Big Bang [Pv.Ieno]

Aujourd'hui, Twitchell passait la journée avec son père.
Du moins, il le lui avait plus ou moins imposé indirectement, désireux d'un peu plus connaitre ce qui se trouvait être son géniteur. Pour une fois qu'il était en forme, qui plus est, ce qui était un fait suffisamment rare pour être souligné. Au début, le jeune mâle avait été ravi de voir le Bêta accepter sa compagnie. Mais finalement, il s'avéra qu'il avait dit oui plus sous la contrainte qu'autre chose, se sentant quelque peu obligé de lui accorder cela de temps en temps.
Ainsi s'étaient-ils mit en route ensemble, quittant les terres Brethens.
Tweet était quelque peu excité à cette idée. C'était la toute première fois qu'il traversait ainsi les terres, découvrant les paysages drastiquement différents de ces terres. Il posait parfois des questions, qui recevaient de brèves réponses qui se voulaient le plus claires possibles, babillait un peu, esquissait de large sourire auquel Caïn ne répondait pas, déjà lassé de tout ce cinéma.
Twitchell ne remarquait d'ailleurs pas qu'il ennuyait fortement le gris. Il prenait ça pour sa tête habituelle, rien de bien alarmant donc. Tout le monde n'avait pas forcément une aussi belle tête que celle de sa mère après tout. Et il continuait donc à parler, déblatérant tout et n'importe quoi, laissant parfois quelques mots qu'il prononçait malgré lui lui échapper sans s'en tenir rigueur. Avec la famille, c'était différent qu'avec les autres loups, les inconnus. Il pouvait se laisser un peu plus aller.
Puis, au bout d'un certain temps, où il alternait entre marche rapide et séquence de repos en se faisant porter un peu, le père et le fils finirent par atteindre les terres Séides.
C'était donc chez lui ?
Les oreilles en avant, les yeux brillants, Tweet détailla le paysage. C'était joli, par ici. Il aimait bien. Et maintenant, est-ce qu'ils allaient faire une activité ensemble ? Comme lui apprendre à reconnaitre les plantes vénéneuses, ce genre de truc intéressants. Il releva la tête vers lui, mais son père prit la parole le premier, le guidant en même temps vers un rocher plat entouré de végétation, l'endroit semblant peu touché par l'hiver.

« Hum, Tweet, tu veux bien rester ici cinq minutes ? Je reviens vite. »

Le louveteau s'installa sur la grosse pierre, son arrière train posé dessus. Il hocha la tête, regardant son père s'éloigner avec un petit sourire.
Et puis...
Et puis au bout d'une bonne heure, le mâle gris n'était toujours pas de retour
Et Twitchell se mit à stresser, petit à petit. Pour bon nombre de gamins, cela aurait été l'opportunité de partir explorer les environs, de jouer à Bob Morane l'aventurier, ou il ne savait trop quoi encore. Mais il ne faisait pas parti de ce bon nombre de gamins. L'on avait décidé autre chose pour lui, lui octroyant le rôle du petit dégénéré, de celui qui enchainait les problèmes alors que sa génétique ne le lui aurait techniquement point apporté de problèmes.
Ainsi, les tremblements le reprirent, faisant vibrer ses pattes. Et s'il s'était perdu en chemin ?! Et si il avait croisé le chemin d'un ours, et qu'il s'était fait dévoré ?
Oh mon dieu, mais qu'allait-il devenir maintenant ?!!
Il n'avait potentiellement plus de papa, et il se trouvait en plus sur un territoire dont il ne connaissait strictement rien. Même s'il s'agissait de sa première sortie en des terres extérieures à celles Brethens, il n'avait déjà plus envie de réitérer l'expérience. Parce que là, il manquait de peu de se pisser dessus. Vraiment.
Le petit louveteau s'avança donc à travers le Nasrin, plongé dans un état plus proche de la panique qu'autre chose.
Et maintenant, que devait-il faire ? Qui plus est, au vu des odeurs qui flottaient dans cet endroit, il n'avait rien à y faire. Cette odeur, c'était celle de pleins d'autres loups. Et aucun ne portait l'odeur qu'il portait sur sa peau : celle des Brethens. Alors, s'ils le trouvaient ainsi sur leur territoire, ils risquaient de le croquer pour avoir franchi illégalement les frontières.
Vite, vite, il devait quitter cet endroit s'il voulait un jour espérer revoir sa mère.
D'un pas rapide, Twitchell accéléra son allure, ne cessant de tourner la tête dans tous les sens pour surveiller les alentours et ne pas se faire prendre par surprise par un assaillant.
Même si à force de tourner la tête telle une chouette, il finissait par voir le monde trouble, et ses yeux manquaient la plupart des informations importantes, comme l'approche de cet autre louveteau...

Pour Ieno, c'était une journée tout à fait banale.
Comme tous les matins depuis sa naissance et, surtout, depuis qu'il pouvait marcher, il s'était éveillé de bonne heure afin de passer chez les maternelles et se rassasier de lait avant que son frère Bonbon n'y songe. Ça aurait été beaucoup plus simple si il y avait eu une femelle à la maison. D'ailleurs, il ne comprenait pas encore tout à fait pourquoi ce n'était pas le cas : Après avoir discuté avec certains de ses camarades de jeu, il avait appris qu'ils avaient tous une femelle dans leur famille qu'ils appelaient maman et que c'était son rôle à elle, de les nourrir. Dans la sienne, il y avait bien Paprika, mais elle était la fille des loups qu'il devait appeler papa et ne leur donnait rien, à ses frères et à lui. Puis, de toutes manières, Paprika était sa sœur. Ce qui le laissait encore plus perplexe. Il avait beau réfléchir, fouiller dans le peu de souvenirs qu'il avait, pas moyen de se remémorer une présence féminine qui l'aurait nourri, or les maternelles. Autre fait étrange, contrairement aux autres loups, il avait deux papas. Peut-être qu'il y avait une maman cachée là dedans. Il leur demanderait lorsqu'il serait rentré.

Pour le moment, il avait des choses bien plus intéressantes à faire.
En voulant rentrer chez lui, il avait croisé une patrouille de soldat qui se préparait à partir et, malgré son jeune âge, il avait décidé de les suivre. Ainsi, ceux ci verraient l'étendue de sa bravoure face à l'ennemi, qu'il soit Solitaire ou Brethen, en parleraient à leurs Alphas qui le verraient d'un bon œil et le placeraient peut-être un jour à un haut rang. A la place de l'autre boiteux, ce serait bien. Les handicapés n'avaient pas leur place dans la hiérarchie. Il le lui dirait, lorsqu'il se trouverait plus haut que lui, bien qu'il ne sache pas encore comment procéder, et le chasserait. Mais pour l'instant, il devait faire profil bas et tenter de lui plaire, à lui aussi. Ça pourrait toujours faire pencher la balance en sa faveur.

Pendant qu'il complotait silencieusement, ils arrivèrent au Nasrin. Son regard particulier se promena sur le paysage, à la recherche d'un individu qui n'aurait rien à faire ici. Un juron d'un des soldats lui fit relever la tête. L'adulte le regardait et ne semblait pas très content de sa présence. Sûrement craignaient-ils qu'il lui vole la vedette. Ieno grava son visage dans un coin de sa tête et se promit de le chasser, lui aussi, lorsqu'il deviendrait un loup influent.

▬ Allez, va jouer microbe. Tu nous dérange.

Ieno lui lança un regard noir mais ne dit rien : Il ne pouvait, pour le moment, pas rivaliser face à un adulte. Puisqu'il ne voulaient pas de lui à leurs côtés, il patrouillerait du sien et terrasserait l'adversaire seul. La tête haute et le torse fièrement bombé, il quitta les Soldats hilares sans leur prêter plus d'attention.

Arrivé un peu plus loin, il colla sa truffe au sol dans l'espoir de flairer une piste. Un grand sourire étira ses babines : Cette odeur, il ne la connaissait pas. Il y avait bel et bien un intrus au Nasrin et c'était son devoir de l'arrêter. Songeant à sa gloire à venir, il suivit la piste et ne tarda pas à apercevoir un loup au pelage brun-rosé qui tournait la tête de tous les côtés comme un demeuré. Ieno s'en approcha silencieusement -ou du moins, le croyait-il- et, une fois à une distance qui lui paraissait raisonnable- il bondit sur l'autre gamin.

A force d'ainsi bouger, il commençait sérieusement à avoir mal à la tête. Le monde tournait autour de lui, et il voyait de moins en moins nettes, les arbres et les rochers se mélangeant en une masse informe et grisâtre. Comment se sortir de là ? Que faire ? Il était perdu, ne sachant toujours pas où aller.
A ses oreilles monta le clapotis de l'eau, quelque part, il ne savait trop où. C'était vers sa droite, oui. Ou sa gauche, il les confondait parfois, mais ce n'était pas très important. S'il suivait la rivière -à condition qu'il s'agisse d'une rivière-, il finirait peut-être par retrouver le chemin de sa maison ! Il y avait aussi un courant d'eau qui passait non loin, au fond de la Passe Ventue. C'était une bonne idée, et il se félicitait d'une telle pensée. Finalement, il n'était peut-être pas si bête que, quoi qu'on puisse lui dire.
Mais alors qu'il voulu se diriger vers la source d'eau, une masse s'abattit sur son dos.
Twitchell en fut d'autant plus terrorisé. Voilà qu'on l'attaquait maintenant, et par derrière ! Il n'avait rien vu venir, sa surprise ne pouvant qu'en être agrandit. Il savait qu'il n'avait rien à faire sur ce territoire, mais il aurait espéré ne pas être ainsi agressé.
Il bascula donc en avant en poussant un cri strident, tombant lourdement sur le sol gelé en s’égratignant le menton. Il resta un moment dans cette position, reniflant un peu, les larmes menaçant de couler sur ses joues.
Puis il se releva, le poil hérissé, passant rapidement sa patte sur son museau qui coulait.

Et puis, sans trop savoir pourquoi, il se retourna.
Sans doute pour voir si par hasard, il s'agissait de son père ou de son frère, et que ce n'était qu'une blague d'un goût incertain. Mais non, il se retrouva face à un...autre louveteau. Du même âge que lui, dans les teintes de bleus et de noisettes.
Le cœur de Tweet se serra, et il recula d'un pas, les yeux écarquillés. A cause de lui, son allure était encore plus pitoyable. Son écharpe était à moitié détachée, et un pan trainait sous l'une de ses pattes. Ses cheveux s'étaient transformés en champs de bataille capillaire, et le poil de son torse était encrassé de terre et d'herbe. Perlait de son menton une goutte carmin, provenant des légères éraflures provoquées par sa toute récente chute.
Le jeune s'emballa alors, sachant qu'il aurait mieux fait de ne pas ouvrir la gueule car il risquait de ne guère pouvoir réellement contrôler ses propos bien longtemps, sa voix partant dans tous les niveaux d’aigüe possible.

« M'pour-pourquoi ?? 'vais partir PUTAIN, s'te plaaait laisse m-moi PTITE MERDE, mon papa s'est fait manger par un ours tranqu-qu-quille ! »

Des plus nerveux, la queue entre les pattes, un air un peu effaré sur son visage, Twitchell toisa avec peur l'autre individu.
Putain de bordel de merde, il allait se faire défoncer, c'était mort.

Son adversaire se rétama sous le poids de Ieno, au grand bonheur de ce dernier. Il bomba d'ailleurs fièrement le torse et lui adressa un regard de défi pendant que l'autre se relevait. Il n'avait pas l'air très malin, un peu empoté même. Ou alors complètement soumis puisqu'il ne se défendait même pas. Ieno fronça les sourcils, soudainement indécis : Devait-il lui casser la gueule sans scrupules ou le laisser partir ? Il ne fallait pas taper les filles et ce gosse là avait tout d'une fillette, malgré la paire de noisettes -ma subtilité te salue- entre ses pattes. A coup sûr, il était gay.
En fait, Ieno avait beau être un petit con, il possédait tout de même un cœur et avait présentement pitié de l'autre môme et de son air totalement paumé.

« M'pour-pourquoi ?? 'vais partir PUTAIN, s'te plaaait laisse m-moi PTITE MERDE, mon papa s'est fait manger par un ours tranqu-qu-quille ! »

▬ QUOI è__é ?!

Ses bons sentiments disparurent aussi vite qu'ils étaient venus et Ieno s'approcha de sa victime avec un air menaçant. Du moins, autant qu'il pouvait l'être avec sa petite bouille ronde de bébé et ses crocs minuscules. Arrivé de nouveau, il le poussa le plus fort possible pour le faire tomber et, ainsi, bien lui montrer qui était le dominant. Ceci fait, il le fixa un instant, indécis sur les sévices qu'il pouvait lui faire subir.
Mais ça, c'était avant que son regard ne se pose sur une motte de terre retournée à quelques mètres d'eux. Ieno la pointa de la patte.

▬ Tu vas manger ça. Sinon c'est toi que je mange e_e

Il plaça son museau à quelques centimètres de celui de sa victime, ses iris vert d'eau planté dans les siens.
La terre, c'était dégueulasse. Il le savait pour avoir voulu y goûter quelques jours plus tôt. En y repensant, et il ne l'admettrait jamais en public ni devant sa famille, c'était totalement con. Surtout qu'il était bien loin de manquer de faim, au clan, pourvu qu'il fasse la razzia sur tout ce qui était comestible pendant que Bonbon n'y était pas.

Comme envisagé, ses paroles ne plurent pas à l'autre jeune, qui se vexa alors en prononçant un quoi des plus audibles. Il s'approcha à nouveau de lui, l'air menaçant. Même s'il n'était qu'un louveteau, Twitchell en était un aussi. Un poil plus petit que son agresseur qui plus est. Aussi lui parut-il des plus impressionnants, à ainsi franchir la distance qui les séparait. Arrivé à ses côtés, le bleuté lui assena alors un violent coup d'épaule, le faisant bousculer avec force. N'ayant pas bougé d'un poil, la queue entre les pattes, Twitchell se rétama à nouveau, tombant à la renverse sur le sol en s'écorchant cette fois-ci les coudes.
Il allait rentrer tout sale et tout blessé au Squat des Brethens, s'il rentrait un jour. Et sa mère ne serait sûrement pas très contente de lui, parce qu'elle devrait nettoyer son poil. Décidément, il était un bien vilain fils, il avait si honte de sa personne.
Difficilement, il se redressa, gardant ses yeux pâles sur le sol en n'osant pas les diriger vers son agressif camarade. Camarade qui s'exprima à nouveau, fort mécontent.

« Tu vas manger ça. Sinon c'est toi que je mange e_e »

L'échine du beige se hérissa alors. Que-que-quoi ?! Que lui demandait-il de faire ? Twitchell suivit la direction que pointait le louveteau de son âge de sa patte. Son visage se décomposa alors en découvrant ce qu'il voulait qu'il mange.
Une motte de terre retournée.
Son ventre se serra, se retourna, un haut le cœur s'empara de lui rien qu'à l'idée de manger cette terre. Et s'il refusait, et qu'il prenait la fuite ? Comme si l'autre lisait dans ses pensées, il s'approcha alors de lui, son museau à quelque centimètres du siens, le torse bombé, les yeux dans les yeux.
Non, il ne parviendrait pas à lui échapper.
Les épaules de Tweet treillissèrent, puis il baissa la tête, résigné.

« ...D'accord. »

Il fit alors un pas sur le côté, ne quittant point le jeune des yeux, de peur qu'il lui saute dessus parce qu'il bougeait un peu trop vite et qu'il interpréterait ses mouvements comme une tentative de fuite veine et risquée.
Il lui tourna ensuite le dos, fit quelques pas, se mit face au tas de terre.
Le regarda bien fixement.
Et arqua la nuque pour en engloutir un morceau conséquent. Plus vite il aurait terminé, plus vite le méchant louveteau le laisserait tranquille.
Il avala, la terre glissant difficilement dans sa gorge en manquant de l'étouffer. Il toussa un peu, la gueule close, pour en pas que de la boue s'en échappe et qu'il doive à nouveau la lécher.
Et puis enfin, il eut la gueule vide. Mais un tout aussi gros tas de terre à becqueter.
Déjà, avec cette seule bouchée, il avait mal au ventre. Son estomac se retournait dans tous les sens, furieux d'avoir une telle immondice en son intérieur, menaçant de tout faire remonter par là où c'était rentrée.
Ce qu'il se produisit, par ailleurs.
Alors qu'il venait d'avaler tout aussi difficilement la deuxième bouchée, et avant la troisième en bouche, ses flancs furent prit de spasmes, et il dégobilla à côté du tas de terre tout ce qu'il venait d'engloutir jusqu'à présent dans un amalgame de bile.
Il se sentait si mal, si fébrile...
La gueule prêt du sol, il resta un moment dans cette position, l'estomac douloureux. Il finit par redresser la tête, une expression horrifiée sur son visage, les oreilles plaquées contre son crâne. Il renifla, les larmes aux yeux, avant de demander d'une faible voix.

« Il...il faut PITIÉ NON qu'je remange ça aussi ? »

Il parlait bien entendu de ce qu'il venait de dégobiller sur le sol. Si tel était le cas, il s'attaquerait à cela à la toute fin, lorsqu'il aurait terminé son tas de terre.
Sans attendre de réponse, se doutant bien qu'elle serait positive, il recommença à avaler de la terre malgré le goût immonde que cela lui laissait en gueule. Il n'avait jamais mangé quelque chose d'aussi mauvais, lui qui ne connaissait que le lait maternel et les petites proies comme les mulots ou les oiseaux.
Mais alors qu'il allait mordre une énième fois dans le tas, ses crocs se refermèrent sur autre chose que de la terre. Quelque chose qu'il sentit s'agiter dans sa gueule, se frottant à son palais d'une façon des plus désagréables. La chose ne cessa de bouger que lorsqu'il ferma la gueule, faisant tomber sur elle ses crocs.
Et ce n'est pas le goût de la terre qui titilla à nouveau les capteurs de sa langue, mais bel et bien...celui du sang.
Surpris, Twitchell recula d'un pas, lâchant ce qu'il tenait entre ses dents sur le sol. Ses yeux s'écarquillèrent à la vu de ladite chose.
Un pelage brun, un animal pas particulièrement petit mais pas gros non plus, avec un museau en forme d'étoile d'une forme des plus étranges. Et puis, surtout, la trace de sang autour de sa nuque, et cette façon de se tenir immobile. Inerte. Mort.
Il recula d'un nouveau pas, oubliant la tâche qu'il devait terminé, tremblant de plus belle.

« N-non !! Ilémort ! »

Qu'avait-il fait ! Il venait de tuer cette taupe, alors qu'elle n'avait jamais fait de mal à quiconque, juste parce qu'elle avait eu le malheur de sortir sa tête au mauvais moment. Twitchell ne parvenait à comprendre son acte, dégouté de sa propre personne.
On allait lui faire la moral, d'ainsi tuer de si petites bêtes ! Pourtant, il mangeait bien de petites proies, il aurait pu se dire que c'était la même chose, qu'au contraire il venait d'attraper là sa toute première proie. Mais non, ce n'était pas pareil : les proies qu'il mangeait, elles étaient déjà morte. Et cette taupe, eh bien elle était vivante. Du moins, jusqu'à ce que ses crocs se referment sur son cou.
Tweet resta planté là, les yeux braqués sur la petite trace de sang, incapable de détourner les yeux de ce morbide spectacle.

« ...D'accord. »

Ieno plissa les yeux, sceptique. Il allait vraiment le faire ?!
Son regard incrédule suivit le loup beige qui marchait désormais, non sans un dégoût visible, vers la motte pour la manger. Le petit Séide n'en revenait pas : Il avait deviné l'intrus soumis et dénué de courage mais pas au moins d'obéir à ses ordres sans même chercher à se battre ou à fuir. Décidément, ça ne l'amusait pas du tout. Au contraire, il se sentit dégoûté par les haut de coeur du môme qui finit même par vomir ce qu'il venait d'ingérer. Ieno grimaça.

« Il...il faut PITIÉ NON qu'je remange ça aussi ? »

Le gamin ouvrit des yeux médusés. Par ce qu'il était soumis au point de réavaler ça ?!
Il s'approcha de sa victime, essayant en même temps de ne pas regarder le petit tas de vomis à côté de la motte de terre. Victime qui avait l'air tétanisée et triste, il n'aurait pas su déterminer avec précision ce qu'on pouvait lire dans son regard clair.

« N-non !! Ilémort ! »

Il baissa alors les yeux vers un petit animal inerte et sanguinolent. Rien d'extraordinaire, les maternelles ramenaient souvent des petites proies de ce genre. En fait, Ieno ne voyait même pas le problème : Okay, la bestiole était morte, et après ? C'était cool justement, il allait pouvoir la manger ! Sans aucune once de douceur, il s'empara du petit corps.

▬ T'es con.

Le doute n'était plus permis : l'autre n'avait pas toute sa tête.
Il était faible, pathétique, stupide. Ses parents ne devaient pas être très fiers de lui. C'était peut-être pour cela qu'il se trouvait si loin de sa maison, ils avaient du l'abandonner. Ce n'était pas ses papas à lui qui lui feraient ça. Il était un bon fils, courageux, fort et intelligent, même si pas très modeste. Mais ça, personne ne le savait, n'est ce pas ?
Il hésitait désormais entre deux options : Continuer d'emmerder le gamin en se comportant comme le petit enfoiré tyrannique qu'il était ou lui foutre la paix ? Mhhh.
Et si il lui expliquait la vie et la dure loi du Nasrin ? C'était être un connard ça ?

▬ C'est du manger. Les chasseurs ils sortent dehors et puis ils attrapent des bêtes comme ça, et puis ils les mordent très fort comme ça et puis comme ça elles bougent plus et nous on peut les manger. Mais toi t'es pas un chasseur par ce que les chasseurs ils sont forts et que toi t'es nul.

Il posa lourdement son petit derrière sur le sol.

▬ Mais t'as pas le droit de tuer les bêtes qui sont sur nos terres à nous. Je devrais te taper pour ça...

Mais il ne le ferait pas. Par ce que Ieno, au fond, bieeeeeeeen au fond, avait quand même un petit cœur et de la peine pour ce pauvre môme paumé et peut-être abandonné par ses parents par ce qu'ils avaient honte de lui. Du coup il serait un peu gentil entre deux mots destinés à le rabaisser.
Il l'observa rapidement. Le pauvre était couvert de terre et bien égratigné. Ieno haussa les épaules.

▬ Viens, y'a de l'eau là bas. On va nettoyer tes bobos et la terre qui est sur toi.

Ces mots lui coûtaient, évidemment.
Ramassant la taupe, il marcha vers la petite rivière sans un regard en arrière pour son camarade.

Alors, son bourreau s'approcha. Il se dit qu'il allait le frapper, lui mettre la tête dans la tête pour le forcer à manger un peu plus vite. Malgré les hypothèses qui se bousculaient dans son petit crâne, le jeune ne bougea pas de sa place, attendant bien sagement le louveteau brun et bleu. Comme si finalement, il aimait bien ça, qu'on le martyrise. Comme s'il n'en avait rien à faire, de toutes ces souffrances, de toutes ces humiliations.
Ce n'était pas si faux que ça, finalement. Twitchell ne s'en rendait pas bien compte, de ce qu'il lui faisait là. Il ne parvenait à apparenter cela à du harcèlement, à de la violence brute à son égard. Non, ce n'était qu'un jeu, des petites brimades pour l'embêter un peu. La preuve : après ça, le louveteau s'en irait sans doute, et lui aussi.
Le jeune posa un regard sur la petite taupe décédée, qui gisait sur l'herbe gelée. Il semblait assez dubitatif, à ce qu'il pouvait lire sur son visage. Alors, c'était vraiment mal ce qu'il avait fait là ?!

« T'es con. »

Et il s'empara du petit corps, le prenant entre ses crocs sans la moindre délicatesse.
Ah, ce n'était pas si grave que cela finalement ? Tweet continuait à le regarder de ses grands yeux clairs, attendant plus qu'une simple insulte qu'il ne releva même pas. Et le jeune ne le déçu pas, lui offrant alors une explication quant à cette petite chose ayant rejoint le royaume des morts.
C'était donc bien de la nourriture. Les chasseurs étaient chargés de récupérer ce genre de proie, en les attrapant puis en mordant très fort, comme il venait de le faire. Oh, ça voulait donc dire que lui aussi, il était un chass- Non, bien sûr que non, avant même qu'il n'eut pu aller au bout de ses pensées, son camarade répliqua qu'il n'en était pas un des chasseurs parce qu'ils étaient forts, et que lui était nul.
C'est vrai, il avait raison. Alors Twitchell hocha la tête, comprenant parfaitement ce qu'il lui disait là.
L'autre louveteau posa alors son arrière-train sur le sol, ne cessant de le fixer.

« Mais t'as pas le droit de tuer les bêtes qui sont sur nos terres à nous. Je devrais te taper pour ça... »

Le jeune se glaça. Ses muscles se contractèrent, il baissa un peu la tête en plissant les yeux, attendant le coup que son méchant camarade allait sans doute lui porter dans les secondes qui suivaient. Il était prêt à accuser le coup, à s'écrouler une nouvelle fois sur le sol dans un couinement plaintif. A saigner un peu, aussi.
Mais au lieu de ça...

« Viens, y'a de l'eau là bas. On va nettoyer tes bobos et la terre qui est sur toi. »

Twitchell rouvrit les yeux en grand, quelque peu abasourdi. Quoi ? Que lui disait-il là ? Le beige ne savait plus trop quoi en penser, de ce louveteau qui s'était relevé pour se diriger vers la rivière. Il se détendit un peu, le suivant en respectant une certaine distance entre leur deux corps, pour ne point l’opportuner en envahissant son espace.
Il en profita pour le détailler un peu, ce louveteau. En fait, il n'avait rien de vraiment terrifiant, à le regarder de plus prêt. Des cheveux un peu frisés, des yeux à la pupille plus claire que l'iris. Oui, il avait même l'air...

« ...Plutôt gentil, tu as l'air plutôt gentil en fait. »

Et il ne le quittait pas des yeux, le reluquant entièrement pour graver en lui son image. Il voulait s'en souvenir, de ce louveteau. Qui finalement l'aidait à se nettoyer de ses blessures et de la boue qui couvrait son pelage.
Arrivé à proximité de la rivière, Twitchell mit ses pattes en contact avec l'eau. La fraicheur du liquide lui fit dresser l'échine.

« C'est froiiiid ! Plic ploc plic ploc... »

A noter que ces dernières onomatopées correspondaient au bruit de l'eau coulant dans la rivière, mais que je ne sais absolument pas quel mot peut correspondre à cela.
Le jeune loup rosé frotta donc la boue prit dans ses poils, qui s'en alla rapidement à l'aide des frottements exercés sur son poil par le courant de la rivière et ses pattes. Bientôt, il en ressortit propre, bien que trempé jusqu'au os. Son écharpe ayant un peu trop bu l'eau, il se retrouvait à pencher un peu la tête sous son poids devenu considérable.
Il redressa alors les yeux vers son interlocuteur, le toisant d'une façon indéchiffrable.

« Merci de m'aider à me nettoyer. »

C'était important d'être poli lui avait dit sa maman. Ainsi, il était un petit bien éduqué, qui prenait soin de toujours faire preuve de politesse lorsque cela était nécessaire. Et qu'il y pensait, aussi.

Ils marchèrent ensemble vers la rivière. Ieno ne jugea pas nécessaire de vérifier si son jeune camarade le suivait bien : de un, par ce qu'il entendait le bruit de ses pas derrière et de deux -surtout- par ce qu'il se moquait pas mal qu'il reste en arrière et se perde une nouvelle fois. Il voulait bien faire un petit effort de sympathie mais de là à devenir une nounou pour gamin assisté, non merci.

« ...Plutôt gentil, tu as l'air plutôt gentil en fait. »

Ieno ouvrit des yeux ronds.

Il lui avait sauté dessus.
Il l'avait poussé volontairement.
Il l'avait forcé à bouffer de la terre.
Il l'avait traité de con, de nul, juste pour voir si il réagissait. Pour voir si il se rebellait.
N'importe qui l'aurait haï pour ça. On aurait peut-être même profité qu'il se soit retourné pour l'attaquer dans le dos. Mais non, ce petit débile avec son pelage rosé de gay le trouvait gentil. Ieno ne comprenait plus rien.

Totalement désabusé, il répondit par un ronchonnement presque inaudible et continua son chemin. Les deux gamins ne tardèrent pas à arriver près de la rivière. Ieno s'assit au bord de l'eau, n'ayant aucune raison d'y plonger les pattes, et observa vaguement l'autre gamin se décrasser. Il se demandait bien ce qu'il pouvait se passer dans cette petite boîte crânienne. Si quelque chose ne tournait vraiment pas rond ou si il était seulement trop gentil. Si on l'avait humilié de la sorte, Ieno se serait empressé de faire payer ses souffrances à son tyran. A n'importe quel prix.
Le louveteau beige avait fini sa toilette. Son écharpe trempée pendait lourdement à son cou. Ieno plissa les paupières, c'était trop lui demander de penser à l'enlever pour la poser sur le bord AVANT de se laver ? Ainsi, elle serait restée sèche et il aurait pu se laver à son aise. Le petit Séide soupira.

« Merci de m'aider à me nettoyer. »

Ieno ne répondit pas. Que pouvait-il bien lui dire ? Un autre "T'es con" ? Par ce que c'était bien vrai, qu'il était con. Jamais au cours de sa petite vie il n'avait rencontré un individu aussi simple d'esprit.
Le louveteau se leva et fit quelques pas vers son camarade jusqu'à ce que leurs truffes ne se trouvent plus qu'à quelques petits centimètres l'une de l'autre. Et maintenant ? Que devait-il faire ? Le pousser encore pour lui apprendre la loi de la jungle comme il voulait le faire ? Ça n'avait pas marché la première fois, pas sûr que ce soit plus efficace maintenant. Et puis, ça lui donnerait l'aire de se contredire entre les mauvaises et les bonnes actions, ce qu'il ne voulait pas.

▬ Pourquoi est-ce-que tu me laisse te faire tout ce que moi je veux et qui te fait mal à toi ? Et qu'est ce que tu fais là ? Ils sont où tes papas ?

L'autre ne parlait pas beaucoup, finalement. Twitchell ne savait trop quoi en penser. S'il en pensait quelque chose, déjà. Car ce n'était pas le cas. Il vivait dans l'instant présent, à savoir le là tout de suite maintenant, et les trois minutes qui suivaient. C'est tout. A quoi bon s'acharner sur ce qui venait de se passer avant ? On faisait tous des erreurs après tout, il était bien placé pour le savoir. Parfois, l'on disait ou faisait quelque chose, et on le regrettait dans la minute qui suivait.
C'est ce que devait se dire l'autre gamin du coup !
Mince, je lui ai sans doute fait mal, je dois être plus gentil avec lui alors je vais l'aider à se nettoyer, comme ça c'est comme si il ne s'était presque rien passé.
Et Twitchell était d'accord avec ça. Alors il ne pouvait pas lui en vouloir, même pas un tout petit peu.
L'autre louveteau se rapprocha alors de lui, collant presque son museau au sien. Le jeune rosé ne bougea pas, même s'il ne trouvait pas cette proximité très agréable. Il se sentait un peu mal à l'aise, même, mais il n'osa en faire part à l'autre mâle.

« Pourquoi est-ce-que tu me laisse te faire tout ce que moi je veux et qui te fait mal à toi ? Et qu'est ce que tu fais là ? Ils sont où tes papas ? »

Pourquoi toutes ces questions ? Twitchell le fixa avec ses grands yeux, essayant de réfléchir à tout cela. C'était compliqué, il ne savait pas vraiment quoi lui répondre. Il trouvait même cela un peu dérangeant, de ne pas savoir quoi dire.

« Euh, hum... »

C'est vrai ça, pourquoi est-ce qu'il lui laissait faire tout ce qu'il lui voulait, même si cela lui faisait mal ? Parce qu'il était tout bonnement incapable de voir le mal bien longtemps. Qu'il se disait que c'était potentiellement de sa faute, qu'il n'avait pas a être comme ça. S'il avait était un bon garçon, qui savait contrôlé ses propos, alors il n'aurait pas eu tous ces soucis. S'il ne se trouvait pas sur le territoire de la meute ennemie aussi d'ailleurs.
Bref, Twitchell cherchait donc bien trop les ennuis, du moins c'est ce qu'il pensait. Il tourna la tête sur le côté, pour le plus avoir son museau si près de celui de l'autre louveteau, et répondit d'un ton dénonçant une grande hésitation.

« Parce que c'est normal ? »

Oui, ça devait être ça la bonne réponse à sa question. Car il n'y avait en vérité aucune réelle explication à cela, si l'on excluait le mode de pensée différent qu'il possédait.
Il s'attarda alors sur les deux dernières questions du jeune louveteau. Qu'est ce qu'il faisait ici, et où était...ses papas ? Les sourcils du jeune se rehaussèrent, il fut quelque peu surpris. Lui, il n'en avait qu'un des papas. Et une maman aussi. Car c'est comme ça que l'on pouvait avoir des bébés, avec un mâle et une femelle. Deux mâles, ça ne marchaient pas. Il avait apprit vaguement la création en lisant des livres d'amour, où apparaissait parfois quelques scènes plus ou moins explicites qu'il n'aurait normalement pas dû lire, et que sa mère avait remarqué un peu trop tard.
Tweet finit par répondre au jeune, avec un débit élevé de paroles.

« Je suis là parce que c'est mon papa qui m'a amené ici, parce que je voulais passer du temps avec lui, mais il est parti et il s'est fait manger par un ours parce qu'il ne revient plus me chercher !! J'AI SI PEUR MAINTENANT. »

Il recommença alors à trembler en ce souvenant de cette terrible vérité, qui ressurgissait à nouveau. Mais qu'est-ce qu'il allait faire maintenant ?! Comment il allait retrouver sa maman et sa sœur et son frère ?!
Et d'ailleurs, pourquoi lui il avait deux papas et pas une maman d'ailleurs ? C'est ce qu'il venait de lui dire non ?!
Twitchell tourna brusquement la tête, se heurtant légèrement à la tête de l'autre gosse.

« Tu as deux papas toi ?? Moi j'ai une maman et un papa, pas deux papas ! Tu as des parents homosexuels alors MERDE C'EST TROP COOL, comment ils ont fait pour avoir des bébés PUTAIN ?? »

Se calmer, il devait se calmer, il commençait à sérieusement dégénérer là.
Mais une soudaine excitation l'avait pris lorsqu'il avait appris cet étrange phénomène, lui faisant un instant oublier sa peur. Dans la meute des Brethens, il n'y avait pas tout cela ! Twitchell avait déjà eu affaires à des couples homosexuelles dans ses livres mais jamais qui avaient des enfants ! Il trouvait tout cela vraiment curieux, tout comme l'était ce louveteau !

« Parce que c'est normal ? »

La patte de Ieno claqua brusquement sur son front. Ca faisait un moment qu'il avait envie de le faire, vu comme cet individu le désespérait. Il fallait qu'il fasse quoi pour que ce petit trou du cul comprenne que, NON, ce n'était pas normal et qu'il devait se défendre si il ne voulait pas devenir la victime des plus âgés et des adultes plus tard. Par ce que déjà, rien qu'à le voir se soumettre devant lui qui n'était pas très grand, Ieno se permettait de craindre pour l'avenir de ce môme. Même le cas de Bonbon n'était pas aussi désespéré putain, lui au moins ne se laissait pas faire lorsque l'on essayait de lui prendre sa bouffe.

« Je suis là parce que c'est mon papa qui m'a amené ici, parce que je voulais passer du temps avec lui, mais il est parti et il s'est fait manger par un ours parce qu'il ne revient plus me chercher !! J'AI SI PEUR MAINTENANT. »

Mais... Ça voulait rien dire ça. Si ça se trouvait, son papa avait juste été retardé par un événement quelconque, un contretemps que les adultes ils appelaient ça, ou alors il avait été agacé par sa petite voix aiguë et cette course était seulement un prétexte pour en être épargné. Ou alors il l'avait abandonné. Si tel était le cas, alors son papa c'était un peu un connard par ce que ça se faisait pas de laisser son bébé tout seul dans les fleurs, même si il était un peu con. D'ailleurs, c'était peut-être même la faute du dit papa si son camarade était comme ça. Ce n'était pas ses parents à lui qui feraient ça ! Ils étaient si gentils eux ! Ieno les aimait beaucoup.

« Tu as deux papas toi ?? Moi j'ai une maman et un papa, pas deux papas ! Tu as des parents homosexuels alors MERDE C'EST TROP COOL, comment ils ont fait pour avoir des bébés PUTAIN ?? »

Ieno gronda et dut se faire violence pour ne pas coller une nouvelle tatane au petit loup rosé : Il ne fallait pas frapper les débiles, ça leur faisait perdre des neurones.

▬ HEHO T'INSULTE PAS MES PAPAS !! MOMOSEXUEL TOI MÊME.

Il devait se calmer.
Et rétablir la vérité.

▬ Mes papas ils sont pas momosexuels d'abord ! Ils sont juste copains ! Je sais pas comment ils ont fait pour avoir moi et mes frères et ma sœur... Je crois qu'ils nous ont trouvés dans les choux. Les maternelles elles disent toujours qu'on trouve les bébés loups dans les roses et dans les choux.

Après, il n'irait pas juger sur la véracité de ses propos. Les maternelles étaient en grande majorité des femelles et les Dieux seuls savait comme ça pouvait être con, une fille. Peut-être même plus que l'énergumène rosé ce qui n'était pas un mince exploit. Un jour il élaborerait un test de QI pour les confronter, ça pouvait être rigolo.

▬ Peut-être que ton papa il t'a juste abandonné par ce que t'es con et que il reviendra jamais !

Par ce qu'il devait bien répondre à ses précédentes affirmations, quand bien même la colère l'en avait détourné.

▬ Faut pas te laisser taper ! Par ce que si tu fais ça, eh bah tu vas devenir une grosse victime et quand tu seras grand on continuera à te taper aussi quand on verra que t'es faible. Je peux t'apprendre si tu veux.

Si ça pouvait lui éviter de s'arracher les cheveux...

A l'entente de ses réponses, le jeune louveteau en face de lui semblait consterné, faisant claquer sa patte contre son front. Non, ça n'était pas une bonne réponse ce qu'il disait là. Twitchell le fixait, se demandant ce qu'il aurait plutôt attendu comme réponse, si de bonne il y avait du moins.
Il ne comprenait le mode de pensée de son camarade. Pourquoi s'acharnait-il sur le fait qu'il ne comprenait pas grand chose et se laissait faire aussi facilement ? C'était son problème après tout. Et d'ailleurs, de problème, il n'en voyait pas. Le rosé était comme ça, il n'avait point à se justifier ! Il était dur de changer son tempérament.
Lui était un pacifiste, il n'aimait pas le conflit. Alors, il l'évitait en se laissant faire, voilà tout. Et puis il oubliait vite après, car ce n'était point des choses importantes, et qu'il ne fallait emmagasiner de choses trop superflu dans son cerveau, sinon il n'y aurait plus eu de places pour le reste.
Quoi qu'il en soit, à apprendre ainsi que ses parents étaient homosexuels ne fit pas vraiment plaisir au loupiot bleuté, qui s'énerva alors de manière exponentielle, manquant de peu de lui coller une gifle. Il hurla qu'il ne devait pas insulter ses papas, et que c'était lui le momosexuel.
Oh ?
Peut-être. Twitchell n'en savait rien à vrai dire, il était encore trop jeune pour affirmé sa sexualité et développer des sentiments aussi profond que l'amour pour un être autre que sa mère, ayant l'âge de ceux pour qui les parents représentent le partenaire idéal sans trop comprendre la chose.
Et puis son camarade lunatique justifia la chose, rétorquant que ses papas étaient juste copains, même si cela lui semblait bizarre. Il faillit lui rétorquer un T'es sûr ? mais il s'abstint de peur de se manger un coup de griffes en plein visage.
Le marron lui rétorqua qu'il les avait trouvé dans des choux, lui et le reste de sa fratrie, car c'était ce que lui avait dit les maternelles. Des choux et des roses ?!

« Oh, d'accord. »

Les Séides et les Brethens n'étaient donc pas conçus de la même manière, ça devait être pour ça qu'ils ne faisaient pas parti du même clan.
Ce que Twitchell ne savait pas, c'est que ses parents a lui n'avait point trouvé bon de lui cacher les choses telles qu'elles l'étaient vraiment. De toute façon, après être tombé sur des scènes un peu trop osé dans des bouquins, il était un peu trop tard pour lui sortir une histoire de salade et de fleur. On lui avait donc expliqué la vérité, les détails en moins. Quand un mâle et une femelle s'aimait beaucoup, et qu'ils décidaient d'avoir des enfants, alors ils allaient tout deux dans un buisson pour faire des choses, et trois mois après naissaient des bébés. Voilà.
Oh, mais si les Séides naissaient dans des choux et des roses, son papa aussi alors ! Il était donc un quart de choux, lui aussi. Et ça voulait dire que le louveteau en sa compagnie...

« Tu es donc un loup à moitié légume ! Et moi je suis un quart de légume !! »

Et Twitchell esquissa un grand, grand sourire, tout content de lui.
Parce qu'il en était vraiment fier, de ce qu'il venait de sortir là. Il avait presque fait des mathématiques là, des proportions ! Il était en net progrès, il le sentait au fond de lui.
Puis, le jeune souleva alors une question très intéressante.

« Peut-être que ton papa il t'a juste abandonné par ce que t'es con et que il reviendra jamais ! »

Tweet pencha légèrement la tête sur le côté, les yeux plissés. C'était pas bête ça, il avait sans doute raison. Ce louveteau était décidément super intelligent.

« Ah oui, ça doit être ça ! MON PAPA EST PAS MORT, JE SUIS CONTEEENT ! »

Il semblait même clairement plus soulagé, maintenant qu'il savait ça, au point que sa queue battait gaiement l'air. Son papa n'était donc pas mort, il était bien en vie, aucun ours ne l'avait attaqué pour le manger ! Il l'avait juste abandonné !
Donc il finirait bien par revenir le chercher, quand il retournerait voir maman, il en était certain, il n'avait qu'à rester ici en attendant ! Heureusement qu'il avait fait la rencontre de ce jeune individu, sinon il aurait tenté de rentrer tout seul chez lui, et se serait sans doute perdu en route. Et là, il n'aurait eu aucun moyen de revoir les siens en étant sain et sauf.
Enfin, le jeune lui fit part du fait qu'il ne devait pas se laisser faire. Twitchell l'écouta, bien qu'un peu moins concentré qu'avant. Il lui dit qu'il finirait par devenir une grosse victime et qu'il ne cesserait de se faire taper.
Oh non, il ne voulait pas ça !
Alors, le jeune...lui proposa de lui apprendre.
Les yeux du petit Brethen devinrent aussi rond que des billes, et il se rapprocha brusquement de l'autre.

« C'est vrai tu peux m'apprendre ?!! MERCI PUTAIN, JE T'AIME TU ES TELLEMENT GÉNIAL ♥ »

Il avait tellement envie de lui faire un câlin, là, tout de suite ! Et puis zut ! Il se colla sans prévenir sa tête contre celle de l'autre jeune, tout heureux de l'aide précieuse qu'il lui proposait là.
Décidément, il était vraiment super ce louveteau, il lui apprenait la vie, la vrai !!

Il avait compris, c'était bien. Ainsi, il ne l'embêterait plus avec ses bêtises, ses sornettes. Ses parents n'étaient pas homosexuels, point, à la ligne. Ieno était satisfait. Le cas de cet individu n'était peut-être pas si désespéré finalem...

« Tu es donc un loup à moitié légume ! Et moi je suis un quart de légume !! »

Oké. Il n'avait rien dit.
Il observa son camarade avec un air incrédule : celui ci avait l'air tout content de lui. Pire encore, ça n'avait pas l'air d'une blague. Ieno resta interdit. Il ne comprenait pas. Pas du tout, ce n'était pourtant pas faute de réfléchir. Il lui avait parlé de choux, quelques instants plus tôt. Peut-être pensait il, de ce fait, que l'un de ses papas était l'un d'eux ? Le museau du petit Séide se plissa légèrement.

▬ Mais... t'es vraiment con en fait. Tu vois bien que j'ai pas des feuilles comme les choux, je suis juste né dedans e_e Et pourquoi tu serais un quart de légume ?

C'était ça qu'il ne comprenait pas surtout.
Le louveteau ne le laissa pas réfléchir d'avantage sur ce phénomène et réagit à sa récente affirmation concernant son père disparu.

« Ah oui, ça doit être ça ! MON PAPA EST PAS MORT, JE SUIS CONTEEENT ! »

Ce qui ne changeait absolument rien pour lui puisque dans les deux cas, personne ne reviendrait le reprendre et il était certainement condamné à rester mourir de faim au Nasrin. Si les Soldats ne le trouvaient pas et ne le mettaient pas en pièces avant. A moins que...
Oh putain.
Ca venait de lui revenir en tête mais il lui semblait que certains gamins n'avaient pas des parents du clan. On les retrouvait un beau jour dans les terres Séides et ils se voyaient confiés aux maternelles par qui ils étaient élevés jusqu'à ce qu'ils soient en âge de prétendre à un glowstick et servaient ensuite la meute pour le reste de leurs jours.
Donc si le papa de cet abruti ne venait pas le récupérer rapidement, il allait l'avoir sur le dos pour toujours. Et il y avait des chances pour qu'il le suive partout puisque, visiblement, il le trouvait gentil.

Alors Ieno pria silencieusement et très très très très très [...] fort pour que monsieur le papa du petit attardé se pointe ici TRÈS RAPIDEMENT pour emmener son con de mioche loiiiiin de lui et, ainsi, lui garantir la plus belle des vies à l'abri de sa voix aiguë et des bêtises qu'il déblatérait à la minute. Et si il ne le faisait pas, c'était dégueulasse, vraiment, et Ieno le considérerait à jamais comme le pire des connards.
Y'avait pas moyen de le remettre dans son chou, au pire ?

L'étranger se rapprocha de lui. Ieno recula instinctivement. Hélas, ce ne fut pas suffisant pour avoir les oreilles ravagées par son timbre de voix et sentir la tête de l'individu le toucher.

▬ PUTAIN MAIS ME TOUCHE PAS JE SUIS PAS GAY MOI !

Il le repoussa et recula encore, une expression dégoûtée sur le visage. Il avait finalement raison, ce loup était bel et bien attiré par les mâles. Peut-être même l'avait il contaminé. Son échine se hérissa à cette pensée : Jamais il n'aimerait un garçon !

« Mais... t'es vraiment con en fait. Tu vois bien que j'ai pas des feuilles comme les choux, je suis juste né dedans e_e Et pourquoi tu serais un quart de légume ? »

Mince, il n'avait donc pas compris ! Twitchell allait donc devoir le lui expliquer, parce qu'il était en son devoir de l’instruire, lui qui voulait lui apprendre à devenir fort et à ne plus se faire taper par tout le monde ! Même si le tout le monde se résumait pour l'instant à ce seul petit louveteau, il n'avait pas encore rencontré suffisamment de gens pour se faire martyriser constamment. Et puis, tous les gens qu'il avait rencontré était gentils de toute façon : les Brethens, ainsi que ce solitaire aux cheveux longs qui savait si bien chanter.
De sa petite voix rapide, le louveteau couleur champagne entreprit donc d'expliquer tout cela à son presque ami.

« Mais peut-être que ton sang est un peu vert, ou rouge vert ! Et que tu as un goût de choux si on te mange. Moi je le suis qu'à un quart parce que c'est que les Séides qui sont nés dans des choux ! Parce que ma maman elle m'a expliquée, et j'ai vu ça dans un livre, que il faut un mâle et une femelle qui s'aime fort, puis qui vont se grimper dessus derrière un buisson, et après la femelle elle devient grosse et puis elle redevient maigre et elle a ses bébés. Donc les Brethens ils sont fait comme ça, et les Séides ils naissent dans des choux et des roses ! Et moi mon papa il est Séide donc à moitié choux, du coup je le suis qu'à un quart ! »

Et il prit une profonde inspiration, car c'était dur de déblatérer tout ça sans jamais reprendre son souffle. Il espérait que le louveteau avait bien compris maintenant, car il ne savait pas comment le lui expliquer d'une autre manière. Peut-être en lui montrant ? Ou non, si ses parents à lui avaient eu des enfants en étant deux mâles, il ne voulait pas en avoir aussi, pas tout de suite ! Sinon, sa maman risquerait de le gronder. Au pire, il n'aurait qu'à lui rechercher le livre où il avait lu tout ça, pour lui prouver que ses dires étaient bien vrais.

Quoi qu'il en soit, il n'avait pas du tout accepté son contact. Il avait bien reculé d'abord, mais Tweet n'en avait pas tenu compte, forçant le passage jusqu'à se retrouver tout contre lui. En plus, vu qu'il était tout mouillé, et avait assez froid, ce contact le réchauffait un peu, même s'il risquait d'humidifié le pelage de l'autre mâle.
L'autre eut vite fait de le repousser, manquant de peu de le faire à nouveau tomber sur le sol.

« PUTAIN MAIS ME TOUCHE PAS JE SUIS PAS GAY MOI ! »

Le rosé recula lui aussi, surpris, couchant ses oreilles contre son crâne. La première phrase lui échappa d'abord, prenant le même ton rageur que l'autre louveteau, avant de prendre une voix sincèrement confuse et désolée.

« PUTAIN MAIS ME TOUCHE PAS JE SUIS PAS GAY MOI ! Huuuuu désolé, je savais pas que j'étais gay !! PARDOOON ! »

Il était décidément bien maladroit. Il ne savait pas lui, qu'il était gay, c'était vrai ! Est-ce que c'était une maladie ? Si ça se trouve, il l'avait, et c'était contagieux alors c'est pour ça que le louveteau ne voulait pas qu'il le touche ! Ça expliquerait tout ça.
Il se sentait gêné maintenant, il ne voulait pas faire de tort au petit mâle ! Se dandinant sur une patte puis sur l'autre, il redressa ses yeux vers lui, les oreilles toujours en arrière.

« Tu veux bien quand même m'apprendre à de venir fort ? »

Il ne voudrait peut-être plus maintenant, pas après ce qu'il venait de lui faire. Et Twitchell ne pourrait le lui en tenir rigueur. De toute façon, il n'en voulait jamais à personne.

Waw, ça alors, c'était trop fort ! Ieno ne savait pas si il devait croire les paroles du petit rosé. Il suffirait donc qu'un mâle monte sur une femelle pour qu'il y ai des bébés ? C'était tout ? Ca lui paraissait beaucoup plus simple que de traîner dans le Nasrin à la recherche de choux : Ils en avaient de la chance les Brethens. Mais du coup, comment étaient faits les bébés qui avait deux papas chez eux ? Est ce qu'un mâle montait sur l'autre ? C'était trop bien si ça marchait comme ça ! Il scruta attentivement son camarade. Est-ce-que si il décidait, là, maintenant, tout de suite, de lui grimper sur le dos, ça ferait un bébé ? Ah mais non vu qu'ils s'aimaient pas fort. En plus il n'y avait même pas de buissons dans les environs.
C'était nul ça.

Le petit loup recula lorsqu'il lui hurla qu'il n'était pas gay avant de crier à son tour et de s'excuser. Si il avait été surpris au premier abord, Ieno avait bien vite reprit ses esprits : Après tout, plus rien ne l'étonnait avec cet individu. Surtout, il était bien trop préoccupé par les récentes explications de son camarade pour s'en donner à coeur joie au niveau des injures. Il faudrait vraiment qu'il demande à ses papas si les maternelles avaient raison et ce loup aussi. Par ce que si tel était le cas, c'était complètement injuste ! Lui n'avait pas envie d'être mi-chou mi-loup !

« Tu veux bien quand même m'apprendre à de venir fort ? »

Il semblait gêné. Ieno soupira mais n'en tint pas compte plus longtemps. Cela faisait un moment qu'il était perdu dans ses réflexions. L'autre allait finir par penser qu'il avait mangé sa langue alors que c'était même pas vrai d'abord. Il hocha vigoureusement la tête de haut en bas.

▬ Oui !

Mais il voulait d'abord vérifier quelque chose.
Pouvait-on faire des bébés sans amour et sans buisson ?
Sans prévenir, il contourna l'autre môme pour arriver dans son dos. Ceci fait, il lui bondit dessus et atterrit sur son dos. Rien ne se produisit, bien évidemment.

▬ Comment on sait quand on a fait un bébé ? Est-ce qu'il y a besoin d'un buisson ? Et que on s'aime fort ? Par ce que je t'aime pas fort moi e__e

Et en fait, il était précisément en train d'essayer de faire un môme avec l'énergumène.
Qui était un mâle.
PTAIN, IL ETAIT PEUT-ETRE GAY EN FAIT !

Le louveteau sembla prendre très au sérieux ses paroles, finalement. Il était désormais plongé dans ses pensées. Il réfléchissait sûrement à pleins d'autres trucs. Lorsqu'il lui demanda s'il pouvait l'entrainer pour devenir plus fort, le mâle se contentant de répondre un rapide Oui, ayant la tête bien ailleurs.
Et sans prévenir, le mâle se décala de lui pour passer dans son dos. Avant de lui sauter dessus, manquant de le faire crouler sous son poids.
AAAAAH, que faisait-il ?!
Twitchell resta immobile, ne sachant trop à quoi s'amuser le louveteau bleu et brun. Au moins, il avait déjà un peu plus chaud comme ça, avec son ventre collé à son dos, c'était un point positif.

« Comment on sait quand on a fait un bébé ? Est-ce qu'il y a besoin d'un buisson ? Et que on s'aime fort ? Par ce que je t'aime pas fort moi e__e »

Oh là là, il lui en posait des questions ! Twitchell fut un brin plus hésitant, réfléchissant à ce que lui disait là l'autre louveteau tout en continuant d'essayer de tenir sur ses quatre pattes. C'est qu'il était lourd, ce louveteau, il ne sait pas s'il tiendrait longtemps debout s'il continuait à rester ainsi sur son dos. Il devait faire au minimum son poids, si ce n'était plus !
Le jeune rosé, petite victime à ses heures perdues, finit par répondre, se répétant un peu mais n'ayant rien de plus à apporter au jeune pour satisfaire sa curiosité.

« On sait quand le ventre de la femelle commence à être tout rond, ça veut dire qu'elle est enceinte et qu'il y a donc des bébés dedans... Et oui, je crois que y a vraiment besoin d'un buisson, et qu'ils s'aiment très fort, et puis je suis un garçon alors ça peut pas marcher non plus même si on s'aimait beaucoup, parce ce qu'il faut...hum...une foufounette. »

Alors que sa voix était quelque peu désolé sur la dernière phrase, ne pouvant point répondre aux exigences du jeune mâle, il était un brin gêné de parlé du tout dernier mot, correspondant à l'appareil reproducteur féminin. Si sa maman l'entendait dire tout ça, et faire ça aussi, il serait sans doute puni et grondé !
Mais ce louveteau était bien trop curieux. Qui plus est, il était bon de noter qu'il ne connaissait que de grandes lignes bien épurées, aucunement les détails qui entouraient l'acte de procréation. La saison des chaleurs, le fait que l'amour n'était malheureusement pas un facteur déterminant pour certains mâles peu scrupuleux, tout ceci était encore un mystère pour sa jeune âme. Mais au moins, il se sentait un peu intelligent, à ainsi lui expliquer les choses ! Il ne pouvait jamais faire cela avec les autres membres de sa fratrie, tout le monde savait toujours tout mieux que lui, et surtout avant lui...
Il ne se doutait pas non plus que ce à quoi ils s'amusaient là n'étaient pas une chose du goût de tout le monde, et que si quelqu'un les surprenait à s'amuser ainsi ils se verraient sûrement remettre les pendules à l'heure. En commençant par leurs parents respectifs.
Quoi qu'il en soit, ses pattes commençaient à flageoler de plus en plus, incapable de soutenir plus longtemps le poids du jeune. Elles cédèrent alors, et il se retrouva plaqué sur le sol avec l'autre gamin sur le dos, les pattes écartées en mode étoile de mer sur l'herbe froide.
Le problème, c'est qu'ainsi, il n'arrivait plus du tout à respirer. Un brin affolé par la perspective de mourir étouffé, il poussa un gémissement plaintif.

« S'il te plaaait, tu pourrais te pousser je peux plus respirer... »

Il espérait que le louveteau se pousserait un peu, histoire de le libérer un peu.

▬ UNE FOUFOUQUOI ?!

C'était la toute première fois qu'il entendait ce mot là. Il allait sans dire qu'il ne savait pas du tout où trouver cela. Pas qu'il veuille des enfants, il était encore trop petit pour cela, mais avait une curiosité à satisfaire. Que le jeune loup ne cessait de piquer en lui apprenant de nouvelles choses. Il n'était peut-être pas si débile que ça, finalement.
Ieno, après avoir réagi, tint compte de la volonté de son camarade et se releva pour ne pas le tuer : Ce serait dommage, il avait encore tant de questions à lui poser ! Une fois relevé, il en profita pour jeter un coup d’œil au ventre de l'autre petit loup. Il n'était pas devenu gros ! Mais c'était normal apparemment puisqu'il était un garçon. L'inverse ne marcherait pas non plus du coup. Ieno fronça son semblant de sourcils.

▬ C'est bizarre quand même. Ça veut dire que chez toi, deux garçons peuvent pas faire des bébés ensemble ? Mais si on trouve une foufoutruc, ça marche, non ?

Ses petites oreilles se dressèrent sur son crâne : Il venait d'avoir une révélation brillante ! Avant même de laisser le temps à l'autre petit mâle de lui répondre, Ieno reprit la parole avec enthousiasme.

▬ HAAAN MAIS J'AI COMPRIIIIIIS ! C'est de la magie en fait ! Comme les savants ils font pour soigner les malades mais là ça sert à créer des bébés ! En fait on doit trouver une foufoutruc, un buisson, un chou, et après je ferai de l'escalade sur toi comme tout à l'heure et y'aura des bébés dans le chou !

Il s'interrompit quelques secondes durant lesquelles il réfléchi, nettement moins joyeux, avant de poursuivre plus posément.

▬ Mais tu dis que le ventre il doit devenir gros... Alors que peut-être qu'on doit manger le chou et que après le bébé il pousse dans le ventre ? Ou que on doit couper le ventre pour mettre le chou tout entier dedans ? Je comprend paaaaas D: Et puis mon frère Bonbon il a un gros ventre, tu crois que c'est par ce qu'il y a des bébés dedans °^° ?

Avec son jeune âge, il n'avait pas conscience que cette conversation serait sûrement mal perçue par les adultes si l'on venait à les entendre. Pour lui, c'était tout à fait normal : Si les adultes savaient faire des bébés, alors il leur montrerait que lui aussi pouvait en faire et ainsi ils seraient forcés de reconnaître son intelligence !
Très intrigué, il attendit patiemment la réponse de son interlocuteur.

Alors, le louveteau buta complètement sur ses paroles, hurlant UNE FOUFOUQUOI ?! d'un air mêlant surprise et choc. Les oreilles du rosés se couchèrent contre son crâne. Oh là là, il espérait vraiment que personne ne les avait entendu, c'était un peu la honte quand même de crier un mot pareil, ils allaient se faire gronder par les adultes si l'un d'entre eux les avait entendu ainsi parler... Le fils du couple inter-clan tourna la tête de gauche à droite, vérifiant qu'ils étaient encore seuls.
Ouf, c'était bon, sinon il se serait complètement aplati sur le sol sous l'effet de la gêne.
Enfin, au moins s'en alla-t-il de son dos, le laissant enfin respirer.
Twitchell prit une profonde respiration, reprenant tout l'air dont il avait manqué jusqu'à présent. Il se sentait mieux, sans le poids du mâle pesant sur lui ! Il avait l'impression d'être une plume maintenant, prête à s'envoler au moindre coup de vent.
Le louveteau reprit alors, trouvant tout cela bien bizarre, après avoir attardé son regard sur son ventre à lui, sûrement pour constater s'il n'avait pas subitement grossit. Heureusement que non !!
Il constata que chez lui, chez les Brethens, deux garçons ne pouvaient pas avoir d'enfants, et il se mit en tête de savoir où l'on trouvait une foufoutruc.
Non !
Le gamin voulut lui rétorquer qu'on ne trouvait pas ça comme ça, qu'il s'agissait en fait du trou qu'avait les madames, tandis que eux les garçons avaient un appendice et une paire de noisettes à la place. Mais alors qu'il ouvrit la gueule pour le lui dire, le bleuté le coupa net, hurlant qu'il avait comprit, que c'était...De la magie !
Twitchell le regarda avec de grands yeux tout ronds.
Quoi ?
Pourquoi de la magie ?
Mais il l'écouta quand même. Après tout, c'était peut-être lui qui se trompait, et ce mâle avait raison ! Il fallait donc qu'ils trouvent un chou, une foufounette, un buisson et qu'ils recommencent ce qu'ils faisaient il y a quelques instants de cela. Twitchell n'était pas très emballé par cette idée, il avait un peu mal au dos maintenant ! Mais si ça faisait plaisir à l'autre jeune...
Et puis, surtout, tant qu'il aurait ça dans la tête, il ne l'aiderait pas à devenir plus fort ! Il fallait donc qu'il l'aide à découvrir la vérité, en tentant diverses expériences si telles étaient les exigences de cet étrange camarade.
Mais alors, il reprit de plus belle, enchainant qu'il faudrait peut-être mangé le chou, ou alors couper le ventre pour y mettre le choux. L'échine du jeune se hérissa à cette idée.

« Je veux pas que tu me coupes le ventre !! »

Piailla-t-il faiblement. Il était prêt à beaucoup de chose, mais l'idée de souffrir ainsi ne l'enchantait pas du tout. Et si ça marchait pas, et qu'il perdait trop de sang ?? Oh non, il ne voulait pas mourir !
Puis l'autre lui parla d'un de ses frères, qui s'appelait Bonbon et qui avait le ventre tout rond. Ah oui, attendait-il des bébés ? Après tout si ses parents, qui étaient deux mâles, avaient pu les avoir, pourquoi est-ce que lui non plus ne pourrait pas en avoir ?
Le beige pencha légèrement la tête sur le côté, prenant la parole.

« Oh peut-être ! Est-ce qu'il mange beaucoup de choux ton frère ? Et puis il faudrait qu'il ait un amoureux alors ! »

Oubliant la peur passée issue de l'idée qu'il allait peut-être se faire couper le ventre, il regarda attentivement autour de lui, recherchant les objets convoités pour mener à bien leur expérience. Mais d'abord, il fallait qu'il explique quelque chose d'important au loup !

« Tu crois qu'on pourrait trouver des choux et un buisson ici ? Mais on peut pas trouver une foufounette par contre, parce que c'est un trou que seule les femelles ont, parce que nous on a autre chose entre les pattes ! Mais si ça se trouve justement, les choux ça a le même effet que ça, et c'est comme ça que tes papas ont réussis à avoir toi et tes frères ! »

Décidément, il se sentait super intelligent avec lui, il se posait tout pleins de questions et avaient pleins de réponses à donner ! Peut-être qu'en fait il pourrait prétendre au glowstick vert tout compte fait ? Il serait assortit à son papa comme ça !

« Je veux pas que tu me coupes le ventre !! »

PETITE NATURE.
Ieno leva les yeux au ciel mais ne dit rien, bien que frustré par ce refus. Il avait pensé ce petit là prêt à exécuter n'importe lequel de ses ordres... mais n'était apparemment pas assez con pour se laisser charcuter tranquillement. D'un autre côté, il le comprenait un peu : Ce n'était jamais très agréable lorsque la peau était abîmée. Déjà qu'il avait mal lorsqu'il tombait et s'écorchait alors se faire ouvrir le ventre devait être bien plus douloureux. Peut-être même que son camarade en mourrait, ce qui en soi n'était pas une grosse perte, au contraire puisqu'il pourrait ramener son corps au camp et que ses camarades ne verraient là qu'un intrus abattu par un loup dévoué à sa meute. Le soucis, c'était que d'après ce qu'il avait pu comprendre, que le papa du petit était Séide... Et que Ieno n'avait pas forcément envie de prendre le risque de se faire engueuler, voir virer, pour meurtre.

« Oh peut-être ! Est-ce qu'il mange beaucoup de choux ton frère ? Et puis il faudrait qu'il ait un amoureux alors ! »

Ieno réfléchit quelques instants, tachant de se remémorer ce que mangeait son frère. Le tas de gibier de la meute prenait une claque à chaque fois que Bonbon passait devant et les maternelles devait prendre garde à ce qu'il ne boive pas tout leur lait. Par conséquent, oui, il mangeait beaucoup, énormément même. Mais pas de choux. Pas à son souvenir en tout cas.

▬ Il mange beaucoup de viande et boit beaucoup de lait... c'est peut-être pareil ? Et non, il a pas d'amoureux ! Il est trop petit pour ça et il est pas pédé d'abord.

Eh mais du coup, si il fallait s'aimer pour concevoir des petits : peut-être que ses papas à lui n'étaient pas seulement copains ! Peut-être qu'ils étaient gays ! Quelle horreur si tel était le cas, il ne pourrait plus les regarder en face tant ils attireraient le déshonneur sur leur famille !! Tout le monde savait pourtant que ces choses là n'étaient pas naturelles et que les garçons devait finir avec les filles, aussi ennuyeuses soient-elles. C'était pour cela qu'il devait à tout prix mener cette expérience jusqu'à son terme : Si il arrivait à faire un bébé avec son camarade, alors ses parents n'étaient peut-être pas homosexuels puisque cela voudrait dire qu'ils avaient pu avoir des enfants sans être amoureux l'un de l'autre. Du moins, c'était ce qu'il espérait.
La suite des paroles de l'autre môme le tira de ses pensées et il l'écouta avec attention. Ainsi, la foufounette était un trou que seules les femelles possédaient... C'était carrément glauque et, en même temps, ça expliquait pourquoi les filles étaient aussi bêtes : elles étaient creuses.

▬ Han ouais peut-être ! T'es un petit peu intelligent en fait ! Je crois qu'on peut trouver des choux ici... mais je sais pas vraiment où, c'est la première fois que je viens ! Pour les buissons, y'en a un là bas je crois.

Il se leva rapidement et commença à marcher vers le buisson.

▬ Viens, on doit trouver un chou !

A la question portant sur l'alimentation de son frangin, le jeune mâle bleuté lui répondit qu'il mangeait beaucoup de viande et buvait beaucoup de lait. Ah, donc pas de choux du tout ! Lorsque le jeunot dit que c'était peut-être pareil, Twitchell tourna la tête de droite à gauche. Mais non, ça ne pouvait pas être pareil, sinon ils seraient tous aussi gros ! Lui aussi mangeait de la viande et du lait, comme sa sœur et son frère d'ailleurs, et tous les autres louveteaux. En plus, il n'était pas amoureux. Donc son frère était juste gros, c'est tout, il n'y avait que beaucoup de manger dans son estomac et aucun bébés ! Mais ça, Twitchell n'osa pas le dire à voix haute, de peur de vexer l'autre jeune. C'est que ce n'était pas très gentil de dire ça sur son frère, qu'il était juste gras.
A ses propos portant sur la distinction mâle/femelle, l'autre sembla un brin dégouté. Ou perplexe, il ne savait pas trop, il n'était pas bien doué dans l'analyse des émotions d'autrui. Puis il lui répondit, tout aussi enthousiaste, soulignant même le fait qu'il était un petit peu intelligent !
Un petit sourire timide se dessina sur les babines du rosé.
Ouaah, ça c'était un compliment ! Twitchell était vraiment heureux qu'on lui dise une telle chose. D'ordinaire, l'adjectif intelligent était associé au nom de sa sœur, Pensée. Jamais du sien. Lui, il était drôle surtout. Même s'il ne faisait pas beaucoup, voir jamais de blagues, donc il ne comprenait pas pourquoi on lui associait ce mot. Enfin soit, il ne comprendrait jamais les grandes personnes, pas avant d'en devenir une du moins et de rejoindre leur club très privé.
Puis l'autre louveteau lui confia qu'il ne savait pas où trouver des choux, car c'était la première fois qu'il venait ici.
Oh, comme lui ! Un point commun entre eux deux !
Il lui fit alors une proposition qui le fit immédiatement se redresser.

« Viens, on doit trouver un chou ! »

Oui, il était temps d'aller en chercher un ! Même si Twitchell était plus qu'incertain sur le fait que tout ceci marcherait, mais bon, l'autre louveteau semblait bien trop omnibulé à l'idée de vérifier cela lui-même, alors il n'osait pas trop le contredire en lui soufflant que tout cela ne serait pas possible. Et puis, une fois qu'ils auraient vérifié toutes leurs hypothèses sur la conception des bébés à base de choux et de buisson, peut-être qu'enfin il lui apprendrait à devenir plus fort !
Twitchell suivit alors l'autre gamin au petit pas, s'avançant vers un buisson. Au moins, ils avaient déjà un des éléments ! Ne manquait plus que des choux maintenant !
Mais y en avait-il, des choux ?
Eh bien, oui.
Parce que le Nasrin était après tout un endroit regorgeant de végétations, on admettra le fait qu'il y avait une sorte de potager en amont du buisson, une fois qu'ils l'eurent dépassé pour s'avancer u un peu plus loin. Le hasard faisait bien les choses, oui !
Là, des parcelles de terres étaient retournés, et divers légumes d'hivers y poussaient sereinement, parfois grignoté par un rongeur qui n'hibernait pas. C'était sans doute l'un des passes-temps de la déesse du lieu, Moiro, qui tuait ses après-midi en s'adonnant au jardinage. La déesse rose avait la patte verte. Du moins, c'est ainsi que Twitchell voyait les choses.
Et quels légumes poussaient majoritairement en hiver, s'il vous plait ?
Les choux, bravo.
Là, prêt à être récolté, tous de bonnes tailles.
Un grand sourire sur les lèvres, tout excité, Twitchell se tourna vers son camarade.

« HIIII, Y EN A TOUT PLEINS !! »

En plus, ils étaient bien gros !
Sans attendre plus longtemps, le jeune couleur champagne s'avança à petits pas rapide, allant droit vers le plus gros des choux.
Alors, y avait-il un louveteau Séide là-dedans ? Il écarta maladroitement les feuilles qui englobaient quelque chose, pour découvrir...
Rien que d'autres feuilles, encore et encore, et une boule blanche et compacte en son centre. Il pencha la tête sur le côté, se retournant vers l'autre louveteau.

« Y a pas de bébés dedans !! Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »

Est-ce qu'il allait devoir le manger, puis aller dans le buisson avec lui ?? A l'idée d'avaler tout ça, le jeune Brethen se raidit un peu.

Ils ne tardèrent pas à arriver près d'une sorte de potager. Potager qui était garni de choux, ce qui était normal puisque c'était la saison. Cela expliquait d'ailleurs, en partie, le nombre de gamins nés ces derniers temps.
Son camarade rosé s'élanca vers le plus gros des choux et Ieno hésita à le stopper dans sa course : Peut-être qu'il y avait un énorme bébé qui mangeait tout le temps, comme son frère Bonbon, dans ce légume là. Lui ne voulait pas un gros enfant. Un petit lui suffisait largement. Hélas, le temps qu'il réfléchisse et intervienne, l'autre gamin avait déjà commencé à écarter les feuilles du légume. Ieno s'attendit à voir débarquer un tout petit loup, comme ceux qui tétaient encore leurs mamans quelques jours après leur venue au monde.
Mais il n'en fut rien. Au centre du choux, il n'y avait qu'une grosse boule blanc cassé. Ieno en fut très déçu.

« Y a pas de bébés dedans !! Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »

Ce n'était pas normal. Les maternelles lui avaient pourtant juré qu'on trouvait les bébés loups dans les choux ! Frustré d'avoir été berné de la sorte, le petit loup bleu s'empara du légume et commença à en disséquer le coeur plus ou moins soigneusement. Au cas ou un louveteau s'y cacherait. Là aussi, ses recherches demeurèrent infructueuse. Alors il délaissa ce choux là pour s'approcher d'un autre, un peu moins gros, et répéta l'opération. Toujours pas de bébé. Il gronda.

▬ CETTE ARNAQUE !!

Il y avait forcément un problème ! Il fallait peut-être manger le choux. Oui, ça devait être ça. Sans perdre de temps, il attrapa un petit morceau de la boule blanche entre ses pattes avant et le porta à sa bouche. A peine eut-il touché sa langue que Ieno esquissa une grimace de dégoût. Il tourna la tête vers son camarade.

▬ ... C'est franchement dégueulasse. Je veux plus essayer de faire de bébés en fait.

Il envoya le chou rouler dans l'herbe et réfléchit quelques instants. Que faire, maintenant ?
Ah oui. Il devait lui apprendre à devenir un homme.

Ieno se releva et, sans prévenir, se jeta sur le Brethen pour le plaquer au sol.

▬ Allez, montre moi que t'es pas un pédé.

Bon, il avait de sérieux doute quant à cela depuis que l'autre lui avait fait spontanément un câlin.

A sa question, l'autre mâle sembla quelque peu déboussolé. Il ne semblait vouloir admettre que dans les choux, il n'y avait rien, pas de louveteaux en vu. Il décida de vérifier cela de lui-même, s'emparant rapidement d'un autre légume pour en disséquer le cœur. Les grosses boules moelleuses et blanches finirent en morceaux éparpillés autour de lui, jusqu'à ce qu'il s'en lasse et passe à un autre chou pour répéter la même opération.
Twitchell le regardait, les yeux ronds, ne mettant plus ces pattes dans les choux.
C'était donc lui qui possédait la bonne réponse. Les louveteaux ne naissaient pas dans les choux, mais "poussaient" dans le ventre de leur mère, jusqu'à...ce qu'elle les sorte par il ne savait trop quel endroit. Il n'avait jamais assisté à un accouchement de toute façon. Ce qui était plutôt normal, dans le fond, ce n'était pas le genre de truc qu'on regardait confortablement assis aux côtés de la futur maman, un seau de pop-corns à côté en attendant l'heureux événement, pour acclamer la sortie des louveteaux à la façon d'un supporter de foot le faisait à chaque but dans une holà collective.
Son camarade finit par se lasser d'éplucher des choux, et hurla à l'arnaque.
Toujours sans perdre espoir, il engloutit alors un morceau de chou. Tien, lui qui pensait que ça serait à lui d'avaler tout cela, il se trompait, l'autre gamin était bien parti pour !
Du moins, jusqu'à constater que c'était vraiment dégueulasse.
Et qu'il ne voulait plus essayer de faire des bébés, maintenant.
Alors, l'autre se leva pour s'approcher de lui avant de se jeter de lui. Twitchell se retrouva plaqué au sol, le dos collé à la terre du potager et le petit Séide le surplombant.

« Allez, montre moi que t'es pas un pédé. »

Mais...Comment pouvait-il lui montrer cela ? Il ne savait pas ce que ça voulait dire, d'être pédé. Il n'avait jamais lu ce mot.
C'était sûrement, oui, sans aucun doute, l'acronyme de pédérastie. Mais là non plus, il ne voyait pas en quoi cela le concernait. Il n'avait pas lié une relation très particulière avec son mentor ! Heureusement, car sinon sa maman n'aurait sans doute pas apprécié que Spike reste son mentor. Il avait déjà lu ce type de relation dans des romans portant sur l'amour à un temps très ancien, et il avait trouvé cela quelque peu déstabilisant.
Donc non, il ne voyait absolument pas comment lui montrer une telle chose, c'était bien gênant.
Il déplia ses pattes jusqu'à présent courbé sur son buste, pour les placer sur le torse du mâle au dessus de lui, tachant ainsi de le pousser.

« Gnihi-hi-hi, est-ce que ça va comme ça ? »

Les pattes tendues, une expression crispée sous l'effet de l'effort, Twitchell faisait de son mieux pour repousser l'autre mâle et lui montrer qu'il n'était donc pas...un pédé, même s'il ne comprenait toujours pas la potentielle insulte que cela devait constituer à son égard.
Il continua donc à pousser, jusqu'à ce que ses pattes dérapent sur son poils et que ses griffes finirent se planter légèrement dans la peau de l'autre gamin, pour venir la marquer d'un fin trait rouge écarlate.
Les oreilles de Tweet basculèrent vers l'arrière.

« Je...JE SUIS DÉSOLÉ !»

Il retira immédiatement ses pattes, le regardant d'un air affolé de sa position clairement désavantageuse pour rapport à l'autre louveteau.

L'autre mais sembla perplexe mais s'exécuta. Ieno sentit bientôt ses petites pattes tenter de le repousser. Le bleuté tint bon, ses griffes s'enfoncèrent dans le gazon et puis dans la terre.
Une chance que le Brethen ne soit pas plus musclé que lui, sinon il serait déjà par terre et c'en aurait été fini de sa petite fierté. Du moins, c'était ce qu'il se disait avant qu'il sente un picotement au niveau de son poitrail. Ieno glapit et eut un mouvement de recul. Son regard se posa sur la plaie, très fine. Elle saignait à peine. Il devait avoir l'air bien ridicule, maintenant. Lui qui se moquait de ses frères qui geignaient lorsqu'ils s'écorchaient, il n'était pas mieux finalement.

« Je...JE SUIS DÉSOLÉ !»

Ieno le dévisagea. A peine l'avait il blessé que son camarade s'était placé en position de soumission. Voilà qui promettait. Sa cause était perdue, il ne parviendrait probablement à lui apprendre à être efficace en combat si il s'excusait pour un petit bobo.
Il recula de quelques pas et s'assit tranquillement sur le sol.

▬ Beeeh, t'es bête. C'est normal les petits bobos en combat.

Il lui aurait bien sauté à nouveau dessus si seulement il n'avait pas entendu un petit couinement une fois sa phrase terminée. Ieno se tendit et dressa les oreilles. Il crut un instant avoir rêvé, jusqu'à ce qu'un autre couinement, semblable au premier, retentisse. Ca venait de derrière le buisson. Il tourna la tête vers son camarade.

▬ T'as entendu ? C'est quoi à ton avis ?

Sans attendre la réponse à sa question, il se dirigea vers le buisson à pas lent. Le son avait beau être très faible, Ieno n'en demeurait pas moins méfiant : C'était peut-être un solitaire ou un Brethen mangeur d'enfant qui s'était caché là et couinait pour les attirer. Ainsi, si il s'approchait trop, le vilain lui sauterait dessus et ne ferait qu'une bouchée de sa personne. Ieno frissonna à cette idée.

▬ Tiens, suite de l'entrainement pour devenir plus fort : Va voir ce qu'il y a derrière le buisson. Moi je reste derrière au cas ou.

Comme ça, si la chose qui se cachait derrière le buisson s'avérait être réellement dangereuse, lui aurait le temps de fuir ou d'aller prévenir les soldats pendant que le monstre serait occupé à manger l'autre louveteau. Par ce que ça prenait du temps, de manger une proie. Lui tardait souvent à avaler les souris et autres petites bêtes que ses papas lui ramenaient. Alors il se disait que dans le cas du rosé, qui était tout de même plus gros que qu'une souris, il aurait largement le temps de partir.
A moins que le monstre ne les tue tous les deux pour se faire un stock de nourriture.
Ieno recula encore.

▬ Vite, vite !

Recroquevillé sur le sol, Twitchell attendait son jugement. Il allait sûrement le faire saigner, lui aussi, pour se venger des blessures qu'il venait de lui octroyer ! Car il avait bien vu qu'il avait fait un peu mal à son camarade, celui-ci ayant reculé et même émit un petit geignement lorsque ses griffes avaient creusées sa peau.
Il était si vilain de lui avoir fait cela, il s'en voulait tellement !
Finalement, le jeune louveteau recula et se mit assit sur l'herbe humide. L'entrainement était terminé ? Twitchell se releva, basculant sur le flanc avant de se camper sur ses quatre pattes.
Il lui rappela alors qu'il était bête, et que les petits bobos étaient normal en combat.
Ah.
S'il le disait.
Le louveteau champagne n'en était pas pleinement convaincu, de tout cela. Si pour devenir un mâle, il fallait se battre et faire mal à son adversaire, alors...Il ne voulait jamais se battre pour de vrai ! Même pas pour sa meute, hors de question !! Et c'est ainsi que Twitchell s'engagea sur la voix du pacifisme, même si ce terme lui était encore inconnu.
Et puis, brusquement, son camarade se tourna vers lui, lui demandant s'il avait entendu.
Entendu quoi ?
Il avait été bien trop perdu dans ses pensées pour faire attention à tous les bruits qui les environnaient.
Le bleuté se leva alors pour s'approcher du buisson, à pas lent. Il y avait quelque chose dedans ?!
Mais il n'alla pas plus loin.
Car la suite, c'était à lui de la faire, pour parfaire son entrainement. Il devait donc aller voir ce qui se situé derrière le buisson, tandis que lui restait derrière lui.
Le bleu recula encore, puis le pressa, et Twitchell se glaça.

Non, lui aussi avait bien trop peur !
Il resta un instant immobile, tremblant. Et si c'était un gros méchant dedans ?! Qui allait tous les deux les dévorer ! Ou alors un serpent, ou pire un dragon !! Mon dieu non il ne voulait pas y aller. Mais il n'avait pas le choix, s'il voulait devenir fort, c'est son pseudo-mentor qui lui donnait cette mission après tout. S'il ne le faisait pas, il resterait un petit être frêle et pédé, même s'il ne savait toujours pas ce que signifiait ce dernier terme. Il faudrait qu'il demande à son papa, ou à sa maman en rentrant chez lui...S'il y arrivait du moins, si on venait le chercher.
Mais s'il se faisait tuer par le monstre dans le buisson, il ne pourrait jamais retourner chez lui !
Et d'un autre côté, s'il n'était pas fort non plus, car il lui faudrait faire beaucoup de route pour espérer rentrer chez lui.

« J-J'y vais PÉDÉ! »

Il s'approcha donc à petits bas du buisson, dépassant l'autre louveteau.
Puis il arriva à côté du tas de végétaux. Son cœur battait à tout rompre, menaçant de sortir de sa cage thoracique à chaque pulsation. Il retint sa respiration, plissant les yeux pour mieux entrapercevoir les formes à travers les branchages.
Jusqu'à l'apercevoir.
La masse informe émit un nouveau couinement, et il recula par reflex en arrière, avant de s'approcher à nouveau.
Mais...MAIS C’ÉTAIT...

« UN BÉBÉ ! »

Il entra sans tarder dans le bosquet, ignorant les branchages qui arrachait les poils de son encolure et entaillait légèrement sa peau. Il s'approcha de ce qui était bel et bien un louveteau, bien plus jeune qu'eux.
Il la prit par la peau du cou, comme faisait ses parents avec lui, et la tira de là avant de la faire tomber par terre. De pas très haut, aussi n'eut-elle rien, mais quand même. Ce n'était pas évident de prendre quelqu'un par la peau du cou !
Il rapporta donc l'individu, âgé de tout au plus une semaine, aux pattes de son presque ami.
Tweet la retourna maladroitement sur le sol, avant de la refaire basculer sur le ventre, ne sachant trop comment la mettre.

« Je...Je crois que c'est une fille, UNE FILLE ! »

Sa queue se mit à battre, signe de son excitation. Elle semblait gentille ! Enfin, elle était encore toute petite. Mais elle ne pourrait devenir une mauvaise personne, de toute façon !
Il la regarda un court instant, détaillant son pelage clair et ses marquages violets. Avant de lever brusquement la tête vers l'autre mâle, les yeux écarquillés.

« Tu...tu crois que c'est notre fille à nous ?!! Il faut qu'on la garde, il faut qu'on la garde ! »

Car dans le bosquet, il avait vu les restes de chou. Ça, plus toutes leurs expérimentations, et le fait qu'elle se trouvait dans un buisson... Oui, ça expliquait tout !! Ils avaient donc réussis à mettre au monde une petite louvette ! Au moins, il savait plus ou moins comment avait fait les papas de l'autre louveteau pour l'avoir, lui et ses frères. Oh, mais ça signifiait donc qu'ils étaient papas tous les deux !!
La vérité était bien entendu toute autre, mais ça ils ne pouvaient s'en douter. C'était une louve, une solitaire qu'aucun d'eux n'avaient aperçu, qui l'avait déposé là dans l'espoir d'une vie meilleure pour sa progéniture.
Tweet trépigna, s'agitant frénétiquement, tournant un peu autour de cette nouvelle connaissance.

« Dit, dit, on l'appelle Scarlett, comme dans Autant en Emporte le Vent ?!! »

C'était un livre qu'il avait lu il y a peu, et qui l'avait fasciné, notamment par ce personnage dénommé Scarlett. C'était un drôle de personnage, pas comme les autres, avec un caractère loin de celui des princesses des comptes de fées.
Oui, c'est comme ça qu'il voulait appeler leur fille, et pas autrement ! Enfin, si l'autre papa était d'accord du moins. Aussi insista-t-il d'un regard suppliant, les yeux brillants.

L'autre semblait paniqué et, l'espace d'une seconde, Ieno crut qu'il n'exécuterait jamais l'ordre qu'il venait de lui donner. Avait-il prit confiance au point de ne plus le craindre ? Fallait il qu'il lui morde les oreilles pour l'inciter à aller voir ce qu'il y avait derrière le buisson ?

« J-J'y vais PÉDÉ! »

Ieno ouvrit des yeux ronds.
A coup sûr, son camarade avait perçu sa lacheté et, de ce fait, le prenait pour un pédé ! Le louveteau se sentit soudainement très honteux : Si l'envie prenait à ce petit merdeux d'aller raconter tout ça au monde entier -d'autant plus que son papa était Séide d'après ce qu'il avait dit tout à l'heure lorsqu'ils parlaient de choux-, sa réputation serait foutue, il ne deviendrait jamais Alpha, ni Bêta, ni aucun autre rang d'importance et tous les mâles le prendraient pour un homosexuel. Peut-être même qu'on lui ferait des avances. Ieno se tendit à cette idée.
Il tenta de penser à autre chose en se préoccupant de ce que faisait son camarade, espérant vaguement qu'il y ai réellement un monstre derrière le buisson. Ainsi, l'autre gamin serait mangé et personne n'aurait jamais vent de son attitude. Les pattes tremblantes, il se rapprocha doucement. La chose couinait encore.

« UN BÉBÉ ! »

Ooooh alors ils avaient réussi !
Toute crainte envolée, Ieno rejoint son camarade afin de mieux voir ce qu'il avait trouvé. En effet, il tenait dans sa gueule une toute petite bête. Alors, c'était vraiment aussi petit que ça un bébé ? Lui aussi avait été de cette taille là, un jour ? Le loup rosé ramena l'enfant plus près de lui et Ieno put encore mieux l'observer. Et voir son camarade galérer avec. Il allait finir par lui faire du mal, si il continuait ainsi.

« Je...Je crois que c'est une fille, UNE FILLE ! »

Sa réaction fut immédiate.

▬ HAN NAN, JE DETESTE LES FILLES D:

Ça venait du cœur.
Ieno avait, depuis sa naissance, un sérieux problème avec la gente féminine. Il suffisait qu'une fille vienne lui adresser la parole pour qu'il se sente frustré et l'envoie balader. La seule exception était encore sa soeur Paprika par ce qu'elle était moins soumise que les autres et n'hésitait pas à lui faire sentir qu'il ne pouvait pas lui parler comme à de la merde. D'ailleurs, il l'aimait bien quand même sa sœur. Peut-être par ce qu'elle ne ressemblait pas à toutes les autres filles, avec ses cheveux courts et ses airs de garçon manqué. Il aurait fallu que toutes les femelles de cette terre soit comme Paprika, finalement.

« Tu...tu crois que c'est notre fille à nous ?!! Il faut qu'on la garde, il faut qu'on la garde ! »

Ieno grommela. Il n'avait évidemment aucune envie de se coltiner la fille h24. Quelle idée avait-il eue en vouloir faire un bébé avec ce loup ? Si ça se trouvait, leur enfant était aussi débile que lui. Et puis, qu'allaient dire ses papas ? Les maternelles lui avaient toujours dit en riant qu'il était trop petit pour savoir comment les enfants étaient faits, alors ce devait être pire d'en avoir un à lui !
Olala, qu'allait-il faire maintenant ?!
Il pourrait la laisser à cet énergumène ? Après tout, celui ci semblait tout enthousiaste à l'idée de garder la gamine.

« Dit, dit, on l'appelle Scarlett, comme dans Autant en Emporte le Vent ?!! »

▬ Mais c'est un prénom de pouff' !!

Il réfléchit quelques instants, tentant de trouver un meilleur prénom pour sa fille... sans succès. Lui ne savait pas lire. Pas encore. D'ailleurs, il ne s'intéressait que peu aux histoires que les maternelles voulaient bien leur raconter : Elles parlaient souvent de princesses inutiles et cela le faisait souvent soupirer. En plus d'être inutiles, il fallait que les filles fassent perdre leur temps aux chevaliers pour être sauvées.

▬ Bah, c'est pas grave au pire. On a qu'à l’appeler comme tu dis par ce que j'ai pas d'idées.

Lorsqu'il annonça à son camarade qu'il s'agissait d'une femelle, il fut loin d'être ravi. Pourquoi ? Parce qu'il détestait les filles, et ne manqua pas de lui faire savoir en le hurlant. Les oreilles de Twitchell se rabattirent vers l'arrière. Mais, pourquoi il disait ça, ce n'était pas très gentil ! Lui, il n'avait rien contre les filles, il les aimait beaucoup.
Et forcément, il n'avait du coup pas vraiment envie de la garder, grommelant en regardant la gamine qui s'agitait sur le sol en poussant parfois quelques couinements. Et s'il le laissait se débrouiller tout seul avec ?! Il n'arriverait jamais à s'en occuper sans son aide ! Il fallait être deux pour élever des enfants, un papa et une maman. Ou deux papas, ça marchait aussi, comme pour son camarade.
En plus de tout cela, le louveteau protesta aussi au sujet du prénom de l'enfant, considérant Scarlett comme était un prénom de pouf.
...Mais c'était quoi, une pouf ? Twitchell n'en savait rien. Il lui semblait qu'il s'agissait d'une sorte de canapé tout mou, qu'on trouvait dans la bibliothèque et sur lesquels on pouvait se prélasser pour lire. Il ne voyait néanmoins par le rapport entre le prénom et les poufs. Est-ce que c'était une marque, ou un synonyme ? Peut-être. Il n'osa pas demandé, se trouvant déjà un peu trop ignorant à son goût aux yeux de l'autre gamin.
Néanmoins, il finit par considérer que ce n'était pas grave, et qu'ils n'auraient qu'à l'appeler comme ça car il n'avait de toute façon pas d'idées.
Youpie !
La queue du rosé s'agita, signe de son contentement. Il reposa ensuite les yeux sur le tout petit louveteau, qui s'agitait faiblement dans l'herbe en piaillant.

Et maintenant ?
Un louveteau de cet âge là ne parvenait à réguler tout seul sa température. A rester ici, elle finirait par voir sa température corporelle chuter, et craindrait l'hypothermie. Elle devait aussi avoir faim, au vu des petits bruits qu'elle poussait.
Mais ça, Twitchell n'en avait pas vraiment conscience. Il se dit qu'elle babillait beaucoup, tentant de communiquer avec eux tant bien que mal. Il faudrait qu'ils lui apprennent à parler ! Mais pas tout de suite, elle était encore bien trop jeune. Même si elle faisait déjà beaucoup d'efforts. Elle était sûrement intelligente ! Elle n'aurait pas hérité de lui alors, mais plutôt de l'autre papa.
Quoi qu'il en soit, elle se mit à faire plus de bruit, à son plus grand damne, laissant entendre des geignements de plus en plus fort.
Mais qu'avait-elle ?!
Le jeune Brethen se tourna alors vers son compagnon d'infortune.

« Pourquoi elle crie comme ça ?!! »

Oh non, s'occuper d'un louveteau c'était bien plus dur que prévu... Il ne savait déjà plus quoi faire, et espérait que l'autre soit plus informé que lui. Car ça le rendait anxieux, de voir que quelque chose n'allait pas sans savoir de quoi il s'agissait.
Le louveteau rosé renifla, ses yeux commençaient à sérieusement lui piquer.
Jamais ils n'auraient dû essayer de faire des bébés, parce que maintenant ils ne savaient pas quoi en faire ! Les adultes allaient les disputer en découvrant ce qu'ils avaient fait, et allaient devoir s’embarrasser de leur enfant le temps qu'elle devienne plus indépendante. Ils allaient vraiment se faire gronder... Sa maman semblait déjà fatiguée avec eux trois, alors un enfant de plus...
Ne parvenant plus à se contenir, Tweet sanglota pour de bon.

« Je...je sais pas comment on s'occupe d'un bébé, snif, on va se faire gronder très fort BOUHOU-HOOOU ! »

Il voulait que tout cela cesse, qu'un adulte vienne les aider ! Tant pis pour les punitions, mais si ils ne faisaient rien peut-être que leur fille n'allait même pas survivre un jour.
A cette idée, Twitchell s'effondra de plus belle, faisant raisonner sa voix qui venait de monter un peu plus dans les aiguës.
Au moins, ses pleurnichements avaient une chance d'alerter un garde qui passerait par là, c'était le seul point positif à cela.