Under Pressure (ft. Violette)

« Pressure pushing down on me

Pressing down on you, no man ask

for

Under pressure that burns a

building down

Splits a family in two

Puts people on streets »

David Bowie & Queen

Dusk avait regagné le Plateau avec son père.
Le trajet ainsi que la soirée - qui avait été relativement courte- s'était déroulée dans un silence absolue. Dusk s'était sentie épuisée, ne ressentait ni le besoin ni l'envie de parler, et si son père avait tenté, sans doute avait-il été confronté à une louve se contentant de hocher la tête en adoptant une expression faciale plus ou moins adaptée à la situation.
En revanche, elle n'avait eu de cesse de littéralement coller son père, jusqu'à s'endormir tout contre lui.
Ce contact, elle en avait besoin. Ne pas se sentir seule, et surtout, se sentir protégée.
Elle se souvenait de la question de son père, sur le champs de bataille, juste avant qu'elle ne soit frappée par la foudre, et n'ait l'impression qu'elle avait quitté ce monde pour de bon.

« ça va ma belle ? »

Cette phrase, elle l'avait entendu à de nombreuses reprises, dans la nuit. Elle avait fait un cauchemar horrible, qui consistait majoritairement à revivre le combat : sauf que cette fois, il n'y avait que son père et elle. Et il ne cessait de lui demander :
À tel point qu'il s'était oublié, lui. À tel point qu'il encaissait les coups, sans jamais chercher à les éviter ni à les parer. Alors, elle lui avait hurlé d'utiliser son pouvoir, de se protéger, d'au moins se défendre, mais lui se contentait de demander, tendrement et un peu inquiet :
Et elle, n'était pas suffisamment puissante pour éviter le pire à son père.

C'est en sursaut et dans une sueur froide que la solitaire s'était éveillée.
Elle avait eu besoin d'air.
Alors, elle était sortie, pour constater qu'il était encore très tôt.
Le soleil n'était même pas encore levé.
Mais le vent dans son pelage lui faisait le plus grand bien.

Dusk

5 ans
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Il ne fallut pas longtemps avant qu'il ne la rejoigne. Son père, son sauveur, son protecteur.
Il ne devrait pas en être ainsi. Il ne devrait pas avoir à porter une telle charge.
Ils fallaient qu'ils parlent, et ce fut le vieux mâle qui ouvrit la conversation.
Le regard vert vint trouver celui mauve.
« Bon matin. »
Si elle avait initialement pensé se recoucher, il est vrai qu'il était plus sage d'envisager que la journée débutait ainsi, face à l'évidence que seule l'insomnie les accueilleraient à leur retour. Elle ferait une sieste plus tard.
« Les blessures, ça va, mais... Ça tourne. Dans mon esprit. »
Elle inspira, expira, prête à se lancer... Quand la mention de la crème pâtissière éveilla en elle un rire nerveux.
Qui se transforma en fou rire.
Décidément, sa sœur n'en ratait jamais une, et pourtant, c'était toujours pour le mieux. Car cela permit de détendre Dusk, qui en avait bien besoin, et ne pouvait maintenant plus s'arrêter de rire.

️ Lazulijune & Escapado

Dusk

5 ans
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Elle rit encore lorsqu'elle vient se blottir tout contre son père, dans ce geste tendre qui lui est nécessaire. L'hilarité s'apaise toutefois à mesure, jusqu'à ce que son paternel ne s'exprime. Et puisqu'il mentionne des douleurs aux côtes, elle se fait inquiète.
« Ça va, toi ? »
Elle s'efforce de ne pas repenser à la crème pâtissière de sa sœur - qu'elle utilisera quoi qu'il en soit. Histoire de ne pas pouffer de rire alors qu'elle été véritablement coupable à l'idée que son père n'ai été blessé par sa faute.
Il faut qu'elle lui en parle.
« P'pa. J'suis désolée. De pas avoir été à la hauteur. »
Les larmes lui montent aux yeux quand elle y repense.
« T'as du quitter ton poste et t'occuper de moi. »
Elle avait été un poids mort.
« J'voudrais… j'voudrais devenir plus forte. Pour que ça se reproduise pas. »

️ Lazulijune & Escapado

Dusk

5 ans
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Il avait mal partout, mais ça aller... Ah, son père avait toujours été un battant : exactement ce à quoi elle aspirait. Elle voulait devenir comme lui, aussi forte que lui. Le goût de l'échec, qui ne voulait pas quitter sa gueule, n'en était que plus amer.

Et c'est l’étreinte aimante de son père qui l'accueille, et dans laquelle elle s'engouffre sans aucune honte. Elle avait beau se vouloir aventurière, on lui avait inculqué la valeur de l'amour, de la tendresse et du soutien. Jamais n'aurait-elle refusé un tel trésor, surtout pas en de telles circonstances !
Et même si géniteur se veut rassurant dans ses mots, c'est un nouveau poignard qui vient pénétrer son cœur. Elle la sent : cette douleur qui enserre sa cage thoracique et qui lui font monter les larmes aux yeux. Mais elle s'en défend, se refuse à pleurer maintenant.
« P'pa... T'aurais pas du avoir à me protéger. J'aurais du savoir le faire toute seule. »
Une pause, pour éviter un hoquet, un sanglot, alors que l'idée que la mort n'emporte son père ne lui tord les entrailles, sous la cicatrice laissée par l'immonde créature. Elle aimerait répondre ! Mais répondre quoi ? Elle manque de mots pour l'inconcevable, et ne peut même pas s'imaginer ce qu'elle aurait fait en de telles circonstances. Se serait-elle senti coupable ? Non, certainement pas, il n'y a que l'agresseur à blâmer dans un meurtre ! Mais celui-là même était déjà mort aujourd'hui, et cette victoire aurait eu encore moins de saveur sans la présence du mâle sombre à ses côtés.
Il lui faut encore davantage d'effort pour retenir ces satanées larmes qui ne demandent qu'à couler.
Elle ne doit pas pleurer.
Elle n'est plus une enfant.

Et quand son père cherche son visage pour lui sourire, il ne trouvera sûrement qu'un rictus le déformant, une moue affreuse pour ne pas relâcher ces maudits sanglots.
Mais il lui faut se concentrer, articuler distinctement, voire exagérément, chacun des mots qu'elle va prononcer, comme son regard se plante dans celui du vieux mâle. C'est important. Pour elle, pour son égo, mais aussi pour accomplir son oeuvre : celle d'être une battente, capable d'appliquer la Justice au nom d'Ao, sans faillir, sans faiblir.
« Je veux que tu m'entraînes, comme tu as entraîné Mimë. Je veux vivre à la dure, je veux apprendre à me montrer résistante. C'est ce dont j'ai besoin pour faire le Bien. Pour me défendre, moi, avant de défendre les autres. »
Elle est déterminée.

️ Lazulijune & Escapado

Dusk

5 ans
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Ce que Dusk vit se refléter dans les yeux de son père en cet instant, elle ne pourrait jamais l'oublier. Oh, il s'était déjà montré fier d'elle, toujours même, mais sans doute jamais dans un contexte émotionnel, jamais alors que leurs deux cœurs avaient été autant à vifs !
Et cette fois, elle craqua, comme les larmes se mirent à rouler doucement sur ses joues. Toutefois, il lui semblait bien que, quelque-part, il s'agissait de larmes de joie. Alors, elle était prête à les tolérer.

Il accepte ! Elle n'en a jamais douté - lui arrivait-il seulement de douter ? Bon, un peu, peut-être.
Mais avant, il fallait se soigner.
Il était sage, son père.
« J'le f'rai. »
Elle opine, décidée. Lui aussi, avait besoin de repos, même s'il était un super guerrier.

Un nouveau contact, qui fait frissonner la louve.
Tous comme les mots qui suivent.
Elle soupire, avant que sa babine inférieure ne tremble, que ses yeux ne s'humidifient encore un peu.
Son père touchait une corde sensible, l'air de rien.
« D'accord. »
Face à lui, elle pouvait s'avouer vaincu.

️ Lazulijune & Escapado