Aro - Carmen tu m'intrigues.

Les cavités souterraines qui avaient créé ces grottes abritaient une meute tranquille qu’il avait rejointe depuis peu. Les Séides étaient un groupe composé de nombreux loup, et parfois le grand mâle se demandait s’il serait capable de retenir le prénom de chaque individu. Il y en avait certain don il n’avait jamais entendu la voix. Il se demandait parfois depuis combien de temps la meute était là. Depuis combien de temps l’éboulement avait eus lieu pour créer ces grottes et ces cavités sans fin ? Ses yeux rouges luisant comme de perles fluors dans l’ombre détaillaient les loups. Il les observait faire leur allés et venus sans rien dire. Il n’osait pas bouger, et puis de toute façon il était bien dans cette position couché. Une position de sphinx parfait, les oreilles dressées vers l’avant, il avait renvoyé ses mèches rebelles à la niche, il y voyait clair et dévoré chaque individu qui passait de ses beaux yeux.

Le mâle brun ne s’ennuyait pas vraiment en soit. En fait, il était plongé dans une réflexion sans queue ni tête. Il se demandait comment il avait fait pour arriver ici quinze jours plus tôt. Il venait de si loin… Son voyage avait été long et empli de rencontres toutes aussi unique les unes que les autres. Il avait aimé se temps passer à vagabonder. Ces moments de solitudes, et ces moments de fainéantise durant lesquels il avait lézardé au soleil. Il ne voulait pas repartir en voyage, ça non. Les moments d’angoisses dans la pluie et le froid ne lui manquait pas. Les moments de craintes et les jours où il n’avait rien pu avaler ne lui manquait pas. Seul il avait eut dû mal à se débrouiller. Chasser ça n’était pas son truc… Il pouvait manger l’animal une fois mort, de toute façon l’animal est décédé alors autant qu’il soit utile. Mais lui, hormis dans ses moments de folies, n’avait jamais réussi à tuer quoi que ce soit. Il respectait et aimait trop la vie pour être capable de la prendre à qui que ce soit. Et puis de toute façon il avait toujours pensé qu’il n’avait pas le droit de vie ou de mort sur aucun individu. Alors il y avait eut de longues périodes durant lesquelles il n’avait rien avalé.

Parfois, il s’en souvient, il avait perdu connaissance à cause de la faim et de la fatigue. Souvent il avait pensé que ses amis charognards le dévoreraient, mais ils n’en avaient rien fait. Trop habitué à sa présence, les oiseaux avaient sans doute finit par le considérer comme un membre de leur famille. Les oiseaux noirs étaient peut être des charognards, ils n’étaient pas des cannibales pour autant. Ils ne se nourrissaient pas des cadavres de leurs frères. Les corbeaux et les corneilles n’avaient donc jamais profité de ses pertes de connaissances pour l’abattre et se nourrir de lui. Dommage, ils auraient eus à manger pour un mois au moins… Chassant cette pensée, il secoua vigoureusement la tête.

Là bas au loin au fond de la grotte, il voyait la lumière du jour qui filtrait. Il s’imaginait sans mal qu’il serait éblouit par les rayons du soleil s’il venait à sortir. Dehors, il y avait sa camarade de voyage. Une corneille un peu plus grande que la moyenne possédant trois yeux… Le loup souffla longuement et ramena sa queue contre son corps tout en continua d’observer les individus. Finalement, son regard se déposa sur une femelle qu’il trouva tout de suite différente des autres. Elle n’était pas très grande mais semblait robuste. Monté sur trois pattes, le loup pencha la tête en se demandant si elle était née ainsi, ou si un malheureux incident lui avait volé une patte. Son pelage semblait assez clair car elle était bien visible dans la pénombre. Il lui voyait des cheveux et une casquette, ainsi qu’une queue légère qui souligne un peu le côté féminin de la louve.

En l’observant il constata qu’il ne l’avait pas vue faire des allés retours comme tout les autres et cela l’étonna. Il hésita alors à se lever et aller la voir. Il n’était pas très à l’aise pour aborder qui que ce soit. Toujours un peu distant et sur ses gardes, il n’était pas non plus très doué pour entâmer la conversation. Il n’était pas méchant loin de là. Juste un peu solitaire et distant dans l’âme…. Alors au lieux de lever son postérieur et d’aller la voir, elle qui attisait sa curiosité. Il resta là dans son coin, à la détailler de son regard sang.

Il avait observé la femelle estropiée agir et il avait trouvé son geste pour le louveteau particulièrement maternelle et beau. Il avait trouvé cela touchant et cela en avait ajouté à son envie étrange de s'approcher de la femelle à trois pattes. Mais en même temps il se disait qu'il allait se faire renvoyer. Et puis pas question de faire les gros muscles, c'est ridicule et il n'a pas envie de paraître imbu de lui même alors qu'il ne l'est pas. Depuis sa place, il avait observé la femelle avec le louveteau jusqu'à ce qu'elle revienne seule et qu'elle se sente observer. Il agita les oreilles en penchant la tête, elle avait donc finit par sentir son regard. Il replaça correctement ses ailes affin de se relever sans trop de mal, puis il s'approcha calmement de la femelle, sans traces d'animosité malgré le regard non chaleureux de la beige.

"Pardonne moi si mon regard t'a importuné, cela n'était pas mon attention." expliqua-t-il doucement. "En fait, si tu me le permets, je dois te dire que j'ai trouvé ce que tu as fais particulièrement touchant" souligna-t-il

Puis il se rappela qu'il ne s'était pas présenté, qu'il avait oublié les convenances et qu'il avait été bien mal élevé de l'aborder ainsi. Le mâle qui ne se faisait jamais plus grand qu'il n'était, et qui faisait toujours très attention à ne pas prendre les autres de hauts, agita finalement les oreilles tandis que son épaisse queue au pelage brun caressait l'air dans un mouvement calme et paisible.

"Je me présente, je suis Aro, et toi ?" questionna-t-il

Il était intrigué par elle, elle était troublante. Du moins, il la trouvait troublante. Malgré que cela soit un avis personnel,il avait finit par aller vers elle par curiosité de savoir qui elle est vraiment. Il voulait savoir comment elle était, était-elle douce ou froide avec les adultes ? Méfiante ou avenante ? Et puis, il ne savait pas, il y avait quelque chose en elle qui l'empêchait de se méfier totalement. Il savait pourtant que malgré sa patte manquante elle savait surement se défendre comme n'importe quel membre de son espèce. Alors pour ne se méfiait-il pas ? Juste parce qu'il l'avait vu aider un louveteau ?