Quand se pose sur nous, une nouvelle lune (Raeders)

Des pattes foulent le sable humide de l'île, avec une certaine hésitation sur le chemin à prendre. Des pas légers, bien que cachant derrière une lourde tristesse qui pesait sur le corps du concernée, tentait de se faire un chemin. Son allure était lente, mais soutenue pour aller direct vers les collines de CrâneCoeur non sans se prendre par moments des poutres, ou des choses traînant sur le sol. Comment, c'était possible d'oublier terriblement un endroit autant empreinté par le seul fait d'avoir perdu un proche.. A sa plus grande surprise, alors qu'il avançait, il voyait qu'un autre loup était déjà présent, ou du moins, il voyait la forme et surtout l'odeur. Et ce fut dans le silence qu'il le rejoignit pour s'asseoir à côté. Enfin.

C'était Abysse et son fils. Le père tentait de comprendre l'état de son fils, de comprendre ce qu'il pourrait penser de la situation et de sa décision sur la discussion faite hier. Mais rien, il n'arrivait à rien faire à part sentir au fond de lui la surdose de tristesse. Le second n'était pas bien, mais pas du tout, et quand il dut lancer l'appel à la meute pour les réunir ici, ce fut encore plus dur de se dire que ça y est, ça allait commencer..

Il tente le hurlement, bien que cela semble être compliqué. Il attend, de sentir les odeurs venir à lui, de voir les masses arrivées, Ann était là, Amma était là, Eros, Mary.. Et quand la majorité des loups furent présents, il se dit que c'était le moment de commencer. Attendre ne servirait à rien.

"-Moi être désolé de vous faire venir ici... moi être désolé de remettre le situation alors que cela est encore récent.." Il hésite, le vent autour de lui, lui donna soudainement de terrible frissons. Il avait si froid, il avait si peur, sa respiration s'accélère de plus en plus. Comment il devait faire? Que devait-il dire? Il n'était pas prêt pour ça..

"-Moi...." Il baisse les oreilles. Chimaera, qui était allongé depuis le début, ouvrit les yeux pour fixer l'assemblée. Il ouvrit les yeux pour observer, il supporte, réfléchit, jusqu'à ce que son sang bouillonna dans ses veines. Et quand son père bégaya encore une fois, il se redressait soudainement, de façon sauvage pour aller attraper son père par la gorge dans un grognement lourd pour le faire dégager de son espace, alors que l'autre loup se plaque en essayant de comprendre ce qui se passe. Abysse recule, surpris, mais ne riposte pas. Le fils se remit face aux autres. Pleurait il? Non. Pour lui pleurer n'était pas une option, si elle était morte, c'était pour une raison, qui était il pour juger? Alors non, il ne pleure pas. Mais il remonte les babines.

"-Ne tournons pas autour du pot! Tout le monde est au courant, Limule est morte! Nous avons perdu notre capitaine! Nous avons perdu notre chef! Elle laisse derrière elle une meute détruite! Une meute vide! Une meute perdue!" Il fit une légère pause. "Y a encore quelque temps, elle était ici avec nous, elle tentait de faire face à notre situation! Elle tentait de nous aider quand bien même, elle-même était perdue! Je n'avais pas réalisé à ce moment là..." Il serre les dents. Elle a tout simplement abandonnée? Plus de courage? Plus de force? Il ne savait pas. Il se disait qu'elle avait abandonné ce combat perdu qu'était de sauver les pirates.. Sans doute. Il se disait qu'il n'allait pas non plus exposés ce qu'elle lui avait expliquer lors de ces rencontres avec lui. Non, il ne le dirait pas.

"-Sa dernière volonté, fut donnée à mon père! Son second! Elle m'a choisie pour prendre la succession! Alors je me mets devant vous aujourd'hui! Moi, Chimaera, prenant donc la place de Capitaine des Raeders!"

Il agite sa queue, laissant sa haine, laissant la tristesse sortir dans son regard. Il laisse la pilule être avalée pour les autres.. C'était le moment de poser ses plans, le moment de leurs parler du futur avant qu'un de l'assemblée ne rejette sa nomination. Mais au moment de parler, la tension baissait.

"-Je sais que cela semble improbable, voir ridicule... mais je ferais de mon mieux pour prendre ce rôle à coeur, et ne jamais faire les erreurs que les autres capitaines ont fait! Je souhaite juste que vous me laissiez une chance.. une chance de vous offrir du mieux que ce que nous avons maintenant, une chance de nous laver de la crasse qui couvre notre meute! Une chance de vous emmener loin de tous ça..." Il reste droit, le plus droit possible en fixant chacun des loups présent. Il sentit son père venir vers lui, mais dans un mouvement se dégagea légèrement pour lui dire de s'en aller. Il ne se pensait pas à la hauteur de ce rang, il était faible, pas le plus intelligent des loups, pas le plus doué. Mais si Limule l'avait choisi, si elle avait posée en lui des espoirs, les même espoir que lui, pourquoi pas? Dans le pire des cas, il abandonnerait ce rang pour le donner à un autre plus apte à le porter. Mais il voulait sa chance, il en avait longuement réfléchis de la nuit.

Et il attend, il attend une réaction, une question, un rejet... Après quoi, il s'en irait, sans doute.

Chima observait toute les têtes ici présente, ignorant parfaitement qu'Ann soit venue au chevet de son père. Observant leurs regards, leurs réactions. Alors qu'il songeait qu'aucun ne prendrait la parole pour riposter ou contredire son discours, ce fut d'abord Arii qui prit la parole en premier. Avec lui, il s'attendait un peu à tout à vrai dire, et ce, malgré que ce soit son ami. Mais ses paroles, même si elles étaient couvertes de ce ton froid habituel, fit d'une certaine façon plaisir à Chimaera. Il s'inquiétait le petit?

Puis ce fut au tour de la petite flemmarde de parler. Elle semblait être du même avis que le violet. Le jeune loup vert connaissait les risques en prenant ce rôle, car Limule, à sa façon bien sûr, l'avait plusieurs fois mis en garde à ce sujet. Et pour être franc, lui-même avait peur de sombrer comme les autres car personne n'était à l'abri de la folie.



Une inspiration se fit. Fermant les yeux un instant, pour entendre les paroles de la louve à ses côtés. C'était vrai, elle avait raison, et parfois, Chimaera trouvait ces prédictions assez inquiétantes, était ce de la chance? Ou tout simplement, qu'elle portait si bien son nom... Il grogne, tapant le bout de sa large queue sur le sol, rien de bien méchant.



"-Tu as juste eu de la chance Ann!" Il regarde de nouveau les autres, ignorant la seconde phrase. Déjà qu'il stressait beaucoup, voilà pas qu'elle venait en rajouter une couche celle-là.. Une seconde tape sur le sol par sa queue se fit, signifiant qu'elle devait le laisser tranquille pour le moment. Il aurait même pu rajouter "Occupe toi de mon père, je ne voudrais pas qu'il nous claque entre les pattes.."  Ce fut aux autres, qu'il continua de parler.



"-Je ne promets pas non plus d'être un ange comparé aux autres! JE ne peux pas promettre l'avenir non plus! Mais quitte à essayé... Pour être une meute qui veut suivre la lumière, j'aurais cependant besoin de vous! Car la meute ce n'est pas que moi, c'est vous aussi! Je sais très bien que nombreux sont ceux qui aiment boire, s'amuser, se battre, explorer et j'en passe... mais le plus important à l'avenir, sera l'entraide, le soutien, la protection! Mettez aux services des autres vos connaissances, montrer ce que vous savez faire et apprenez ce que vous ne savez pas faire!" Car oui, il en avait marre de voir la meute tourner au ralentis, il en avait marre de voir certains crever en solitaire alors qu'ils étaient dans une meute bordel. Et puis surtout.



"-N'oubliez pas ça... Le fort se bat pour sa survie! Le plus fort, se bat pour celle des autres! Les raeders sont une famille! J'espère la voir grandir, j'espère la voir s'épanouir! Prouvons à ces meutes du continent que nous ne sommes pas les ombres ce l'ancienne!"



Abysse lui écoutait son fils sans rien dire. Lui aurait aimé rajouter que le bonheur devait être la première règle de ces lieux, la joie. Il aurait aimé dire, qu'il était fier de la meute, fière de ces progrès, fière de ses membres. Car il n'était pas con l'aveugle, il pouvait tout comprendre grâce à son corps. Quand il sentait Ann près de lui, il pouvait se dire qu'à défaut de ne plus avoir sa famille proche, il aurait les autres. Bien qu'il priait pour qu'un jour, son fils puisse revenir vers lui.

Malgré le fait qu'il avait été jeté par le nouveau capitaine, il était fier de lui, son coeur battait si vite, mais c'était de joie, tellement qu'un sourire étira ses babines. Il songeait à Limule, puis Ajani, qui tout les deux, rêvait d'un nouveau monde pour les Raeders, d'une nouvelle vie entre eux et les autres.