Fire [Feat. Joshua]

Debout devant la fontaine de Yurai depuis quelques minutes maintenant, je me remémorais le passage de mon épreuve. Ce moment où je me suis confessé à la Corneille, où je lui ai raconté mon enfance et tous ce que j'ai enduré. A l'époque je n'étais encore qu'un jeune loup qui venait à peine de poser un patte sur les terres Punkwolfiennes et pourtant j'avais déjà vu beaucoup de choses. Beaucoup de choses que je n'aurais malgré tout pas aimé voir si j'avais eu le choix. J'aurais aimé avoir eu une mère qui m'aime autant que je l'aime. Une vrai famille comme la plupart des loups ici. Cependant, ça n'a pas été le cas.
Malgré tout j'ai réussi à tourner plus ou moins la page. Je ne vis plus dans la hantise de mon passé comme avant. Je chasse chaque jour pour remplir les réserves de nourriture de ma meute et je prend plaisir à voir la joie dans les yeux de mes camarades. Ma vie est ainsi et je l'aime comme ça. J'espère cependant qu'il me reste beaucoup de choses fantastiques à voir et à vivre mais je n'ai pas à douter de ça. Je suis encore jeune et la vie me réserve encore beaucoup de surprises, je n'en doute pas !

J'ai déposé le lapin que je venais d'attraper au pied de la fontaine comme offrande avant de fermer les yeux et de prononcer une courte prière.

"C'est toujours un honneur d'être votre disciple déesse Yurai. Je vous prie d'accepter ce présent que j'ai capturer en votre honneur."

J'ai ensuite rouvert les yeux et j'ai lancé un ultime regard à la fontaine avant de repartir à travers la galerie qui menait à la sortie. J'ai alors sauté à travers la cascade qui dissimulait l'entrée de la grotte d'un bond, plongeant dans le point d'eau qui se trouvait en dessous sans hésitation. Ce n'est pas la première fois que je venais ici bien sûr, je me rendais souvent près de la fontaine pour y déposer des offrandes où simplement accorder une courte prière à la déesse qui m'avait confié son Glowstick. Ainsi, j'avais l'habitude de traverser cette cascade pour accéder à la grotte cachée où en sortir.
Je sortis de la petite étendue d'eau avant de m'ébrouer, laissant s'envoler de nombreuse gouttes d'eau ainsi que quelques flammes qui s’échappaient de mes cheveux. Je m’élançai alors dans la forêt humide, sûr de moi, décidant de faire un petit détour au cas où je croiserais de quoi nourrir mon clan.

Le soleil déclinait doucement en ce milieu d'après-midi tandis que je vagabondais entre les nombreux arbres. Le soleil filtrait légèrement de temps à autre entre les arbres mais le sol restait malgré tout humide. La nature était bien calme et aucune proie potentielle ne montra le bout de son nez. Mais malgré tout, un bruit de marche se propagea finalement dans les airs me faisant remuer une oreille. Je me suis baissé et j'ai ensuite fixé le buisson derrière lequel venait ce bruit de pas. Je me suis approché doucement de ce dernier et j'ai observé à travers son feuillage.

Surprise, ce n'était pas une proie mais un loup. Je me disais bien que j'avais senti l'odeur d'un camarade lupin mais avec cette odeur d'humidité j'avais quelques doutes. Curieux, j'ai doucement passé ma tête à travers les branches du buisson puis j'ai adressé la parole à l'inconnu.

"Bonjour l'ami, qu'est-ce qui t'amène ici ?"

Je sortis alors complètement du buisson, l'observant d'un air interrogateur. Je ne l'avais jamais vu mais pourtant il me faisait penser à quelqu'un que j'avais déjà vu... Bizarre...

Invité

La liberté est un concept que seul chaque individu, dans son for intérieur le plus profond, arrive à déterminer pour sa propre vie.
Pour le ver de terre qui s'extirpe péniblement du sol lors des jours de pluie, arriver à parcourir un petit mètre sans se faire repérer par un prédateur volatile quelconque est l'accomplissement d'un exploit considérable, une liberté que très peu de ses congénères arrivent à se procurer plusieurs fois dans leur vie. Pour l'aigle qui de ses ailes chaque jour fend l'air avec la plus grande des puissances tranquilles, parcourir ce petit mètre signifie un clignement de paupière dans l'espace d'une minute. Pour cet aigle, la liberté signifiera parcourir monts et vaux quand la météo le permettra, découvrir de nouvelles contrées abondantes en proies et vivre sa vie d'oiseau bien tranquillement au rythme des saisons et des jours.

Pour beaucoup, surtout la jeune peuplade des meutes, encore innocente et emplie de rêves, être solitaire signifie être libre, tellement libre que le concept en soit en devient particulièrement effrayant pour ces jeunes esprits en ébullition de vie et de vitalité. Considérés presque comme une race à part, les solitaires sont synonymes de mystère et d'interdit, pris pour des parias aux glorieux passés oubliés ou de vieux sages des collines n'attendant que ces loupiots des meutes franchissent le pas pour venir leur enseigner leur savoir sans limites. En grandissant, ils se forgeront l'idée que les solitaires sont des criminels ayant fui leur frères à cause de terribles crimes commis contre l'autorité et l'intégrité du groupe. Souvent sujets à la haine fervente des loups de meute, ils sont considérés comme d'égoïstes monstres paresseux et pervers préférant la tranquillité de la nature et de la solitude que d'aider la meute à se tenir debout.

Il se trouve que beaucoup se trompent.
Je n'ai ni passé glorieux, ni passé sanglant, je ne suis loin d'être un sage au sommet de sa colline et je ne suis pas non plus particulièrement paresseux.
Je suis simplement Joshua. Un jeune loup en quête de vérité.
Et je ne me sens pas libre non plus.

Comment pourrais-je ? Enchaîné à mes gènes, mélange de honte, de colère, de mystère, enchaîné à mes liens que j'entretenais autrefois avec ma famille, brisés, réduit en poussières par les actions posées, je suis parti mais l'enfant que j'étais autrefois restera toujours là-bas, un cadavre perdu quelques part dans les Bois de l'Oubli. Le petit qui coursait les corbeaux et qui jouais aux grands chevaliers est mort depuis longtemps, enterré par le départ d'une mère lâche et d'une sœur suiveuse et faible chez une meute ennemie. Enterré par l'exclusion que le physique et le regard d'Edan à travers mes yeux et mon corps on créé chez les Séides, ces bâtards qui ont laissé l'une de leur membre se faire violer avec la plus grande cruauté de l'âme sans ne bouger le petit doigt. Enterré par le chagrin de Blair qui a terminé de réduire mon cœur en miettes.

Que reste-t-il de moi maintenant ? Hein ? Qui me le diras ? Qui ?
Une enveloppe de peau et de poils bien vidée de tout bons sentiments.
Seul persiste la haine et la tristesse, comme toujours elle s'accroche à ceux qui se noient dans leur destin.

Le soleil d'un été tout jeune plombait désagréablement sur mon crâne depuis le début de la journée, et je sentais que je commençais à être sérieusement déshydraté. Il faudrait m'arrêter pour boire, et pourquoi pas ne pas rester en ce lieu pour quelques jours tant qu'on y est. Maintenant que je n'ai plus nulle part ou aller, nul foyer pour m'attendre le soir quand viendra l'heure de se coucher, nul frère, sœur ou mère pour m'attendre à la tombée de la nuit, chaque endroit que je visite deviens mien pour l'instant où j'y reste.

Un bruissement sur le côté attira mon attention et une soudaine odeur Brethen assailli mes narines. Mon poil s'hérissa soudainement et je réprimai un grondement. Ne manquait plus que ça. Sérieusement.

"Bonjour l'ami, qu'est-ce qui t'amène ici ?"

Mon regard bicolore se posa sur une paire d'yeux orangés et une chevelure de flammes qui me fixait avec douceur. Des flammes ? Serait-ce possible que... ?
L'idée désagréable que je me trouvais peut-être en présence de mon demi-frère me dérangeait au plus haut point. Je ne voulais rien avoir à faire avec les enfants d'un mâle Brethen que je ne connaissais pas et de ma mère, ma traître de mère, qui nous avais abandonné moi et Blair chez les Séides.

Les crocs à demi dévoilés je reculai de quelques pas, les oreilles plaquées sur le crâne et le regard luisant d'une colère des plus pures qu'il soit.

- T'es qui ???, lui lançai-je sèchement, un léger tremblement perceptible dans ma voix.

J'avais essayé de me montrer le plus amical possible, pourtant l'inconnu se montra immédiatement étrange face à moi. Il me regardait bizarrement, comme si il me craignait ou quelque chose comme ça. Bien sûr, il ne me connaissait pas et il était à peu près normal de se méfier d'un inconnu. Mais tout de même, se méfier à ce point alors que je m'étais montré tout sauf hostile c'était assez suspect. J'aimerais bien savoir ce qu'il se passe dans sa tête à celui-là...

"T'es qui ???" a-t-il alors dit sèchement d'une voix presque tremblante.

J'ai penché la tête sur le côté en me demandant ce qui le perturbait tant. C'est bien le premier solitaire qui se méfie de moi au point de presque me craindre. Pourtant, j'en ai rencontré plusieurs dont Manji et Xercès qui étaient tout deux très sympas et avec qui j'avais passé un bon moment. C'est alors que j'ai remarqué un détail : ce loup portait un Glowstick bleu.
Un solitaire qui porte un Glowstick ? C'est pas commun...
C'était peut-être un ancien Séide qui est parti après son épreuve. Pourtant il me semble que les Séides n'ont pas le droit de quitter le clan avec leur Glowstick... En tout cas, ça ne me disais pas pourquoi il était aussi peu accueillant.

"Du calme. Je m'appelle Esterno. Je suis Lanterne Brethen."

Marquant une courte pause, j'ai alors repris en plissant les yeux :

"Et toi qui es-tu ? Pourquoi es-tu si méfiant envers moi ? Je ne te veux aucun mal pourtant."

Je tentais de garder une voix des plus calmes. Il devait comprendre que j'étais loin d'être le genre de loups qui cherchait la merde au premier venu. Bien au contraire, j’appréciais chacune de mes nouvelles connaissances et je pense même que les solitaires ont vu beaucoup de choses du à leur voyages à travers les terres et ont beaucoup à nous apprendre. Manji, par exemple, a pu m'apprendre à pêcher et ça m'est très utile depuis. Rien que pour ça, je n'ai aucune raison de me montrer hostile envers un solitaire.

» → Joshua [Pestilence]
» Last Breath [Joshua et la portée]
» Die in a fire [David]
» Fire on the water [Sly]
» Fire And The Thud (ft. Uneth)