A moitié présent | Sumer (Remus)

Le Chevalier alias Lieutenant alias Agravain s'était appuyé contre un Dolmen, la nuit revenant sombre, éclairé par les étoiles. Le roux posa sa tête contre la grande roche, son regard sur le ciel, ses longues boucles noires lui tombant sur les épaules. Il était pas fatigué d'être lieutenant, au contraire, il prenait plaisir, chaque jour, à l'être, à aider les autres... Mais il était fatigué des remarques de Luna.

Luna elle cassait les c*uilles.
Une fois elle essayait de le bruler, puis elle passait maintenant son temps à le suivre, en expliquant posément à tous ceux qui voulaient bien l'écouter pourquoi il était en vampire. Mais BORDEL ! Pourquoi cette toute petite femelle était elle aussi chiante ?
Le loup se secoua, attrapant sa cape entre ses crocs, et la drapant un peu mieux autour de lui.

Il ne faisait pas froid, ce soir, il n'y avait même pas de brise fraîche. La température était douce, l'odeur des nouvelles pousses d'herbe flottait autour des dolmens, et dans la plaine sous-jacente, des lucioles s'élevaient entre les brindilles d'herbe.
La lumière de la lune sortait de derrière les nuages pour éclairer les dolmens, projetant leurs longues ombres menaçante sur le sol d'herbe.

Ce fut alors qu'il l’aperçut. Une forme, donc les yeux clairs brillaient sous l'ombre d'un dolmen. La personne devait être assise au pied de la roche, à l'observer. Il se demanda pourquoi il n'avait pas senti son regard avant.
Une odeur lui parvint et il faillit baisser les oreilles. C'était les siamois, la sœur et son frère. Rhésus.

Il se leva, fatigué, pour aller voir quel était le problème, et s'approcha, son pelage illuminé de lumière s'assombrissant alors qu'il marchait vers eux, l'ombre du dolmen lui tombant dessus. Il ouvrit la gueule avant de s'arrêter, et de la regarder, avec surprise.
Parce qu'il n'y en avait qu'un des deux.
Il cligna une fois des cils, puis se secoua, surpris, se demandant si il ne rêvait pas.
"S-Sumer ? Je veux dire, Dame Sumer ? Qu'est ce qu'il vous arrive ? "

Il agita ses oreilles, perturbé.

Agravain pencha la tête, perturbé, en la regardant.
« Votre frère … Vous vous êtes … séparés ? » demanda-il.

Il ne voyait pas d'autre explication réaliste à la situation, puisque la louve avait quatre pattes, en semblait tout à fait bien, sans cicatrices, ni marques de sang … Cela lui semblait vraiment très étrange, et il était incapable d'assimiler le fait que les deux aient réussi à se séparer … Puis il comprit, son regard se posant sur le collier de la louve. C'était alors leur pouvoir, ça ? De se séparer ? Il hésita.

« C'est votre pouvoir, à vous deux, dame Sumer ? » demanda-il encore.

Encore une fois, il était surpris par le panneau d'action qu'avaient les dieux, dans leur choix des pouvoirs des autres loups. Il se rendait compte, un peu plus chaque jour, de la richesse des loups présents sur Punk Wolf. Il agita ses oreilles, avant de reporter son attention sur la louve violette.

« Pardonnez moi, dame Sumer, je n'ai pas eu la politesse de vous demander : comment allez-vous, ce soir ? »

Il en avait oublié ses manières, et son regard s'empreint de sincères excuses. Agravain restait un chevalier, et s'en voulait réellement d'avoir été si distrait, qu'il avait oublié la politesse qu'il réservait habituellement aux dames, et aux sires, d'ailleurs. Il devait avouer que ça lui faisait étrange de ne pas avoir en face de lui le duo que formait Rhésus, habitué à voir à côté du visage de la louve aux longs cheveux blancs celui de son frère, à crête noire. Ils avaient tous les deux un regard singulièrement pâle, mais Agravain ne pouvait s'empêcher d'être très respectueux de la louve, sachant qu'elle devait vivre tout le temps avec quelqu'un d'autre. Il n'imaginait pas comment ça devait être, de partager un corps, les difficultés que cela devait conférer.. Il n'aurait pas pu imaginer vivre comme ça, mais la louve n'avait sûrement pas du connaître une autre manière vivre avant très longtemps. Il se sentait un peu coupable d'avoir réagi aussi prestement en la voyant.