défi RP (Vanhir)

Sakura était partie pour un nouveau jour d’apprentissage avec son mentor depuis pas mal de temps maintenant, le duo commençait souvent très tôt. A son grand étonnement d’ailleurs, la petite femelle avait pu facilement avoir un mentor dans cette meute, rapidement, Anette n’avait donc pas menti sur ça. Et d’après ce qu’il avait entendu de la gueule de la petite quand elle rentrait le soir, elle se sentait bien avec lui, chose encore meilleure selon lui. Car quand bien même parfois elle râlait sur certaines choses qui la frustrent notamment la façon de remettre en place les louveteaux, elle ronflait bien, elle se sentait quand même bien avec certains loups. Le papa, couché dans la partie qu’on lui avait donné pour dormir, il regarde l’entrée en silence. Quelque chose le gênait lui..

N’ayant pas reçu d’ordre pour une patrouille, ou une chasse venant de ses surveillants ou des Alphas eux même, il décida donc de se lever pour aller se balader un peu en solitaire pour ne pas rester comme un idiot ici. Quoi de mieux pour se vider l’esprit et se dégourdir les pattes en faisant une petite balade en solitaire de toute façon. Doucement, il se dresse, s’étire et quitte les tanières de pierres pour aller dehors. Silencieux, comme à son habitude, il avance, tentant tout de même de saluer les loups sur son passage, même si certains lui jette un regard de travers il tente de garder un sourire sur les babines.

D’ailleurs, il fut tellement mal à l’aise à un moment que le gris accélérait le pas pour quitter cet endroit fort fréquenté pour en trouver un plus tranquille.

C’était seulement arrivé dans les grandes étendues libre et vaste, que le loup ralentissait la cadence, regardant autour de lui pour vérifier que personne ne vienne pour le moment. Ses oreilles se plaquent sur son crâne doucement alors qu’un soupir sort de sa gueule. Il ne fallait pas se mentir, ici, il n’était pas à sa place. Sa fille, peut être, vu qu’elle ne rapportait rien de grave, ou alors elle était tellement spécial que rien ne pourrait la perturber. Ce qui ne l'étonnerait même pas venant d’elle.

Mais lui? Bah oui, lui, parlons-en tien. Il ne parlait à personne pour dire, et personne ne lui donnait confiance en ce qu’il pourrait faire ou dire. Bon, les alphas oui, avouons qu'un ou deux loups étaient sympas. Sans même savoir si c’était vrai ou juste un masque en sachant qu’il n’était là que pour un certain temps. Peut être que si son père les avait emmenés ici, lui et sa fratrie, étant des louveteaux, la situation serait différente, ou si il serait encore là, à la rigueur, mais pour l’heure, il n’était encore qu’un intrus ici. C’était ce qu’il ressentait comme sensation première. Une tâche dans une toile, insecte indésirable.

Ses pattes frôlent les herbes de la rougelande doucement, sentant les effluves de proies autour de lui. Ses yeux bleus, voir blanc froid, scrutent l’horizon. Que c’était beau ici..C’était un territoire immense, magnifique. Mais les loups? Ah, ça...

Vanhir reprit sa marche en songeant à tout ce monde. Ca aussi, c’était une chose à penser, car importante en soit. Parlant tout seul pour extérioriser tout ça, il murmure.

“-Papa, toi qui te demanderais ce que ton fils serait devenu, toi de la haut!” Il stoppait son monologue, hésitant, avant de reprendre. “J’ai enfin rejoint ta meute natale pour que ta petite fille suive ta voie de guerrier. Mais..malgré que ma fille se trace un trajet d’avenir, je… de mon côté je ne me sens pas à ma place, même si de base je ne devais pas rester, le temps entre maintenant et la fin me semble tellement loin et lourd! J’ai entendu des rumeurs dans la meute de maman étant petit! Cette meute adverse, que tous limite désignait comme celle la plus brute de ces terres. Celle qui n’avait peur de rien, qu’aucun étranger ne pourrait rejoindre ainsi. Voir pas du tout. Je vais finir par les croire.” Il continua dans sa tête, levant par la même occasion la tête vers le ciel pour continuer ses réflexions.

Les loups avaient une fierté bien trop haute, un besoin de toujours se faire voir, de montrer que c’était l’un et pas l’autre le meilleur. Leurs Dieux, semblaient être pris pour les meilleurs sur tous les autres. Les pires, d’après Sakura, était les membres d'Aka, plus poussés sur les muscles que sur la cervelle. Ils étaient francs, brutes, voir même méchants pour certains. Vanhir ne penserait jamais que de simples loups puissent autant posséder un degré d’agressivité de la sorte. Aussi bien physique qu'oral.
Lui le timide, qui avait tant de mal à se faire des amis, à communiquer avec les autres, ne penserait jamais que tout le contraire lui tomberait au nez. Les seuls loups qu’il pourrait voir sympa, il n’osait plus s’approcher de peur de se faire juger. Lui n’était pas un Etelkru, c'était un solitaire qui venait sur leurs terres. Et il savait que certains le voyait mal pour ça, un solitaire qui squatte, qui apporte un louveteau extérieur à la meute, sans doute une bouche de plus à nourrir, un être à façonner, à sculpter avec l’idée de perte de temps.. Une étrangère à qui on doit perdre son temps pour apprendre les coutumes et les techniques. Non, la petite, selon lui était brave, et apprenait très vite.

Son ressenti était donc très simple. Il pense que jamais il ne la rejoindrait cette meute, malgré l’envie au départ, finalement, de suivre sa petite. Qu’il ne la souhaiterait à personne d’ailleurs, surtout à un sensible, à un étranger qui cherche asile et amitié. A moins qu’il a plus de chance que lui, enfin certes.

Bon, y avait quand même un bon point ici, voir plusieurs quand on creuse un peu. Si tu étais né dans cette meute, tu aurais la chance d’avoir la protection et l’amour, car la famille semblait être une chose très importante pour eux, mais aussi l’amitié. Quand les loups étaient bons, bien élevés, la politesse était douce à entendre, à voir. A partager.
Mais pour le reste, le loup gris, fils de Sly, ancien membre d’eux et disciple de la Déesse renarde, ne resterait pour rien ici pour le reste de sa vie. C’était dommage, mais sa vie devrait être portée par la découverte ailleurs qu’ici..

Vanhir finit par se mettre assis alors qu’il croisait au loin un troupeau d’herbivores qui ne s’occupaient même pas d’un loup dans ses pensées, n’en voyant pas l’utilité. C’était un bon loup Vanhir, assez gentil, et très très patient, il n’aimait pas du tout jugé de toute façon à cause des erreurs de certains, surtout en mal. Car même si cette meute était l’opposé de ce qu’il était, qu’il trouvait tout ça assez horrible, c’était ce qui faisait d’eux, eux. Nés dans une certaine mentalité. Devait-il leur en vouloir? Non...bien sûr que non. Son père était comme eu, un peu..Et sa soeur, elle, qui rêvait même étant petite de venir ici.

Un sourire se dessine sur ses babines. Quoi qu’il en soit, même si tout se passe mal ici, lui, ne lâchera finalement pas. Oui, il tiendrait bon, et qui sais, ferait même encore deux fois plus d’efforts pour prouver que ce solitaire n’était pas un boulet, un fardeau.

Garder de bonnes pensées était la clé du bonheur. Jamais il ne retomberait dans le noir. Et puis sa fille, voulait le voir lui aussi heureux, alors il devrait faire un effort. Lui ramené le soir qu’il avait enfin trouvé des amis, une journée de joie et de partage avec SA meute à elle.

Le papa se relevait, bourré d’une énergie nouvelle. Pour le coup, Vanhir tendit ses muscles et fuyait sur la terre de la Rougelande. Une partie de chasse serait parfait, ramener une proie serait parfait pour peu être faire plaisir aux autres. Dans quelques jours, il refait le point sur tout ça, les changements éventuels sur son avi présent, les rencontres qu’il tenterait -même si cela serait difficile- de faire. Il espérait que son avis change sur la meute des Etelkrus, la meute de soldats, de guerriers. Il le voulait tellement. Et peut être offrir aux autres en dehors du groupe, une nouvelle vision d’eux.
La journée se tournait lentement vers la fin quand le loup gris reprit le retour du Castel, une belle proie entre les crocs. Il allait la déposer à l’entrée des grottes avant de rejoindre sa fille qui l’attendait dans la couchette. Une belle journée. Elle lui racontait ses exploits et ses mésaventures.