Un monde tamisé ○ Khal.

Petit boule de poil allongée dans l'eau, sur le pourtour d'un lac fascinant dans une immense caverne mystique, Sekmêt posait des yeux rongés de curiosité sur tout ce qui ne se cachait pas dans l'obscurité de la grotte. De manière fort paranormale d'ailleurs, ce plan d'eau sous-terrain était comme rétro-éclairé et permettait d'observer finement les parois de roche qui l'encerclaient. Sekmêt, ses prunelles bleu azur rivées sur le mur dans son dos, se contorsionnait pour regarder les frises mouvantes qui défilaient, racontant une histoire tantôt amusante, tantôt effrayante, parfois des moments tristes venaient marquer une pause dans les évènements se déroulant sur l'écran en roc comme un film dans un cinéma. La loupiote n'avait aucune idée de ce à quoi correspondait toutes ces ombres crayonnées qui prenaient vie et la rendaient quelques instants plus tard pour laisser place à d'autres silhouettes. Des loups, des monstres, des géants, des morts, des batailles, des clans opposés, les dieux -ceux là, elle les reocnnaissait, Maman les lui avait appris !-, un loup qui se changeait en gavial, puis d'autres loups, et encore des conflits.
Elle se recônnut sur l'une des dernières images avant que tout ne s'estompent et recommence une autre histoire : c'était la représentation d'un louveteau à la longue queue reptilienne apparaissant à la suite de loups aux caractéristiques qu'elle déduisit crocodiliennes à la vue des museaux allongéx, des queues reptiiennes, des pupilles fendues, et des corps sveltes et souples.
La jeune Brethen au pelage chocolat en déduisit qu'il s'agissait de ses ascendants. Celà faisait sens à cause de sa propre queue, et surtout parce que Maman avait ce genre de faciès : un museau fin et allongé pourvus de crocs épais, une longue queue de crocodile et des yeux de reptile. De plus Maman lui avait vaguement parlé de sa famille hybride. Le reste de l'histoire lui semblait trop flous pour en comprendre plus. Epuisée par son long chemin pour arriver jusqu'ici alors qu'elle était déjà perdu et donc avait déjà beaucoup voyager ce jour, la loupiote posa son museau entre ses pattes avant, là où l'eau n'était pas plus haute que son menton. Ses paupières allourdies papillonnèrent alors que Sekmêt se demandait comment donc le lac pouvait être éclairé de l'intérieur alors même qu'on en voyait pas le fond. C'est sur cette idée et dans cette endroit fascinant mais réellement confortable et rassurant, que l'enfant chocolat finit par sombrer dans un profond sommeil, bien réparateur.

Quelque chose d'humide et frais vint se poser contre son échine, juste entre ses épaules. Dans le même temps un souffle chaud caressant sa nuque. Le contraste procura un frisson frileux à l'enfant qui ouvrit des yeux tout embués. Puis une voix grave et suave gronda dans ses tympans. La vision de la loupiote était floue, elle cligna des yeux plusieurs fois avant d'enfin discnerner le lac dans lequel elle baignait.

« Maman, pas encooore... J'ai sommeiiiil... »

Levant le museau vers le haut, elle découvrit un loup imposant et robuste aux crocs longs et épais et à la barbichette brune. Et puis elle comprit que son esprit embrumé par les vapeurs si doucereuses avait confondu la voix rocailleuse de Mâat à celle, basse, du géant Brethen dont elle ne pouvait saisir le nom parmi tout ceux qui se chamaillaient dans les méandres de son cerveau volatile. Ouvrant des yeux ronds comme des soucoupes avec des pupilles se rétractant en une très fine ligne verticale, elle se tourna sur le ventre, fascinée et tétanisée à la fois par cette montagne de muscle à l'air ténébreux et fermé. Etait-il mécontent ? Elle ne l'espérait pas... Elle n'aurait pas voulu le mettre en colère. Hors il se trouvait qu'un louveteau seul, dans un endroit si éloigné du Squat, endormi au bord d'un lac, était une situation qui avait tout pour fâché un adulte. Donc tout pour énerver le géant aux dents de sabre. Craignant un courroux violent, l'enfant au pelage chocolat et à la longue queue reptilienne se rattatina sur elle-même, les oreilles tellement collées à son crâne qu'elle disparurent sous sa tignasse couleur corbeau. Ses prunelles aussi bleues que les mers du sud s'emplirent de larmes alors qu'elle attendait la sanction. Sa voix s'éleva doucement, tremblante au début, puis prenant un peu plus d'assurance à mesure que son discours s'allongeait :

« Je suis vraiment désolée de mettre endormie ici toute seule, je le referaiis pluuus... ;_;
Mais c'est pas ma faute, y avait de la lumière, une si jolie lumière, dans le lac, qui palpitait tout doucement, si calmement, que ça m'a rendu pas inquiète et que j'ai voulu rester et puiiiis y a les histoires sur le mur qui ont commencé à délifer et puis il fait si bon ici, et c'est beau, et tranquille et je...
J'AI PAS FAIT EXPRES DE DORMIIIIIR, PITIE NE ME TUEZ PAS ! J'AI ENCORE TOUTE LA VIE DEVANT MOI. JE SUIS SI JEUNE ET INNOCENTE ET JE NE MERITE PAS UNE FIN SI TRAGIQUE, LOIN DE CEUX QUE J'AIME ET SURTOUT CEUX QUI M'AIMENT ET JE CONNAÎTRAIS JAMAIS L'AMOUR ET JE POURRAIS JAMAIS DEVENIR MAMAN UN JOUR ET JE POURRAIS PAS VOIR MES ENFANTS GRANDIR ET J'AURAIS JAMAIS DE GLOWSTICK ET JE POURRAIS JAMAIS DEVENIR ECLAIREUSE POUR PROTEGER LES MIENS ET SERVIR MA MEUTE ET ET ET... ET VOUS ME PRIVEREZ DE TOUS CAAAAA... JE RECOMMENCERAIS PAS PROMIIIIIS ! ;w; »

Tout en accompagnant les paroles de grands gestes, le corps de la loupiote se redressa. Mimant les étapes de la vie qu'elle décrivait, en prenant soin de garder un minois tremblotant et humide, pour bien jouer son rôle d'enfant au coeur déchirée qui acceptait de recevoir son châtiment divin mais qui regrettait de ne pouvoir connaître tout les bonheurs qu'offraient la vie. Sekmêt aurait pu obtenir un César tant elle trouvait, de son point de vue, sa prestation fabuleuse. Sekmêt était théâtrale. Sekmêt était une excellente actrice. Et elle en jouait à merveille pour essayer de décrisper ce coeur qu'elle imaginait de pierre -en même temps un gaillard comme ça pouvait pas être un nounours hein voilà !- et le faire se sentir coupable de lui avoir filé les chocottes et de l'avoir réveillée sans lui demander son avis avant. Non mais franchement ça se fait trop pas !

La voix grondante du géant l'interpella, stoppant net la petite louvette marron dans son élan shakespearien. A nouveau ses orbes s'arrondirent d'inquiètude. Il n'avait pas trop faim. Il n'allait pas la manger. Ou du moins pas pour la punir. Sekmêt n'était pas encore très habile avec le second degrès. L'ironie lui échappa donc. D'autant plus qu'elle ne remarqua aucun changement dans l'attitude du mâle aux dents de sabre, si ce n'est un léger frémissement d'oreille. Il était donc attentif. Quoi de plus normal pour un guerrier aux sens aiguisés ? L'enfant déglutit. Elle ne s'autorisait le moindre mouvement. Elle avait décidé que quoi qu'il arrive, elle ne lui montrerait pas qu'il l'impressionnait. Non. Elle allait même faire l'inverse et lui montrer de quel bois elle se chauffait. De quel droit osait-il prétendre qu'lele n'avait pas la trempe d'une bonne éclaireuse ? Hein ? Lorsque Khal conclut qu'il lui laissait la chance de poursuivre ses aventures puisqu'elle promettait d'être sage, la jeune Brethen comprit avec stupéfaction qu'il était entré dans son jeu. Le disciple d'Aka n'était pas dupe, puisqu'il ne semblait pas ressentir la moindre culpabilité, toutefois, il avait répondu à son exercice ludique de comédienne dans une improvisation parfaite. Sekmêt en fût charmée. Enfin un adulte qui l'accompagnait dans ses diatribes imaginaires au point de se faire protagoniste ! Un large sourire fendit la gueule de l'enfant à la queue de gavial. Ses prunelles bleu célèste pétillèrent d'un engouement nouveau. Elle avait un camarade de jeu.

« Même pas vrai Monsieur le géant aux dents de immenses ! D'abord eh bah je serais la meilleure éclaireuse que le monde connaîtra et euh... JE PROTEGERAIS LE MONDE ENTIER DE... DE... De... De tout les dangers voilà ! »

Elle bomba fièrement le torse tandis que sa queue fine se balnaça en giclant quelques gouttes d'eau tout autour d'elle. Puis, voulant joindre le geste à la parole, comme elle savait si bien le faire, elle bondit sur le loup sable à la barbichette dans l'espoir de le mettre à terre. Evidemment, l'adulte ne bougea pas d'un micro-poil. Il lui semblait tellement impavide ! Poussant de toute ses forces sa tête contre l'antérieur du mâle, la petite continua :

« GNNNNNnnnn... Je dois juste trouver le meilleur des meilleuuuurs... GNNNN.... Pour... GNNnn... m'apprendre ! è_é »

Le regard de la petite s'illumina d'un coup sous l'ingéniosité de l'idée qu'elle venait d'avoir. Elle recula d'un pas, s'assit et fixa les prunelles ocres du mâle clair. Elle se composa un masque de sérieux et d'impassibilité, retenant son habituel sourire bienheureux et jovial pour s'exclamer avec un ton parfaitement innocent.

« Dis, ce serait pas toi le meilleur ? Après Suète bien sûr, mais elle a déjà un apprenti et... elle me fait un peu peur, on dirait pas une vrai femelle... bon bref, hein, c'est toi le meilleur hein hein ? *w* »

Sa longue queue dépoussièra le sol avec frénésie. Si Sekmêt contrôlait plus ou moins bien son minois, il n'en était rien du reste de son corps de gamine, qui exhalait l'excitation et l'énergie inépuisable qui animait la fille de l'hybride.

A son insu, et sans même avoir de réponse positive, il s'agissait là de ses deux premières leçons. Sekmêt resta silencieuse, absorbant l'idée qu'il y avait toujours mieux ailleurs. L'esprit de la petite ouvette chocolat élargit la situation à d'autres exemples : il y avait, ailleurs dans le monde en cet instant, plus grand qu'elle, plus fort qu'elle, plus beau qu'elle, plus rapide, plus endurant, plus sympathique, plus doux, plus énergique, ect. Ainsi, la loupiote aux prunelles d'un bleu aussi limpide que les mers exotiques comprit la notion basique de l'humilité. Et elle enregistra aussi le fait qu'il fallait toujours essayer de se surpasser pour devenir toujours meilleur que soi-même à défaut de ne pouvoir être plus puissant que tout les autres êtres vivnts du monde. Aussi l'enfant se promit qu'elle donnerait toutes ses tripes pour apprendre et repousser ses limites à chaque instant de sa vie, et que jamais elle n'abandonnerait. Une étincelle de volonté brute pétilla dans le regard obstiné de la jeune Brethen. Oui, elle se donnerait à fond, travaillerait dur, pour être au top de ses propres capacités à chaque instant !

« Je ne tremblerais pas devant ceux qui seront menaçants ! »

Sa détermination flancha un instant. Seul elle ne pourrait pas mener à bien son projet. Parce que contrairement à tout les louveteaux normaux, Sekmêt n'avait pasla chance d'avoir un père pour lui apprendre plein de chose, et sa maman était probablement la plus nulle chasseuse et combattante que la terre de Punk-Wolf ai connu, à cause de son hybridage de reptile qui la rendait malhabile sur terre lorsqu'il s'agissait de faire autre chose que de marcher ou grimper à un arbre. Et puis aussi et surtout parce que Mâat était la douceur incarnée et que faire du mal à un autre être vivant ne lui était simplement pas envisageable. Oui, pour l'instant, l'avenir de Sekmêt n'était pas très bien engagé. Sauf si Khal répondait par l'affirmative. Ce qu'il avait potentiellement oublié de faire. Ou alors comptait-il refusé. Ce qui était le plus plausible, l'enfant au pemage de terre et de charbon se savait parfois un peu trop dynamique pour les adultes.

« Tu m'aideras ? »

La louvette aux yeux céruléen fixait le grand mâle beige strié. Même s'il l'impresionnait beaucoup de par sa stature et ses très longs crocs et parce qu'il était disciple du Grizzly, Khal lui semblait pourtant très patient, placide et réfléchit. Bon d'accord, elle ne pensait cela que parce qu'il était resté là à discuter avec elle plutôt qu'à l'attrapper par l'échine pour la ramener dard-dard au Squat sans plus de cérémonie. Pour lui donner l'envie de l'accepter comme apprentie, elle tâcha de se positionner avec plus de discipline. Assise bien droite, queue enroulée autour de ses pattes, oreilles attentives, regard intrépide et résolu, elle respirait la maîtrise de soi. Pour un cours instant tout du moins. Il suffisait qu'il n'esquisse qu'un mot. Déjà ses coussinets fourmillaient de sauter en tout sens, mais elle se réfrena. Fort. Pour lui prouver avant l'heure qu'elle serait une très bonne élève dont il serait fier. Sa concentration vacillait cependant, et son esprit volatile était déjà repartit se terrer dans son imaginaire, vers des contrées florissantes et giboyeuses tandis que ses orbes clairs dérivaient sur les fresques murales vivantes.

Il fallait choisir ses batailles. Donc réfléchir aux combats avant de se lancer tête la première dans la gueule du loup. Donc penser avant d'agir. Sekmêt avait l'esprit vif, volatile et l'imagination grandiose. Mais elle était aussi un peu brusque, parfois rude, mais souvent précipitée. Elle comprit qu'elle aurait sur ce point le plus de difficultés à s'en tenir au conseil du géant sablé. Mais elle se promit de faire de son mieux. Elle lui montrerait de quoi elle était capable, même s'il refusait d'être son insctructeur. Quel que soit la réponse du disciple d'Aka, l'enfant ferait de son mieux, soit pour lui prouver d'avoir eu tort de ne pas accepter, soit pour le rendre fier et le remercier d'avoir dit oui. Déjà, elle retourna dans sa tête les trois enseignements, les reformulant avec ses mots pour se les approrpié et pouvoir les mettre en pratique au plus tôt. Peut-être qu'ainsi elle l'aurait l'occasion rapidement de lui montrer qu'elle comprenait et apprenait très vite, et cela donnerait à Khal le coup de grâce pour qu'il l'accepte comme apprentie. Fixant désormais les parois sur lesquelles dansaient les fresques ; elle répondit au mâle aux dents de sabre sans même se dire que si chaque histoire était différente pour cahcun des loups, c'était que peut-être il s'agissait là de l'histoire personnel de chacun.

« Je vois plusieurs loups aux caractéristiques comme les miennes. Quatre en fait. Et il y a des guerres, des morts. Le premier loup-crocodile a vécu très longtemps et a vu beaucoup de choses. Certaines de ces histoires sont un peu pareil que celles que Maman raconte sur son grand-père. Je crois que c'est lui. »

Ses yeux rencontrèrent ceux du Soldat. Puis elle sortit de l'eau pour aller s'assoir entre ses pattes et continuer à regarder le mur de pierre.

« Je vois aussi que la vie de ce loup a été difficile et solitaire. Que ses enfants sont morts pour la plupart, qu'il semblait malheureux. Et qu'il a finit sa vie complètement transformé au fond d'un lac. »

Sekmêt semblait pensive. Et si ce loup n'était pas mort encore ? Probablement que si, parce que la fresque murale représentait un grand cataclysme. Puis la vie recommençait et peu de temps après, elle apparaissait. Enfin, le louveteau à la longue queue qui lui ressemblait beaucoup. Ses pensées défilèrent encore un peu puis elle dit plus bas, comme pour elle-même :

« J'aimerais le rencontrer s'il est toujours là ; je ne l'ai pas vu mourir clairement. »

Elle se retourna vers le grand loup avec brusquerie, suspicieuse, l'esprit déjà envahit par plein d'autres questions. Son pelage s'ébouriffa sous l'adrénaline.

« Mais si tu vois pas pareil... Ca veut dire que le mur raconte à chacun sa propre histoire ? Donc que peut-être tout notre passé généalogique est retracé ici ? o_o »

Elle se leva, lui fit face, le museau sérieux et inquisiteur.

« Tu vois quoi, toi ? »

Sekmêt se balançait d'une patte sur l'autre, usant de sa queue comme d'un balancier. Même concentrée sur un sujet, son corps restait très libre. On sentait par ce biais le désordre ambiant qui régnait avec force dans l'esprit de la gamine chocolatée aux prunelles claires.

La dernière réplique de son nouvel ami laissa Sekmêt rêveuse. L'espoir permettait tout. Rien n'était plus au rang d'impossible lorsqu'on avait l'espoir avec soi. Apaisée par la voix raque du mâle immense, elle se laissa berçée contre sa patte et regardait le mur. D'autres images s'invitèrent à la fête, mais elle ne comprenait pas tout.

« Si tu vois l'espoir, alors tout ira bien si tu le veux vraiment. »

Elle réfléchit un instant, puis reformula.

« Non, tout ira bien si tu veux vraiment voir ce qui est positif. »

Une de rares chose que Maman lui avait apprise lors de leur ballade découverte du monde qui nous entoure. Pensive, elle ne se rendit pas tout de suite compte qu'elle pesait de plus en plus sur le corps musclé de Khal. Puis, finalement, lorsqu'elle sentit la chaleur corporel du loup la réchauffer, elle se sentit étrangement toute chose. Des papillons s'agièrent dans son ventre et ses joues rosirent. Trop petite pour comprendre ce qui lui arrivait, et sérieusement, elle n'en avait absolument aucune idée, elle se redressa pour se lover contre le buste de mâle, ayant soudainement un besoin compulsif de contact, de chaleur, d'étreinte. Yeux fermés, elle écoutait les battements du coeur du géant résonner dans sa cage thoracique, alors qu'elle atteignait à peine son sternum en taille. POurquoi se sentait-il di bien contre lui ? Pourquoi se sentait-elle si sereine là maintenant, si calme, contre son poitrail imposant et poilu. Elle trouva la situation comique, ça lui rappelait un peu ces abrutis d'adolescents qui se collaient l'un à l'autre comme des aimants et qui se dévoraient des yeux tout en s'offrant une salade de museau. Riant de cette idée, elle s'écarta de lui pour retourner se tremper les pattes dans l'eau. Le lac à l'eau si pure et tiède lui procurait à peu prêt le même effet, les papillons en moins. Presque déçue, elle retourna se coller contre Khal, en essayant de lui poser une lèche sur le museau.

« Jtaime bien. »

Nouveau rire. On aurait presque pu croire qu'elle avait consommé une substance illicite. Peut-être manquait-ele d'oxygène dans ce lieu fermé et souterrain ? Ou alors une étrange magie oppérait ici. En tout cas, ce n'était pas naturel...

Sekmêt fut toute emoustillée, et grandement amusée de le voir réagir ainsi. Le géant laissait tomber son masque d'impassibilité. Elle éclata de rire tout en avançant d'un pas. Se sentait-elle bien ? Oui. Très bien. Etrangement bien. Calmée et en total confiance grâce à la présence de Khal. L'enfant souriait, malicieuse et défiant le grand mal de ses yeux turquoises.

« Vuiiiiii... »

Sekmêt avait chaud. Horriblement chaud qu'elle aurait pu enlever ses poils pour se permettre de sentir le courant d'air contre sa peau nue. Mais elle était louve, et les loups ne se déshabillent pas quand ils souffrent d'une trop haute température. Alors, les yeux hagards posés sur le barbichu et la langue pendante, elle inspira profondément. Elle voulut s'apporcher encore, mais des bruits de bulles la tirèrent de sa torpeur langoureuse que n'aurait jamais dû ressentir un louveteau de son âge. Surprise et sur le qui-vive elle se retourna pour voir le lac bouillonner. A mesure que les bulles s'étendaient du centre du lac soutterrain jusque vers les bords, la mercure grimpait. Inquiète et médusée, elle recula vers le mur. Elle avait chaud. Elle sentait la sueur lui couler le long de l'échine et sur les tempes. La jeune Brethen se rendit compte que l'eau renvoyait moins de lumière et que peu à peu la pénombre s'épaississait. Incrédule, elle leva ses orbes bleues comme les mers tropicales vers le Soldat.

« Qu'est-ce qui se passe Khal ? »

Les évènements se succèdèrent très vite. Trop vite pour que le cerveau de l'enfant n'emmagazine tout cela. D'autant plus qu'elle n'était pas trop dans son assiette. Ouvrant de grands yeux curieux et effrayés sur tout ce qui les entouraient, Sekmêt se sentit soudain happés par les longs crocs de Khal. La géant l'avait attrapés par la peau de l'échine, en prenant soin de ne pas la blesser avec ses longues dents de sabre. Les grognements sourds d'un ours firent accélérer son coeur dans sa petite poitrine et elle retint un crie lorsque le soldat accéléra pour les mettre à l'abri. Ils se couchèrent tout deux à l'ombre. Sekmêt ne tint pas en place, encore sous le coup de l'adrénaline. La chaleur, son irrésistible envie de coller le géant beige aux yeux citrouille, et l'ours. trop de choses étranges en trop peu de temps. Ses prunelles bleu turquoise se fondirent dans celle de Khal.

« Je crois que j'ai compris la leçon. »

Ne plus jamais sortir seule sans prevenir personne. Elle aurait pu y rester avec toutes ces bizzarerie et personne n'e aurait rien su si Khal n'était pas venu la rejoindre. Dans un soupir, elle finit par se détendre et se rouler en boule entre les pattes de son futur mentor. Enfin. S'il daignait confirmer qu'i acceptait bien sûr. Puis Sekmêt s'endormit sans préavis. Les émotions frotes, ça épuise !
Une fois la sieste finie, ils rentreraient au campement. en attendant, repos forcé pour le guerrier.