Before the moon's domination - Kusmi

(Petit détail, Raven n'a pas encore sa cape !)

Le soleil glissait doucement à l'horizon tandis que les paroies rougeâtres du Grand Castel reflétaient les premières étoiles du soir. Alors que les créatures diurnes allaient se reposer après une journée éprouvante sous l'astre brûlant, les êtres nocturnes commençaient déjà à sortir de leur repère pour profiter de la douce nuit d'été.
Parmi ceux-ci, une petite silhouette blanche émergeait de l'antre Etelkru. Son pas était maladroit et son cheminement hasardeux.

Il s'agissait du jeune Raven, minuscule louveteau qui avait échappé "involontairement" à la vigilance de ses parents. La petite bête n'était aucunement fatiguée et n'avait pas conscience qu'il s'agissait de l'heure à laquelle les enfants de son âge devaient dormir. Du moins, c'est ce qu'il comptait rétorquer s'il se faisait pincer par un méchant adulte.

Aussi jeune qu'il était, il trouvait cela criminel de ne pas pouvoir profiter de la fraîcheur et des doux parfums du soir.
Ses oreilles étaient dressées sur sa petite tête, à l'affût des nombreux sons qui animaient la nuit, du hululement des chouettes au vent qui caressait la flore des montagnes. Tout cela était nouveau pour Raven, et le fait de braver l'interdit instauré par ses parents (à savoir se coucher à une heure raisonnable) lui procurait un frisson d'excitation puéril.

Le petit loupiot n'osait pas s'éloigner de la sortie du Grand Castel : son acuité visuelle était ridicule et la pénombre n'arrangeait aucunement son cas. Cependant, il avait aperçu une vieille souche à proximité qui allait lui conférer un perchoir idéal. Raven tenta donc d'escalader le tronc, non sans peine.

Tandis que ses pattes avant étaient solidement accrochées sur le dessus de la souche, ses pattes arrières griffaient avec acharnement l'écorce afin de soulever son derrière sur le tronc.
Il resta bien une minute entière suspendu comme cela avant de s'effondrer au sol. Après quatre lamentables tentatives soldées par quatre échecs, le louveteau trouva enfin la force de venir à bout de cet incroyable obstacle.

Trônant du haut de sa minuscule souche, Raven leva le museau, haletant et fier. Il était désormais le roi de ce tronc. Personne ne pourrait oser le défier après ce haut-fait, pas même les adultes ! Du moins, il en était convaincu.

Il admira la lune qui sortait timidement de son antre, au loin.
"Salut copine" dit-il à haute voix, comme si l'astre s'élevait dans le ciel pour le saluer.

Kusmi

Hihi que c'était rigolooo. Elle avait sagement patienté que tout le monde dorme, jouant la comédie en faisant semblant de faire dodo tout en ronflant à pleine poumon, pour se carapater. Elle avait hésité à réveiller son frangin pour aller jouer mais il semblait trop bien dormir alors elle préféra de pas le déranger. D'une démarche qui se voulait discrète -et ridicule-, la petite dinde s'efforça de quitter le nid familial sans déranger. Première étape : réussie.

La deuxième : en cours. Les couloirs se désertifiaient, elle patienta, retenant son petit rire machiavélique de bébé rebelle. Elle s'était planquée dans un trou qu'elle bouchait de tout son gras. Elle passait inaperçue dans l'ombre malgré ses couleurs plutôt anti-discrétion à la nuit tombée. Quand la voie fut libre, hop la voilà sortant et se dépêchant d'avancer dans cette quête qui lui vaudrait un sacré savon si elle se faisait prendre.

Etape trois : sortir du Castel. Ca serait la première fois qu'elle découvrirait l'extérieur seule. Ce défi, elle se l'était tant de fois donné sans jamais y parvenir. Aujourd'hui, cela semblait être la bonne. Hihi. Elle trouva le chemin vers la sortie, guidée par un petit souffle frais. Un garde ! La voilà qui se mit à rouler et se coller au mur. Elle retint son souffle. il passa sans faire attention et zou, la voilà qui détalait vers l'extérieur.

Elle avait réussi. Elle s'éloigna, restant à couvert. Elle se balada un peu jusqu'à tomber sur cette souche déjà conquise. Kusmi l'a voulait alors elle s'approcha. Elle regarda l'autre enfant avec son regard de sauvageonne.

« A mwa souche !

Elle bomba le torse comme pour l'impressionner.

« Dégawes ! (dégages), ordonna-t-elle.