Sur la voie du maître |Feat.Pepper

En partie. C'est toujours ainsi, qu'elle peut esquiver.
Meshret est comme Joy. Une force de frappe, fière et puissante. Une fille d'Aka, loin des disciples de Kiro qui si bien se dérobaient sous ses pattes. Beaucoup de ses disciples eurent rejoins ce dernier, la seule victoire qui fut consacrée sur elle le fut par l'un d'entre eux.
Les autres ne purent en avoir prétention.
Meshret non plus, n'aurait sans doute cette chance que de la mettre à terre, Petite Guerrière qui encore s'élève.

Elle marche.
Se prend le coup, vif et violent.
Elle marche.
Ne s'arrête pas.

Il y a de la douleur dans son corps, des tensions dans le muscle, un cœur trop agité. Mais elle ne recule pas, prend la baffe et à peine grogne. Elle résiste, encaisse encore.
Elle est jeune et forte, l'apprentie.
Elle est vieille et expérimentée, la mentor.
Enfin, vieille. Se donne encore dans la force de l'âge, ne laisse sur son visage venir des poils gris pigmenter la pâleur du jaune. Quelques rides, celles du lion pour avoir trop froncés les yeux, plus marqué que les pattes d'oie d'une louve qui rie.

Gronde. Va à nouveau à l'attaque.

Elle a beau fuir, elle sait où elle est. Elle, qui vogue dans son domaine, proie prise face à son prédateur, n'attendant qu'avec le stress de sa fin. Elle approche, elle sait avoir déjà bien dosé les efforts pour la mettre à terre.
De ses pas Pepper se sera éloigné, pour en latéral la prendre. Elle aura longé les parois, laissé glissé son corps contre la surface de roche. Y laissant quelques mèches de poils bleus, et une odeur un peu forte à quelques emplacement. Brouillant les pistes.

Pour ici attaquer, gueule ouverte et crocs qui claquent.

Enfin.
Les crocs se referment. En partie dans le vide, puis enfin touche la chair. Léger goût métallique dans sa gueule, qui lui fait lâcher sa prise. Elle n'est là pour blesser réellement. Juste pour apprendre. Et d'apprendre, elle a cessé de faire.
L'Alpha se redresse, droite. Dessine autour de la jeune louve un large arc-de-cercle.

A ses mots, elle répond seulement.

« Ce combat, oui. »

Un sourire effleure ses lèvres, alors qu'à nouveau elle se rapproche. Abaisse le foulard des yeux de celle qui peut voir, le laisse pendre sur son torse. Un cadeau, qu'elle peut garder. Ce qu'elle décerne à chacun de ses apprentis, dans le symbole de ce combat qui marquait, toujours, la fin de l'enseignement.

« Toi, tu seras sortie victorieuse de ton mentorat.
Apprentie mienne, en ce jour... Je te fais Épée mienne. »

Elle s'approche, offre par affection le contact de son museau contre le sien. C'est bref, mais cela témoigne de ce qu'elle éprouve pour chacun de ceux qu'elle eut formé. Un orgeuil, que de les voir si bien épanouis dans leurs pattes.
Ainsi était donc prête.
Prête, à défier le monde.
Prête, à servir leur meute.

Prête, à lui faire honneur.