La glace et le ciel | Libre

Tarko

Tu as entendu ces murmures. Ces rumeurs. Ces « on dit … ». Le continent est en effervescence. Tout un chacun à son mot à dire sur le sujet. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre jusqu’à tes oreilles. Quelque chose est sorti de la glace. La première fois, tu n’y as pas cru. La fois suivante, tu as été dans le déni. Aujourd’hui, cette histoire d’animal géant te rend septique. Si l’on en parle autant, c’est qu’il doit y avoir un fond de vérité. Peut-être que le bouche à oreille et la peur de l’inconnu a juste déformé la vérité pour créer un ragot sensationnel.
Toi, Tarko, tu ne crains pas l’inconnu, bien au contraire, tu aimes jouer au petit aventurier. Alors, si cette rumeur de créature des glaces est véridique, tu n’as envie que d’une chose : la voir de tes propres yeux.

Les premiers rayons du soleil viennent réchauffer la terre stérile. L’épais smog blanchâtre s’échappe continuellement des larges failles et forme d’étranges nuages à l’odeur âpre qui entourent et enlacent les Ruines. Même les oiseaux rechignent à traverser cet endroit duquel se dégage une étrange aura. Bien que peu accueillantes, la Plaie et les Ruines ne sont pas vides de vie. Caché au milieu des décombres d’un monde ancien, se trouve la tanière du loup. Il se glisse à l’extérieur, méfiant. Personne ne doit trouver sa cachette.
En quelques minutes Tarko sort du labyrinthe de pierre et retrouve la surface. Alors qu’il se dirige vers l’Ouest, il réfléchit au chemin à emprunter pour arriver à la Grève Gelée. Le plus simple se dit-il, c’est de suivre la rivière, celle qui coupe la Plaie en deux avant de traverser les Champs mystiques pour enfin, se jeter dans la mer. Une fois arrivé sur la côte il lui suffira ensuite de suivre le front de mer, cap vers le Nord.

Son itinéraire tout tracé, Tarko allonge les foulées pour avancer à une vitesse convenable. Inutile de partir au grand galop, sa patte fragile ne le lui permettra pas. D’autant plus, qu’il ne veut pas dépenser toute son énergie dans une course effrénée. Préférant conserver là-dite énergie pour affronter le froid qui l’attend.
Le froid.
Le solitaire est habitué aux environnements secs et arides. Son pelage n’est pas aussi épais que celui des loups du Nord. C’est un handicap qu’il ne veut pas négliger, ne souhaitant pas que son expédition se transforme en piège mortel. Avalant les kilomètres sans se fatiguer outre mesure, Tarko imagine une solution à son problème. Son seul accessoire qui soit un tant soit peu couvrant est son bandana. Bien qu’il lui a déjà été utile par le passé, le petit carré de tissus ne lui permettra pas une bonne protection contre le froid qui l’attend.
À l’horizon se profilent les Champs mystiques, vaste plaine riche en biodiversité du territoire Nakhu. Cela donne une idée à Tarko qui fait une halte à ce premier arrêt, essentiel à la réalisation de ce qu’il a en tête.

Le loup voyageur se fait chasseur.
Caché dans l’herbe il attend la proie idéale. Ça ne va pas être difficile. L’animal qui va faire sa fortune abonde par ici. Comme pour lui donner raison, un grognement monte des hautes herbes. Ce bruit, c’est celui d’un sanglier. Tarko ne veut pas rater son coup (il ne veut pas non plus refaire la même erreur qu’avec le crocodile). Alors, pour s’assurer qu’il s’agit bien du cochon sauvage, le solitaire, ventre contre terre, s’avance. Tous ses sens en éveil. Un pas après l’autre, il s’approche de sa cible. Il est là, à moins d’un mètre. L’odeur qui arrive jusqu’au mâle lui confirme un peu plus qu’il ne se trompe pas. Mais la peur de faire à nouveau une mauvaise rencontre par précipitation lui noue l’estomac. Tarko veut le voir de ses yeux. À ce moment là seulement, il pourra attaquer sans crainte. Il avance, encore, juste un pas de plus.
Maintenant.
Le loup bondit sur les postérieur de la bête pour lui asséner un coup de croc qui l’empêchera de fuir. Le mouvement est précis et vif. L’os se brise. Le sanglier, pris de court, panique, se débat et tente de s’échapper. Mais le prédateur ne lui laisse aucune chance et termine son travail. Le cochon est à terre, mort. Tarko commence à tirer sur la peau de l’animal pour la déchirer. Partant du ventre, il s’applique et prend soin de dépecer sa proie pour en obtenir la fourrure dans son intégralité. Peu habitué à être aussi précautionneux, cette tache lui demande plus de temps qu’il ne l’a imaginé. Quand, enfin, il récupère son butin, le solitaire n’est pas peu fier. Pour compléter son ouvrage il arrache une défense du cochon et l’utilise comme un bouton pour maintenir fermé deux coins de la peau autour de son cou. Ça n’est pas parfait mais le résultat est là. Le mâle à maintenant une cape pour se protéger de la rigueur du froid.
Il profite ensuite de la viande que lui offre l’animal et surtout, de sa graisse. Ça n’est pas beaucoup, mais c’est mieux que rien.

Plus équipé qu’il ne l’était en partant, le ventre plein, Tarko reprend sa route.
Son voyage se déroule sans encombre. Au début, son nouvel accessoire le gêne, glissant de son dos et venant s’empêtrer entre ses pattes. Mais le bleu s’y accoutume rapidement et parvient même à courir sans que cela ne le freine.

La nuit tombe et Tarko décide de continuer d’avancer encore un peu pour rattraper son retard. Il arrive à la plage au milieu de la nuit. Éclairé par les étoiles, il voit au loin l’Île chuchotante qu’il a déjà eu l’occasion de visiter. Se laissant bercé par le doux bruit de l’eau qui roule sur le sable, il se roule en boule contre une pierre et s’endort profondément. Protégé et au chaud sous sa nouvelle cape.

Au petit matin, c’est le chant des mouettes sur le sable qui le réveille. Il baille à s’en décrocher la mâchoire. La nuit a été bonne. Après s’être abreuvé à un point d’eau claire, Tarko reprend sa route. Au dessus de sa tête, le ciel, qui était pourtant si clément la veille, affiche aujourd’hui une triste couleur grise qui n’augure rien de bon. Défiant la météo, le loup longe la côte pour, enfin, arriver à la Grève gelée. Sous ses pattes le sol se couvre d’une fine couche de neige. Puis, la neige devient une glace épaisse et glissante. Tarko peine à avancer dans son nouvel environnement. Il patine sur place, dérape et tombe lourdement. La situation, déjà délicate, se corse quand le vent se lève. Les rafales le poussent et dévient sa trajectoire. La température chute brutalement et le solitaire grelote. Si son dos est à l’abri. Ses pattes ne le sont pas. Il sent le gel transpercer ses coussinets jusqu’à l’os. Jamais il n’a connu pareil froid.

Le ciel est noir. Le blizzard balaye la Grève. Les flocons de neige, d’habitude si doux et fragiles, deviennent tranchant comme du verre. Recroquevillé sur lui même, Tarko avance au milieu de la tempête. Il souffre de la morsure du froid. Et le pire reste à venir. Car ici, Tarko est aveugle. Il n’entend que le vent dans ses oreilles, ne sens que le gel qui pénètre sa peau, sa truffe est gelée et  doit garder ses yeux clos pour les protéger. Alors, quand la glace se craquelle sous ses pas et que soudain le sol se dérobe, le mâle n’a le temps de rien.
La terre l’avale dans sa gueule béante.

Du blanc, partout. Du blanc et du bleu.
Perdue dans cet océan de glace, une silhouette repose inerte sur le sol. Lentement ses paupières s’ouvrent. L’air se condense en un nuage devant sa gueule. Agar, il ne bouge pas, tout ce qu’il voit est encore flou. Sa tête lui fait mal. Où suis-je ? Endoloris, il se redresse et s'assied, appuyant son dos contre la paroi vitrée. Qu’est-ce-qui s’est passé ? Sa vision redevient claire. Autour de lui, de la glace, sous ses pattes, encore de la glace et au dessus … Tarko relève la tête et échappe un soupire affligé. Bon sang mais pourquoi faut-il que ça tombe toujours sur lui. Le bleu sent une boule se former dans sa gorge. Il donne de la voix dans le premier appel à l’aide d’une longue série. Quelqu’un va forcement le trouver s’il se manifeste assez fort. Mais les minutes puis les heures passent et ses appels, comme des bouteilles à la mer, se perdent sous la glace. Des larmes perlent sur ses joues alors que l’écho de sa voix se répercute une dernière fois dans la crevasse.
Personne ne viendra.
Il est seul.

D’un revers de patte, il chasse ses larmes. S’interdisant de paniquer. Gonflant sa poitrine de la rage de vivre pour chasser sa peur. Il est capable de renverser cette situation. Il va se sortir de ce mauvais pas comme il a toujours su le faire. Tarko en est certain, il reviendra vivant. Un nouveau coup d’œil au dessus de lui pour s’assurer qu’il na pas raté un passage jusqu’à la surface. La glace forme un mur lisse infranchissable. Le solitaire ne pourra pas escalader, il doit trouver un autre passage. Il ajuste sur son dos sa cape en fourrure et se met en marche dans les boyaux gelés de la terre. Tarko a un bon sens de l’orientation. Habitué à errer dans les dédales des Ruines depuis tout jeune, ce labyrinthe froid ne lui fait pas peur. Il connaît les méthodes pour ne pas se perdre.

Leçon numéro 1 pour s’échapper d’un labyrinthe : toujours suivre le même mur.
S’il y a bien une chose que sait le mâle, c’est qu’il ne sert à rien de changer inlassablement de direction. Le plus important c’est d’avancer en suivant le même côté du mur. De cette façon deux cas de figures vont se présenter à lui. Le premier est qu’il n’y a pas de sortie. Si c’est le cas, Tarko reviendra alors à son point de départ. Car tout dédale qui ne possède qu’une entré et qu’une même sortie forme une boucle. Dans le second cas, le dédale possède une entrée et une sortie distinctes. À ce moment le loup trouvera son échappatoire. Il ne lui reste plus qu’à espérer que cet endroit soit dans le second cas de figure.

Leçon numéro 2 pour s’échapper d’un labyrinthe : Marquer les intersections.
Au fur et à mesure qu’il avance, Tarko s’enfonce un peu plus sous la glace. Parfois, les boyaux deviennent plus larges et se divisent. Le solitaire marque chacune de ses intersections pour reconnaître les endroits où il est déjà passé.

Autour du loup bleu, la glace luit. Tout est entonnement lumineux et silencieux. Il n’entend que le cliquet de ses griffes et le « plic, plac » régulier des gouttes d’eau qui tombent des stalactites. Le solitaire est également surpris de constater qu’il ne fait pas trop froid. Néanmoins il apprécie sa cape qui l’aide à conserver une grande partie de sa chaleur corporelle. Il a eu une bonne idée de s’équiper. S’il ne souffre pas du froid, un nouveau problème fait son apparition : la faim. Son dernier repas a été riche en protéine et en graisse. Mais les conditions extrêmes poussent son organisme à puiser dans ses réserves pour maintenir une chaleur suffisante. Son estomac commence à crier famine.

Les heures s’écoulent lentement. Tarko n’a aucune idée du temps qu’il passe là dessous. Tout ce qu’il sait, c’est que les engelures qui se forment sous ses pattes commencent à lui faire mal, qu’il a faim, soif et que la fatigue s’approche comme une ombre mortelle. Le loup commence à en avoir assez de ramper dans des tunnels à peines plus large que lui où il a bien faillit resté coincé plus d’une fois. Le silence l’oppresse. Le soleil lui manque.

Soudain, un bruit attire son attention. Un ruissellement. De l’eau ! C’est pas très loin devant lui, il en est sur. Tarko accélère le pas. Le couloir dans lequel il se trouve devient de plus en plus large et enfin s’ouvre devant ses yeux une grotte. Un maigre ruisseau passe au milieu d’un champ de stalagmite. Le plafond, très haut, soutient d’immenses stalactites acérées. Le lieu est enchanteur. Tarko se laisse glisser comme sur un toboggan jusqu’en bas et s’empresse d’aller boire. Enfin ! Tout n’est pas perdu ! Buvant jusqu’à plus soif une tache colorée attire son attention. C’est du vert ? Il redresse ses oreilles. On dirait … Le mâle abandonne l’eau pour s’approcher d’une pierre où de la mousse a élue domicile. S’il y a de la mousse c’est qu’il y a … De la lumière ! Là-bas, au bout du tunnel la lumière du soleil brille, le solitaire sent la brise caresser sa truffe. Il a trouvé la sortie ! Il a trouvé la sortie ! L’excitation fait frissonner son corps. Alors qu’il va pour s’élancer à l’extérieur un craquement le fait sursauter. Il tourne la tête et soudain il le voit.
Cet œil qui le fixe derrière la glace.

Son sang ne fait qu’un tour, son poil se hérisse de stupeur. Putain c’est quoi ça ?! Tarko s’approche. Aucun doute, il y a une bête emprisonnée là dedans. Mais .. Il ne le fixe pas vraiment ? C’est une illusion d’optique, une déformation provoquée par la glace. Cet animal ne le suit pas vraiment du regard n’est-ce-pas ?

Quête - Event L'âge de Glace
(en plus de ton épreuve de vie, tu pourras compter ce topic comme un PC Progression)

Cela fait longtemps, que personne n'est venu ici.
La brèche s'est ouverte, pourtant. Il y a un mammouth mort et dévoré de moitié sur la grève, peut-être finiras-tu par le croiser si tu venais à fuir.

De derrière ce mur de glace que tu penses prison, elle t'observe. Tu ne vois que luire ses yeux bruns, que déforme cette barrière qui vous sépare. Son apparence est trompeuse, elle parait immense.
Elle a l'allure d'un dinosaure, lorsqu'elle ouvre la gueule et que sa mâchoire se fait béante.
Si elle s'avançant jusqu'à la brèche, si elle en sortait...Elle se retrouverait face à toi.

Elle est méfiante. Un peu curieuse, aussi.

Un jappement amplifié par l'écho de son côté et étouffé par ce qui vous sépare se fait entendre.

Il fixe cette silhouette déformée par la parois vitrée. Entre peur et curiosité. Ses oreilles sont tournées vers l’avant, ses sourcils légèrement froncés, la tête penchée sur le côté. Attentif.
La bête est immense. Évidement par rapport à Tarko, qui est plus petit qu’un loup moyen, tout parait plus grand. Mais là, la bête semble réellement immense. Est-ce-que c’est elle, la fameuse créature dont tout le monde parle ? Le solitaire à du mal à croire ce qu’il voit. Ça semble si réel. Si … Vivant.
Et soudain, un bruit. Un jappement étouffé. Son sang ne fait qu’un tour. La bête n’est pas prisonnière de la glace, elle est derrière. Elle est vivante. Et elle le voit. Tarko reste figé sur place. Abasourdi.

Un bruissement dans son dos et une voix chantante qu’il reconnaît aussitôt le sortent de sa torpeur. Asclepia ! Cela fait longtemps qu’il n’a pas vu le loup-paon et son arrivée lui réchauffe le cœur. Après toutes ses heures passées seul dans ses interminables couloirs froid, Tarko apprécie de retrouver une âme qui lui est familière.  L’hybride se pose tout en douceur à côté de lui. Le solitaire décroche enfin son regard du mur et tourne la tête pour l’accueillir avec un franc sourire aux babines. Mais la joie de cette retrouvaille s’efface aussitôt qu’il remarque la lueur rose au cou de sa camarade. Finalement, il ne lui adresse pas un bonjour, ni un sourire, préférant continuer de surveiller ce qui se cache derrière la glace. Ses sourcils se froncent un peu plus et ses oreilles se couchent contre son crâne. La mine bougonne. Ainsi tu as rejoins les rangs de ceux qui sont assez idiots pour vouer un culte à des dieux de pacotille. Bien. Tarko ne dit rien. Mais il n’en pense pas moins. Il a juste assez de présence d’esprit pour ne pas aborder le sujet maintenant. Ce n’est pas le moment.

Dans un même mouvement synchrone, les deux loups sursautent lorsque la créature, devant eux, ouvre une gueule béante et pleine de dents. Instinctivement, Tarko prend une posture plus agressive.

— Reste derrière moi.

Il t’en veut Asclepia, mais votre lien le pousse à te protéger. Après tout il est le chevalier servant et toi la demoiselle en détresse. Ses émotions tournent comme une tempête dans tout son corps. Il doit se concentrer. Faire abstraction de ce problème pour le moment et n’avoir en tête que cette créature inconnue. Proie ou Prédateur ? Ami ou ennemi ? Loup ou … ? Sa dernière question reste en suspend. Jamais il n’a vu d’animal pareil.

Tarko renifle l’air dans l’espoir de saisir des informations. Et soudain, il se dit qu’il a déjà eu des informations. Le jappement. La bête a communiqué avec lui, avec eux. Tarko s’approche de quelques pas en direction de la glace. Derrière lui, il sent Asclepia se tendre sous sa jolie cape colorée, quoi qu’un peu trop criarde au goût du mâle. Il s’approche jusqu’à presque pouvoir toucher la glace. Puis il jappe à son tour.
Il veut lui faire passer un message.
Nous aussi te voyons. Nous t’avons entendu.

Il vient un individu trop coloré pour qu'elle ne regagne pas toute sa méfiance.
Les crocs se ferment, elle recule.
Elle se méfie davantage, cette nouvelle présence ne lui plait pas et ça se voit.

Puisqu'il ne bouge pas plus, mais que toi, Tarko, tu t'avances...
Elle refait pourtant l'effort.
On sent ses deux yeux bruns et prédateurs posés sur Asclepia. Au moindre mouvement de sa part, elle abandonnerait l'idée de s'approcher de la paroi...

Sa silhouette reste floue, derrière la glace. Elle est d'une tête et demi, peut-être même deux, plus grande que toi.
Elle est de brun, de beige et de roux, elle...

Soudain elle tourne la tête, grogne.

Ce qu'elle chassait avant de se laisser distraire semble être venu jusqu'à vous.

Entélodonte.
30 PVs

FOR :  ★ ★ ✩
AGI :   ★ ✩ ✩
END :  ★ ★ ✩
ING : ✩ ✩ ✩


À peine le temps d'observer, que ce qui était chassé se montre enfin.
Il pousse un grommellement plus froid encore que la glace à laquelle il s'arrache.
De l'autre, il se défendait, et avait un peu peur. Vous par contre...

Il vous prends de front, car vous n'êtes pas de taille.
Littéralement.

Il vous toise, fait de vous de pauvre lilliputiens.
À toute estimation...il doit faire presque presque deux fois la taille d'un grizzly.
Il est réellement gigantesque.

Et il vous charge, pour vous intimer de fuir.

Vous devriez. Si vous êtes fous, attaquez.
À vos risques et périls.

À l’arrivée d’Asclepia, la bête recule, sa silhouette se troublant un peu plus. Puis Tarko a avancé, lui a répondu, et elle s’approche à nouveau. Les deux loups découvrent un camaïeu de couleurs chaudes qui contraste avec le bleu givré de la grotte. La taille de l’animal se précise également, il s’avère être plus grand qu’eux, plus massif et imposant. Ses yeux bruns passent du petit mâle au loup-paon. Le solitaire jette un coup d’œil derrière lui. Sa camarade est devenue une statue de marbre. Elle qui, d’habitude, a une posture noble et fière, se fait toute petite devant ce regard qui la traverse de part en part. Pourvu qu’elle ne hurle pas de peur et s’agite comme canari dans sa cage pendant que le chat passe sa patte entre les barreaux pour tenter de l’attraper. Mais Tarko n’a pas le temps de s’inquiéter plus longtemps de la potentielle réaction d’Asclepia.

Le sol commence à trembler sous ses pattes. Qu’est-ce qui se passe ? Un grognement. La bête oublie l’hybride et observe quelque chose que le mâle ne tarde pas à découvrir en observant dans la même direction. Une masse, énorme, qui fait trembler le sol à chacun de ses pas. Un pelage sombre et dru, des dents démesurées. Et un grommellement qui glace le sang du solitaire. Cette bête ressemble au sanglier qu’il a abattu et dont il porte la peau sur son dos. Mais en nettement plus gros et en nettement plus agressif. De l’autre bout de la grotte, l’animal charge. Il explose sur son passage les stalagmites d’un coup de défense comme s’il ne s’agissait que de vulgaires brins d’herbes. La panique et l’adrénaline s’empare de Tarko qui bondit pour pousser d’un coup d’épaule Asclepia et la réveiller. La distance qui les sépare du cochon géant laisse le temps au mâle de se jeter hors de sa trajectoire.

Un bref regard sur sa camarade pour s’assurer, qu’elle aussi, a évitée le monstre et le voilà qui  patine sur le sol gelé jusqu’à l’angle de la grotte. Asclepia est de l’autre côté. Que peuvent-ils  faire ? Cet animal est bien trop fort et dangereux pour s’y attaquer il peut facilement les tuer. Dans sa poitrine, son cœur bat si fort qu’il lui fait mal. Vite, une idée, vite ! Ses yeux se posent sur tout ce qui l’entoure frénétiquement. Un craquement, puis une explosion lourde. L’une des grandes stalactites du plafond vient de céder et s’est écrasée sur le sol. Les yeux de Tarko s’illuminent. Il hurle.

— ASCLE’ ! LE PLAFOND !

Sa voix se répercute sur les murs de la grotte.
Ils vont utiliser la force de cochon à leur avantage. Tandis que le solitaire va pour expliquer plus clairement son idée. L’animal, après avoir chargé une première fois, se tourne vers le loup bleu qui a peut-être été trop bruyant. Tarko se précipite dans un trou, juste assez gros pour lui, dans le mur. Cette cavité va le protéger. Enfin il l’espère.
Il serre les dents et cherche du regard Asclepia.

Entélodonte.
30 PVs
FOR :  ★ ★ ✩
AGI :   ★ ✩ ✩
END :  ★ ★ ✩
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Entélodonte.
29 PVs
FOR :  ★ ★ ✩
AGI :   ★ ✩ ✩
END :  ★ ★ ✩
ING : ✩ ✩ ✩

Tarko | 16 PV

À l’abri dans son trou, Tarko attend le choc. Monsieur Porc arrive à pleine vitesse, faisant trembler un peu plus le sol à chacun de ses pas. Il cogne, avec une force démesurée la glace. Toute la caverne est secouée par le choc et la glace se fend. Le solitaire peut sentir l’haleine nauséabonde et le souffle chaud du cochon qui renifle et grogne juste devant son trou. Le mâle se colle au fond de la cavité, son cœur à la limite de le lâcher. Puis, l’animal abandonne l’idée de l’attraper, fait demie-tour et s’approche d’Asclepia. Tarko se dit que sa camarade ne craint rien, qu’elle est assez proche du plafond pour ne pas que le cochon puisse l’atteindre. Mais ça, c’était avant que, devant ses yeux rond comme des soucoupes, la bête décroche son immense carcasse du sol et saisisse l’hybride. Le bleu se décompose devant cette scène. Quand le cochon retombe, le choc est tel que le loup ne parvient pas à rester sur ses pattes.

Son sang ne fait qu’un tour quand il voit Asclepia se débattre. Comme monté sur des ressorts il se redresse et s’élance. Sur son trajet il attrape dans sa gueule l’une des stalagmites arrachées. Son arme est acérée et lui ne vibre que d’une seule envie, sauver le loup-paon. Car elle est sa Demoiselle en détresse et lui son Chevalier servant. Il arrive à vive allure et voit une ombre sauter sur le dos du monstre. La suite il ne la voit pas. Mais le grognement et la soudaine agitation du cochon lui laisse comprendre que les renforts sont arrivés.  Maintenant c’est à lui de jouer. Tarko patine sur la glace et se jette sur la patte arrière de l’animal.

{ 2PC FOR }

Il plante, dans le talon de la bête, son aiguille glacée. Cette dernière se brise et le loup, emporté dans son élan glisse sur le sol quelques mètres plus loin. Le sang pulse dans ses oreilles. Est-ce que son assaut va être suffisant pour que le porc géant relâche l'hybride ?

Maux gelés

Cela fait un moment maintenant que vous voici coincé dans ce tunnel. La glace s'effrite au-dessus de votre tête, fait tomber quelques glaçons dans votre cou.
Brrr...

Asclepia, tu as eu l'idée d'un manteau, c'est bien ! ...Mais ça ne sera pas suffisant. Il n'est pas réfléchi pour éliminer ta transpiration, hors tu te bas, disciple de Moiro...
Lewis, tu es venu en volant, pensant braver ainsi le froid. Sans rien.
Votre nez coule et se gèle.
Vous coussinets accusent le froid.
Vous finirez grippés.

Tarko, toi...
Toi, tu as trop trainé ici. Le froid t'engourdis progressivement.
Tu tomberas plus malade que tes deux compères.

Attention aux engelures maintenant.
Plus vous poursuivrez, plus vous subirez les séquelles du froid de ces terres.
Il faut être prêt à en payer les conséquences, vous pourriez ne pas qu'être malade...

Entélodonte.
17 PVs
FOR :  ★ ★ ✩
AGI :   ★ ✩ ✩
END :  ★ ★ ✩
ING : ✩ ✩ ✩

Tous leurs efforts portent leurs fruits. Maintenant il est aveugle et affaibli. Mais il est aussi encore plus en colère. Le loup n’a pas le temps de se réjouir de cette réussite que le cochon s’en prend à la dernière arrivée. Il voit son corps chuter lourdement sur le sol et celui du porc se fracasser à nouveau contre les murs de la grotte. La situation devient critique.

Tarko, respire bruyamment, essoufflé. Ses pattes lui font toujours mal. À force de marcher sur le sol gelé et de repousser toujours un peu plus les limites du raisonnable ses engelures vont s’aggraver. Baissant la tête pour reprendre sa respiration il voit ses empruntes écarlates qui retracent tout le chemin qu’il a parcouru durant cet affrontement.

Cela fait trop longtemps qu’il est là dessous désormais. Il faut en finir le plus rapidement possible. Et fuir cet enfer de glace. Ses yeux suivent les grandes fissures qui zèbrent la grotte. Ils peuvent encore réussir ce qu’ils ont commencé. Ça va être dangereux, ils vont devoir quitter l’endroit en vitesse quand tout va s’écrouler. Mais ça peut fonctionner. Ou plutôt, Tarko espère que ça va fonctionner. Car jusqu’à présent, sa journée n’est pas sous le signe de la chance.

Il réunit ses forces pour tenter un dernier assaut. Allez, un petit effort. Un pas après l’autre il prend de la vitesse, un premier dérapage et il attrape à nouveau une aiguille de glace. La première fois ça a bien fonctionné alors pourquoi ne pas recommencer ? Un second dérapage et le voilà sous Monsieur Porc, aux côtés de l’inconnue qui s’acharne sur une patte. Il serre ses crocs de toutes ses forces autour de la stalagmite et donne un grand coup de tête pour l’enfoncer dans le ventre de la bête.

{ 2PC FOR }

Son épée déchire la peau et rentre dans la chair. Le sang du cochon suite et lui tombe sur la truffe. Tarko lâche prise laissant là son arme.