Equipe d'Apprenti | Feat.Désastre.

Le mentor était en rémission, après l'attaque d'une meute de lycaons à son encontre. Son pronostic vital n'étant pas engagé, Désastre ne s'inquiétait toutefois pas. Il n'y avait rien de grave, peut-être même ne porterait-il pas les stigmates de cette défaite. Il était un mâle en âge de forme, bien portant, sans faiblesse apparente du moins : il était sûr de ses pensées. Alexandrine non plus, n'avait subit de dommage. Si l'on ignorait les cris du cœur, et lui si peu capable de les entendre. Il en faisait l'effort, parce qu'elle en faisait beaucoup pour lui.
Et Désastre savait rendre à chacun ce que l'on investissait pour lui.

Puisque Tawana n'était en mesure de poursuivre son mentorat pour le moment, c'est au près des autres panseurs que Désastre trouva occupation. Il était venu à l'horaire consacrée à sa formation, et repartirait une fois celui-ci passée.
C'est seul, qu'il passa la plupart de ce temps, quand il fut chargé d'aller chercher les plantes cueillies par un autre panseur, loin d'ici. Il avait rapidement traversé les terres, partant à sa recherche. Une course souple, des postérieurs puissants qui le propulsaient, de ceux qui s'entrainaient si souvent.
Il avait repéré le panseur, par l'allure frêle et les plantes dans sa gueule. Paquet récupéré, il était retourné vers le Castel sans tenir moindre discussion avec lui, focalisé dans cette tâche.
Tout était expéditif et bien mené.
Ainsi travaillait-il.

C'est là, qu'il l'avait recroisé, l'autre apprenti de son mentor.

Appelons simplement L'Autre. L'autre, et ses allures de reptile qu'il remarqua tout de suite.
Un détail qu'il retenait finalement plus facilement que son nom. Nom qu'on avait bien dû lui avoir dit avant qu'il ne l'oublie puisque ne venant pas directement de lui, et qu'il n'avait donc pu clairement lui associer son visage dans sa non-physionomie.
Le noir se lève et s'ébroue, alors qu'il semblait dormir au soleil. Serpent aussi, aimait bien ça. Il aimait bien Serpnet, Désastre, mais ne savait quoi penser de ce reptile là.

Tu as été efficace dis donc. J’ai l’impression que tu es parti 5 minutes…

Désastre avait déjà entendu, telle tournure de phase. Un dit donc, suivit d'un j'ai l'impression. Il avait comprit que cela pouvait être une preuve de taquinerie, voir de mesquinerie. Que c'était du second degré, de ce qu'il avait comprit, dans sa tentative de percer les mystères entourant ce dernier.
Il s'arrêta un instant, observant le sourire présent sur les babines de l'autre mâle, y cherchant d'autres indications sur la compréhension qu'il se devait avoir de ses paroles et du ton employé.
Sans lâcher les plantes qu'il tenait en gueule, Désastre choisit finalement une réponse qui lui semblait, ma foi, fort approprié.

« Mmh. »

Sans attendre davantage de cet échange et avec l'obsession de remplir sa tâche en apportant ces plantes à ceux qui le lui avaient demandés -les panseurs, en remplacement du mentor, qui avait place toute plus importance que ce loup apprenti au même titre que lui-...
Désastre dépassa l'autre.
Voilà qu'il rentra dans le Castel en l'oubliant déjà, n'ayant pas daigné lui porter intérêt au déprimant de cette tâche bien plus importance qu'une simple discussion.

Désastre était routinier.
Et, plus encore lorsqu'il s'agissait d'une mission de cet acabit, il ne se serait laissé distraire par quiconque.

L'heure était à son apprentissage. Pas à autre chose.

Le jeune mâle le dépasse et entre dans le Grand Castel. Déjà, il l'oublie, comme s'il n'avait jamais existé. Désastre restait concentré, ses yeux rouges ne fixant que vers l'avant. Ils ne vrillaient pas même au dépassement d'un congénère.
Plus rien n'existait.
Seul la tanière des guérisseurs pouvait lui importer à ce moment précis.

C'est là qu'il finit par rentrer, partant déposer le contenu de sa gueule sur la table des Panseurs. Il sépara les plantes, fit le tri. En écrasa certaines, en rangeant d'autres telles quelles.
Les gestes étaient méthodique.
L'adolescent était studieux, et rien ni personne n'aurait pu le faire sortir de cette tâche, tant elle lui semblait obsessionnelle à finir.
C'est ce qu'elle finit par être.
Finit.

Et maintenant il se retrouve sans rien.
On le congédie et il se retrouve seul.

Enfin.

C'est à ce moment précis qu'il remarqua qu'il n'était pas vraiment seul. Le mâle qui lui avait parlé l'avait suivi jusque là puis l'avait attendu. Et maintenant, il reprit la parole.
Désastre se dit que l'ennui devait le saisir, pour ainsi l'avoir attendu.
Il n'y avait pas d'autre raison. Il ne pense pas, qu'on puisse vouloir le rencontrer davantage.
Il ne pense pas, Désastre, qu'on puisse avoir envie de se lier à lui.

Il prend la peine de l'écouter, il n'y a pas son oreille sourde tournée vers lui. Ses allures reptiliennes doivent jouer en sa faveur.

Que dirais-tu de t’entraîner au combat avec moi ?

Les commissures de ses lèvres frémissent dans un tic. Ce n'est pas qu'il manqua d'esquisser un sourire (il en était incapable). C'est plutôt... C'est plutôt cette demande. Particulière, atypique. Une demande qui venait dans une période de peur où il luttait un peu plus chaque jour, pour la repousser de plus en plus loin.
Si peur d'être parfaite, encore, le traitement de cette phobie de la douleur.
Pourtant...

« D'accord. »

Il ne peut répondre autrement.
De sa remise en mouvement il l'invite à le suivre, il s'enfonce jusqu'à l'une de ces petites arènes qu'affectionnaient les Épées qui s'entrainaient.
Le regard rouge à l'étoile gravée change. La pupille se dilate, capte un maximum de lumière. Il baisse la tête et hérisse son encolure, il marche d'un pas lent en arc-de-cercle.

Il a dit qu'il voulait s'entrainer.
Il n'a pas dit qu'il voulait apprendre.

Alors Désastre estime qu'il sait déjà. Qu'il peut s'entrainer et non mentorer, si ce terme pouvait s'appliquer aux prestations qu'il délivrait.

Il n'offre pas le premier assaut à son adversaire, non. C'est lui, qui mène la danse et démarre.
Il ne fait que répondre à sa demande.

Désastre observe les crocs que lui montre l'apprenti, quand lui cache les siens. Il n'a pas besoin de le faire, ceux-ci lui servent juste à dissuader. Et il ne souhaite pas, dissuader.
De même qu'il ne gonfle son poil, quand sa carrure même d'adolescent suffit à être plus impressionnante que celle du jeune adulte. De faiblesse chez lui, il n'y a que cette angoisse, qui vient un instant faire vibrer son cœur d'une désagréable sensation quand il regarde ses crocs.
Peur d'avoir mal.
C'est pour ça qu'il doit le frapper vite, fort, le mettre KO.
Et esquiver, la moindre de ses attaques.

Toucher, sans lui laisser la chance ou l'opportunité d'être touché.

Désastre est un adversaire impitoyable.
Il ne chercherait à donner une satisfaction, même mince, à celui qui se trouvait alors en face de lui, en lui offrant une petite attaque pour ne pas le faire se sentir médiocre.
Il fuse, court. Son corps est souple, il se fond dans les airs quand il bondit et atterrit si proche de lui, juste avant de redresser la tête et d'attraper sa patte.
Il la sert, y plante à peine ses canines.

Il ne souhaite pas avoir dans sa gueule le sang d'un innocent, c'est une simple torsion mêlé d'un hématome qu'il lui infligeait là.
Puis le petit soldat s'éveille, ses pupilles sont minuscules et lui donne l'air prédateur.

Il ne déraille pas, il se contrôle, même s'il a l'air dangereux, à ce moment précis.
Un jour peut-être s'éveillerait ce qu'on avait implanté si tôt en lui.

Parce qu'il ne l'a pas esquivé, parce qu'il s'est acculé contre la paroi, Désastre se dresse sur ses postérieurs et fond ses antérieurs sur Saqqarah.
Il va le claquer contre la roche.
Il va le bloquer là.
C'était une erreur, que d'être resté là. Il en profitait à son avantage.

[ Contre la paroi rocheuse, Désastre claque Saqqarah - PC FOR : 1 ]

« Est-ce que c'est vraiment un entrainement ? »

Est-ce que c'est la première fois que tu te bats ?

Ses pattes appuient contre les épaules du loup noir et le presse sans ménagement contre la pierre. Désastre se retient de trop en faire, de profiter de ce statut pour achever ce combat.
Il n'a pas cherché à esquiver, Saqqarah. Comme il n'a pas réussi à l'atteindre.
De ce combat Désastre ne porte que la poussière soulevé par les mouvements, et l'odeur de l'autre mâle contre lui.

Ses pupilles sont minuscules, quand il pose sur lui un regard incertain.

Au fond il vrille un peu, Désastre, sous son contrôle implacable.
Parce qu'il subsiste en lui l'entrainement trop dur, commencé trop tôt. Ce entrainement qui l'aura façonné en machine, qui l'aurait fait grandir trop vite. Il était inhibé, façonné. Il était un soldat, et qu'importe le rang qu'il aura pourtant choisi d'exercer, c'est ce qu'il restait avant tout.
Sa véritable nature, façonnée de toute pièce par Pepper.
Celle qui se réveillant comme un instinct et le poussait à ainsi se battre.

Il craignait toujours la douleur, Désastre. Il n'avait pas envie de mener ce combat. Et c'est l'esprit anesthésié par la peur immense qu'on aurait su lui deviner qu'il se battait pourtant, dans cette impossibilité de refuser le combat initial. Une asthénie mentale qui le plongeait dans un état second.
C'est presque s'il n'aurait plus fonctionné que par l'instinct.

C'était donc un entrainement, une confrontation de sa force contre la sienne.
Désastre saisit l'occasion d'achever déjà celui-ci, face à celui qui n'aura demander à apprendre. S'il gagnait maintenant, la pression de l'algophobie s'évanouirait.

Alors face aux crocs que l'autre montre encore et qui pourrait bien se planter dans son poil, ce sont les siens qui jaillissent pour pincer sa gorge.
Il n'irait pas jusqu'au sang. Il ne toucherait même pas à la chaire.
Il exercerait seulement une mince pression, pour lui faire comprendre à quel point il était à découvert, en cet instant précis, à quel point un ennemi réel aurait alors emporté tant sa victoire que sa vie.

Désastre attaqua, dans une action qui se voulait dernière.

[ Désastre pose ses dents contre la gorge de Saqqarah - PC FOR : 1 ]

S'il n'esquivait pas, il sentirait seulement une pression un peu forte, qui peut-être bloquerait un vague instant son souffle et tétaniserait son organisme.
Juste avant qu'il ne relâche tout, Désastre.

Jamais il ne s'en prendrait sans raison à loup de sa meute.
Il était là pour la servir. Non pour la détruire.

Et à ces lèvres viendraient cette question :

« Qui t'as appris ? »

A ne pas te battre.

Ses crocs tâtent sa fourrure, la touchent et y tracent des sillons si légers qui évoque l’égratignure plutôt que la morsure.
Il n'en a pas le temps, quand vient le regain du mâle-crocodile.
Pas le temps de presser davantage.
Il avait manqué de rapidité, peut-être, pour lui laisser le temps d'esquiver avant de terminer de refermer sa mâchoire. De force, possiblement, dans cette volonté de le bloquer sans pour autant faire couler le sang, parce qu'il ne pouvait s'en prendre aussi gratuitement à quelqu'un, cela allait contre ses ordres.
Car plus que l'exécution c'est la puissance qui prêche, il n'est plus en capacité de maintenir le loup-crocodile. Celui qui replia ses postérieurs et se laissa glisser au sol, répandant son corps tel une flaque sur le sol pour échapper à la prise que Désastre maintenait sur lui.
Sans doute est-il un peu surpris, de voir enfin quelque chose émaner du loup.

Lui qu'il avait catégorisé dans les incapables, pour l'absence de prestation, pour ses échecs successifs. Son attaque qui s'était retourné contre lui, le coup qu'il avait encaissé dans une esquive qui n'avait su se faire.
Au moins trouvait-il énergie suffisante pour ne pas se laisser avoir sur ce qui lui aurait causé le plus de peine.
Si Désastre y était parvenu, cela aurait signé la fin du combat.

Celui-ci peut donc se poursuivre.
Face aux mots, les sourcils de Désastre cillent, il souffle brièvement par le nez. Au fond, il s'en doutait. Sans doute aurait-il aimé cette honnêteté plus tôt, sans avoir besoin de lui demander.
Qu'il lui dise que ce n'était pas un entrainement.
Mais bel et bien un apprentissage.
Apprendre sur le tas était un fait, mais des explications valaient mieux qu'une raclée gratuite parmi laquelle on tirait (certes) une leçon, mais qui n'aboutissait sur une réelle formation.

La démarche de Saqqarah lui échappe, il ne laisse pourtant filtrer qu'un seul mot.

« D'accord. »

Ses yeux se plissent, un peu. Il guette le noir qui n'ajoute rien. Pas de demande de cesser, ni d'obtenir explicitement des conseils.
Aussi poursuit-il.
L'attaque est une opportunité qu'il saisit une nouvelle fois, son corps souple et agile lancé dans une danse autour du disciple de son mentor. Il est imprenable, roule sous ses muscles les muscles, quand sur son visage reste une froide neutralité qui ne dévoile pas même des crocs.

Puis sans prévenir, sans grognement ni dents qui claquent dans la menace, il bondit pour apposer ses antérieurs contre les flancs du mâle, là où un coup d'épaule aurait risque de propager la douleur d'un choc dans son corps.
Il préférait éviter tout mal, Désastre.
Il devait poursuivre ainsi, avec la peur dans le cœur.

[ Désastre bouscule Saqqarah - PC FOR : 1 ]

Et le coup est léger, un impact qui le touche mais ne l'ébranle pas.
Désastre se demande s'il encaissera. S'il esquivera, encore une fois.
S'il se rebiffera.

Il devait faire attention.

Son choix fut donc d'encaisser.
Aux coups qu'il lui avait déjà porté, au souffle fatigué, aux spasmes qui se dessinaient sur les spots de douleur causé par le contact souvent violent de son corps contre le sien, Désastre savait que Saqqarah était plus proche d'une fin de combat que d'un début, quand lui encore semblait prêt à mener tout assaut qui lui aurait été proposé.
Il n'abuserait pourtant pas, Désastre. Parce qu'il ne se battait pas en toute sérénité.
Phobie perpétuelle de subir la douleur, appréhension de chaque attaque qu'il portait comme de tout mouvement qui aurait pu causer un dégât chez lui, il se mouvait avec l'espoir de frapper sans se faire toucher, dans une technique de combat qui s'était dangereusement affiné, quittant la voix de la brutalité que lui avait emmenée Pepper pour le mener sur la souplesse de l'esquive et de la stratégie.

Ça ne l'empêchait pas de claquer des crocs pour essayer de l'attraper, sans once d'hésitation et trace de douceur, espérant clôturer rapidement ce qui avait été commencé.
L'espoir de vaincre sans s'être fait toucher, même s'il ne s'agissait que d'un entrainement, était une idée glorifiante, bien que d'égo il ne serait nourri car d'égo il n'avait pas.
Il sait qu'il en est capable, espère que Pepper pense telle chose de lui elle aussi.
Il y a toujours chez lui ce besoin de lui plaire, quelque part. De la satisfaire et de lui prouver que dans tout ce qu'il entreprenait, même s'il ne s'agissait que d'un simulacre de combat, il s'investissait et ne cherchait que la réussite.
Pour elle. Toujours pour elle.

Un mouvement souple, lui qui tente d'attaquer mais n'attrape que le vent. Il se retrouve piégé à nouveau, Désastre ne lui laisse la moindre chance. Dans le regard rouge dont on aurait pu douter des intentions, si on ne l'avait pas connu. Dans le corps tendu qui menace de bondir pour achever facticement.
Les yeux reptiliens, que quelque part il trouve aussi beau que cette queue différente, se fixent dans les siens.
Pas de mouvement, de la part de l'adversaire.
Si la réaction aurait pu surprendre, elle n'étonne pas Désastre.
Il ne baisse sa garde et ainsi se maintient en posture, même quand la question est posée et que tombe mécaniquement la réponse.

« Je n'y pense pas. »

Ainsi il ne se bride pas. Ce n'est pas de ça, qu'il a peur : il aurait pu blesser par accident, que cela ne l'aurait pas dérangé. Il avait conscience que c'était chose possible, quand on apprenait à se battre. Parce qu'on était amené à encaisser les coups, sentir le choc et la douleur permettait de se forcer à ne pas prendre l'entrainement à la légère.
Le jeune mâle usait donc de sa force, implacablement, sans se soucier des conséquences que cela aurait pu avoir sur l'autre. Et puis...

« Il n'y a qu'en usant des crocs, qu'on risque de tuer.
Mmh.
Si le congénère n'est pas en mesure d'encaisser les coups, alors qu'il ne demande pas un entrainement. »

Il était radical, Désastre.
Il ne pouvait penser autrement qu'au travers de ce qu'on lui avait apprit. Lui, formé si précocement à devenir soldat de cette meute. Lui, dont le corps transpirait la puissance dans les muscles juvéniles et sous le poil qui n'avait même pas subi une première mue.
A la fin de ces paroles, comme pour les illustrer, il bondit tel un tigre sur Saqqarah, dans un choc suffisant pour clôturer ce combat il espère, tentative dernière que de le mettre à terre.

L'adversaire dos au sol et lui debout au-dessus.
Pour d'un regard brillant le fixer en silence.

Il ne bouge pas, Saqqarah, lorsqu'il arrive sur lui et ouvre ses pattes, d'une envergure qui lui permet d'appuyer l'une et l'autre sur chacune de ses épaules. Il ne comprend pas ce mouvement qu'il exécute, celui qui ne lui permet même pas d'encaisser un peu mieux le coup, à défaut de l'éviter.
C'est bien son dos qui trouve le sol.
Désastre, au-dessus de lui, l'observe donc en silence.
C'était écrit, il en avait eu l'intention au moment de bondir.

Le combat est clos, il ne sert maintenant à plus rien de le poursuivre. Il y a sur le corps de son adversaire des ecchymoses, une histoire de bleus plus que de plaies. Le sien, lui, reste vierge de toute blessure.
Il avait vaincu, sans faillir une seule fois, sans accepter le moindre coup. Il n'avait pas eu mal, et c'était tant mieux.
Ne subsisterait que quelques courbatures, légères, de celui qui était resté tendu tout le long de ce combat, dans la phobie du coup à son égard qu'il aurait esquivé même s'il n'avait pas été fort. Pas maintenant, il ne pouvait pas avoir mal maintenant.
C'est une chose qui lui passait, mais il lui fallait encore un peu de temps.

Tu m’impressionnes.

C'est ce que lui dit l'adolescent aux plaisantes allures de crocodiles qu'il trouve joli, la force de celui-ci en moins.
Et il redresse un peu la tête, Désastre. C'est un compliment qu'il n'attend pas et ne provoque chez lui la moindre satisfaction ; il ne pouvait en avoir face à un adversaire qui n'avait reçu même entrainement que lui, il n'avait droit d'en tirer une fierté quelconque.

Sur le visage de l'adolescent en face de lui, un sourire.
Saqqarah ne se formaliserait sans doute pas de cette défaite mais en tirerait ses erreurs, pour mieux trouver progression par la suite. C'est ce qu'il comprend, parce que c'est ainsi que lui fonctionne. Ce n'était pas grave, de perdre, tant qu'on ne refaisait par la suite ces mêmes erreurs. On avait le droit de les faire une fois, pour en prendre connaissance ; ensuite il revenait à soit de travailler à ne plus les faire resurgir.
Parce qu'il n'a plus à resté concentré sur ses actions et ceux de son adversaire, il détaille de plus près les yeux verts à la pupille reptilienne qui vienne trouver les siens, de rouges et d'étoiles.
Ils ont quelques chose qui le fascine, ils lui font penser à ceux de Serpent bien qu'ils ne sont de cette couleur.

Le fait qu'il soit honnête, le fait qu'il admette alors...est quelque chose qui plait étonnement au jeune mâle qui d'un pas latéral, se décale et laisse loisir de se relever à son ainé de quelques semaines.
Il s'entrainera jusqu'à être digne.

« D'accord. N'oublie pas que je serais moi aussi plus fort. »

C'est à ça qu'il aspire, pense-t-il.
Devenir plus fort, s'entrainer encore. Passer la phobie, retrouver pleine capacité.

Un mouvement de la tête, dans un signe d'au-revoir. Et parce qu'il n'a plus rien à lui die, parce qu'ils n'ont plus rien à faire ensemble, parce que bientôt s'impose à lui un autre créneau...
Il s'en va, Désastre.

Pour un jour, le retrouver ici et se battre à nouveau, dans une réponse à cet objectif fixé.