Explorer comme à la maison [PV Noé]

Des plantes.
Il fallait des plantes médicinales, pour les faire sécher et avoir de quoi se soigner en réserve. C'était pour cela que Noé avait abandonné la bibliothèque pour venir ici. Le loup chocolat profitait du calme, tranquillement, se satisfaisant de ce silence et de celle solitude qui, jamais, ne lui avait posé problème quand...
Quand il entendit une voix. On lui parlait bien à lui, cela ne faisait aucun doute. Merde.
Il se retourna vers son camarade, un sourire aimable sur les babines.

- Tiens, bonjour Violette, je ne t'avais pas vu.

Ou peut-être que si, en fait.
Ohlala, il parlait vraiment avec beaucoup de monde en ce moment, ça le changeait vraiment de sa vie de presque ermite... Et c'était un peu perturbant. Il n'était plus habitué à vivre en société, le pauvre Noé.

- Tu... mh... cherches quelque chose ?

Son regard balaya les environs.

Mh, il ne savait pas lui même si il y avait un réel point d'eau dans les champs mystiques.
Il fallait bien avouer que Noé n'avait pas une très bonne connaissance des terres Nakhus, ce qui était, tout de même, bien drôle lorsque l'on savait qu'il y vivait depuis un moment déjà. Le mâle brun était devenu quelque peu casanier, avec l'âge... sauf pour aller chercher Daisy, là, parcourir le monde ne l'avait pas dérangé.
Il leva la tête vers les lucioles.

- Oui.

... Elles sont jolies.

- Je n'y avais jamais vraiment prêté attention.

Les lucioles n'étaient, d'ailleurs, pas les seules jolies choses, dans ces champs. Noé s'était arrêté face à un buisson dont l'eau ruisselait sur les feuilles. Elle était colorée, c'était vraiment curieux. Peut-être qu'il était possible de s'en servir comme de la peinture... Ou la mettre en flacon pour il ne savait trop quoi ?
Décidé à l'étudier plus tard, il en sortit un, de flacon, pour récolter l'étrange liquide.

Son regard trouva la petite créature qui s'était posée sur la truffe de Violette.
Ca alors.

- On dirait... une fée.

Un sourire discret vint étirer les commissures de ses babines.

- Elles font partie des créatures fantastiques : l'on lit beaucoup à leur propos dans la littérature jeunesse, parfois aussi, dans celle dédiée aux plus âgés. On leur confère bien souvent de grands pouvoirs. J'ignorais qu'elles existaient réellement, au delà des légendes.

Il n'était, cependant, pas exagérément surpris. Car il n'y avait plus grand chose, dans ce monde pour l'étonner : tout n'était que succession de bizarreries, entre les esprits, les sorcières, les dinosaures -censés être éteints depuis si longtemps-, les monstres, les fées et tant d'autres créatures.

Le sourire du mâle chocolat se fit plus présent.

- Plus rien ne m'étonnerait.

Lorsqu'il s'était renseigné sur l'histoire de ce pays qui était désormais le sien -et qui l'avait toujours été, d'une certaine façon, malgré son voyage de plusieurs années- il lui avait semblé avoir lu quelque chose à propos d'une dimension parallèle ou il ne savait trop quoi... Alors, pourquoi pas un univers ou les créatures fantastiques régnaient en maître ?
Avait-il, cependant, réellement envie de se retrouver confronté à un dragon ?

- Nous vivons déjà dans un monde magique, ceci dit.

Noé jeta un coup d'oeil à la trouvaille de Violette.

- Tu sais ce que c'est ?

Mais ce n'était, visiblement, pas la seule chose qu'ils trouveraient ici. Le mâle brun ramassa une ramure argenté. C'était joli et ce serait sûrement utile.

Ah.
Euh.
Oh.
Ah.

Une cape qui attire les meufs.
Est-ce que c'était vraiment possible, ça ? Dans tous les cas, ce n'était pas vraiment dans son domaine de prédilection, à Noé, mais il était certain que Violette pourrait trouver d'autres moyens qu'un vêtement pour faire cela. Son humour en ravirait sûrement plus d'une... Sûrement !
Non, vraiment, il n'était pas expert en la matière.

La discussion prit, cependant, fin brutalement, lorsqu'une silhouette menaçante se fit remarquer dans les champs. C'était la première fois que Noé apercevait une créature pareille et, étrangement, vu son faciès antipathique... Si elle restait loin, cela lui convenait très bien.
Fort heureusement, les lucioles semblaient vouloir leur venir en aide, pour une raison qu'il ignorait, et les menèrent sur un chemin qui leur permit à tous les deux de contourner le monstre sans être aperçus.

Une fois en sécurité, Noé souffla.

- C'était quoi ce truc ?

L'une de ses pattes vint percuter le crâne d'un cerf, et il déglutit.

Noé, était bien loin de l'euphorie de Violette : Il ne pouvait s'empêcher de lancer quelques regards inquiet en direction de l'endroit où le monstre avait été aperçu.
Qu'ils soient dans le monde des contes ou dans leur monde à eux, lui, n'avait pas vraiment envie de rester ici.

- Nous devrions rentrer.

Maintenant.
Et ce n'était clairement pas ces jolies grenouilles qui allaient lui faire changer d'avis.

Vos croyiez vraiment pouvoir le fuir comme ça, sans qu'il ne vous pourchasse ? Naifs petits loups que vous êtes. Il vous a suivi, traqué ; et pendant que vous pilliez sa maison, son territoire, il se rapprochait, encore et encore.
Jusqu'à pouvoir planter ses crocs dans vos chairs.