Vénuve
Maintenant qu'elle n'avait plus la taille d'avoir peur de l'extérieur, elle sortait plus souvent. Elle se repérait. Elle trouvait des lieux pour se cacher. On savait jamais, si ses frangins s'animaient d'une haine soudaine -enfin e plus d'haine soudaine- et tentaient de l'achever sur le champ, ce serait bien d'avoir un endroit ou chiller jusqu'à que ça leur passe.
Elle marchait dans la forêt, qui doucement reprenait des feuilles. Le vent faisait glisser la verdure doucement dans son sens, et une symphonie de crissements de caresses se jouait autour d'elle. Elle marchait. Elle était devenue grande, pas super grande, mais fine et élégante, et ses cheveux, après tant d'efforts, étaient soyeux et brillants. Elle avait tout l'air d'une princesse sortie d'un conte de fées, avec le regard de la sorcière qui allait manger des louveteaux.
C'était la seule chose qui n'était pas douce, esthétique, qui n'était pas belle. Son regard bleu turquoise était rempli de rancœur, de méchanceté. Elle avait l'air de vouloir la mort de quelqu'un. Même de plusieurs personnes. Elle aimerait tant voir ces frangins détestés se faire arracher la tête, redescendre de leur piédestal, faire quelque chose qui les mettrait de manière permanente dans le regard noir de SA mère.
Elle entendit soudain quelque chose, et s'arrêta en redressant la tête. Quelque chose sortait de sa symphonie de silence. Quoi ? Qui ?
Elle fronça ce qui lui servait des sourcils en redressa fièrement la tête.
Humpf.