Diamond Heart — Moiro (Libre)

Prudence avait ressentit la tristesse de sa déesse, lui causant ce vide dans sa poitrine. Bien sûr, elle aurait aussi pu mettre ça sur le compte des absences de Nymeria qu’elle croisait si peu… ou encore la disparition d’Hedwige. Ajani avait dit que l’Autre l’avait enlevé à l’atoll et qu’ils pouvaient lui rendre visite, sans pour autant la ramener… C’était quelque chose de si cruel.
Parce qu’elle était devenue prisonnière.
Prudence avança, effleurant les rebords de la fontaine, son regard s’attardant sur les statues d’or. Elle n’avait jamais croisé Anianka de son vivant, mais connaissait Elely et savait que son père appréciait la prêtresse. Ses yeux se voilent de tristesses, devenant brillants, alors qu’elle s’assoit, avant de sortir de son sac différents présents qu’elle avait ramené. Des fruits. Grenades, pommes à la peau noire, des physallis, des figues. Ramassés en terres Nakhus ou ailleurs. Même si elle avait rejoint un clan, la disciple n’avait jamais oublié sa déesse, priant chaque jour et lui rendant visite aussi souvent que possible.

« — Hé Moiro. »

Une brève pause, alors que la louve observe la surface de l’eau.

« — Je suis désolée pour Anianka, je l’ai jamais rencontré, mais elle avait l’air plutôt cool… en tout cas elle comptait pour vous et pour mon père aussi… ce qui en fait une bonne personne, non ? » Une brève pause. « Je ne sais pas si les dieux mangent, mais je vous ai apporté quelques fruits, ça remonte toujours le moral de manger un peu, j’espère que ça pourra remonter le votre… »

Prudence s’interrompt, posant sa tête sur ses pattes avants, ses prunelles mauves se posent sur le serpent-bracelet qui renfermait son glowstick. Reliant aussi un présent de sa soeur, l’amour porté aux serpents ainsi qu’à sa déesse.
Elle ne savait pas quoi dire plus pour lui remonter le moral à sa déesse… Réconforter… c’était plus compliqué que les jeux de séduction auxquels se prêtaient la louve.
Que dire de plus ?

Je ne sais pas ce que ça fait de perdre quelqu’un à qui on tient, ce qu’on ressent lorsqu’on comprend que jamais plus on le reverra… mais vous n’êtes pas seule. Je pense pouvoir parler au nom de tous les disciples roses pour dire… qu’on vous aime et qu’on est là pour vous.