda avec douceur, pendant qu’elle regardait les étoiles, en lui disant qu’elles le protègeraient de la douleur. Mais il n’osa pas lui dire que là, l’étoile la plus brillante était celle sur laquelle il avait les yeux. Elle était revenue de nulle part, pour partager quelques instants avec lui.
Son regard, son sourire, apaisaient la tristesse dans son cœur. Il espérait qu’elle accepterait le collier. Plus qu’un gage de confiance, de droit, c’était une petite partie de qui il était, et il aimerait bien la savoir entre les pattes de sa plus proche amie.
Plus proche, peut être car il y en avait si peu, mais plus proche quand même.

« Merci » souffla-il, son regard rejoignant également la voûte étoilée. Et il se dit qu’elle avait raison, ces petits points lumineux chassaient le noir de la nuit, la peur des ombres, avec leurs petites lumières timides entre les nuages.

Il avait mille questions à lui poser, mille choses qu’il voudrait savoir. Mais il sentait sa sérénité près de lui, et ce moment de silence à la lumière des étoiles lui était trop cher pour être brisé. Alors il resta dans le doux son de la brise qui caressait le lierre devant la grotte, les yeux rivés sur le ciel, attendant que l’un d’entre eux dise quelque chose.

Volstein

Il ne voulait pas se réveiller, si c’était un rêve. La douceur du moment qu’il passait là avec Hanna était quelque chose dont il n’avait jamais fait l’expérience avant. Il savait qu’elle l’acceptait comme il était, et il espérait fort qu’elle savait qu’elle ne pouvait être meilleure à ses yeux que celle qu’elle était véritablement, et avec lui. Il gardait le regard sur les étoiles, jusqu’à que, soudain, une volée de chauve-souris, sorties du fond de la grotte, se précipite au-dessus d’eux vers l’extérieur.
Surpris et ébouriffé, Volstein regarda Hanna avec amusement avant de redresser son aile. La chauve-souris c’était accroché entre deux lames de cristal. Heureusement que celles-ci n’étaient pas coupantes, sinon elle se serait faite bien mal. Elle se débattait en hurlant de manière stridente, et Volstein ne pouvait l’atteindre de se patte pour la libérer, alors il hocha la tête, et tendit son aile vers la solitaire.

« Oui, ce serait d’une grande aide, elle me semble peu enjouée à l’idée de passer plus de temps là ! » s’amusa-il, alors que la bestiole chouinait.

Il regarda la grise se pencher vers lui, ses oreilles redressées. Elle était vraiment jolie, malgré le fait que la vilaine sorcière lui ait volé ses oreilles. Il n’avait pas vraiment pensé ça de quelqu’un depuis … bien des lunes, en fait. Mais il se faisait tard, et elle avait surement besoin de dormir. Il avait envie de rester avec elle, mais il savait pas bien si c'était une mauvaise idée ou non.

« Je vais te laisser te reposer. Si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas à venir me trouver. » lui-dit-il avec un sourire, avant de redresser la tête.
« J’espère que cette grotte t’ira, malgré les voisines peu commodes ! »