Réveil épouvantable [Libre]

Il est vrai, Narcisse profitait parfois de ses patrouilles pour escalader. Ce jour-ci particulièrement. Ses longues griffes étaient parfaitement ancrées dans la roche, alors qu’il cherchait à atteindre celle juste au-dessus de sa tête, lorsque l’odeur vint chatouiller ses sens. Une odeur qui avait eu tort de venir jusqu’ici.

Les pattes retombent avec souplesse sur le sol, alors que l’assassin se redresse, faisant face au solitaire. Son regard trahit son dégoût, alors qu’il n’y aucune once de compassion sur ses traits. Peut-être que si le loup en face n’avait pas été un vulgaire solitaire, Narcisse aurait été impressionné de son apparence, mais il n’y avait rien d’intéressant chez les insectes. Absolument rien.

Comme chez-nous.

« — Je ne crois pas non. »

Le ton est froid.

Plus qu’assez des solitaires.
Ceux qui se croyaient comme chez eux,
Ceux qui voulaient un chez eux,
Narcisse n’en avait rien à faire.

Pourtant, il accorderait une chance à ce loup. Une seule. Sa première et sa dernière offre.

« — Tu es ici en terres Etelkrus, pars maintenant et tu auras la vie sauve… sinon, je n’aurai aucun scrupule. »

Le loup se redresse, semblable au serpent des mers qu’ils avaient dû abattre à plusieurs. Pourtant l’Etelkrus n’est pas impressionné par la force qu’il lui faudrait concentrer pour s’occuper de cette bête là. La queue féline s’agite, trahissant son agacement. Il en a marre de ces odeurs qui souillent son air, marre de perdre son temps avec les insectes.

Le disciple de Kiro écouta sans comprendre. Les arbres ?

Un quoi ?
Qu’importe.

L’étranger se croit déjà chez lui.

Les mots ne suffisent pas, et Narcisse n’a déjà que trop gaspillé de salive.
Alors, tant pis pour l’insecte.
Au moins, qu’on ne vienne lui reprocher d’avoir parlé avant d’agir.

(Lancé de dé)

L'assassin incline l'avant de son corps, ne cherchant pas à toucher la tête couronnée de cornes, non, il fait un pas de côté pour enfoncer ses griffes dans le flanc de son adversaire.

À deux, nous pourrions peut-être mieux le dévorer, qu'en penses-tu Narcisse ? Ma force, contre ton coeur, ton corps contre la victoire ?
Je pense encore pouvoir gérer, Oiseau.
Pour l'instant...

L’insecte refuse de soumettre.
Il ose même, se défendre.

Narcisse les détestait ces solitaires, pour leur arrogance, leur prétention de se croire égaux à eux. Etelkrus. Ne comprendraient-ils pas, qu’ils n’auraient jamais une seule chance ? Que jamais ils ne gagneraient ? Ne pouvaient-ils pas intégrer dans leur petite tête, qu’ils n’étaient pas les bienvenus ici ? L’expression du disciple de Kiro ne trahit ni colère ni joie au constat d’avoir atteint son adversaire. Ni fureur ni dégoût de voir le solitaire lancer une attaquer à son tour.

Simplement de l’indifférence.

(Lanc de dé)

Il avait appris à combattre contre plus fort.

Les yeux dorés voient les crocs qui cherchent à l'atteindre. Avec souplesse, Narcisse effectue une pirouette pour esquiver, avant de balancer l'une de ses pattes arrières, afin d'adresser un coup dans la gueule de son adversaire de sorte à le déstabiliser.

Le coup atteint l’adversaire.

Les yeux dorés de l’Etelkrus voient la silhouette s’écraser sur les épines de sapin. Comme quoi, la taille ou la corpulence ne faisaient pas tout. Le plus gros n’avaient pas toujours l’avantage. Les longues griffes s’enfoncent dans la terre, alors que l’autre s’acharne encore.

Ce combat était ennuyeux.
Même pas digne d’être nommé combat.

(Lancé de dé)

Pas de contre-attaque ce coup-ci, alors que l'insecte se lance dans un discours incompréhensible. Ton... nid ? Était-il en train de l'insulter ? De le comparer à un petit sans défense ? Cherchait-il réellement à mourir ce solitaire, là où Narcisse se serait contenté de l'assommer ? Les babines se retroussent, alors que la queue féline s'agite dans un mouvement trahissant son agacement. Le poil de son échine se gonfle, alors que doucement brille autour de lui la lumière dorée trahissant la présence du Phénix.

Rien qu'une bouchée il ne sentira rien Narcisse ! Regardes-le, il est dans de la pure provocation, ce n'est pas possible d'être aussi stupide !


Pourtant Narcisse hésite.

« — Qu'est-ce que tu racontes, solitaire ? Tu tiens donc si peu à ta vie ? »

D’accord il lui manquait vraiment une case à celui-ci. Ou alors il ne tenait vraiment pas à sa survie et cherchait absolument à mettre fin à sa vie ? Non parce qu’à ce niveau pour prétendre que sa survie et sa priorité et balancer de telles provocations après…

« — Mon nid… Peut-être y accrocherais-je ta tête au-dessus... »

En voilà une idée qui ne lui déplairait pas au disciple de Kiro, un trophée, une trace qui témoignerait de l’encombrement des solitaires, jusqu’aux demeures des honnêtes loups.

Vient alors Alex.

Voilà deux fois, qu’elle rejoindre son frère alors qu’il traitait avec les solitaires. Sauf que cette fois, c’était différent, elle était disciple d’Aka, plus grande… plus dangereuse aussi. Le solitaire voudrait-il continué de faire l’imbécile face à deux guerriers où allait-il gentiment courber l’échine pour rejoindre les geôles ?

Parade. Nuptiale.

D’accord.
Les solitaires n’avaient ainsi aucune considération pour leur pauvre petite vie. Qu’importe. Narcisse ne pleurerait pas la mort de la vermine. Il n’aurait aucune pitié.

« — Tu comptes aller où comme ça ? »

Or de question qu’il parte ainsi. La queue féline de Narcisse se dresse, alors que son poil gonfle.

« — Tu vas nous accompagner. »

Un petit séjour en prison pour soigner son esprit empoisonné…

La posture est toujours agressive, alors que les oreilles dressées bien droites sur le crâne de Narcisse, écoutent les mots d’Alex. Il sent, qu’elle tente de calmer les choses pour laisser le solitaire partir. Le ramener serait en effet compliqué, mais le disciple de Kiro n’était pas effrayé par cette idée. Si cela était nécessaire pour qu’il ne remettre plus jamais les pattes ici.
Un grondement monte de sa gorge, alors qu’il ne quitte pas des yeux le solitaire. Étranger venu mettre les pattes là où il n’avait pas été invité. Sa stupidité ne faisait que gaspilleur leur temps, ce n’était que provocation tout cela aux yeux du disciple de Kiro.

Qu’aurait voulu Pepper ?

Décision. Décision. Décision.

Défendre les terres. C’était là sa mission. Nettoyer. Purifier. Aucune souillure au sein de leur meute, ni sur leur territoire.
La décision est prise.

« — Je ne peux pas faire ça. »

(Lancé de dé)

Trop tard pour laisser ce loup regagner son chez lui sans aucune conséquence. Trop tard, pour ne plus prendre sa stupidité comme un affront.
La gueule s'abaisse, avant que Narcisse ne bondisse sur le loup-dinosaure, ses longues griffes vers l'avant. Ce ne serait qu'une fois vaincue, que la leçon aurait été retenue, que cet insecte pourrait partir.

Uniquement lorsqu'on le lui aura autorisé.

Alexandrine ne cherche pas à l’arrêter. Tout comme elle ne vient l’aider. Tant mieux. Narcisse se moquait de passer pour un monstre, mais sa soeur n’avait pas à avoir cette étiquette. Les yeux dorés fixent le solitaire, lisent l’incompréhension dans le regard de ce loup. Que n’avait-il pas compris dans les nombreux avertissements ? Dans les premières attaques ? Maintenant, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui même de payer le prix fort.
Les babines frémissent lorsque son adversaire se relève. Encore. Ne pouvait-il tout simplement pas s’écraser comme n’importe quel insecte ? Les babines se retroussent, les griffes crissent contre la pierre, alors que la lueur dorée vient entourer le corps du disciple de Kiro. La colère faisait réagir le Phénix. Ce dernier était prêt à prendre le contrôle au moindre faux pas. Comme il l’avait fait contre le dinosaure à la banquise. Quand Anita avait été blessée.

Mais ça n’arriverait plus.
Plus personne ne serait blessé.
Plus ceux à qui il tenait en tout cas.

(Lancé de dé)

Il cherche encore à l'atteindre, quand Narcisse esquive sans difficulté, se campant dans une position de défense. Les yeux dorés fixent un moment le loup brun.

« — Pourquoi, tu ne t'écrases pas au sol comme la vermine que tu es ? »