Retrouvailles Père et Fille [PV Nâout]

Aro faisait ses premiers pas hors du creux au loups pour la première fois depuis un an et deux semaines. Il s’était réveillé il y a tout juste quinze jours et pour réveiller ses maigres muscles il avait commencé par cheminer dans le creux. Il était fatigué et il avait encore du mal à s’alimenter. Son corps n’ayant reçu aucun nutriment pendant un an, la digestion était compliquer et mâcher lui faisait affreusement mal. Sa corneille était dans le même cas que lui, sauf qu’elle n’arrivait plus à voler, les muscles de ses ailes ayant fondu. Aro avait bien vite remarqué que sa propre aile droite ne lui répondrait plus jamais. Elle tombait mollement le long de son corps. En un an les os ne s’étaient pas ressouder, le nerf avait laché sous le poids de l’aile et les muscles avait complètement fondus.

Le loup brun était donc très fier d’être arrivé jusqu’au milieu de la Cordillère. Il apprécia de sentir le vent dans son pelage et dans ses plumes. Il huma les embruns de l’air, il avait un peu perdu de son sens de l’odorat et ne reconnaissait pas certaines odeurs, mais il était pourtant heureux d’en sentir autant. Il prit une grande inspiration avant de regarder le paysage autour de lui. Le mâle avait une envie irrésistible de chasser, mais il ne savait pas si son corps parviendrait à suivre le rythme. Pour lui chasser c’était comme marcher, ça ne s’oubliait pas. Mais son corps n’était pas encore en état pour un petit peu de chasse. Tant pis, il se contenterait d’une simple promenade sous le soleil de l’après midi.

Il reprit alors sa route, se disant qu’il devait se forcer à avancer encore un peu malgré la douleur des muscles qui lui tiraillait les membres. Tout en cheminant le mâle se concentrait sur son ouïe et son odorat pour essayer de percevoir si un membre du clan ne serait pas en approche, ou pour s’assurer qu’il n’y avait pas un danger quelconque car il n’était pas sur de parvenir à se défendre convenablement. Loup brun avança un long quart d’heure avant de voir une silhouette au loin. Il s’arrêta alors, bien droit sur ses pattes et observa la silhouette élégante et fine qui se rapprochait de lui mais qui était masqué par la lumière brûlante de soleil. Les oreilles pointées il reconnu finalement Nâout, sa fille adoptive. Un sourire éclaira alors ses babines. Il se sentait heureux de la revoir. Il reprit alors sa marche pour aller à sa rencontre tandis que sa queue brune fouettait joyeusement l’air dans son dos.

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Naoūt se secoua, tels ses confrères en temps de pluie.

Des gouttelettes de rosées s’étaient accrochées à son pelage et bien que la louve n’avait rien contre le fait d’être un peu mouillée, elle préférait être plus ou moins sèche. Le printemps s’était doucement installé sur les terres de Punk Wolf et les animaux qui s’étaient terrés durant l’hiver, ressortaient enfin de leurs cachettes. La végétation qui n’était plus la même depuis Everbloom, laissait ses bourgeons s’ouvrir sous les pâles rayons du soleil et le paysage reprenait ses belles couleurs.

Elle entamait son chemin du retour vers le camp des séides. La nuit avait été longue. Ne parvenant pas à trouver le sommeil, elle avait décidé de se rendre utile et avait donc passé sa nuit à chasser. Malheureusement le gibier était encore timide, aussi elle n’était parvenu qu’à trouver qu’un lièvre qui avait commencé à reprendre sa couleur terne pour abandonner son manteau blanc. Une silhouette familière qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps apparu alors dans son champ de vision. Elle n’avait pas vu celui à qui elle devait la vie depuis plusieurs mois. Un an exactement. Depuis qu’Aro était tombé dans le coma, elle avait compté les jours et espéré son réveil. Bien sûr, elle avait appris qu’il était sorti de son sommeil il y avait qune quinzaine de jours mais avait dû attendre qu’il se remette un peu car les soigneurs ne lui avaient pas permis d’entrer. Ce fut donc en pressant le pas qu’elle se dirigea vers son père adoptif.

Alors que plus que quelques mètres ne les séparaient, la louve mis fin à cette distance et cala son museau dans le cou du mâle brun tandis qu’un ronronnement s’échappait de sa gorge.

« Je suis tellement heureuse de te revoir ! C’était si dur sans toi...»

Elle recula d’un pas, regrettant déjà d’avoir mis fin à leur contact et lui sourit tandis qu’elle l’observait. Il s’était fortement amaigri durant sa convalescence mais semblait doucement reprendre du poil de la bête. Les prunelles dorées de la séide se posèrent sur l’aile tombante et elle ne fit aucun commentaire, cela devait déjà être suffisamment difficile pour son père. Elle lui sourit joyeusement avec néanmoins une mine soucieuse.

« Comment est-ce que tu te sens ?»