Si il n'avait pas été canin. | Albane [ FINI ]

» Mes pattes s’enfonçaient mollement dans le sable moelleux, ce qui à chaque fois me rétrécissait, puis quand mes pattes se décollaient des grains, je reprenais ma taille habituelle. Je continuais de m’avancer tranquillement, malgré mes petites écorchures dans les coussinets, je restais impassible, gardant totalement mon sang froid. Mes petites écorchures étaient dut à mon activité incroyable à arpenter Rotten Island à la recherche de petites créatures à effrayer ou à dévorer à coup de croc ; ou simplement pour faire mon travail de louve Rottenienne. Cette phrase n'a pas de sens èé. Je piétinais continuellement cette longue étendue de sable, faisant le tour, tout le temps, de l’Île reculée. Juste à côté de moi, se trouvait de l’eau. De l’eau à perte de vue, tant qu’on n’en voyait guère la fin. Et puis, il y avait l’horizon, si profond, qui nous fuyait à chaque fois que l’on tentait de s’en approcher, ne serait-ce qu’en faisant un pas en avant, vers lui, pour le toucher. C’était le même phénomène avec le Soleil, bien qu’on ne le croisait plus tellement ces temps-ci, il nous échappait. Il nous fuyait, il avait peut-être peur de nous ? Il avait peut-être peur de nous, comme ce fichu Byakuei avait peur de se pointer. Ô mais en parlant de ce pseudo Dieu, s’il avait été réellement un « dieu » il aurait fait de nous ses esclaves. S’il l’avait voulu, et surtout s’il en avait eu les pouvoirs, il aurait pu tous nous détruire, nous fanatiques effrénés des deux Grands Seigneurs. C’est vrai ça, s’il en avait eu l’envie il aurait pu nous rayer de la carte, mais non, il a préféré nous envoyer sur une île perdue dans un trou paumé pour nous faire prendre conscience de nos actes. Tsssk. Donc, le Soleil se cachait, il n’osait plus montrer sa face, sur Rotten nous n’avions le droit qu’à un temps de merde, de chiotte, de chien, pourri. Enfin bref, pendant ce temps, des petites particules agaçantes pénétraient méchamment dans mon organisme par le biais de petites blessures de mes coussinets. A chaque pas, j’enfonçais mes griffes pointues dans le sol sombre. Sombre, tout comme cette Île d’ailleurs. Qu’est-ce qui n’était pas étrange sur cette Île refoulée ? C’était clair et net, Rotten Island n’était pas un endroit de tout repos. D’ailleurs, ce n’était pas un endroit très approprié pour moi non plus, mais de toute façon qu’est-ce que cela pouvait me faire ? Quel intérêt à repartir alors qu’ici je me sentais bien ? Et puis, je m’y sens comme chez moi. Je suis à mon aise, alors autant en profiter au maximum.
De toute façon, il y avait beaucoup de choses à faire par ici, même si tellement de mes congénères osent dire le contraire, je sais parfaitement qu’ils ont tort. Bon, il était sûr que nous manquions énormément d’eau, de nourriture, et les seules moments où nous sommes susceptibles de choper un truc pour se le foutre sous la dent, il s’agit d’un truc minuscule. Ou bien d’un daim. Oui, c’était ça qui était étrange, il arrivait, dans certains territoires de l’Île dangereuse, de trouver des grosses bestioles croquantes. Cependant, tout cela avait un prix ; la rareté. On avait une chance sur dix voire plus, de trouver un truc potable et assez gros à se mettre sous le croc. Enfin bref, c’était la dure loi de cet îlot perdu au fin fond d’un trou …perdu. Lost, les Disparus. Et, d’après ce que je sais, sur Blessed on se fiche pas mal de notre sort, même si nous aussi nous nous fichons pas mal du sort des Blessed, mais voilà, eux ils nous écrasent devant leur humble vie toute coquine, toute mignonne, ouaaais je sais jouer aux Petits Poneys et pas toi, youpi.

Le paysage faisait peine à voir. Ici, il n’y avait pas de sable blanc, ici il n’y avait même pas d’eau bleue comme sur les tropiques, ici il n’y avait même pas de cocotiers sous lesquels on aurait pu se prélasser. Cette plage était merdique. Mais voilà, c’était une plage. Il y avait des gros rochers, qui d’ailleurs n’avaient strictement rien à foutre par ici, et puis voilà. Des rochers d’un noir presque ébène s’amusaient à glandouiller sur le sable, se laissant engloutir par celui-ci lorsqu’une petite bourrasque pouvait advenir leur chatouiller la surface. Peu après, alors que je m’apprêtais à embêter une tortue échouée, je dus stopper toute activité, car voilà, je sentais une présence pas très loin de moi. Et merde, c’était les chaleurs.

» Eh oui, c’était le temps des chaleurs. Je dégageais une odeur, une divine odeur. Cet effluve qui donne des pulsations étranges aux personnages du genre masculin. Je sentais une douce brise me chatouiller les oreilles, je respirais cette source de vent puis attendais. A quelques mètres de moi, une créature avec des armes blanches aux bouts des chevilles, trainait et m’accostais.
- Encore un Blessed. Votre Ange vous botte le cul pour vous faire sauter le portail, ou bien... ? En tout cas, je ne saurais dire si c'est votre 'Byakuei bienveillant' qui vous fait également la faveur de risquer de vous faire décapiter.
Eh bien il s’agissait là d’un mastodonte qui n’avait pas l’air très commode. Soit.
Je le dévisageais. Hmm…Il devait représenter les « gros méchants pas beaux super pas sympas » de Rotten Island. Certes, ce n’est pas pour cela que je passerais mon chemin et que je changerais d’occupation pour satisfaire son désir qui, est peut-être, mon départ. J’enfonçais mes griffes dans le sable foncé et sale. Puis lui lançais ;
« Ancienne Blessed. Critique Byakuei, t’as raison. Et non, j’ai quitté le people Blessed par mon proper choix, choix personnel…»
Je devais puer les chaleurs pour l’avoir fait intervenir dans ma vie, oké. Méfiance, chérie, il n’a pas l’air très sympathique ce bestiaux.

»La grosse bestiole s’étala dans les milliers de grains de sable et ses poils s’en remplirent. Il se roula, se massant le dos et caressant mollement sa graisse et sa musculature. Le typique du gros macho dans toute sa splendeur, sexiste. Oui, les femelles sont bonnes à rien. Elles ne sont bonnes qu’à être prises par derrière. Les femelles objets. Les joujous de ces messieurs. Sauf que non, il cherche peut-être la merde, la petite chose, mais je ne suis pas conne, je ne me laisserais pas faire. Qu’il me tue. Qu’il me viole. Qu’il me blesse. Peu importe. La bête cracha un long bâillement digne du gros pacha sans vie. Un no life. En le voyant se rouler comme un clébard attendant son susucre, j’eus une énorme envie d’hurler de rire, mais moi je suis discrète. Sérieusement, quel pouvait bien être l’intérêt de se tourner sur les côtés de droite à gauche ? Mis à part étaler son imbécilité immense. N’est-ce pas ? Hmpf. Pitoyable. J’observais, perchée sur mes cannes, la créature faire mumuse dans son bac à sable, comme les gamins humanoïdes. Lorsque la bêbête à sa mémère rétorqua. Tsssk.
- Hum hum, je vois... Et qu'est-ce qui ferait que j'te croirais ? Une sale petite Blessed est bien capable de penser pouvoir tromper les stupides Rottens, comme vous les appelez.
Non mais faut que je lui fasse un dessin en plus ? Il ne me croit pas, bien. Très bien. Alors qu’il continue à se rouler ; le cul à l’air, le pénis bandant, s’amusant avec les crabes et les puces de sable. Ce n’est pas mon problème. Qu’il me croit ou non, de toute manière ma vie n’en sera pas changée. Tout du moins, normalement. Je me secouai le poil, et reculai. Lentement, je détournais mon regard et le plongea dans l’océan glacial, c’était beau tout de même cette eau qui remuait au rythme du vent, comme une danse, on aurait dit un tango. Hmpf. Sympathique ce paysage démoralisant. Mes coussinets s’humidifièrent au contact froid et paralysant du liquide salé, mais bizarrement je ne sursautai guère.
« Ne me crois pas si cela t’enchante. Et je suis venue volontairement par le portail, l’ayant traversé sans jamais avoir regretté mon choix. Mais j’ai mes raisons. Et j’ai d’autres choses à faire que de m’amuser à duper des bestioles dix fois plus grosses que moi, vois-tu. »


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» Le minet n’était pas du tout content, il faisait la gueule apparemment. L’eau était glaciale, elle me lacérait les chevilles, me paralysant quasi complètement, le tonnerre grondait. Enfin, allait gronder. L’odeur de la pluie chatouillait mes narines. Aujourd’hui était un jour différent des autres ? Aujourd’hui il faisait lourd. La température était chaude, mais pas caniculaire. Une chaleur intenable. Oui, intenable était le mot. Néanmoins il faisait un temps pourrit, chaud mais aucune trace de soleil ou quoique ce soit qui ressemble au printemps. Le ciel était incroyablement foncé, d’énormes nuages ressemblant à des nébuleuses, flottaient comme des gros morceaux de cotons moelleux, dans le ciel grisonnant. Le ciel, aussi sombre soit-il, annonçait une tempête qui se rapprochait de moi. Qui se rapprochait de l’autre glandu et de moi. Bon, il avait parlé cool ta life gros machin. Je luis jetais un regard, aussi froid puisse-t-il devenir, puis continuais à faire trempette dans l’eau gelée. J’élevais la tête vers le haut, puis passais ma langue violette à points verts entre mes babines, pour me lécher les crocs.

Les vagues dansaient, et le souffle du vent chantait son champs de cristal entre mes oreilles, celles-ci firent un mouvement latérale. Je laissais mon pelage lustré à poil court se faire gentiment caresser par une fine brise qui accompagnait silencieusement le bruit grinçant du vent qui remuait l’air et les flots. Au loin, je voyais, dans l’eau d’un bleue presque noir, un jet s’échapper d’une surface brune. Mais qu’est-ce que ça pouvait être ? Sans savoir il s’agissait peut-être d’une grosse baleine à bosse qui relâchait le surplus d’eau dans son corps ? Certainement. Hmm même si je n’étais pas au courant de l’éventuelle existence des baleines sur Rotten mais bon.
Moi, pas une bonne Rotten ? Une petite Blessed simplement ? Ouuuuhlalala il me saoule celui-là à chier plus bas que le sol. Hmpf il pouvait parler, parce qu’à part ses armatures volumineuses, il était capable de quoi ?

Omg j’aurais pas aimée être à la place d’Albane, la pauvre xD » De l’eau. Quelques gouttes. De l’acidité. Je plongeais mon regard vers le haut, et des milliers de gouttes s’écrasèrent sur le sol, sur mon pelage, une se faufila dans mon œil droit. La pupille dilatée, l’acidité bouffait petit à petit mon globe oculaire. L’œil rouge à présent, je secouais la tête. Ça me brûlait. La pluie différente de ce que je pouvais connaître, griffait méchamment mon pelage, lui arrachant au fil de sa route, quelques poils qui se situaient sur son chemin. Des plaies se formèrent alors à travers ma peau, des brûlures et diverses écorchures apparurent. Je me crispais mais maintenais un silence dans son absolu. La bête devait sans doute être affamée, assoiffée. Les yeux rouges de celle-ci, alias Maitan, détruisaient les miens, d’un vert émeraude pimenté de jade. Les rochers destructeurs du côté, eurent aussi leur dose de flotte, les gouttes ruisselaient sur les parois, rinçant comme avec du détergeant, les petites bactéries qui s’étaient logées dessus. Lavant tout. Ainsi des petites puces de sable s’enfonçaient en creusant profondément, dans le sol moelleux et acidifié, pour se protéger de cette pluie chaude et désagréable. Mon œil me faisait atrocement mal. Le liquide dégageait une puissance indétectable, il rasait mon poil soyeux, lui donnant un aspect piteux et affreux. J’en mourais de dégoût. Je m’ébrouais et des petites gouttelettes fuirent le mouvement brutal que je venais de leur offrir. Un éclair zigzagua, déchirant le ciel de plus en plus sombre. Des nuages roulèrent et arrivèrent comme un renfort pour l’armée de pluie chaude et acide qui était déjà présente, le niveau de l’eau, contenu dans l’océan, grimpait même si cela n’était pas visible, l’écume blanche marquait une forte puissance de mouvement, qu’elle subissait sans arrêt.

Soudain la chose se dirigea en ma direction, moi toujours les pattes sous l’eau, je ne voyais rien venir. Enfin du moins presque rien. La bête aux haches-pattes s’élança en un bond sur moi ; prit par des envies soudaines de faire des galipettes. Par l’épaule il m’agrippa. Il me balança violemment sur le sol. Oui, j’étais bien plus frêle que cette grosse brute épaisse qui ne me laissait aucune chance. Une vague qui mesurait presque deux mètres de hautes, galopa vers les deux êtres que nous formions et dans un fracas elle s’écrasa sur moi, parce que ce salaud avait fui la chose. Trempée, pleine d’eau salée, je crachais et régurgitais ce qui voulait bien sortir. Ma gorge me chatouillait, me grattait en fait. Je raclais ma gorge. Il se faisait plaisir à en croire ses jubilations. Il se rejeta sur la proie que je constituais et m’écrabouillai la nuque, avec sa grosse patte pleine de griffe. Je déglutissais. Plusieurs secondes s’écoulèrent. Elles demeurèrent terriblement longues, surtout pour moi qui subissais malencontreusement les actions de l’autre connard à patte. Je crachais toute l’eau contenue dans mes poumons, si bien que ma respiration diminuait. Ma tête se mit à tourner, mon œil ne me faisait plus mal, la pluie s’atténuait.

Il m’attrapa et me tira hors de l’eau, je toussais et avec difficulté j’essaie de voir ce qui se passait. C’était si violent. Maintenant j’étais étalée, faible, à sa merci, sur le sable. Lui il était debout, fier de ce qu’il faisait. Ah ça l’amusait de me voir dans une posture si basse comparé à la sienne. Tu prends du plaisir, ah. Il planta, légèrement je le souligne, ses faux dans mes cotes, me pinçant. Je ne pus contenir mon cri, qui quitta ma gorge, et je fis entendre le son de ma voix, un cri strident. Je me concentrais, j’aurais aimée utiliser mon pouvoir histoire de lui faire une petite teinture et lui faire exploser la cervelle. Je voyais mal, ma tête tournait toujours et j’étais mal en point, mes pattes ne me portait même plus. Je tremblais, prête à m’écrouler. Il me releva, après s’être allongé entièrement sur mon dos, il faisait mumuse avec mon corps. J’étais un peu sa poupée barbie. Et je n’aimais pas ça. Mes crocs grincèrent entre eux. Il planta ses canines dans mon cou, un ruisselet de sang s’écoula. L’hémoglobine s’écoulait continuellement, mais avec peu d’abondance. Il commença à réellement jouer avec moi et enfonça son engin. Pénétration \o/
Enfin bref, épargnons les détails. Coups de reins à tout va. Une fois satisfait, il m’envoya balader, sur le sol. Je bouffais la poussière, des grains de sable entrèrent dans mes plaies. Il mordit mon arrière-train et lécha ce qui restait de moi, en extase devant mon sang délicat. Oh bah c’est sûr qu’avec ça, je ne risque plus d’être vierge. Il dessina, après avoir brandit son armature sur moi, une croix sur mon épaule, à moitié déchirée. Et il lança son petit discours.

Affalée, je respirais par saccade, et j’avais énormément de mal à me relever. Je tentais maintes et maintes fois de me mettre debout, mais en vain. Je glandais, allongée sur le sol. Il allait payer.