Horizon trouble. ○ Khal ♥

Les prunelles bleu turquoise de la femelle fixaient la ligne d'horizon. Son coeur grondait comme le tonnerre au large des côtes. Elle voyait le ciel, gris sombre, fermé. Un amas menaçant de nuages noirs semblaient approcher rapidement. La louve cilla à peine lorsqu'une fine bruine commença à lui tomber sur le museau. Sekmêt n'était pas dérangée par l'eau, donc pas non plus par la pluie. Mais l'orage l'inquiètait un peu. Elle haussa les épaules. Depuis peu, plus rien n'avait assez d'importance aux yeux de la femelle chocolat pour atteindre son moral. Elle avait su se redresser après le départ de Khal. Cela avait été dur, éprouvant, mais elle avait compris alors qu'il fallait qu'elle change radicalement de façon de vivre, elle avait compris qu'elle devait retrouver son entrain, son otpimisme, et que seul ça la sauvrait, seul ça lui rendrait une vie potable. Avec beaucoup d'efforts et de patience, elle avait retrouvé goût à la vie. Et alors qu'elle retrouvait le sourire et l'énergie toute fraîche d'un louveteau, il avait fallut que Mâat l'abandonne à son tour. Les sourcils de Sekmêt se froncèrent quelques instants. Elle inspira. Elle était passée au dessus de ça aussi. Elle n'avait besoin de personne pour survivre, de personne pour se réchauffer, de personne pour se nourrir, et de personne pour sourire. Elle comprenait maintenant ce qu'avait dû ressentir Ether. L'idée de se rapprocher de ce frère Séide lui plut. Après tout, ils étaient finalement dans le même bateau.

De toute façon, rien ne la retenait vraiment chez les Brethens. Elle n'y avait presque aucune attache. Elle ne souhaitait pas abandonné Noximilien, mais tout deux s'étaient éloignés après les épreuves qu'avaient subies les Brethens à cause des Precursors. Il semblait bien vivre sans se soucier d'elle, et elle n'avait rien fait pour prendre de ses nouvelles non plus. Elle s'en voulait un peu, ne savait pas si c'était réparable ou non. Elle devait essayer. Oui. Sekmêt se promis d'aller le voir tôt le lendemain matin. Elle ne voulait pas la déranger alors que la nuit n'allait pas tarder à tomber. Il y avait aussi quelques amis, comme Kaméo et Uriah, qu'elle ne voulait pas quitter sans au moins un au revoir. Sa longue queue claqua dans l'eau. La marée venait lui lécher les pattes. Une seconde fois, la louve envoya des gerbes d'eau autour d'elle lorsque sa queue reptilienne frappa la surface de l'eau. Les vagues s'échouait contre le poitrail de la louve. L'orage était plus proche. Décidant qu'il était temps de se mettre à l'abri, l'Eclaireuse se glissa hors de l'océan, s'ébroua vigoureusement et marcha d'un pas un peu raide vers les cocotiers. Malgré tout son entraînement à retrouver mobilité, souplesse et fluidité de mouvement, Sekmêt restait légèrement boiteuse par temps humide. Cela ne l'affectait plus, parce qu'elle avait finalement appris à faire avec. La louve s'assit contre un tronc de cocotier, protégée de la pluie par les grandes feuilles qu'il portait.

Ses prunelles claires comme l'eau des mers tropicales ne quittèrent pourtant pas la tempête qui arrivait en grondant. L'orage lui faisait peur autant qu'il l'impresionnait. Au loin, des éclats violents de lumière déchirèrent les cieux noirs. Trop loin de la rive, on ne pouvait encore sentir le roulement du tonnerre sous les coussinets. Alors la femelle attendit. Son imagination se mit en marche comme un train à vapeur prenant de la vitesse, plongée dans un autre monde, elle voyait ce déchainement du temps cmme un signe de colère d'un potentiel Dieu marin. Sondant la surface des flots tumultueux de son regard bleu turquoise, elle s'attendait presque à voir surgir des bêtes féroces des profondeurs de l'océan. Elle s'imaginait alors en guerrière vaillante qui marcheraient contre eux pour arrêter leur progression et protéger les siens. Les siens ? Quels siens ? Elle n'avait plus de famille ici... Dans un demi-sourire, elle revint à la réalité. Berçée par le ressac et la foudre au loin, elle partit dans d'autres rêveries étranges, où se melaient violence, guerre, honneur et défeusseur des faibles. Comme un conte raconté un soir d'hiver aux louveteaux avant de les coucher, elle revivait des histoires fabuleuses en pensées, toute heureuse d'avoir retrouvé cette capacité enfantine. Fermant ses sens au monde réel pour se plonger plus encore dans ses fables mentales, hypnotisée et électrisée par l'orage violent qui se rapprochaient encore de la plage.