Faire le chemin | Feat. Tawana

Le problème était là, comme une montagne qui te bloque la route juste devant ta truffe. Le problème était cette flore morte. Cette puanteur de pourriture et d’humus. Entre Everbloom qui est entrain de mourir, les cactus, et les ronces, un véritable petit bordel bien encombrant. Un terrain à nettoyer, à rendre plus vivable pour rejoindre l’eau et lui permettre de s’écouler à nouveau dans ce territoire violent. Les oreilles en arrière, tu sentis un soupir t’échapper alors que tu fermais à demi les paupières.

Il y avait ici l’odeur d’un autre loup. Un individu sans doute étranger qui avait élu domicile ici sans demander son avis à personne. Soit, de toute façon la terre appartenait à tout le monde. Tu ne comprenais toujours pas ces frontières qui divisent les loups. Pourquoi un individu seul n’aurait-il pas le droit de loger sur un territoire sous prétexte qu’un groupe à défini ce lieux comme sien ? Si le loup seul n’emmerder personne il pouvait bien vivre où il voulait, de toute façon les groupes pour ce qu’ils étaient. Tu roulas des yeux au souvenir de ta meute avant d’entendre des pas.

Une odeur accompagnait les pas, celle distinctive et forte des Etelkrus. Roulant des yeux alors que tu faisais dos à l’étranger, tu tournais la tête de trois quart pour voir un loup cornu qui semblait chercher quelque chose.

« Je peux vous aider monseigneur ? »

Lui demandas-tu calmement en te relevant.

Le regard déposé sur le loup qui approchait, le mâle sombre ne daigna même pas se lever. Ce n’était pas dans ses habitudes d’être poli quand il travaillait à la reconstruction des territoires. Il avait déjà perdu Nakhaan dans une partie de cette terre. Et la fois suivant il avait essayé de le noyer dans le bourbier. Il ne pouvait s’empêcher de rire quand son compatriote essayait de le tuer. Même si il savait qu’un jour celui-ci y parviendrait.

Trop de mots, Narkhos roula des yeux, déjà blasé avant d’entendre qu’il voulait aider à reconstruire les terres Lazulis. Seul point intéressant qui avait retenu son attention. Le reste était un petit tas de blabla inutiles. Paroles futiles et sans grandes importances selon lui. Ah parce qu’il est de la meute Lazuli il doit aider. Et il fait quoi là à son avis devant cet espèce d’amas monstrueux de plantes et de ronce ?

« J’ai l’air de glander peut être ? »

Se demanda-t-il à lui-même, marmonnant ces mots, un rire répondant à ses paroles. Tient il est où le cloporte ridicule qui a ce rire insupportable ? Se relevant le loup sombre secoua son pelage épais et poussiéreux, le nuage de poussière retombant aussi sur l’étranger qui sentait l’Etelkrus. Encore une plaie sans doute. Qui fait le gentil et qui va devenir insupportable dans cinq minutes. Oh quoi que le loup noir ne lui en donnait pas 5 mais moins.

« C’est peut être plutôt vous qui allez pouvoir m’aider, à moins que la haie, fabuleux mélange de plantes carnivores mortes et de ronces vous soit invisible et franchissable ? »

Oui parce que bon c’est bien gentil à Méridor de lancer un appel à l’aide et de conseiller de chercher de l’eau et tout son blabla mais bon. Il n’en reste pas moins qu’ici, pour obtenir de l’eau, faut déblayer pour que tout le monde puisse passer et qu’on puisse attendre le court d’eau qui est un peu plus loin. Le mâle noir avait longé l’ancien court d’eau, cherchant une brèche dans le mur de plantes, mais que dalle, juste ces saloperies qui tentaient de le bouffer parfois quand elles avaient encore un peu de vie en elle.

« Non parce que, a titre informatif, c’est derrière qu’il y a de l’eau. »

Remarqua-t-il à l’intention du loup Etelkrus qui, peut être pensait que les plantes étaient là parce que miracles elles étaient apparues au même titre que le Raptor. Mais non, en fait elles sont là depuis un bail et si elles vivent encore, c’est parce que derrière à ce putain de liquide vital et essentiel à tout le monde : L’Eau !

Narkhos l’observait, avant de rouler des yeux, un fou, ce loup est donc un fou. Ou alors il lui manque quelques cases. Le voilà qui parle à des plantes. Il a conscience qu’elles répondront pas au moins ? Pourvu qu’il ne parle pas trop, Narkhos n’avait pas envie d’échanger avec un cingler, il avait suffisamment à faire avec le boulet qui lui coller aux pattes. L’air blasé, il observait le cornue de la meute Etelkrus, se demandant comment les Etelkrus faisaient leur recrutement… Enfin, non seulement ça ne le regardait guère, mais en plus il en avait cure.

Alors en plus de parler à des plantes, il parle dans le vide ? Il a une sacrée réserve de salive dis donc. Ou alors personne à qui parler dans la meute Etelkrus du coup il parle dans le vide ? Possible. Quoi qu’un peu triste pour lui. Narkhos avait presque pitié de cet individu avant de l’entendre lui parler. Ah c’était à lui qu’il s’adressait.

« Principalement des anciennes Everbloom et des cactus. Mais je ne suis pas botaniste alors je n’en sais pas plus. »

Vous devriez demander à Serket Beatriz pour ça. Mais rien que pour éviter de la voir avec un imbécile, je préfère garder l’information pour moi. Pensa-t-il. Et puis le loup ne lui avait pas demandé l’information, et Narkhos n’était pas du genre à offrir des paroles pour aider. Non non. Il fallait qu’il y ai un échange un peu comme une transaction en somme.

Narkhos voulait juste que l’endroit redevienne vivable pour tout le monde. Il se fichait de la façon de faire. Tant que le travail était fait. Mais alors le faire avec… ça… Il allait devoir ce forcer. La chose était beaucoup moins élégante et délicate que dame Serket.

Narkhos l'observait d'un oeil vif et attentif alors que son partenaire faisait mumuse dans Brocéliande. Il avait nommé l'espèce de forêt vierge et épineuse ainsi par amour des contes. Observa le petit cornu, parce qu'il était plus grand que lui, s'écharner sur des plantes. Il en dégagea quelques unes avant de manquer de ce faire mordre, ce qui fit pitié à Narkhos qui roula des yeux.

Il avait trop de peine pour cette pauvre chose, pas question de le regarder se faire du mal tout seul. Ah pourquoi diable commençait-il a avoir bon fond ? Quelle idée hautement ridicule que de vouloir aider les autres. On vivait bien plus longtemps en ne pensait qu'à soit, et pourtant. Narkhos leva son train arrière et s'approcha du mâle, passant devant lui.

[Dés Force sur PC Réussite]

Il toisa la plante agressive, il n'avait pas envie de dégager le terrain. Il n'avait concrètement pas encore d'idée d'une méthode qui pourrait permettre de faire plus propre sans y passer la journée. Alors il se contenta d'écraser la plante carnivore sur le sol, l'entendant couiner avant que sa sève ne se répande. Il recula et laissa la place au cornu.

« Après toi, je réfléchis encore à comment faire un travail plus rapide et moins épuisant pour nous deux. Mais puisque tu sembles plus fonceur, je te laisse faire le temps que j’ai une idée »

Narkhos préférait réfléchir à faire sa besogne rapidement et bien qu'à y passer des yeux. Il voulait faire les choses bien, pour ne pas avoir à recommencer, et pour que tout le monde soit satisfait. Pourquoi pensait-il à satisfaire tout le monde au juste ? Ah... encore cet espèce de sentiment puant de bienveillance, beurk !

Plongé dans sa réflexion, le sombre suivait le brun des yeux. Il étira un sourire quand il eut une idée. S'approchant du loup brun. Il se fichait que le cornu ne l'aime pas beaucoup. Mais à force de déblayer des petits trucs il lui avait offert sur un plateau la possibilité d'élargir l'espace et d'accéder peut être plus vite à leur objectif. Il remua la queue en s'approchant du mâle. Lui souriant en un mouvement de tête pour lui faire comprendre de se déplacer un peu.

Il passa sa truffe entre les plantes carnivores qui se mordirent les unes les autres. Déterrant un pied avant d'arracher à grands coups de tête les racines qui s'arrachèrent avec une bonne masses de plantes. Privée de la terre où elles évoluaient, elles se mirent à gémirent avant de mourir. Le sombre se redressa et observa le travaille. Arracher les racines avaient emportés une bonne partie des ronces et des plantes qui leur bouchaient le passage. Il étira un vaste sourire, très content de son travail, lançant un regard au loup, pour savoir s'il avait besoin d'aide ou peut être trouvé lui même une manière de faire.

Ils arrivaient à quelques choses, malgré le silence qu'il y avait entre eux. Ce n'était pas plus mal, ça n'avait rien de désagréable pour le mâle sombre. Bien au contraire, ne pas recevoir un milliard de questions ou de remarques lui convenait parfaitement. Il n'était pas curieux de la vie du mâle, et ne voulait pas qu'on s'immisce dans la sienne. Il observait le loup faire après avoir lui même aider un peu.

Au lieu de pousser Tawana comme il l'avait déjà fais, il le rejoignit où il était pour commencer à aider en silence. Pas besoin que l'autre lui donne des directives de toute façon il ne les écouterait pas. Il n'écoutait jamais le jeune loup, non jamais jamais. ça ne l'intéressait pas de toute façon. Il était suffisamment intelligent pour déblayer un peu. Suffisamment fort ça restait à prouver. Il voulu arracher une nouvelle plante mais se fit mordre par sa voisine. Il recula la patte en toisant la plante, pas question qu'elle dépose sur lui sa sève visqueuse et puante !

Ils ne leur restent presque rien. Encore quelques branchages, et ils auront finit. Il n'a pas trop réfléchit en se laissant mordre par une plante en allant aider Tawana. Il veut juste aider au fond, c'est sa terre, sa maison, son lieu de souvenir. Il ne veut pas tout perdre. Au fond c'est un peu comme si cette aide apporter par un étranger le rendait nostalgique. Il termina d'aider le loup, lui laissant les dernières racines à dégager, avant de s'asseoir et de croiser son regard. Agitant les oreilles, avant de souffler.

« Merci… pour votre aide. Vous n’étiez pas obligé alors… Merci »

Il n'avait rien fait de particulier mais, Narkhos était venu ici pour déblayer et nettoyer. Alors recevoir de l'aide, alors qu'il n'avait rien demandé. Alors qu'il avait l'habitude que tout était un trafic, que tout s'échangeait, que tout avait une valeur, et que chaque chose demandait un retour. Si le mâle ne demandait rien, un simple merci, surtout de la part de Narkhos, était déjà une belle récompense.

Le loup sombre n'en dit pas plus, inclinant calmement la tête, avant de se retourner et de s'éloigner, à la recherche et sur les traces de celui qui vivait là. Un solitaire. Il le cherchait, voulant savoir si il avait besoin d'aide, et aussi comment il avait fait pour vivre au milieu de cette forêt vierge et agressive. Il entendit un rire derrière lui, et une remarque qui le fit soupirer. Oui, ça ne lui ressembler pas de remercier quelqu'un. Mais on remercie ceux qui le méritent...