Il était sorti de la tanière, sans Karigan. Après tout, Karigan ne sortait pas beaucoup se contentant de rester à l'abri des problèmes. Mais bon, il était vite revenu pour essayer de la faire venir avec lui. Parce que merde alors, il allait s'ennuyer si il était tout seul, quand même ! Mais Karigan avait disparu.
Alors, un peu surpris et vexé, il avait pris le chemin du Nasarin tout seul. Il avait à présent 6 mois et se constituait en un jeune loup blanc à marquages noirs, avec de grand yeux dorés. Et il aimait pas du tout se balader tout seul comme ça. C'était vraiment pas cool. Alors il marchait avec le nez en l'air, cherchant à happer des odeurs d'autres loups, parce que sa vision n'était clairement pas aussi cool que son odorat.
En clair il voyait que dalle.
Genre c'était vraiment la merde.
Pour manger, c'était galère, il devait chercher 20 minutes où on avait posé sa bouffe.
Pour chasser n'en parlons pas, sa queue lui échappait toujours de son champ de vision.
Et pour dormir ... C'était absolument génial. Il restait dans un petit coin un peu sombre, et il voyait plus rien, donc il dormait tranquilou. Cela lui était arrivé plusieurs fois.
Mais ce que le rendait triste, en ce moment, ce n'était pas son incapacité à chasser sa queue, c'était quelqu'un.
Ou plutôt, la disparition de quelqu'un.
Parce que Aristote, le père de Volstein, avait, il y avait plusieurs moins de cela, quitté la tanière, un matin, pour ne plus jamais revenir. Volly avait toujours se petit espoir, au fond de lui, qu'il tomberait sur son père, un jour, en se baladant, et qu'il pourrait de nouveau lui faire un grand câlin, et entendre la voix grave de son géniteur, même si celui ci avait souvent été qu'une tâche blanche et bleue toute floue.
Il lui manquait.
Le jeune loup sans cheveux baissa ses oreilles, en marchant dans l'herbe. La tête basse, il ne remarquait même pas toutes les fleurs qui apparaissaient autour de lui alors qu'il avançait tristement dans les plaines fleuries du Nasarin. Il ne remarqua même pas le Nasarin.
Ni la fontaine.
C'était la raison pour laquelle il se prit la patte dans un cailloux et glissa roulant dans les timides fleurs, en écrasant tous leurs espoirs d'éclosion pour finalement frapper les pattes de quelqu'un.
Allongé sur le dos, il rouvrit ses yeux dorés pour découvrir forme-floue-n°7.
Bonjour forme floue.
Sauf que la forme floue était auréolée par la lumière du soleil, et alors qu'il clignait des paupières pour essayer de comprendre que c'était, il lâcha :
"Bonjour, vous êtes un ange ? "
Il sembla se rendre compte de ce que sa remarque était bête, et alors qu'une forme lupine brune à tignasse sombre se dessinait devant lui, il rougit et s'empressa d'ajouter :
"Si je suis au paradis il faut que je discute avec le propriétaire, parce que vous manquez cruellement d'ailes !"
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