Nouveau monde [Tendô]

Invité

Richard

Je suis parti il y a maintenant six mois de ça. Le voyage fut périlleux mais je suis arrivé à destination. Depuis quelques jours je longe la côte pour ne pas me perdre. Il est hors de question pour moi de rater mon objectif en étant si proche. Je suis d'ailleurs inquiet. Depuis que je suis cette route de sable je n'ai croisé aucun autre loup. Est-il possible que je me sois écarté de ma route sans m'en rendre compte ? Je me retourne et observe derrière moi les traces de mes pas dans le sable fin. La côte est sinueuse mais il n'y a aucune raison de se perdre en la suivant. Pourquoi je n'ai encore croisé personne ? Ça parait fou, on m'avait pourtant assuré que je les trouverai en arrivant jusque ici.

Je reprends ma marche en bougonnant. Peut être que ce vieux fou c'était payé ma tête en fait. Je tape dans le sable d'énervement et commence à jurer. Bon sang ça m'apprendra à écouter les inconnus et à leur faire confiance. Ces criques sont désertes. Le vent tiède de juin souffle dans ma fourrure fauve et noire. La houle s'étale doucement à mes pattes. Je garde la tête baissée sous le soleil. Il fait chaud aujourd'hui et aucun nuage ne vient se frotter à l'astre lumineux. Je commence à avoir mal à la tête et mes yeux me piquent. Je décide de faire une pause. L'après-midi est bien entamé et je marche depuis ce matin. Je m'écarte de mon chemin pour me réfugier sous des rochers lissés par le vent, le sable et l'eau salée. Enfin assis dans un petit coin à l'ombre.

Le bruit de la mer est très reposant. L'horizon bleu se confond avec la masse d'eau. Et juste devant moi viennent se poser des goélands. Je me relève doucement. Les grosses mouettes gardent un œil attentif sur mes mouvements. Elles ont raison de s'inquiéter pour leur postérieur à plume. Mètre après mètre je me rapproche des volatiles. Une fois assez proche je bondis au milieu de leur cercle en rugissant. La troupe paniquée se disperse en éclats blancs dans le ciel. J'éclate de rire. La d'où je viens il était rare de croiser des oiseaux marins. Plus j'y pense et plus je trouve dommage qu'il n'y est personne dans un endroit aussi beau.

Soudain un bruit me fait tourner la tête. Un sourire étire mes babines. Finalement peut être qu'il y a des loups ici ! Je commence à trottiner pour rejoindre la source du son. Un peu plus loin devant moi des oiseaux s'envolent de derrières des rochers, je presse le pas et cours en direction des oiseaux. Je grimpe sur la dune grise pour observer ce qui se passe en contre bas. Mais il n'y a rien. Rien du tout sauf de larges crevasses dans la roche. Je ne bouge plus et tend l'oreille tout en me penchant en avant. Aucun bruit. Je lance un appel.

« Il y a quelqu'un ?! »

Si une bestiole était tombée là dedans elle aurait probablement besoin d'aide pour en sortir.

Des bruits de pas sur le sable, le sol légèrement éclairé par la lueur rouge d'un glowstick, Tendô venait d'arriver à la crique. Il n'était encore jamais venu y faire un tour et il s'était dis que le temps ici changerai du temps qu'il avait l'habitude de voir chaque jour dans son village. Et en effet, c'était bien différent car le soleil n'épargnait aucune parcelle du territoire. Il compris d'ailleurs pourquoi cet endroit était nommé "Criques du Soleil". La chaleur était d'ailleurs presque désagréable mais heureusement pour le loup aux yeux spiralés, son poil était fin et ne lui tenait pas chaud. C'était étonnant pour un loup qui venait d'un pays pluvieux mais au moins ça lui permettait ici de profiter du soleil sans se retrouver étouffé par la chaleur.

Marchant au bord de l'eau, les pattes caressées de temps à autre par le va-et-vient des vagues, Tendô cherchait tout de même des proies qu'il pourrait ramener à son clan. Il se servait de sa vision spéciale pour repérer de la vie à proximité et aperçu à travers un rocher une aura de chaleur corporelle. D'après l'odeur et la taille, il s'agissait d'une mouette.
En silence, il s'approcha doucement de la cible tout en se baissant pour ne pas se faire repérer. Comme il arrivait derrière le rocher, l'oiseau avait peu de chance de le voir et Tendô était en bonne posture pour le capturer.

Parfait...

Le mâle roux s'avança un peu plus quand l'oiseau sorti de derrière le rocher pour venir se poser dessus. Tendô se figea, heureusement la mouette ne l'avait pas vu et il continua donc son avancée. Une fois assez près, il s'élança et d'un coup sec il attrapa l'oiseau par la gorge avec succès tout en lui brisant le cou au passage. Malheureusement, le mâle Lanterne atterrit trop au bord du rocher et fut entraîné dans une chute. Et comme si ça ne suffisait pas, une crevasse se trouvait juste en dessous et il s'engouffra à l’intérieur. Par réflexe, il planta ses griffes sur les bords mais il allait trop vite et ce geste lui a seulement permit de ralentir sa chute et donc d’atterrir avec un peu moins de violence sur le sol.

Il s'est vivement relevé, secouant sa tête pour se remettre les idées en place. Toujours sa prise fermement coincée entre ses crocs, il réfléchissait déjà à une solution pour se sortir de là. Il n'angoissait pas du tout, ce n'était pas son genre... C'est alors qu'en haut de la crevasse, à travers la paroi, il vit la chaleur corporelle d'un individu qui se rapprochait. Il entendit alors un appel.

« Il y a quelqu'un ?! »

N'importe quel autre loup aurais réagi de la façon la plus logique qui soit en hurlant : "Au secours, je suis tombé dans une crevasse ! Aidez moi !" mais Tendô était beaucoup trop fier et solitaire pour agir de la sorte.
Il ne répondit pas, ignorant totalement l'appel du loup inconnu. C'est alors qu'il s'est élancé sur la paroi, les muscles saillants, bien certains de pouvoir remonter en haut tout seul. Il s'est accroché à la paroi puis s'est élancé sur l'autre puis de nouveau sur la première et ainsi de suite, se rapprochant petit à petit de la surface. Mais Tendô était trop ambitieux et au saut suivant, il glissa et chuta. Il pu tout de même se rattraper un peu plus bas et n'eut donc pas à s’écraser de nouveau au fond.

"Et merde..." lâcha-t-il

Tendô est resté ainsi pendant quelques secondes avant de levé les yeux vers le haut et de constater grâce à ses pupilles spéciales que l'individu était toujours là. Il soupira, bien conscient qu'il allait quand même avoir besoin de son aide malgré tout.
Il coinça sa proie contre la paroi d'une patte pour parler au loup qui était à la surface.

"Hé toi là-haut ! J'ignore qui tu es mais j'aurai besoin de ton aide pour sortir de ce trou. Tu veux bien m'aider ?"

Tendô était exaspéré de devoir demander de l'aide et ça s'entendait un peu dans l'intonation de sa voix. Mais il n'avait pas le choix si il ne voulais pas finir dans ce trou à compter les jours passer.
Toujours accroché à la paroi de la crevasse, il attendait patiemment la réponse de l'inconnu.

Invité

Le son de ma voix se répercute contre les surfaces érodées. Toujours fixé sur la crevasse je me concentre pour espérer apercevoir quelque chose. Les yeux plissés je ne vois rien. Qui plus est je n'obtiens aucune réponse à mon appel. Je réalise soudain que c'est probablement la chaleur qui m'est montée à la tête. Il n'y avait rien ici. Je soupire exaspéré par ma propre bêtise. Je souhaite tellement rencontrer un loup dans ces contrées que j'en viens à m'imaginer des situations saugrenues. J'amorce un mouvement de demi-tour. Beaucoup plus bas la marée monte et recouvre déjà tout le sable sur dix centimètres.

Je n'ai pas le temps de repartir sur ma route que de nouveau mon attention est attirée dans le piège de roche. Je distingue vaguement une silhouette remonter la paroi d'une étrange façon.

« Hein? »

Le crissement des griffes contre la pierre grise me fait réagir immédiatement. Je saute de mon perchoir et galope jusqu'à la crevasse. Je penche ma tête dans le trou. Merde il y a vraiment un loup là dedans ! Et moi qui ai faillit partir en le laissant dans ce pétrin. Je m'allonge au sol et engouffre ma tête dans le trou en étirant mon coup au maximum. Mes crocs claquent dans le vide. Voyant que je suis trop court je précipite mes deux pattes avant et la moitié de mon buste à l’intérieur.

Je gagne bien des centimètres mais là encore impossible de l'atteindre il est beaucoup trop bas. Mes pattes arrières glissent, je perds mes appuis. Ça devient dangereux je risque de tomber avec lui, de l'emporter dans ma chute et l'un de nous deux pourra d'être blessé.

« Je n'arrive pas à t'atteindre, tiens le coup je vais chercher un moyen de te remonter. » Dis-je en sortant de la fosse.

Je cherche autour de nous qu'est ce qui peut aider. Mais à part du sable et des cailloux il n'y a rien. Je reviens de l'autre côté du rocher qui m'avait servi au part avant de promontoire. J’atterris dans le sable. L'eau m'arrive maintenant au ventre. Il faut faire vite. Je finis par voir dériver un morceau de bois flotté ballotté par la houle. Ça peut faire l'affaire. Je saisis la longue branche dans ma gueule et commence à la tirer. Le fluide me facilite d'abord la tâche. Mais l'escalade de l’écueil s’avère être la partie la plus difficile. Le rondin est lourd et m'arrache les dents.

Déjà épuisé j'arrive devant l'anfractuosité et crache le bois au sol avant de m'adresser à l'inconnu.

« Ça va, tu tiens encore ? J'ai trouvé une branche essaye de l’agripper et d'escalader la paroi je vais t'aider en tirant de mon côté. »

Sur ce je m’exécute et laisse doucement glisser le bois jusqu'à lui. Je ne sais pas si mon plan va fonctionner … La branche est imbibée d'eau et risque de céder avec le poids.

Tendô vit l'individu au niveau de l'entrée de la cavité. Il semblait l'avoir vu. Tandis que le mâle roux était toujours agrippé à la paroi rocheuse, l'inconnu fit claquer ses crocs dans le vide tentant d'attraper Tendô en vain. Il croit vraiment qu'il va arriver à m'attraper comme ça ? pensa-t-il les muscles toujours tendus lui permettant de tenir le coup. Heureusement pour le mâle aux yeux mauves, il possédait le Glowstick d'Aka et était donc en mesure d'utiliser sa force comme il le fallait. Ainsi, il tenait parfaitement au mur sans montrer un seul signe de faiblesse.
Alors que le crêté en haut commençait à glisser, il se rendit à l'évidence et abandonna sa tentative. Il lança alors à Tendô :

"Je n'arrive pas à t'atteindre, tiens le coup je vais chercher un moyen de te remonter."

Le rouquin soupira et planta un peu plus ses griffes noires dans la roche. Il tenta alors de nouveau de grimper en reprenant l'oiseau dans sa gueule mais sentant qu'il avait abîmé toutes les prises en chutant tout à l'heure, il préféra se résoudre à attendre que l'individu à la surface trouve une solution plus judicieuse.
Après une ou deux minutes d'attente, Tendô sentit le loup revenir. Lorsqu'il apparut à la surface, il lança vivement au prisonnier :

« Ça va, tu tiens encore ? J'ai trouvé une branche essaye de l’agripper et d'escalader la paroi je vais t'aider en tirant de mon côté. »

Il tendit alors le bout de bois vers le Brethen qui, par chance, était assez long pour lui parvenir. Tendô n'en pouvait plus d'être agrippé ici si bien que dès que la branche fut à son niveau, il saisit sa proie dans sa gueule et s’accrocha au bois avec ses griffes. Un craquement retentit ce qui n'arrêta pas le mâle aux yeux spiralés qui, sans attendre un geste de la part de l’inconnu, se mit à remonter le bout de bois avec vivacité. Il n'avait aucun mal à le remonter, c'était comme grimper aux lianes de l’Écueil magnétique pour accéder à la fontaine du Grizzly et ça, il avait l'habitude de le faire.
Il arriva bientôt à la surface quand un craquement encore plus déchirant résonna dans la crevasse. Il remarqua alors que juste au dessus de ses pattes, la branche était sur le point de céder. En une fraction de seconde il s'élança vers le bord et la branche céda en même temps. Par chance, il arriva juste assez haut pour s'accrocher au bord et il pu remonter tant bien que mal.

Il était enfin sortit.

Mais Tendô prit à peine le temps de reprendre son souffle qu'il se tourna vivement en direction du l’inconnu qui, d'après l'odeur, était un solitaire. Il étouffa un grognement et se mit face au loup crêté, tendant les coussinets de sa pattes avant droite dans la direction de l'autre mâle. Son Glowstick se mit à briller plus fort, il était prêt à utiliser son pouvoir à tout moment pour expulser ce solitaire hors de sa vue. Certes, cet individu venait de lui sauver le vie, mais il n'allait pas pour autant ne pas s'en méfier.
Un lança alors vivement mais calmement au solitaire :

"Avant toute chose je veux savoir ton nom, d'où tu viens et ce que tu viens faire sur ces terres."

Le mâle au cheveux hérissés l'avait sentit, ce n'était pas un solitaire comme les autres. Il avait voyagé, il portait de nombreuses odeurs sur lui. C'était un voyageur comme Tendô avant de rejoindre les Brethens...
Tendô renchérit de sa voix toujours calme qui contrastait avec sa posture défensive :

"J'attends..."

Invité

J’arrive à bloquer le bois contre la paroi. Je sens le poids de l’infortuné nous tirer vers le fond. Les quatre pattes fermement posées sur le sol, toute griffe dehors j’emploie un maximum de ma force à tenir la branche dans ma gueule. Bon sang cet exercice est plus que physique ! Ma salive dégouline entre mes crocs, je glisse. Je ne peux pas améliorer ma prise, j’ai trop peur de lâcher. S’il-te-plaît dépêche toi d’atteindre le sommet. Comme si cela ne suffit pas un premier craquement se fait entendre. Ça va casser ! Je sens les mouvements du loup qui remonte de plus en plus vite.

Je ferme les yeux pour mieux me concentrer sur l’effort. Tiens bon Richard ! Me dis-je à moi même. J’ai la force de tenir mais pas pour longtemps. Un nouveau craquement de la fibre plus fort cette fois me surprend. Mes pattes glissent sur la roche. La branche fini par céder et moi aussi. Je m’écroule tandis qu’elle se bloque à la surface. À côté de moi le cadavre d’un oiseau, le loup à la fourrure orangé. Et à l’échine hérissée. J’ai le souffle court ma mâchoire me fait souffrir et je crois même que je me suis cassé une dent. Pourtant celui que je viens de sauver se montre très agressif et défensif.

Même si je ne comprends pas bien pourquoi il tend sa patte dans ma direction (c’est quoi ? Une façon de demander un combat ? ) je me redresse péniblement et adopte également une attitude plus ou moins offensive. L’inconnu au look hors norme et aux yeux violet se fait soudainement plus bavard. Je ne souhaite pas me battre même s’il est plus svelte que moi et qu'en temps normal je dois avoir ma chance je suis épuisé. Et s’il me fait tomber dans le trou d’où je viens de l’en sortir je suis condamné. Qui plus est la marrée monte toujours et va inonder sous peu la cavité. La noyade c’est vraiment pas un bon plan.

« Je me nome Richard. Je viens de lointaines contrées et je suis à la recherche d’une meute qui puisse m’accueillir. »

Même si ma réponse est évasive elle en reste suffisamment complète pour satisfaire mon interlocuteur. Je l’observe sous tous les angles possibles de là où je suis. Une couleur de pelage peu commune, des accessoires, dont un qui attire plus mon attention que le reste dû à sa forte brillance. Est-il possible que ce loup soit un des membres de cette communauté que je recherche depuis tout ce temps ?

« Suis-je bien sur les terres de PunkWolf ? »

Ma question est presque rhétorique. Je sens que je suis au bon endroit. Mes muscles tremblent sous ma peau d’épuisement. Un sentiment de réussite se lit probablement sur mon museau. Alors j’ai réussi ? Ce n’étaient pas des contes pour loupiots ! Je me décontracte légèrement. Je ne sais pas encore si je peux lui faire confiance où s’il va me sauter dessus mais je me laisse envahir par cette sensation de joie. Le peu d’énergie qui me tient debout commence à me quitter. La chaleur et l’effort combiné n’ont pas fait bon ménage. Je chancelle.

L'inconnu a très vite réagi à la menace du Brethen et s'est immédiatement crispé. Il ne devait pas comprendre le geste de Tendô, ne connaissant pas son pouvoir de répulsion et d'attraction. En tout cas, cela montrait bien plus au mâle roux que ce jeune loup ne venait pas d'ici. Ce touriste n'avait pas l'air très dangereux mais Tendô restait toujours sur ses gardes, attendant la réponse du nouveau venu.

« Je me nome Richard. Je viens de lointaines contrées et je suis à la recherche d’une meute qui puisse m’accueillir. »

Gagné ! Ce loup venait bien de loin ! Et de plus il cherchait une meute à intégrer... Cela intriguait fortement le mâle aux yeux violets qui posa lentement sa patte sur le sol tout en continuant à fixer Richard. Si celui-ci souhaitait rejoindre une meute, c'était l'occasion rêvée pour le rapatrier chez les Brethens et l'empêcher de faire une grosse erreur en rejoignant les Séides. Tendô avait toujours considéré les Séides comme représentants des grandes puissances capable de détruire les plus petites en un clin d’œil sans en subir de conséquence. Il avait vu son village se faire écraser par une guerre entre grandes puissances qui détruisait les plus petites pendant que elles, les grandes, restaient intactes, bien au chaud et bien protégées. Les plus petits n'avaient rien demandé mais c'était eux qui prenaient le plus...
Le mâle aux cheveux hérissés n'était pas vraiment en phase avec les Séides pour cette raison là et il savait que si ils y en avaient qui risquaient de causer des problèmes, c'était forcément eux.

« Suis-je bien sur les terres de PunkWolf ? »

Se redressant, Tendô se montra moins distant pour ne pas faire fuir Richard. Il s'assit lentement, fixant l'inconnu d'un air sceptique. Le jeune mâle roux prit quelques instants pour réfléchir par où commencer.
Il lui répondit finalement toujours froidement mais sans agressivité cette fois :

"C'est exact, tu es bien sur les terres Punkwolfiennes actuellement. Je me présente : on m'appelle Pain. Je fais partie de la meute des Brethens."

Il n'ajouta rien. Il voulait voir quelles questions Richard allait lui poser...

Invité

Ma petit explication calme le loup orange qui s’assoit. Quand à moi je fais de même plus lourdement. Cette posture agressive avec la quelle il m’a accueilli n’était en fait qu’un moyen de défense. Je suis rassuré. Et la réponse du dénommé Pain concernant ce lieu me rassure encore plus. Je ne retiens pas un soupir de soulagement. Malgré une certaine froideur dans sa réplique je ne ressent aucune agressivité ou du dégoût vis à vis de mon statu de solitaire. Au contraire il me donne même le nom de sa propre meute. Une sorte de proposition à le rejoindre ? Je ne demande qu’à accepter ! À condition quelle me convienne.

Je vois alors le cadavre de l’oiseau et suggère qu’il devait être un animal de plus pour remplir un garde mangé commun. Ce qui confirme la vérité sur l’existence de cette meute. Quoi qu’en fait ce loup pouvait être un solitaire. La proie est petite et généralement je me souviens que les meutes que j’ai eu l’occasion de voir chassaient en groupe. Pfffu pourquoi je me prends la tête à savoir s’il me ment ? Contente toi d’écouter et de prendre un max d’info tu feras le tri plus tard. Il fait trop chaud pour commencer à se griller les neurones en réflexion idiote.

Mais avant d’aborder mes questions sur les Brethens. Je l’interroge sur cet étrange grigri qui ne cesse d’attirer mon regard.

« Ce barcelet qui brille à ta patte, qu’est-ce-que c’est ? »

Je n’avais pas vu de tel objet au par-avant. Si brillant même en plein jour. Ajouté à cela le fait que cette lumière ne soit pas blanche comme la plus part des lumières mais rouge. Je sais que les lucioles ont le croupion brillant un peu jaune pourtant chez ces insectes cela ne se voit que la nuit. Alors comment ce petit bout de soleil rouge peut-il autant se distinguer ? Je cligne des yeux. Cela me parait tellement fou et invraisemblable.

« C’est une marque d’appartenance aux Brethens ? »

Je tente une supposition. Sa réponse pouvait être déterminante. Je ne suis pas fan de signe extérieur à une quelconque appartenance à un groupe. Une autre question me vient alors.

« Il y a d’autres meutes que la tienne ? »

C’était important de savoir. Même si je n’avais aucun recul sur ce qu’il pouvait me dire je sentais pouvoir croire en ses paroles.

Le soleil derrière moi commence à diminuer. Enfin ! Je peux pour la première fois depuis que je foule ces plages ouvrir convenablement mes yeux et observer nettement le monde qui m’entoure. L’inconvenant d’avoir des yeux bleu …

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