Mes conséquences - Liza

Nymeria

Le dragon n'était plus. Le Dédale était libéré.
Iel se sentait rassurée. Iel était quand même parti.e quelques jours pour faire un peu le tour du continent, maintenant que la menace n'était plus - et pour se vider la tête. Mais, revenu.e depuis quelques jours, iel évitait sa tanière au plateau de Soleil. Après tout, iel avait demandé à Liza à habiter avec elle - mais iel n'était plus sur.e que cela soit d'actualité.

Alors, un peu maussade, iel avait trainé ailleurs - allant voir d'autres loups dès qu'iel voyait une petite forme blanche et violette avec un chapeau dans les alentours. Allant lire, passant du temps avec son fils. Iel trouvait toujours quelque chose de super important à faire au dernier moment, lorsqu'elle était là.
En gros, iel l'évitait.
Ce n’était pas qu'iel voulait être méchant.e ... en fait si, un peu. Qu'elle réalise ce qu'elle avait perdu, ce qu'elle n'aurait pas : le.a plus beau.lle loup.ve des Nakhus, cheh. Mais cette idée pleine de rancune et de méchanceté ne lui allait pas - ne lui allait plus.
Iel devenait de plus en plus triste. Iel n'avait pas beaucoup d'ami.es, et maintenant que Liza était un peu en dehors de sa vie - iel se sentait très seul.e.

Alors un jour, lorsqu'iel remplissait son carnet de rêves à côté de la rivière où iel avait installé des filets avec Echo, iel entendit des pas. Iel les reconnaissait sans avoir à se retourner. Ils étaient si souvent présents dans ses rêves, maintenant.
Iel choisit de ne pas s'en aller, de ne pas fuir la petite louve qu'iel aimait, et redressa un peu la tête pour la regarder avec ses yeux dorés.
Que veux-tu me dire ?
Iel se retenait de parler - iel allait pleurer sinon, c'était sur.

-Blizzard-

Tout avait changé, depuis peu, et Liza peinait à prendre ses marques. Ils avaient déménagé dans les tentes, et la proximité des gens affolaient les fées, l'empêchaient de dormir, de se concentrer.
Ou bien, c'était tout ce malheur qu'elle ne pouvait pas résoudre.

Sa famille allait bien, et elle en était heureuse chaque jour un peu plus. Mais sa déesse ne revenait pas. Yurai était partie, et même en rêve, Liza ne la trouvait pas. Elle s'inquiétait, un peu. Mais passait du temps au jardin, en échange ; Avec les autres, aussi. Même si elle se perdait un peu en chemin, parfois.

Et puis, quand elle fut sure que Dusk allait mieux, elle avait décidé de retrouver Nyméria. Pour lui parler ! Elle avait tout noté, dans son carnet. Elle avait réfléchi, et n'avait rien oublié. Mais ellui ...
L'évitait.
Elle comprenait pourquoi, même si au fond, elle avait de la peine.

Mais cette fois-ci, elle l'avait trouvé.e à la rivière, et iel ne s'était pas enfui.e. Précautionneuse, elle approche sa silhouette avec gentillesse, avant de s'asseoir non loin. Elle lui sourit, bien sur. Puis, lae salue :


Elle tend le cou. Elle laissait toujours l'occasion de dire non, toujours.

Iel la regarda avec ses yeux dorés, profitant des mèches sombres de sa frange pour masquer sa tristesse. Iel avait eu l'impression d'être plus fort.e, en refusant d'aller parler à Liza : mais au final, iel ne s'en était sentie que plus triste.

"Oui, Liza ?" demanda-iel, essayant de garder l'air le plus calme et neutre possible.
Une partie d'iel, son langage corporel, disait : Ca ne m'intéresse pas, de te parler. Je suis trop important.e trop joli.e pour qu'on me dérange ainsi mais je daigne t'écouter, si tu dois m'importuner.
L'autre partie d'iel, illustrée par cette ancienne malédiction qui pourtant l'avait laissé.e tranquille pendant des années, s'illustra autrement : des larmes commencèrent à glisser de ses yeux. Iel était triste sans elle. Iel n'arrivait pas à trouver de sens à sa vie, lorsqu'elle n'était pas dedans.

Iel pouvait être fièr.e, tempétueuse, désagréable - pourtant iel ne pouvait nier qu'iel ne trouvait plus de joie à demain. Sa vie n'était que distractions en ce moment.
Iel daigne donc se tourner un peu vers elle, sans pour autant montrer l'affection qu'iel avait l'habitude d’afficher à son égard. Au fond d'iel les émotions défilent: la joie, qu'elle soit venue lui parler, qu'elle veuille toujours lui parler ; la peur, de ce qu'elle va lui dire; la honte, d'être si désagréable; la fierté, d'avoir décidé qu'iel valait mieux que ça ; la tristesse, de l'avoir perdue en disant ce qui aurait mieux fait de rester dans ses pensées.

"Oui."

-Blizzard-

La tempête de murmures englobe Liza alors qu'elle se rapproche d'un pas. Des murmures tristes, qui voulaient qu'elle parte, qu'elle se rapproche, tout en même temps. Un instant, elle se fige, happée par les fées qui bourdonnent sans joie, se demandant si ce n'était pas une erreur, tout ça. Nyméria s'était senti.e rejeté.e, Nyméria avait peut-être fait une croix sur leur amitié, et ...
Liza allait peut-être encore faire des erreurs.

Mais pour être amis, il fallait s'accepter comme on était. En entier, et pas seulement la partie qui veut plaire à l'autre.

Alors, Liza s'assoit. Ignore les fées, et ouvre son carnet. Ses pattes se posent sur les pages, car elles hésitent. Elle se concentre sur le bruit de la Nature, pour chasser les fées. Et puis ...


Elle prend une inspiration rapide. Sa poitrine est tendue d'un stress inhabituel, et elle sourit pour le chasser. Lève les yeux vers les feuilles, comme une prière d'espoir.


Doucement, elle pose ses yeux sur son ami.e. Cellui qui pleurait, devant elle. Triste, beaucoup beaucoup trop triste de ne plus pouvoir partager sa vie. Liza ne pourra jamais lui offrir, ce qu'iel voulait, jamais en entier. Mais peut-être un morceau ?
Si iel le voulait.
Elle sourit, douce.


Elle cille, la chaleur de sa poitrine voulant sortir, le plus loin possible d'elle et vers Nyméria, pour lae toucher de ses tentacules dorées.

Iel la regarde s'asseoir, ouvrir son carnet, d'un regard doré qui se veut neutre, mais qui ne peut pas s'empêcher d'être inquiet et plein de larmes. Ses oreilles suivent son mouvement, et iel attend le verdict. Elle n'aurait pas procédé ainsi si elle allait lui dire qu'elle voulait être avec iel, ça, c'était sur. Iel attends donc de voir de quelle manière elle va lui expliquer pourquoi elle n'est pas intéressée.
Elle ne ressent pas l'intérêt pour les autres. Iel comprends, de ne pas ressentir cet intérêt physique ... mais romantique non plus ? Comme est-ce possible ? Comment peut-on ne pas apprécier quelqu'un tant qu'on veut vivre avec ellui ? N'avait elle jamais aimé quelqu'un alors ?

Une partie de lui est ravi.e : au moins, elle n'avait personne d'autre qu'iel devrait aller poignarder la nuit. Mais iel n'est pas très fier.e de cette pensée, alors iel la refoule. Si Liza était heureuse avec quelqu'un d'autre, iel devrait le respecter. Même si iel détesterai l'autre personne, iel aimait Liza plus. En tout cas, c'était ça la théorie.

Puis elle lui parle de vouloir se marier, avoir des enfants ... iel a entendu parler du mariage : une ancienne tradition désuète qui permettait à deux âmes de se lier en se promettant fidélité. Iel n'avait jamais entendu d'un loup marié, jusque là, alors surpris, iel redresse ses oreilles. Iel pensait pourtant que les parents de Liza n'étaient pas mariés. D'où lui venait ce désir, alors ?

Iel agite ses oreilles, confuse. Ce n'était pas un rateau, alors ? Mais alors c'était quoi ?

"... Se marier ?" demanda-iel, complètement pris.e de court.
Ses pensées ne s'alignaient pas. Au lieu de la tristesse et la colère auxquelles iel s'attendait, la seule chose qu'iel ressentait était ... la confusion ?

Iel ne savait pas quoi penser. Iel s'était préparé à un tout autre type de discours. Ses réponses pleine d’orgueil et de colère qu'iel avaient préparés au cas où cela tournait mal. De toute manière j'ai plein de prétendants et prétendantes - pourquoi ce serait toi hm ? Bah tu peux retourner voir ton.a copain.ine et lui dire que j'ai bien pitié d'ellui. C'était à présent complètement inutile.

Commençant à rassembler ses idées, le.a loup.ve noire redressa sa tête. Ce n'était pas un oui, mais ce n'était pas un non. C'était autre chose. C'était vivre avec sa meilleure amie, peut être avoir une famille avec elle ... mais ils restaient amis pour toujours. C'était une sacré friendzone. Iel qui n'aimait pas les enfants, iel ne voyait que d'un oeil sceptique cette idée qu'elle avait de devenir maman : mais elle, elle était si douce, si gentille.
Comme ma maman. Comme Eva.

Elle serait une maman heureuse, et ses enfants seraient heureux aussi. Iel aimerait être là pour la voir être heureuse, tous les jours. Si ce n'était pas heureuse d'être aimée comme une compagne mais heureuse d'être aimée comme une amie qu'elle désirait, Nymeria n'hésiterai pas à faire cela pour elle. Iel voulait la voir heureuse, iel voulait participer à sa vie, passer du temps avec elle ... finalement, c'était comme ça qu'iel pourrait le faire.

"Je veux bien essayer. Je ne ... je ne puis pas sur.e de ressentir hmm l'envie dont tu parles non plus. Mais ... je..."

Les foutues larmes de la malédiction. Nymeria s'essuie agressivement les yeux. Sa truffe était bloquée aussi maintenant, quelle misère.

"J'aimerai être là pour toi, j'aimerai t'aider à être heureuse...Tu m'as tellement manqué Liza" dit-iel en la regardant, un sentiment chaud se créant dans son ventre. C'était la personne dont iel était lea plus proche. Iel se sentait très chanceux.se de l'avoir dans sa vie. Copine, amie, compagne ... tant qu'elle était là, iel serait heureux.se.

-Blizzard-

Liza sent, avec une acuité bien trop puissante, la détresse de Nyméria. Elle voit ses larmes, ressent la pointe de douleur dans sa poitrine. Cette envie de comprendre, d'être sur.e de leur relation - d'une relation importante, pour eux deux ! Liza serre un peu son carnet, écoute les mots de Nyméria à travers le bourdonnement et ses propres émotions, et comprend (un peu) ce qu'iel essaye de dire.
Iel n'était pas sur.e, non plus, de pouvoir aimer comme ses parents s'étaient aimés, l'espace d'une nuit.
Mais ils pouvaient essayer.

Liza sourit, et s'avance. Avec douceur, elle pose sa patte sur celle de son ami.e. Initie le contact- Qui fait bourdonner ses pensées.


Elle reste ouverte, s'iel voulait plus de contact. Un calin, peut-être. Mais il y avait encore beaucoup à faire, oui ! Car elle ne voulait pas demander de mariage, ni d'enfants, tout ça était .... Un peu effrayant. Alors, comment commencer ?


Et ceux qui viendraient, peut-être, après.
Elle sourit, le ventre tout chaud.

Iel lui avait manqué aussi ? Iel ne ressentit pas la vague de fierté d’être un.e loup.ve dont la présence manquait, comme iel s’y était attendu. Au contraire, une culpabilité d’avoir fait exprès de provoquer ce sentiment naquit en iel. Iel aurait pas dû : iel n’aimait pas voir a louve blanche et violette triste.
Iel agite ses oreilles, puis sourit iel aussi. Habiter ensemble ? La pensée le.a secouait un peu. Ils s'étaient proposés de partager un lavus, le temps de pouvoir retourner au Dédale, mais il n'y avait dans cette idée qu'un vague esprit de colocation. Maintenant c'était autre chose. Mais iel n’y voyait rien de mal : au contraire, iel serait heureux d’habiter avec elle, et leurs fils auraient quelqu’un d’autre avec qui interagir.

Iel hocha la tête.
« Oui. » puis redresse ses oreilles, et vint d’un air un peu gêné donner un petit coup de museau dans l’épaule de sa concubine.

« On pourra faire des madeleines, pour leur annoncer ? » porpose-iel.

Iel avait l’impression de retourner à son épreuve de glowstick. Quelque part dans les nuages, Moiro devait bien se moquer de ses tentatives séductrices actuelles.

[oki doki !]

Iel posa la plateau de madeleines dans le lavuu. Iel y avait décalé ses affaires, et la pièce commençait à sentir les madeleines fraîches. Son regard passa sur l'intérieur. Iel voyait déjà quelques endroit qu'iel verrait bien autrement, quelques décorations qui embelliraient l'intérieur du lieu. Iel agita ses oreilles, et jetta un coup d'oeil à la louve violette et blanche qui arrivait à ses côtés avec le reste de la fournée.

Iel enleva les chiffons dont iel s'était entouré les pattes pour éviter de se les bruler sur le plateau chaud. Pas question de se sâlir, quand même.

"Ca me fait bizarre, d'imaginer qu'on va tous les deux vivre ici - ensemble, je veux dire." admit-iel, après avoir ruminé un peu sur si cette pensées étaient meilleure dans son propre esprit, ou partagée.

Iel commença à bouger les madeleines pour les mettre dans un panier en osier.
"J'ai jamais eu une copine... Tu me diras, ce que tu veux de moi ? Tu me diras si quelque chose va pas ?" demanda-iel avec son regard un peu fuyant. Iel essayer d'être plus honnête. Faire la cuisine avec Blizzard lui avait remonté les souvenirs de la dernière fois qu'ils avaient cuisiné ensemble. Iel avait même pu montrer que malgré qu'iel lui avait fait la tête, iel avait mieux compris comment faire des madeleines depuis ce temps révolu.

Iel posa la dernière madeleine en haut de la pile, et commença à ranger et nettoyer ce qu'ils avaient utilisé pour cuisiner. Iel aimait que les espaces soient impeccablement propres.

Iel sourit, puis rougit un peu sous son poil malgré iel. Les nuits avec elle. Liza était si différente des autres - elle lui donnait des petits papillons dans le ventre quand elle disait ce genre de choses. Surement parce qu'iel savait qu'iel était lea seul.e à qui elle disait ça. Avec les autres ... eh bien c'était pas le même effet de papillons. C'était plus comme un traque de chasse. Etrange qu'iel aime ça alors qu'iel n'aimait pas se salir à chasser des bêtes sales. Cette autre type de chasse était ... plus à son goût.

Iel écoute, puis hoche la tête. Bien sur, tout pour sa chérie. Iel avait trop peur de perdre ce ressenti, ces papillons dans son ventre, cette exclusivité avec elle. Mais iel se rendit soudain compte qu'iel aimait cette exclusivité uniquement pour elle. Iel trouvait ça contraignant. Iel avait du mal à ignorer ce ressenti serré dans sa gorge, lorsqu’elle lui demanda de rentrer tous les soirs. Renoncer à ses chasses secondaires ? Pour Liza ? Pour Liza iel ferait tout.

"J’essaierais de rentrer tous les soirs ! Si parfois je veux rester tard à la bibliothèque pour étudier je te préviendrais à l'avance." dit-iel en souriant. Iel était prêt.e à mettre une croix sur ses autres conquêtes si il fallait.
Ou au moins, là maintenant, devant le beaux yeux verts de la louve blanche et violette, il n'hésitait pas à lui dire ce qu'elle voulait entendre. Il n'avait pas envie de lui dire non : quelque part, iel avait peur qu'elle partirait, si iel n'était pas de son avis. Alors iel se confortait dans cette idée qu'iel irait juste voir Grim et Maps pour leur dire que c'était fini - ensuite iel ne le verrait plus.

Iel se le promit. Iel saurait s'y tenir, n'est ce pas ?
Quelque part au fond de son esprit, un sentiment de malaise commença à se créer. Iel savait d'avance qu'iel n'arriverait pas à tenir cette promesse.

"J'aimerais qu'on fasse des choses ensemble tous les deux, des petits trucs - je pensais à écrire un livre de recettes ! J'aimerais qu'on décore le lavuu ensemble ! Avec des livres et des plantes ... et puis j'aimerai qu'on se voit tous les jours : pas toute le journée tout le temps, mais qu'on passe du temps ensemble, qu'on puisse parler - et que tu me montres ce pouvoir dont tu m'avais parlé." dit-iel en pointant ses oreilles vers sa compagne, un sourire malicieux aux babines. Elle l'avait un peu spoilé, mais finalement iel n'avait jamais su exactement de quoi il retournait.