Les plus beaux coquillages - Nirvana et Iris

ft. Nirvana et Iris

Image par Aeva

Les plus beaux coquillages

Combien de temps s'est écoulé depuis que leurs chemins se sont séparés ?
Pourtant, c'est Mère qui vient l'accueillir à la frontière, la mine inquiète, le visage accusant quelques années de plus.

Du temps est passé, mais Iberis garde la même rancune qu'autrefois.

- Mon Iberis.

Que pense t-elle ?
Que sa violence, que ses mots passés peuvent être effacés si facilement ? Qu'il pourra lui pardonner par ce qu'elle l'affuble de ce petit nom qu'il avait avant de devenir le banni, celui que l'on envoie loin de sa fratrie par ce qu'il est différent ?
Iberis reste fier, droit, et, bien vite, rétablit la distance que Mère cherche à réduire.

- Alpha Hollyhock.
Merci de me permettre ces visites auprès de ma sœur souffrante.

C'est tout ce qu'il a à lui offrir.
Elle n'insiste pas, malgré cette tristesse dans son regard, et c'est mieux comme cela : Il n'a pas besoin de poursuivre plus longtemps cet échange gênant et se laisse, plutôt, guider jusqu'au Castel, jusqu'à la petite tanière ou Nirvana se repose.

- Nous devrons parler, après.

Il ne la regarde plus, sa génitrice, mais ses yeux roulent alors qu'il s'avance et qu'elle le laisse.
Iberis dépose pris de Nirvana quelques coquillages nacrés et colorés.

- Je t'ai ramassé les plus beaux coquillages des tropiques, grande soeur. J'espère que tu les apprécieras.

Nirvana

Nirvana ne voulait pas qu’on lui pose trop de questions. Elle se contentait de coopérer aux soins, buvait et mangeait ce que les panseurs lui donnaient (triant parfois quelques baies). Le museau se fronça lorsque sa langue vint laper le contenu fumant de l’étrange tasse qu’on lui avait apporté. Les soigneurs ne savaient pas rendre cela appétissant.
La prêtresse passa une patte dans ses cheveux blancs, avant de tourner le museau vers Iberis.
Iberis.

« — Iberis comment tu- »

Elle se tait d’un coup, grimaçant. Ce n’était pas encore très bon de s’agiter ainsi. Au moins les émotions envers Iberis semblaient plus fluides, bien mieux que la dernière fois. Leur mère lui avait-elle autorisé à rentrer juste pour la voir ? Cela devait être douloureux pour lui… de devoir demander la permission de rentrer de l’endroit où il fut banni…
La sirène se sent un peu coupable, baisse le regard sur les coquillages. Ils sont beaux. Un timide sourire qui vient étirer ses babines.

« — Ils sont très beaux. »

Les coussinets effleurent délicatement les coquillages.

« — Désolée que tu ai dû voir ça. »

Ça allait mieux maintenant. La Brume avait juste lutté, comme Nirvana le lui avait demandé au tout début.

ft. Nirvana et Iris

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Les plus beaux coquillages

- Ne t'excuse pas pour ça. Le plus important, c'est que tu te portes mieux. Je suis heureux de te revoir, vraiment.

Un sourire doux vient étirer les commissures de ses babines.
Il a vu Nirvana, avant, vidée de tous sentiments, différente. C'est bon de la revoir, comme elle a toujours été : vivante et pleine de caractère. C'est cette soeur là, qu'il aime, et avec qui il a passé de si bons moments avant qu'ils ne soient séparés par Mère et par tout le reste.
Il y a beaucoup de choses qu'il voudrait lui dire, et lui demander, mais s'en abstient. Elle est encore faible et lui doit la laisser se reposer.

Il touche sa patte, de la sienne.

- Je n'ai jamais voulu t'abandonner, sais-tu ?

Nirvana

Elle aussi était heureuse de le revoir, sans se soucier qu’il porte du rose ou de l’orange. Le sourire s’efface progressivement. Nirvana ne retire pas sa patte.

« — … mais tu es quand même parti. »

C’était un fait.
Nirvana n’avait pu se reposer que sur Dairo, pendant que les autres prenaient des chemins différents. Cela avait été son seul moyen d’oublier la solitude.
Les yeux pâles affrontent le regard bleuté de son frère.

« — Vous tous, pouvez vivre librement. Suivre vos envie, sans vous soucier des conséquences.
Toi et Iris.
Je vous admire pour ça.
J’aimerais pouvoir être égoïste. »

Cela simplifierait bien des choses.
Mais certains doivent se montrer responsables.
Le sourire revint, la petite queue balaie le sol.

« — Tu es là maintenant, c’est tout ce qui importe. »

Même si ce n’est que temporaire.

ft. Nirvana et Iris

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Les plus beaux coquillages

Je n'ai pas eu le choix.
Les mots le démangent encore mais il s'abstient : il ne faut pas d'agitation, et c'est vrai, qu'il est là et le sera encore demain. Sa femme lui est précieuse, plus que tout au monde, sa Déesse lui est chère et il aime sa fille, mais il ne peut, pourtant, pas laisser sa fratrie derrière lui.

- Suivre mes envies, cela m'a porté préjudice, comme tu as pu le constater. Mais j'ai eu de la chance, ma Déesse m'a soutenu. Tout cela me laisse penser que mes choix, bien que contestés, n'étaient pas mauvais.

Sans un mot, en lui faisant don de ce pouvoir époustouflant.
Il caresse son glowstick d'un doigt, distrait.

- Qu'est ce que tu voudrais faire, et qu'est ce qui t'en empêche ?
Dans tous les cas, m'est avis que tu devrais suivre tes envies, également, si les réfréner te rend malheureuse.

Nirvana

Qu’est-ce qui t’en empêche ? Absolument tout. Ce que je suis, mon rang, mon clan.
Tout cela fait que je ne peux pas céder à mes caprices.
Nirvana étouffa un soupir sentant son mal de crâne revenir, remuant doucement son museau.

« — Aucune importance. »

La louvette place les coquillages, du plus petit au plus grand.

« — Je vais bien. »

Pour le moment.

« — Arrêtes de t’en faire, Puceron. »

ft. Nirvana et Iris

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Les plus beaux coquillages

Il profite d'être proche d'elle pour prendre ses pattes avant dans les siennes, et plonger son regard dans le sien.

- Je suis de ton côté, tu peux me parler et ne pas garder ce fardeau pour toi seule.
Tes secrets seront miens. T'ai-je déjà menti ?

Comment ne pas s'inquiéter, après l'avoir retrouvé dans cet état ? D'abord vidée de ses émotions, puis pleurant le sang autant que les larmes.
Sa grande soeur ne va pas si bien que ce qu'elle prétend. Lui, fronce les sourcils.

- Je t'aime, grande sœur.

Nirvana

Nirvana haussa un sourcil, le laissant prendre ses pattes, comme si c’était la fin du monde. Certains secrets, n’avaient pas besoin d’être criés sur tous les toits. Doucement elle se dégage de son emprise.

« — Ne sois pas si dramatique, petit frère. »

La sirène entreprit de se redresser au moins pour s’asseoir.

« — J’ai abusé de mon pouvoir. Maintenant j'en connais les limites. »

Son étendue aussi.

« — Que peux-tu faire du tien ? »

Les pouvoirs, c'est un sujet qu'ils 'avaient jamais abordé.

ft. Nirvana et Iris

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Les plus beaux coquillages

- J'ai eu si peur de te perdre.

C'était la première fois, qu'il voyait quelqu'un pleurer du sang.
Comment ne pas être dramatique, ou au moins inquiet, alors qu'elle est encore si faible et lui confie ne pas pouvoir obtenir ce qu'elle désire.
Evidemment, Iberis ne veut pas la voir malheureuse.

Il baisse à nouveau les yeux sur son glowstick.

- Moiro m'a fait son d'un palais fabuleux que je peux modeler à ma guise. Mais ce n'est pas tout : En plus de profiter des plus beaux marbres et des boiseries les plus travaillées, j'ai, à mon service, toute une équipe de serviteurs qui satisfont tous les désirs de ceux qui y résident.
J'y ai mangé des repas exquis, et dormi dans des lits si moelleux que le sommeil ne tarde pas à venir.

L'on y entretient ses accessoires et sa chevelure sans qu'il n'ai rien à faire. C'est une véritable chance, à ses yeux, de posséder pareille merveille, même si elle est éphémère.

- Et toi, donc, en quoi consiste ton pouvoir, exactement ?

Nirvana

Nirvana choisit de ne pas répondre à la remarque.
Elle avait survécu, alors à quoi bon ? Attentive, elle écoute les explications sur le pouvoir de son frère. Rien d’offensif. Un peu inutile même à moins d’aspirer à une simple vie de confort. Ce qui correspondait plutôt bien à Iberis.

« — Un pouvoir à ton image. » La louvette marqua une pause. « Me le montreras-tu un jour ? »

Pensive, Nirvana réfléchit à la manière de l’expliquer le sien de son pouvoir. Après tout, maintenant elle en avait découvert une toute nouvelle facette, quelque peu inquiétante. Au final, Sakura avait peut-être eu raison de s’en méfier au début.
Ce pouvoir était dangereux.
Mais elle le comprenait à présent.
Mieux que jamais.
Lentement, elle leva l’une de ses pattes, alors que creux de ses coussinets s’échappe la brume.

« — C’est un peu compliqué. Je ne le voyais que comme un pouvoir de contrôle et de manipulation de l’esprit, mais maintenant… »

Un sifflement qui s’échappe de la matière brumeuse.

« — … quand la Brume s’accroche, que je sais ce que je veux en faire, alors tu peux tout oublier.
Je peux rendre le loup le plus dangereux, doux comme un agneau.
L’obliger à me défendre si il le faut.
J’ai réussi à tout effacer quand elle était en moi.
La sensation est étrange, pas désagréable quand tu ne luttes pas. »

Les doigts sont refermés, faisant disparaître la brume.
Ses yeux pâles fixent son frère.

« — En revanche s’en détacher complètement, cela est douloureux. »

Cela expliquait son état actuel.

ft. Nirvana et Iris

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Les plus beaux coquillages

- Bien sûr, je viendrai pour cela te chercher à la frontière, le jour ou cela sera possible.

Un jour ou sa femme aura à faire ailleurs, comme cela se produit parfois.
Il sent cette capacité limité qu’à son palais et ne peut, de toutes manières, les mettre l’une face à l’autre. Pour ce qui est de sa fille, par contre… Il ne sait pas. Elle ne voit pas bien et lui ne s’imagine pas l’envoyer seule face au danger.
Il faudrait qu’elle puisse accompagner sa mère. Cela devrait pouvoir se faire : Miraj idôlatre leur enfant.

Les mots qui suivent éveillent tant la curiosité que l’inquiétude. Lui, pour tous les trésors du monde n’aurait souhaité oublier ses sentiments.
Et pourtant, sa vie n’est pas faite que de merveilles : À commencer par l’exclusion dont il fut victime, mais oublier ses sentiments pour sa femme, pour sa famille ?
Impossible.

- Je suis heureux que tu y sois parvenue. Rien ne me fait plus plaisir que de te retrouver.
J’espère que nous aurons l’occasion de passer d’avantages de moments ensemble, à l’avenir. Il me faut obtenir les grâces d’Hollyhock pour venir en ces lieux, mais je peux te retrouver à la frontière.

3 an (30/03/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Iris-

Sa soeur était dans la tanière des panseurs. Iris n'avait pas été mis au courant du pourquoi, mais cette simple nouvelle avait suffit à l'inquiéter. Leur dernière discussion s'était plutot bien déroulée, si on exceptait la brume qui avait totalement changé la personnalité de Nirvana, la laissant seulement ... Etrangement calme. Il était un peu triste de se dire que la seule discussion calme qu'ils avaient eu en plusieurs années avait été durant cette passe, et Iris avait failli ne pas venir la voir de peur d'encore lui faire plus de mal alors qu'elle était convalescente.

Pourtant, il était là, à l'entrée de la tanière. Dans sa gueule, une unique fleur orange et un coquillage ramassé sur la plage, bien trop commun, mais il n'avait trouvé que ça. Agité, il s'arrête devant le pallier pour se répéter ce qu'il voulait dire - lorsqu'il entend une voix. Celle de son frère. Son coeur bondit dans sa poitrine et lorsqu'il entre, apercevant sa silhouette large et foncée, ses cheveux bouclés à coté de sa soeur couchée, il se fige de nouveau.

C'était un peu comme dans un rêve. Retrouver sa fratrie entière, brisée mais réunie. Sans qu'il ne puisse l'empêcher, son coeur s'emplit d'une sorte de soulagement, ou de bonheur teinté de regrets. Sa tête se baisse pour saluer ses deux adelphes et poser sa pauvre fleur, alors que sa voix se fait un peu enrouées.

J'ai entendu que tu étais ici, Nirvana, je ... Venais prendre des nouvelles.

Ses yeux se tournent vers Ibéris. Il était heureux de le voir, bien trop, comme si son coeur espérait le voir revenir parmi eux alors que sa tête savait que cela était impossible. Maman avait du lui accorder le passage pour voir sa soeur, ou bien il était venu sans prévenir, mais en ce moment cela importait peu au Bouclier. Il hésite à avancer la tête, choisit de ne pas venir au contact.

Je suis heureux de te voir, Ibéris.

Nirvana

Un hochement de tête. Un jour peut-être.
Dans un sens Nirvana en était heureuse aussi, mais savait que cette solution de facilité serait tôt ou tard regrettée. Les sentiments étaient encore emmêlés, difficile à filtrer. Chaque souvenir émotionnel refaisait surface lorsque l’un des loups concernés était rencontré. Quand le nom de leur mère est mentionné, un frisson qui parcourt le corps de la sirène.

« — Tu n’as pas besoin de ses grâces.
Je viendrais te retrouver s’il le faut, Puceron. »

Et c’est un autre frère qui fait son entrée. Iris.
L’enfant parfait.
Tant choyé.
Qui se berçait d’illusions.
Qui n’acceptait jamais les réponses.
Détruisait ceux qui avaient le malheur de lui en donner.
Les traits de Nirvana se tordent un peu, alors qu’une grimace étirait ses babines.
Tu m’as regardé me consumer.
Tu n’as rien fait.
Peut-être parce que ça ne te concernait pas toi directement.

Tout se mélange un peu dans sa tête. Colère, tristesse, amertume, amour fraternel. C’est trop flou. Les yeux pales sont posés sur le loup bleu, l’observent un moment en silence.

« — Iris. »

Qu’ajouter de plus ?
Elle but une gorgée de son infusion, attentive à l’échange entre les deux frères.

ft. Nirvana et Iris

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Les plus beaux coquillages

Iberis sourit, satisfait.
Il préfère cette option là, plutôt que d’avoir besoin de l’accord de sa génitrice, et donc, de devoir parler avec celle ci. Si Nirvana vient le retrouver, alors il n’aura pas besoin d’autres échanges, ni à subir les regards curieux, si ils ne sont pas noirs, des Etelkrus qui le voient passer devant eux.

L’arrivée d’Iris lui fait tourner la tête, et il sourit à son adelphe.
Un sourire qui vacille lorsqu’il perçoit, malgré lui, les différentes émotions que perçoivent sa fratrie : L’embarras, la nervosité, une grande joie, la rancune, la tristesse, l’amertume, l’amour…
Beaucoup de choses, qui le submergent. Il reste un instant hébété.

- Moi de même, mon très cher frère.

Il sourit, mais est embarrassé de se retrouver entre eux deux. Il s’est passé des choses, depuis son départ, et il ne connaît pas tout les détails, mais peut néanmoins constater que plus grand chose ne tient, dans leur relation.
C’est regrettable. Peut-être devrait-il tenter de les rapprocher de nouveau ?

- Tu seras ravi d’apprendre que notre chère grande soeur nous est revenue. Quelle merveilleuse nouvelle.

3 an (30/03/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Iris-

L'atmosphère se tend soudainement, faisant baisser les yeux du Bouclier. La fleur orange tourne entre ses doigts, bien piètre cadeau lorsqu'il aperçoit, du coin de l'oeil, les coquillages tropicaux amenés par son frère. Il se sent coupable, un instant, de briser l'entente qu'il semblait y avoir entre ses deux adelphes. Un peu comme une sorte de vilain petit canard, il se sent redevenir enfant face à eux, exclu car trop peureux, droit, favoris. Une inspiration chasse cette pensée amère, la remplaçant par une détermination plus chaude. Il était venu pour quelque chose.

Il rend à Ibéris son sourire timide, s'approche légèrement pour dposer la fleur et le cooquillage non loin. Puis, restant debout -car il ne voulait pas rester, risquer, encore, de faire du mal à sa soeur alors qu'elle était dans un état dangereux - il demande :

Comment vas-tu ?

Je me suis inquiété.

Nirvana

Les mots d’Iberis sont un peu mal choisi. Nirvana n’était jamais partie, pas totalement. Simplement les émotions qui avaient été effacées. Choisit de ne pas le corriger toutefois. L’emprise de la Brume… c’était difficile à expliquer, tant qu’on ne l’avait pas vécu.
Mais il n’y a aucune raison que je l’utilise sur toi, petit frère.
La sirène se saisit de la fleur orange entre ses griffes, joue avec entre ses griffes, les paupières qui se ferment. Orange pour Dairo ? Orange parce qu’elle était la prêtresse ?
Orange par rapport à la couronne ?
Les fleurs, sont ce que mère porte.
Les yeux pâles se reposent le cadeau, avant de se tourner vers Iris.

« — Merci. »

Essayant de calmer son coeur qui tambourinait dans son portail, Nirvana observa son cadet.

« — Mieux. Ça finira par aller avec le temps… »

À condition de ne pas replonger.

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