Il y a des jours comme ça [Reno]

Sujet: Il y a des jours comme ça [Reno] Dim 13 Mar 2016, 19:18

Aujourd'hui, Paprika était d'une humeur massacrante. Peut-être les hormones qui travaillent qui sait ? En tout cas, depuis son épreuve de glowstick, ça arrivait de plus en plus souvent comme si la colère qu'elle avait eu contre Aka s'étendait sur toute sa vie. Ils faisaient bien la paire ces deux là au final. Bref, la jeune louve s'était rendue aux Rougelandes pour patrouiller un peu avec l'espoir de voir un solitaire ou un brethen sauvage apparaître entre les hautes herbes pour lui mettre la raclé et se détendre un peu. A défaut, elle voulait bien se contenter d'un ours, d'un puma ou d'un lynx, prédateurs compétiteurs de leurs territoires mais non, il n'y avait pas l'ombre d'une moustache de la moindre petite bestiole à faire regretter d'être né. Bon, Paprika voulait bien l'avouer, elle était peut-être un poil violente lorsqu'elle était en mode furax mais... Oh c'était juste histoire de penser merde ! Fallait bien haïr quelque chose pour se détendre un peu, ça faisait toujours du bien. Faut-il seulement qu'il y ait quelque chose. Mais la brune devait aussi apprendre à être plus douce, plus sympathique, parce qu'elle voulait être alpha et qu'il lui fallait des alliés et pour se faire des potes, fallait être sympa. Ça aurait été tellement plus fun si elle pouvait atteindre le pouvoir avec son frère de portée seul, parce que le lèche-botttisme auquel s'abandonnait son p'tit frangin Ieno, ça lui disait moyen quand même. D'ailleurs, Reno, ça faisait un moment qu'elle n'avait pas vraiment traîné avec lui... Oh mais c'était ça alors l'explication de pourquoi elle était souvent en mode furax ! Elle ne passait plus assez de temps avec son frangin adoré, son meilleur ami d'enfance, son compagnon des quatre cents coups, le loup de son âge le plus fun des deux meutes réunis. Elle irait le réveiller en rentrant, voilà, parce qu'il ne faisait que dormir le jour maintenant, devenant un vrai BatWolf.

En attendant, Paprika décida de chasser un peu, puisqu'il n'y avait pas d'intrus ni de méchantes bêbêtes à bousiller. Mais la perspective de juste attraper une proie pour la manger l'ennuyait, même si elle s'attaquait à gros, ça ne lui plaisait pas vraiment. Nan plus que chasser pour chasser, Paprika voulait du spectaculaire, elle voulait de la puissance, elle voulait du fun. Faire fuir un troupeau de bison semblait être une activité fort plaisante. La jeune soldate se tapit donc dans les hautes herbes, se rapprochant doucement du troupeau de gros herbivores. Elle fit du bruit, volontairement, ce qui alerta les femelles qui commencèrent à surveiller les alentours. La louve changea de place le plus discrètement possible pour faire du bruit à nouveau à sa nouvelle position, mimant la présence de plusieurs loups. Nerveuse, les mères rappelèrent leurs petits, les plaçant aux centre, tapant du pieds menaçantes. Paprika jeta une branche plus loin, ce qui fit beugler un petit trop stressé par l'inquiétude des mères. Puis d'un seul coup, Paprika sortit du couvert en aboyant fortement ce qui provoqua une panique générale. Le troupeau bougea, se lançant d'un galop bruyant, faisant trembler le sol. La soldate se lança à leur puissante, contente de sa connerie.

Bon pour tout avouer, seuls jeunes mères et leurs petits s'étaient mis à courir, tout les plus âgés avaient bien vu la supercherie et se doutait bien qu'un seul loup ne pourrait pas leur faire grand chose, même si par précaution,, il suffirait que Paprika s'approche à peu trop d'eux pour qu'elle reçoive un coup de corne avant de se faire piétiner. Mais pas de soucis là dessus, la louve restait sur les jeunes imbéciles.

Sujet: Re: Il y a des jours comme ça [Reno] Jeu 31 Mar 2016, 22:33

Il faisait jour, il faisait frais. Les ruminants broutaient, les herbes rouges ondulaient au fil du vent, la poussière restait gelée contre la terre.
Mais nom de dieu qu'est-ce qu'il foutait là.

Pour une raison inconnue Aeon avait décidé de soudainement nettoyer l'intégralité de leur tanière, et pour cela avait jerté dehors son fils en plein sommeil sans la moindre compassion, lui chantonnant qu'il finirait dans une heure ou deux. Le monde était cruel envers les animaux nocturnes.
Reno, peu tenté par l'idée de rester bêtement planté devant la maison au milieu de gens vifs et éveillés -la compagnie des loups normaux le mettaient presque mal à l'aise à force, il n'en connaissait plus que très peu et avait l'impression d'être au milieu d'inconnus- avait décidé de fuir le camp et, tant qu'à faire, retrouver sa sœur pour tuer le temps. Zeno lui avait dit qu'elle était partie de bon matin -comme toujours- dans une direction inconnue, mais l'info lui suffisait déjà, plutôt que déambuler dans le camp il n'avait qu'à tenter de la pister. Il était un loup, fallait bien que sa truffe serve au moins une fois dans sa vie. Il eut un peu de mal au départ à la retrouver parmi toutes les autres effluves de loups sortis du camp dans la matinée, mais avec un peu de motivation il finit par deviner son odeur se dirigeant vers la Rougelande. Soit.

Il se retrouva donc assis au milieu de la cambrousse, le pelage ébouriffé par l'air frais de début de printemps, l'air complètement pété, entouré de fabuleux bisons et autres énormes bestioles disgracieuses. La lumière du soleil, même si elle n'égalait pas un zénith d'été, lui agressait la vue et l'empêchait de fixer correctement l'horizon, et par la même occasion de chercher du regard sa sœur. Il avait perdu son odeur en chemin, mais elle traînait encore probablement dans le coin, enfin peut-être tentait-elle de chasser, il n'entendait rien mis à part les élégants reniflements des bovidés environnants.
Mais si mais si, Reno était un formidable pisteur. Il n'était juste pas en forme. Et puis il faisait jour. Et puis merde.

« ...Paprikaaa ? »

Paprika avait arrêté son jeu, poursuivre les bisons après toute la prairie ça allait cinq minutes, on s'en lassait plutôt vite... bon en réalité les bêtes avaient compris qu'il n'y avait aucun danger et certaines avaient même commencé à se retourner pour échanger les rôles mais à ce moment là la louve brune avait disparu dans les hautes herbes. Son humeur s'était un peu calmée même si elle avait l'impression d'avoir une sorte de vide dans son moral, comme s'il lui manquait quelque chose. Décidant de ne pas être venue pour rien, Paprika entreprit donc une nouvelle traque mais de proies plus à sa taille cette fois. Elle se dirigea donc vers les terriers de lièvres.
Ils étaient moins nombreux qu'à son souvenir, peut-être que beaucoup de chasseurs avaient eu la même idée qu'elle, il allait donc falloir bientôt changer de coin pour ne pas décimer la population ici. Si la louve pouvait encore se permettre une proie, les lièvres quand à eux semblaient beaucoup plus méfiant, ce qui était logique si la moitié d'entre eux avaient été tué. Aplatie dans les hautes herbes, la louve s'approcha doucement, pas par pas, pour atteindre le point qui lui permettrait d'avoir un lièvre en un bond mais soudainement quelqu'un beugla son nom, toutes les proies ne demandèrent donc pas leur reste et partirent se cacher dans leur terrier. Paprika se releva déçue.

Si ça n'avait pas été cette voix prononcée par ce loup, la brune aurait vite fait retrouver l'auteur pour lui faire bouffer tous ses crocs et quelques mottes de terre, surtout aujourd'hui, particulièrement aujourd'hui d'ailleurs. Mais là, elle se contenta de se remettre en position de chasse mais prenant pour cible ce gêneur qu'elle était tout de même très heureuse de voir. Avançant furtivement vers lui, le vent de face pour qu'il ne la sente pas, ne faisant pas un bruit (même si avec tous les gros animaux de la zone, ne pas faire de bruit était un peu inutile) puis dés qu'elle fut assez prêt, elle bondit de sa cachette pour atterrir sur la masse marron avec un « WAZAAA » avant de finir en câlin une fois sur lui.

« Tiens, tu ne dors pas à cette heure-ci Reno ? »

L'espoir fait vivre dit-on, mais peut-être avait-il parié sur un aléa trop aléatoire. Bah on sait jamais, des fois appeler les gens était utile pour les attirer vers soi, mais il était possible qu'en ajoutant "énorme plaine pleine de bisons bruyants" à l'équation ça pouvait potentiellement coincer.
Haussant les épaules avec un léger soupir, Reno entreprit de se relever afin d'aller voir ailleurs, quand il entendit un bruissement tout près de lui. Relevant vivement la tête dans la direction du bruit, il n'eut néanmoins pas le temps d'identifier le truc qui venait de lui bondir dessus et se fit totalement noyer sous un câlin fraternel.

« Tiens, tu ne dors pas à cette heure-ci Reno ?
- Bonjour à toi aussi » lui répondit-il avec un sourire amusé.

Putain elle lui avait fait peur quand même. Le brun se retourna et se vengea et lui serrant fort l'encolure entre ses pattes pour l'écraser à son tour dans un câlin, le museau enfoui dans sa fourrure. Sous l'odeur fleurie que son nouveau glowstick lui avait accordé, il arrivait encore à déceler son odeur à elle, qui ressemblait à celle de leur famille tout en ayant sa nuance personnelle.

« Tu sens bon. Sinon non, papa m'a jeté de la tanière pour faire le ménaage » ajouta-t'il d'un air plaintif.

Et toi tu me manques un peu quand tu n'es pas là, à force.

Elle lui avait fait peur, elle sentait sous le pelage de son frère, son cœur dont le rythme avait accéléré avec la petite pointe de stress soudain. Elle se réjouit de cette petite victoire, ça c'était pour avoir fait fuir ses lièvres mais le mâle brun se remit rapidement de ses émotions pour venir la serrer à l'aide d'un câlin, l'emprisonnant de ses pattes, chacun son attaque. Paprika répondit à ce coup en adoptant le mode patate, écrasant Reno de tout son poids sans aucune gène, profitant aussi du câlin fraternel.

« Tu sens bon. »

Dis que je pue d'habitude. La louve brune aurait affiché un air faussement contrarié, sachant très bien que son odeur avait un chouilla changé ces derniers mais son frère continua en se plaignant qu'il avait été chassé de la tanière par un de leur parent pour faire le ménage. En soit, ce n'était pas une mauvaise idée, vivre à huit dans le même trou en comptant sept mâles dans le lot, il fallait avoir le courage de le faire, ça sentait très rapidement le fauve. En réponse, Paprika lui lécha le haut de la tête comme on l'aurait fait à un louveteau, plus pour charrier son frère que par réelle compassion.

« T'inquiètes, je suis sûre que tu survivras à cette dure épreuve »

Sur ces mots, elle se releva, tirant sa tête en arrière pour se libérer, mettant fin au combat de câlin, remettant sa gavroche en place par la suite, appréciant moyennement de l'avoir sur les yeux. Aussitôt après, elle entreprit de forcer Reno à se lever, n'ayant pas appris la patience durant ses années d'adulte et aillant moyennement envie de rester sur place à rien faire.

« Bon, on s'bouge ? On voit pour choper un truc badass ? »

Parce que le badass, y'a que ça de vrai.

Elle avait osé lui faire une grosse léchouille.

« T'inquiètes, je suis sûre que tu survivras à cette dure épreuve »

Ça s'pas sûr. Il était pourtant si bien tout à l'heure dans son agréable nid de mousse et de feuilles, à se reposer tranquillement plutôt qu'en se traînant avec un manque de sommeil désagréable dans un monde diurne. Heureusement qu'il avait son monstre de sœur pour le protéger.
Il l'observa se lever d'un air blasé, restant affalé dans la poussière avec la volonté d'y rester tandis que Paprika essayait de le pousser.

« Bon, on s'bouge ? On voit pour choper un truc badass ? »

Reno bâilla. Cette plaine rousse lui pétait la rétine, et attraper un vieux bison à l'odeur terrible le tentait moyen. Il y avait quoi comme plus badass en stock ?

« Tant que c'est dans un endroit plus sombre, genre une forêt ou peu importe je te suis » dit-il en s'étirant.

Il avait un peu perdu de la fougue qui le caractérisait plus jeune avec sa sœur, mais là en l’occurrence c'était surtout parce qu'il était vraiment fatigué. Le brun se souvint d'un coup d'une journée où leurs parents, qui étaient encore assez en forme pour vagabonder hors du camp, les avaient emmenés chasser ici, à la Rougelande ; Paprika était partie comme une fusée alors Aeon avait dû l'emmener seul pendant que Zeno lui courait après. Mais son papa bleu avait eu la formidable idée de l'accrocher sur son dos avant de se mettre à galoper à vive allure, tandis que lui s'égosillait derrière. Ça le fit sourire.
Fais pas ta tafiole, et trouve plutôt un truc à écraser pour l'ajouter à nos trophées de chasse. Soit, à côté d'une casquette -volée- de Raw, une peluche -tout aussi volée- d'un Brethen paumé, une touffe d'aiguilles d'un porc-épic -douloureusement acquis celui-là- et quelques autres trucs sans rapport les uns les autres. Leur fierté.

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