Papa où t'es ? ♠ Carmen

Aujourd'hui c'était sortie scolaire ! Enfin presque. C'était en mieux ! Parce qu'aujourd'hui il n'était pas en groupe de louveteaux bruyants et brutaux. Aujourd'hui Jagh était avec sa mère et il paradait comme un paon à la sortie du campement, parce que maman l'emmenait chasser alors que les autres restaient avec les Maternelles. C'est avec une certaine satisfaction qu'il releva le menton devant les regards jaloux de ses pairs enfants. Eh ouais ! Lui il pouvait se barrer du camp, lui il allait chasser, comme un grand ! Le louveteau souriait, posant un regard d'or scintillant, émerveillé devant tout ce qui sortait de l'ordinaire. Trottinant derrière la louve crème il se rendit vite compte quand même qu'elle était vachement rapide alors qu'elle avait que trois pattes, le petit mâle dû accélérer, bondissant sur chaque empreinte que Carmen laissait dans le grand manteau blanc et souple que formait la poudreuse fraîche tombée dans la nuit. Rapidement, parce que le petit était encore frêle et faible, ses pattes crièrent grâce et il s’essoufflait. Il voulait tellement montrer à maman qu'il serait fort et brave comme elle ! Alors il se retint de râler et avança encore. Et puis il avait bien fait, parce qu'en fait, une fois cette décision prise, il restait très peu de temps avant que la femelle beige a la casquette ne s'arrête prêt d'un point d'eau. Heureux comme tout de pouvoir faire une pause, Jagh sautilla jusqu'à l'étang pour y laper quelques gorgées. Dans l'eau troublée par les mouvements du gamin, le reflet des deux Séides se brouillaient en vaguelettes. le blanc releva le museau, observant attentivement le miroir improvisé, comparant son image à celle de la disciple de l'Anaconda avec curiosité. Il n'avait jamais fait attention que Carmen et lui était si différents...

La louveteau releva le museau vers sa mère et lui sourit avant de demander, de but en blanc :

« C'est qui mon papa ? »

Les prunelles d'or cherchaient celle de sa mère. Il semblait soudain que le petit avait besoin d'elle, de sa présence, d'être rassurée par elle. Fragile et minuscule, Jagh ne grandissait pas vite, ce qui expliquait aussi pourquoi il était souvent la victime des autres louveteaux plus grands et plus brutaux que lui.

« Les autres ils disent que si j'ai pas de papa c'est parce que c'était sûrement un méchant loup ou un lâche qui s'est fait mangé par un ours... »

C'était pas vrai. Ca pouvait pas être vrai. Maman ne l'aurait pas eu avec un débile, un nul ou un monstre. Hein ? pas vrai maman ?

Voilà depuis un moment que la petite boule de poils blanche et verte était renter dans ça vie. Il avait bousculer son quotidiens tel un coup de pieds dans une fourmilière. Au grand jamais, elle ne se serait attendu à le trouver au milieux de nul part et encore moins à se qu'il lui sauve la vie. Grâce à lui. Grâce à ceux qui n'ont pas eu le courage de le garder aux près d'eux. Il était devenu sa raison de vivre et de se battre à nouveau. Carmen lui avait sauver la vie et lui avait sauver son existence. Bien que le solitaire qui l'avait rejoins un peu plus trad aurait surement tout aussi bien pris soin de lui qu'elle avait pu le faire.

Jagh.

Qui aurait pu croire d'elle, qu'elle aurait été une mère protectrice et aimante? Certainement personne et elle en premier. Carmen n'était que froideur et dureté, peu de loups se risquaient de s'en approcher ou même de lui parler au risque de perdre soit son amour propre, soit un morceau de chaire. Maintenant, elle l'était toujours un peu, mais beaucoup moins. Jagh lui avait offert sens le vouloir de l'amour pour éclairer son cœur aigrit par la solitude et le regards des autres. La trois pattes ne serait dire à quel point tout ce que se petit loup avait pu lui apporter. Pourtant, une chose lui faisait peur. Carmen n'était pas la mère biologique de Jagh et tôt ou tard, la fameuse question arriverait. Elle craignait qu'il la regrette. Cette perspective lui était insupportable, pourtant, elle s'était jurer de ne pas lui mentir.

Aujourd'hui était une journée un peu spéciale, tant pour Jagh que pour Carmen. Les deux loups allaient sortir du camp, autant dire que se n'était pas une chose qui plaisait particulièrement à la trois pattes. Elle était lente et s’éloigner du camp était une habitude qu'elle avait perdu depuis des années, mais partager des moments avec le petit blanc valait bien plus. De plus, vu que le petit ne semblait pas avoir trouver de mentor, elle voulait absolument lui montrer les bases de la chasse. Même s'il fallait le dire, cela sera compliquer avec trois pattes. Il avait beaucoup neiger dans la nuit, faisant disparaître les anciennes traces de pas pour laisser de plus fraîches apparaître. Au bout d'un certain temps, ils arrivèrent à l'étang nacré. Le louveteau se précipita vers l'eau pour se désaltéré, se que la femelle crème fit aussi. Elle pu sentir la boue fraîche sur ses coussinet, lui rappela encore une fois son membre disparu. Lentement, Carmen lapa la surface de l'eau et quand elle releva là tête vers la surface de l'eau. Elle pu voir Jagh observer avec attention leurs reflet qui étaient immanquablement différent.

« C'est qui mon papa ? »

Lui lança-il en relevant vivement le museau vers elle. Les petits yeux dorées du louveteau ne la lâchait pas pendants les quelque secondes qui suivait. Carmen avait cru mal entendre et resta sans rien dire comme si un bug serveur l’empêchait de faire quoi que se soit et surtout de réfléchir. Elle ne voulait pas entendra ça de sa gueule. Non, jamais.

« Les autres ils disent que si j'ai pas de papa c'est parce que c'était sûrement un méchant loup ou un lâche qui s'est fait mangé par un ours... »

Sur ses mots, elle revient à elle même. C'était quoi cette blague? D'où ils pouvaient sortira ça? Bien que... Abandonner son louveteau dans la foret était preuve de lâcheté... Mais. Mais. Et puis merde à la fin. Le regard azure de la louve se posa sur le petit être:

"Jagh. Qu'est ce que tu en pense? Toi."

Son regard passa des prunelles dorées du jeune mâle à leurs reflets dans l'eau. Il pouvais parler sans craindre un quelconque reproche ou même aucune raillerie.

Il y eu un temps de silence de la part de Carmen. Le louveteau ne s'en formalisa pas parce qu'en général, quand Maman attendait avant de répondre, c'était pour qu'il trouve la réponse tout seul, comme un grand. D'abord parce que souvent sa question était parfois un peu bête et en y réfléchissant quelques secondes il comprennait son erreur ou sinon parce qu'il pouvait parvenir à résoudre son soucis sans coup de patte de la louve crème. Cette fois-ci cependant, il n'y avait pas de logique imparable qu'il aurait su découvrir seul... Pourtant, c'est ce que lui demandait la louve aux trois pattes en lui retournant la question. L'enfant fit la moue, plissant son petit museau en levant les yeux en signe d'une reflexion intense. Il fallait aussi un petit moment avant que Jagh ne reprenne la parole, mais lorsqu'enfin il semblait avoir une idée, ses orbes d'or semblèrent s'allumer d'une certaine détermination. Finalement après ces mois difficiles à être un pleurnichard et un faible, le jeune blanc avait finit par trouver un certain équilibre et la confiance en lui que Carmen avait toujours cherché à lui inculquer.

« Je pense que si j'ai pas de papa c'est parce que tu n'en avais pas besoin pour moi ! »

Le sourire aux babines, il fixa sa mère. Après tout, la femelle chasseuse avait été tout pour le louveteau, agissant à la fois en mère et en père, puisqu'elle lui avait tout appris en plus de lui avoir fourni tout l'amour et la tendresse dont il avait besoin. Carmen jouait tout les rôles et c'était bien suffisant pour le gamin blanc et vert.

« Ca veut aussi dire que tu es plus forte que toutes les autres Mamans ! »

S'exclama Jagh en rigolant franchement. Sa mère était la meilleure de toute façon. Et comme si la supériorité de la louve à la casquette n'était pas suffisante, il fallait qu'elle soit aussi une bonne chasseuse, avec une patte en moins. Donc imaginez un peu si elle avait eu ses quatres pattes comme tout le monde ? Elle les aurait tous battu sans aucune possibilité de la rattrapper sur son piédestal. Jagh était vraiment très fier d'être le fils de celle louve forte et indépendante. Et cela lui donnait plus envie encore d'être un puissant et valeureux guerrier.

« Mais du coup je dois beaucoup lui ressembler à lui, ça t'embête pas trop ? »

S'enquit finalement le jeune en revenant observer attentivement les deux images troubles dans l'étang. Quand même, il n'avait rien d'elle. Rien du tout. Quoi que si... Il y avait bien ces quelques zébrures sur la patte avant, même si la couleur et la forme étaient un peu différentes. Et puis, Carmen avait le ventre blanc comme lui !! Même si en reconsidérant cela, lui était tout blanc comme neige. M'enfin c'était un signe quand même. Il avait bien quelque chose d'elle. Et puis, forcément, il y avait tout le côté émotionnel et valeurs. La femelle avait transmis énormément de très bonnes choses à son fils, en dépit des gènes.

Le petit loup blanc afficha une mine de mécontentement. Il aurait très certainement espéré avoir la réponse sur un plateau, mais il n'en fut rien. Carmen n'était pas du genre à donner des informations aussi facilement. Elle espérait qu'il trouve tout seul et qu'elle n'aurait pas besoin de palabrer à se sujet. Hélas, vu son âge il y avait peu de chance qu'il en arrive à la déduction qu'ils n'avaient aucun lien du sang. Enfaîte, il ni arriverait très certainement pas, car cette idée ne lui viendrait même pas à l'esprit. La louve savait que le jeune mâle l'aimait comme sa propre génitrice, hors elle ne l'était pas et lui n'en savait rien. Il devait croire dur comme fer qu'elle était sa mère de sang et Carmen savait très bien que détruire une croyance est une chose bien difficile. Jagh finit donc à réfléchir à se sujet, car s'il ne donnait pas un minium de réflexion il n'aurait aucune réponse. La trois pattes avait toujours fait en sorte que le louveteau réfléchisse d'abord par lui même avant de demander à autrui. Cela avait pour simple but de cultivé sa curiosité et son sens de la réflexion autonome, qu'il puisse se faire sa propre opinion en somme. L’ancienne chasseuse ne voulait pas qu'il soit un bête mouton buvant les paroles de n'importe qui.

La première réponse du louveteau là fit sourire. Effectivement, Carmen n'avait eu besoin de l'aide de personne pour l’élever. Ni d'un mâle ni de qui de se soit d'autre. Chose qui là rendait plutôt fière, car au début elle ne se serait jamais cru capable. Et puis, il y avait aussi un petit gout de revanche personnelle dans cela. Carmen n'avait pas eu une bonne mère. Loin des idées reçues Hylda n'était qu'une poule pondeuse. Elle n'avait jamais su géré ses enfants, que se soit elle et ses frères ou bien que se soit Vulkain. La si prestigieuse savante et Bêta n'avait pas pour qualité d'être une bonne mère. La science et la meute avait pris toute la place dans le cœur de la disciple de Yurai. Il ni en avait donc plus pour ses enfants...

La deuxième réponse là toucha profondément. La trois pattes se pencha alors pour apposer une lape affectueuse sur le haut du crâne du petit être. Cela lui avait fais vraiment plaisir surtout en se moment où elle stressait un peu de la suite de la conversation.

La troisième réponse ne se fit alors pas attendre:

« Mais du coup je dois beaucoup lui ressembler à lui, ça t'embête pas trop ? »

Remarque qui la refroidit aussi vite. Le pique émotionnel fût assez hard à encaissait pour la femelle. Jagh l’observait à travers le reflet de l'eau. Carmen déglutit et entrouvrit la mâchoire. Elle devait lui dire, il ne pouvait pas croire à cela éternellement...

"Jagh... J’apprécie énormément tout se que tu viens de me dire. Malheureusement, la réponse à ta question est bien plus difficile que tu ne semble le pensé."

Son museau se tourna alors vers le blanc. Son sang bouillonnait dans tout son corps. Elle devait lui dire. Il devait savoir. Mais s'il le prenait mal et la rejetait?

"S'est une vérité qui risque de te faire mal. Tu es sur de vouloir la connaitre?"

Il remarqua que sa mère était contente de lui. Il vit bien dans son regard la tendresse et la fierté. Et cela le gonflait de bonheur de savoir qu'il parvenait à ça. Il jappa de plaisir quand Carmen eut un geste affectif pour lui. De quoi pouvait-il rêvait de plus ? Au fond il n'avait pas besoin d'un papa. Carmen lui donnait vraiment tout ce dont il avait besoin pour grandir et s'épanouir, pour devenir un grand et fort loup, pour devenir un valeureux loup de meute. Le louveteau sourit à sa mère, les oreilles pointées vers elle. Ses prunelles couleur miel fixait la louve tripode, attentifs à la suite. Il remarqua tout de suite le changement d'émotion chez la beige à la casquette. Il comprit qu'il avait fait de la peine à sa mère et voulut lui présenter des excuses tout de suite, mais elle répondit avant qu'il ne puisse demander pardon alors il baissa le museau vers leur reflet tandis qu'elle le mettait en garde. Il ne lâcha pas le reflet du museau de sa mère dans l'étang, a cheval entre la surprise et l’inquiétude. Pourquoi la réponse était difficile ? Pourquoi la vérité risquait de faire mal ? Allait-elle lui révéler un lourd secret ? Non. Elle parlait de vérité... Alors elle avait mentis sur quelque chose. Le coeur du petit loup se mit à battre pour vite, que pouvait lui dire Carmen sur son père qui la mettait si mal à l'aise ? Son géniteur était-il réellement un grand méchant ou le pire des lâches comme le disaient les autres louveteaux ? Jagh vit le reflet de Carmen se mouvoir, alors il releva le museau pour accrocher son regard à celui de la louve crème.

« Tu peux tout me dire Maman ! »

S'offusqua t-il presque. Elle n'avait jamais eu de mal à parler avec lui, elle avait toujours su parler de tout avec lui, pourquoi était-ce différent ici ? Jagh fronça le museau en se relevant. Il se sentait fébrile, impatient, et inquiet. Cocktail d'émotion qu'il l'empêchait de tenir en place maintenant...