Se réveillé après plusieurs jours... [Zizana - Aro]

Le silence qui régnait était reposant, mais à force de nager dans le silence et le noir, Aro avait finit par trouver cela angoissant. Et puis il se sentait seul aussi, et ça n’était pas agréable. Il n’aimait pas être seul, et il n’avait jamais appréciait cela. Il avait toujours eus besoin de compagnie et il en aurait toujours besoin. Quelque part dans sa mémoire et dans ce dédale sombre il était sur que quelqu’un l’attendait, et il était aussi convaincu de ne pas être seul. Soufflant longuement le mâle chocolat laissait ses ailes noires trainer sur le sol ébène de son esprit si tant est qu’il existe un sol dans cet espace mental. Le loup avançait à l’aveuglette et pourtant il avait le sentiment qu’il allait dans la bonne direction.

Il avait dormit tellement longtemps dans cet endroit sombre et clos. C’était un lieu où il avait d’abord aimé être car ici il n’avait pas mal. Que ce soit physiquement ou moralement aucune douleur ne l’atteignait. Puis il avait trouvé le lieu étrange car il y voyait des choses sans jamais y voir vraiment. Puis une voix c’était immiscé dans tout cela et il avait été incapable de la reconnaître. Pourquoi, il voulait savoir à qui appartenait cette voix… Au fond de lui il le savait très bien, mais consciemment il avait oublié. Ça l’avait attristait car il était certain que cette voix appartenait à quelqu’un de cher à son cœur. Alors il avait commencé par demander à cette voix de se taire pour ne plus culpabiliser d’avoir oublié le son de la voix mélodieuse d’une personne qu’il aime. Puis il avait finit par se mettre debout et par chercher l’origine du son. C’était un appel, cette voix répétait son nom. Dans quel but ça il n’en savait rien, et il comptait bien le savoir.

Depuis combien de temps marchait-il dans l’ombre , Il n’en avait aucune idée mais il se sentait de plus en plus seul et angoissant. Quand soudain dans la pénombre un battement d’aile se fit entendre. Il se figea, les muscles bandés et les oreilles en arrière, il grogna, quel espèce d’oiseau pouvait vivre ici ? Puis finalement c’est une corneille à trois yeux qui vint se poser sur lui en croassant. Son contact le fit frissonner, et un sourire effleura ses babines. Mais bien sur, seule sa petite sœur et celle qui tenait une partie de sa vie pouvait vivre ici puisqu’il s’agissait des méandres de son propre esprit. Désormais accompagné du volatile, le loup se remit en marche avec plus de courage et de force, il était sur de savoir où il devait aller, mais il n’avait aucune idée de pourquoi…

Quand soudain le sol se déroba à lui… Il poussa un hurlement mais celui-ci fut happé par le silence des ombres, et il eut la sensation que son propre corps se perdait dans le noir. Son cœur s’emballa et un frisson d’angoisse secoua le corps du mâle brun encore inconscient. Quand son esprit heurta un sol imaginaire, le loup ailé souleva les paupières pour la première fois depuis sans doute plusieurs jours, peut être même plusieurs semaines.

Aro eut d’abord du mal à comprendre qu’il avait ouvert les yeux. Parce que dans le fond de son esprit il avait la sensation de pouvoir dormir. Mais ici le réveil fut plus douloureux que dans les tréfonds de son âme. Il eut d’abord la sensation de ne pas avoir de pattes tant celles-ci étaient endoloris. Puis très rapidement il eut aussi l’impression que ses ailes pesaient des tonnes. Et bientôt il sentit la sensation de son cœur qui bat, et ses pupilles dilatées au maximum lui apportèrent les formes flou de la tanière. C’était la première fois depuis un certain temps qu’il voyait autre chose que du noir. Il était très perturbé, il avait l’impression d’avoir profondément dormi, mais il n’avait absolument pas conscience d’avoir été dans le coma. Le loup balaya alors sa tanière du regard tandis que ses yeux continuaient de s’habituer à la luminosité de l’endroit. Rapidement il constata l’absence de Zizana, sans doute devait elle être à la chasse. Après tout la dernière chose dont il se souvenait c’était de lui avoir dit d’aller se nourrir. Pour lui cela ne faisait que quelques heures qu’il lui avait dit… Il bailla alors longuement avant d’agiter les oreilles, tient… étrange… Il n’a plus mal à l’oreille gauche… pourtant il était sur de s’être endormit avec une blessure…

Il pencha alors la tête avant de mastiquer dans le vide et de poser ses yeux sur ses pattes avant. Il bougea alors faiblement les doigts de ses pattes. Puis il plia ses bouts de pattes pour faire revenir les sensations et faire fuir l’impression d’avoir pleins de fourmilles dans les pattes.

« J’ai dormi un siècle ou quoi ? » marmonna-t-il pour lui-même.

Le loup brun qui se réveillait encore n’avait pas encore observer son changement physique. Il avait énormément maigrit pour ne pas dire qu’il n’avait que la peau sur les os. Ses muscles avaient fondus et son corps avait perdu la quasi-totalité de sa musculature. Ses grands yeux autres fois rouge avaient viré sur des teintes plus violacés. Le loup avait également quelques marques de vieillesses, comme quelques cheveux gris mais également des plumes blanches ou grises. Encore complètement dans les chous le mâle brun eut un temps de latence quand il vit Zizana. Il eut d’abord grand mal à la reconnaître, elle avait terriblement maigri et était encore plus chétive que lorsqu’il l’avait rencontré. A croire qu’elle avait jeûnait durant toute la durée de son coma. Il ne la reconnaissait pas non plus parce qu’il avait le cerveau encore bien lent, et qu’elle avait aussi l’air de venir d’un autre monde en vue de son état physique.

Mais quand elle parla, qu’elle souffla son prénom, sa voix mélodieuse qui n’avait pas changé fit écho dans l’esprit du mâle. Aussitôt il comprit que c’était SA Zizana ! Et qu’elle était dans un état pitoyable. L’inquiétude se peignit sur son visage fatigué et il se releva rapidement en oubliant la lourdeur et la douleur de ses muscles. Il voulu se précipité vers elle mais s’écroula rapidement par terre dans un couinement de douleur.

« Zizana… Mais… Qu’est ce qui t’es arrivée mon amour ? »

Il sentait son cœur pulser à toute vitesse entre ses côtés. Ses battements effrénés dû à l’inquiétude immense qui l’habitait à cause de Zizana, mais lié aussi à ses mouvements trop vifs. Comprenant alors qu’il ne pourrait pas se relever il rampa jusqu’aux pattes de la femelle. Les oreilles du loup chocolat étaient basses et ses yeux brillaient d’angoisses. Il ne comprenait pas du tout ce qu’il se passait et n’avait aucune idée d’avoir passé presque un an dans le coma. Mais il était mort d’angoisse pour la femelle qui se tenait devant lui. Il avait peur qu’elle tombe, qu’elle perde connaissance, qu’elle se casse quelque chose, qu’elle vomisse de la bile tant son corps semble épuisé.

Maintenant qu’il était presque sous son museau il remarqua les sillons de ses larmes et se mit à maudire et haïr l’individu qui avait fait pleurer sa douleur. Il souffla alors longuement en levant le museau vers la femelle. Il espérait qu’elle lui répondrait si il venait à poser la question.

« Qui est-ce qui t’a fait pleurer ? »

Il voulait le savoir, comme ça dès qu’il serait sur ses quatre pattes il irait mettre une rouste à l’imbécile qui avait fait pleurer sa douce. Sa Zizana, sa belle et douce Zizana… Aux dieux pourquoi était-elle dans cet état ? Que c’était-il passé ? Et pourquoi lui avait-il le sentiment d’avoir été séparé d’elle pendant une longue période ? Et pourquoi n’avait-il plus mal aussi, il se souvenait pourtant s’être endormi dans la douleur, ça n’avait pas de logique, on ne se remet pas de telles blessures en seulement quelques heures… Quelques heures… Et si ça n’avait pas durée seulement quelques heures mais quelques jours… voir quelques semaines ? Après tout il doutait qu’il soit possible de perdre autant de poids en seulement quelques heures , et il ne se souvenait pas que Zizana était si maigre quand il s’était endormie. Il déglutit alors et observa autour de lui, y voyant encore assez mal. Il reposa son regard sur sa douce.

« Com… Combien de temps ai-je dormi ? »

Il avait peur de la réponse, celle-ci le faisait tressé à tel point que ses pattes avant en tremblaient. Il sentait son cœur lui faire mal tant il battait vite. C’était comme si chaque battement raisonné dans sa tête, sans oublié que son souffle le brûlait comme si cela faisait des semaines qu’il n’avait pas prit une bouffée d’air. Mais diable que c’était-il passé à la fin ? Il détestait ne pas comprendre ! Il ne supportait pas de voir Zizana ainsi non plus ! Il voulait la prendre contre son flanc et la rassurer, la choyer, la protéger et la rendre heureuse. Mais elle semblait choquée, perdue, et mal, et il ne comprenait pas pourquoi ce qui le rendait très soucieux…

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Le silence que lui répondait sa douce en était angoissant. Que c’était-il passé pour qu’elle soit ainsi figée et troublée ? ça lui faisait peur… Puis, elle s’énerva, et quand elle s’énerva contre lui, le mâle recula, les oreilles basses, et couina de chagrin. Il n’avait pas voulu… Il n’avait jamais voulu la quitter, comment pouvait-elle croire une chose pareille ? Il n’y avait qu’elle dans sa vie. Sans elle il aurait quitté les Terres Séïdes bien avant cet incident. Elle était sa précieuse Zizana et il avait toujours voulu rester à ses côtés et la protéger… Comment pouvait-elle le gronder en croyant qu’il était parti par désir ? Comment ? Il en avait envie de pleurer, mais il n’y arrivait pas, il en était incapable. Trop de sentiments se baladaient dans son esprit et lui faisaient bien mal. Il y avait l’étonnement, la surprise, la tristesse, la honte, la peine, le méprit de soi, l’inquiétude, le remord, et tout un tas encore.

Mais il comprit aussi qu’elle était partie, elle l’avait laissé à son sort. S’il s’était réveillé un peu plus tôt il ne l’aurait pas vue. Il se serait retrouver seul dans cette grande tanière, et s’y serait laissé mourir. Comment elle, avait-elle pu le laisser alors qu’il agonisait ? Si la situation avait été inversée il serait resté auprès de Zizana, il le sait. Il n’y a qu’elle qui le maintienne en vie. Alors il serait resté à ses côtés, espérant jusqu’à ce qu’elle se réveille ou qu’elle ne le quitte pour de bon. Il se sentait triste, blesser et abandonner. Mais il comprenait aussi la réaction de sa belle et ne lui en voulait pas. De toute façon il n’était pas capable de lui en vouloir bien longtemps. Elle lui répondit alors sur un ton dur et froid qui lui donna un coup de poignard. Il ne savait pas quoi lui répondre, rien ne lui venait, il se sentait juste terriblement mal et voulait disparaître loin de tout ça.

Puis il la vis se mettre en boule et pleurer tout en s’excusant. Il fut alors incapable de s’obliger à l’ignorer. Il tenait trop à elle. Elle pouvait bien le détester, le maudire, lui en vouloir profondément. Lui il l’aimait et il resterait à ses côtés à moins qu’elle ne l’oblige à partir. Il se leva alors comme il pu, chancelant sur ses pattes. Il s’approcha de sa douce, et se coucha tout contre elle. Entourant la petite boule que formait sa femelle de son épaisse queue brune. Il se mit à lui lécher tendrement le crâne et les oreilles. Puis il frotta son museau sur sa joue qu’il pouvait à peine atteindre, un petit couinement d’inquiétude lui échappant.

« Pardon Zizana… Jamais je n’ai voulu te laisser seule… J’avais mal, et j’étais épuisé. Je ne me suis pas senti partir. Je suis sincèrement désolé... Pardonne moi, je t'en prie... »

Il savait que c’était là de biens piètres excuses, mais il ne pouvait rien lui dire d’autre. Il commença alors à lui lécher le dos, enleva les traces de poussières et de saletés. La femelle n’avait pas dû prendre grand soin d’elle durant son absence. Mais ça n’était pas grave, pour Aro elle était toujours belle, et elle le serait jusqu’à la dernière minute de sa vie. Le loup brun était heureux de s’être réveillé et qu’elle soit là avec lui. Même si tout cela était très dur à encaisser, être avec la femelle l’aidait à ne pas en souffrir. Il arrêta de lui lécher le dos et du bout du museau il essaya de se frayer un passage pour atteindre celui de la louve. Il y parvint au bout d’un moment et lui donna un petit coup de langue plein d’affection.

« Je suis là maintenant. »

Et il ne risquait pas de se rendormir. D’abord il était trop heureux d’être là. Ensuite il était hors de question qu’il la laisse encore une fois. Il savait qu’elle ne tiendrait pas si ça devait arriver. Ensuite il avait beaucoup trop faim pour se rendormir, et avait un grand besoin de se dégourdir les pattes. Bref, il voulait recommencer à vivre, à voir le monde, a profiter de son amour, à chasser, et à profiter de chaque petites minutes de bonheur qu’il pouvait avoir. Il redressa le museau, et observa la tanière. Il la voyait encore flou, mais s’il ne se trompait pas et que Zizana ne l’avait pas déplacé, ce dont il doutait, il était dans la tanière qu’il c’était choisit en arrivant chez les Séïdes. Donc théoriquement elle était à environ cinq minutes de point de nourriture et à une dizaine d’un point d’eau. Il tourna alors la tête vers l’entrée qui se trouvait désormais dans son dos et dressa les oreilles. Il fallait absolument qu’il aille manger… Et pas seulement lui, sa belle aussi devait faire l’effort d’avaler quelque chose.

« Dis moi Zizana, partager mon premier repas, ça te ferais envie ? »

Il espérait qu’elle soit d’accord. Sinon il risquait bien de la forcer à avaler au moins une cuisse de lapin. Lui n’avait pas mangé depuis très longtemps, donc son estomac avait sans doute rétrécit et il ne pourrait surement pas manger plus gros qu’un campagnol. Mais il fallait tout de même qu’il mange pour finir de retrouver des forces. Car s’il avait toute sa tête et qu’il n’avait plus mal, le manque de nutriment pouvait très bien l’abattre.