Camouflage [Chardon]

Pfffff qu'c'était ennuyant la vie chez la Nakhus, c'est qu'il avait b'soin d'bien plus d'action Chardon. Faire d'la couture et des tisanes c'tait vraiment pas palpitant. Lui s'qu'il avait envie s'tait d'une bonne bagarre, ou au moins d'un truc plus excitant. Alors il était partit s'prom'ner laissant sa frangine à ses occupations. Elle allait bien mieux maint'nant. Y faudrait qu'ils discutent de leurs projets. D'l'av'nir. Déjà y d'vait aller chez cette poiscaille puante pour récupérer son foulard qu'ce conard d'croc débile lui avait volé. Il y tenait Chardon, autant pour sa fierté qu'pour l'objet qu'était cher à son coeur. Puis ici y f'sait bien trop froid aussi. Les plantes étaient tout rabougrit et lui c'tait un loup du sud, il aimait l'soleil !
Il frisonne alors qu'il trottinait sans réelle but dans la plaine. C'est la qu'le vent lui parte une odeur dégueux au narines et il s'exclame sans la moindre discrétion:

-V'la ti pas s'qui pue comme ça !?

Ses yeux vairons se pose sur les environs à la recherche de l'origine de cette puanteur. Faut dire qu'lui-même sentait pas la rose, c'tait d'ailleurs pour ça qui s'recouvrait d'plante aromatique. Mais là c'tait un tout autre niveau. P't'être une bête morte qui pourrissait. Avec un peu d'chance son prédateur était toujours dans l'secteur pour un p'tit combat pimenté !

Chardon s'attendait à trouver une veille charogne, ou quelque excréments frais mais quel ne fût pas sa surprise d'entente une voix et d'voir une louve sortir toute fière d'l'herbe pour annoncer qu'c'était elle qui puait l'rat crevé. Chardon posa sa patte devant sa truffe dégoûté. Pt'ain mais qu'est ce qu'elle avait s'te louve là pour puer autant ! Et puis c'tait quoi cette apparence ? Avec ses espèces d'os qui sortait d'ses épaules ? Pis c'est qui comprenait rien à s'qu'elle baragouinnait celle-là !

-Boudiou s'que tu fouettes c'pas permis ! Astiaou on dirait qu'tu tes roulé dans d'la merde ou qu'tu tes couverte d'cagasse !

Il gardait bonne distance avec l'inconnue et tentait de se mettre dos au vent pour pas sentir cette odeur infecte qui lui brûlait les narines. L'importance d'une bonne hygiène corporelle lui était jamais autant apparus qu'en cet instant. Mila diou qu'on croisait des loups bargeot dans s'te contrée. Puis qu'est'c c'était s't'histoire d'mamouth ? Jamais il avait entendu s'mot lui. Mieux qu'les plantes !? y'avait rien d'mieux qu'les plantes. Mais ça piquait la ciuriosité d'Chardon. Fallait pas mourrir inculte d'façon alors y d'mande quand même:

-Pis c'est quoi ton truc là, l'mamouth chez pas quoi ? J'vois pas comment ça peut être mieux qu'du romarin !

Fallait faire la part des choses tout d'même.

Toujours la truffe caché dans sa patte avec dégoût Chardon y l'écoute médusé. Qu'est ce qu'elle avait fumé s'te louve, un herbivore avec dans grand dents ? Genre les herbivore ça bouffait d'l'herbe pas b'soin d'grand dents y'en a aucun qu'en avait ils s'avaient pas b'soin c'tait question d'bon sens. Alors ces fameux mammouth dont elle lui parlait ils'étaient sans doute tout droit sortit d'sont imagination à s'te folle. Après à mieux r'garder s'te louve semblerait bien qu'elle soit pas d'ici. Elle tapait une de ses tronche avec ses pique horrible là. Pis ça devait pas être bien pratique. Décidément d'puis qu'il était ici il avait l'impression d'être à la foire au monstre. Les loups d'ce pays étaient tous plus bizarre les un qu'les autres.

Il laisse échapper un soupire suspicieux toute en regardant l'inconnu de bras pas le moins du monde convaincu par sa petite histoire.
Puis normale qu'un puanteur pareille marque son odeur mais fallait penser au autre aussi, c'était indécent d'imposer ça aux autres loups qu'elle croisait. Chardon en était presque révolté et pourtant dieux sait que ce n'était pas un grand accros de l'hygiène.
Il répond un peu acerbe l'air renfrogné:

-tes bouffeurs de plantes à grandes dents c'est sûr qui vivent pas par ici, j'sais pas qu'elle pays d'tordu tiens viens mais nous on a pas d'ça.

Et puis d'quelle droit elle s'permettait d'critiquer ses choix en matière d'aromate ! L'romarin c'tait presque une religion pour lui, c'est sa mère qui lui avait montré pour la première fois et il en portait d'puis tout gosse. Heureusement qu'ça puait pas autant qu'on mammouth ! Lui s'qui voulait c'tait d'sentir bon ! Alors cette fois il s'énerve, laissant un grognement sourd résonner dans sa poitrine:

-T'as pas à m'dire s'que j'dois faire !

Na mais c'tait quoi ses étrange qui s'permutait d'venir et d'critiquer les moeurs des autres comme ça en leur disant qu'les leurs était meilleur alors qu'importe quel loup même presque sans flaire s'rait bien d'accord sur l'fait qu'était juste répugnant ! Cette louve était juste une sauvageonne à qui on n'avait jamais appris les bonne manières.

La manger ? Mais c'tait quoi s't'idée encore. Comme si il allait bouffer un truc puant qui avait trainé dans la merde. Puis il était pas cannibale non de non !
Il coucha les oreilles affichant une mine renfrognée en faisant un pas en arrière de dégoût. Qu'est s'qui pouvait bien donner s'genre d'idée à s'te jeune ? C'tait une pratique de chez eu l'canibalisme ? Y s'montrait plus méfiant tout à coup. Puis il railla comme si s'tait une évidence:

-Qu'est'ce tu racontes cabestron ça s'fait pas par chez nous d'bouffer les autres loups ! Pi j'suis sûr qu'ça m'redrait malade même ! C'est pas comme si on creuvait d'faim, y'a tout s'qui faut pour graille par ici !

C'est vrai quoi, les proies étaient abondante et si t'était bon chasseur bas ça s'faisait tranquille et y'avait d'quoi bien s'remplir l'estomac !

-Une vrai empothèque, t'as l'air complètement largué. J'peux t'filler quelque tuyaux sur l'coin s'tu veux ?

Il avait beau être bourru Chardon était pas bien méchant, juste un peu sanguin et y savait qui pouvait facilement faire flipper ceux qui l'connaissait pas. Mais d'la à penser qu'il puise la bouffer c'tait fort. Alors y c'tait un peu adoucit. Puis p'tête qu'ça lui faciliterait la vie si lui apprenait deux trois trucs du coin pour pas passer pour une gourdasse quand elle rencontrait d'autre loups.