Marchons sur les cendres de nos maisons ○ Neït

« Marchons sur les cendres de nos foyers.

« Grimm & Neït.

Après avoir retrouvé Vinara pour quelques heures, après avoir retrouvé sa mère, son petit frère et ses petites sœurs, après avoir vu que la Bibliothèque était encore bien debout, trônant fièrement avec ses récits fantastiques et ses archives formidables, après tout les devoirs qu'il devait à sa nouvelle meute, sa nouvelle famille, Grimm avait chercher refuge dans les vestiges de là où il s'était toujours sentit chez lui : la Cordillère. Evidemment tout avait changé, et rien n'était reconnaissable. Dans ce vaste monde où tout était encore à découvrir, l'Archiviste avait eu besoin d'un moment de nostalgie, d'un lieu autrefois synonyme de sécurité et de sérénité, pour se poser, pour réfléchir, et surtout pour enfin se laisser aller à un repos bien mérité. Le terrain accidenté ne lui en donna pas l'occasion rapidement. Tout d'abord, il avait fallu grimper des pans de montagne neuf, et se hisser sur d'autres, escarpés et éboulés par endroit. C'était un peu un crève coeur pour le jeune mâle. C'était cependant nécessaire pour mettre un point final à leur vie d'avant et forcément, pour se lancer ensuite dans l'aventure extraordinaire que leur promettait cette nouvelle vie et ces terres encore vierges. Épuisé, tremblant et le souffle court, le disciple de l'Anaconda finit son ascension au bout de longues heures jusqu'à un creux au coeur de la montagne. Il s'agissait de l'ancien Creux aux Loups. Là où il avait grandi, si on excluait la Bibliothèque.
Avant de pouvoir se rendre compte de l'étendue des dégâts, la fatigue eu raison de Grimm et il s'allongea en plein milieu de ce petit cirque. Sa cage thoracique se souleva rapidement et son flanc lui faisait mal. Il n'avait pas encore prit le temps d'aller voir un soigneur après le méchant coup reçu durant la bataille pour repousser l'apocalypse. Les prunelles dorés du loup beige se posèrent sur une grotte comblée de roche et de terre. C'était l'une des entrées des sinueuses galeries où vivaient la meute. Celle-ci en particulier amenaient à la caverne des Maternelles et non loin, celles des Soldats. Il avait passé beaucoup de temps de ce côté là lorsque Nout faisait son travail pour les Séides. Cette époque ne semblait pas si loin au jeune adulte et pourtant il la savait définitivement révolue. Étrange mélange de certitude et de doute. C'est sur cette indécision que le fils du Viking et de l'Hybride laissa dériver ses songes tandis que ses paupières devenaient lourdes, et que toutes ses sensations s'apaisaient dans un silence ouaté.

Il faisait noir, presque partout. Difficile de faire la différence entre la nuit et le jour dans les tunnels à la luminosité réduite. Neït avait maintenant passé un certain temps dans le Creux au loup, ou du moins ce qu’il en restait, après de longues heures d’ascension pour y accéder. La seule source de lumière dont-elle se servait était son Glowstick, mais bon elle commençait un peu à en avoir marre de tirer la langue puis ça la rendait pas des plus malignes… Au moins tous ces efforts n’avaient pas été vain, difficilement, elle était parvenu à accéder aux tanières des savants dont la plupart ne tenaient plus debout. La fille de Sekmêt avait dû fouiller dans les décombres pour retrouver des choses réutilisables dans ses anciens effets personnels, mais également dans les autres tanières. Bah de toute façon personne ne serait là pour s’en plaindre… Le tout remplissait à peine la moitié d’une vieille sacoche recouverte de poussière qu’elle était parvenue à trouver avec difficulté. Il faut dire que le peu qu’il restait ici avait été trop abîmé pour pouvoir être récupéré. En poussant un soupir elle se faufila entre plusieurs pierres pour pouvoir sortir de ce qui restait de son antre, les éboulements ici avaient été violents. Traînant sa sacoche, elle continua son chemin entre les galeries, son ventre criait famine et Neït avait une terrible envie de sortir de l’obscurité. Prenant des chemins plutôt étroits elle se rendit compte que sortir de ce lieu serait tout aussi difficile que d’y accéder. Au moins cela lui permettrait de penser à d’autres choses.

Il faut dire qu’en ce moment, la louve n’était pas des plus gâtée. Voilà qu’elle se retrouvait chez les Lazulis, sous les ordres d’une solitaire et d’une adolescente, avec aucun membre de sa famille pour supporter tout ça. Il y avait des jours lorsqu’elle voyait le foutoir chez les Lazulis qu’elle regrettait d’être prêtresse, surtout que parler avec les occasions de parler avec sa famille étaient devenues très rares voir même introuvables. Puis en plus elle devait guider les âmes qui doutaient, déjà que la patience c’était pas son fort mais là… Ao semblait vouloir la tester constamment. Neït s’aventura dans une galerie où la luminosité était suffisante pour qu’elle puisse voir où ses pattes se posaient. Son arrière-train se posa au sol. Ses cheveux habituellement noirs avaient pris une teinte plus claire à cause de la poussière qui régnait dans le lieu, heureusement qu’elle n’était pas une de ces maniaques qui voulaient tout le temps être présentables depuis que les chaleurs avaient commencé, non mais vraiment. Un sacré ramassis de conneries tout ça…

Alors qu’elle s’apprêtait à continuer son chemin, une effluve qu’elle ne connaissait que trop bien lui chatouilla la truffe. Que pouvait bien-t-il faire ici ? D’un pas sûr, elle se faufila dans la mince brèche qui était la source de lumière et manqua d’y rester coincée. Dans un ultime effort, elle parvint à s’en extirper y laissant quelques poils et se coupant à de multiples endroits, enfin cela ne restait que des blessures superficielles. Un petit moment lui fut nécessaire pour s’habituer à la luminosité et quand ce fut le cas, elle aperçut un loup étendu qui respirait rapidement. Trop rapidement.

« — Grimm ? Qu’est-ce que tu fais là ? Me dis pas que tu t’es foulé une patte parce que je t’assure que je ne te porte pas.»

Néanmoins, elle s’approcha de lui trouvant son état anormal. Ce qui la frappa dans l’immédiat fut la balafre sur son flanc qui semblait infectée. En approchant sa truffe pour la renifler, Neït put constater qu’en effet, la blessure ne sentait pas particulièrement bon. D’ailleurs elle se demandait bien comme son cousin était parvenu à grimper jusqu’ici avec une telle blessure.

« — Tss, imbécile de cousin, y’a que toi qui te fou toujours dans le pétrin.»

La prêtresse se tourna vers son sac pour farfouiller dedans. Elle y trouva une fiole de ses pattes à la couleur peu engageante. D’un coup de crocs, la Lazulis retira le bouchon en fronçant les sourcils lorsque l’odeur répugnante lui chatouilla la truffe. Beurk, avec le temps la décoction sentait de moins en moins bon… Elle plaça tout d’abord cela sous la truffe de Grimm, histoire de le maintenir éveillé pour la suite des événements. Neït lui entre-ouvrit légèrement la gueule pour y verser quelques gouttes.

« — N’en renverse pas Grimm, une goutte en moins et cela peut te coûter la vie...» Elle reposa la fiole pour le regarder. « — Est-ce que tu as mal ? »

« Marchons sur les cendres de nos foyers.

« Grimm & Neït.

Son nom. On l'appelait. Il dressa une oreille mais ne parvint pas à ouvrir les yeux. La fatigue l'emportait malgré lui. Les paroles d'une louve -on aurait dit la voix de Neït ! Oh oui, il serait ravi de la revoir après tout ça !- parvinrent à ses tympans et il comprit le message. Un petit rire le secoua, assez pour qu'il reprenne un peu patte dans sa conscience défaillante. Il se sentait un peu nauséeux maintenant. Le visage un peu flou de sa cousine le surprit. Il ne s'attendait pas à la voir si proche alors que sa voix était si lointaine... Pétrin ? Pourquoi donc ? N'avait-il pas le droit de se reposer simplement ? Après cet ersatz de guerre contre le Père-créateur des Sept Dieux, après avoir parcouru de grandes distances à la recherche de la solitaire grincheuse, de ses parents et du reste de sa nouvelle meute, il s'octroyait enfin une pause. La douleur de son flanc s'était calmée peu à peu jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un arrière plan facilement ignoré. Il sentait la blessure, mais il ne ressentait plus grand chose hormis une immense fatigue. Mais Neït ne le laissait pas tomber un sommeil bien réparateur dûment mérité ! Elle parlait, parlait, parlait ! Blablabla et blablabla ! L'Archiviste tourna le museau vers la louve chocolat et eu l'impression de recevoir un coup dans la truffe. Une odeur infecte venait de piquer ses narines au point qu'il en sursauta. les yeux désormais bien ouvert et les idées un peu plus clairs, il comprit que ce n'était pas que de l'épuisement qui l'emportait dans des songes décousus, il se sentait aussi fiévreux. Voilà d'où venait la nausée alors qu'il avait lutté pour rester éveillé. La Prêtresse Lazilu le força à avaler quelques gouttes de cette infâme mixture. Il en avait le coeur au bord des babines.

« Erk... C'est... Aaaah... C'est ignoble ton truc... »

Pauvre petit sensible qu'il était ! L'Etelkrus se redressa un peu, oscillant entre la logique qui lui dictait d'écouter et d'obéir à Neït, et l'envie presque irrépressible de se recoucher et d'abandonner le peu de force qu'il lui restait. Comment son état avait-il pu empirer en si peu de temps ? Il ne s'était pas senti si mal en grimpant. La réponse, pourtant, il la connaissait déjà. Il n'avait pas fait soigné sa cuisse, et avait repoussé encore et toujours en malmenant son corps éreinté. Donc forcément, quand il s'était enfin posé pour souffler, sa petite sieste avait permis à l'infection qui le guettait depuis un moment d'attaquer avec brutalité. Il avait relâché l'attention et son organisme faible n'avait plus eu la résistance nécessaire. Il ne se rappelait même plus la dernière fois qu'il avait mangé ! Il soupira, referma les paupières sur ses yeux dorés devenus vitreux.

« Non, pas vraiment. »

Il n'en savait rien en vrai. Il ne sentait plus grand chose, il n'arrivait pas à être à l'écoute de ses besoins actuellement. Sachant très bien qu'il ne devait pas s'endormir encore, il grogna un peu et s'ébroua. En se relevant, il grimaça.

« Ah... Si. »

Son estomac se souleva dans un spasme douloureux, mais l'estomac vide du rat de Bibliothèque le sauva pour l'instant. Ca faisait mal, mais rien ne pouvait encore sortir.

Levant les yeux au ciel, Neït soupira. Franchement quelle petite nature faisait son cousin ! Bon certes, la mixture puait, d’ailleurs vu ce qu’elle avait mis dedans cela ne pouvait en être autrement, mais bon de là à en faire tout un drame… Elle avait inventé des mélanges avec des odeurs bien plus repoussantes, et puis au moins cela eut l’effet escompté. Grimm était plus ou moins éveillé. Encore dans les vapes, mais éveillé. Un instant elle fut presque tentée de tapoter ses petites joues semblables à celle des petiots, histoire de bien le maintenir dans le monde réel, mais elle se retient. Il fallait mieux éviter d’énerver l’hybride alors qu’il était déjà si affaibli…. Quoique, c’était tentant. Néanmoins, histoire d’éviter toute tentation qui aurait engendré un conflit, la femelle s’assit en écoutant son cousin. Un sourire plutôt satisfait étira ses babines, il fallait espérer que Grimm ne le voit pas, il se serait mit sûrement hors de lui le raton-laveur de bibliothèque…. La petite décoction qu’il venait de boire avait pris beaucoup de temps de fabrication et plus encore pour attendre qu’elle soit à point. La liste d’ingrédients peu appétissants était longue, habituellement l’ancienne séide s’en servait pour se maintenir éveillée lors de ses expériences afin d’éviter de somnoler, mais bon la mixture avait pas mal d’effets fort pratiques dont celui rebooster un peu l’organisme…

« — Tu m’étonnes, vu ce qu’il y a dedans… même-moi je n’en boirais pas à cet état de fermentation !»

C’est sûr qu’elle n’y s’y risquerait pas, c’était d’ailleurs plus marrant de tester ça sur Grimm même si son état était inquiétant. Au moins, cela le maintenait éveillé et si jamais il recommençait à tomber dans les pommes, Neït lui laisserait le temps qu’elle jugerait nécessaire la fiole sous la truffe. Le marmot de Nout se releva en faisant un visage digne des plus grand déguisement d’Halloween. Merde mais Grimm, c’est pas sorcier d’aller voir quelqu’un capable de te soigner, si ? Les candidats ne devaient pas manquer chez les Eterlkrus.

« — Hum, cela n’est pas surprenant cousin, ta plaie est pas mal infectée… Il s’est passé quoi dans ta caboche pour que tu n’ailles pas te faire soigner, même cette satanée Nout aurait pu t’appliquer les premiers soins… » Elle marqua une pause remuant sa queue nattée quelque peu agacée. « En plus t’as la peau sur les os… tu cherches à crever ou quoi ? »

Cette situation l’énervée au plus haut point, qu’un des membres de sa famille, même le fils de Nout, accorde si peu d’importance à son état de santé la mettait hors d’elle. Neït n’exigeait qu’une seule chose de son cousin, c’était qu’il reste en vie et si cet imbécile n’avait pas compris cela, c’était vraiment qu’il avait un petit pois à la place du cerveau. Un petit pois rongé par les vers de bibliothèque… Préférant garder le silence plutôt que de rajouter d’autres paroles désagréables, la Lazulis s’écarta d’un pas de Grimm. Elle joua avec le piercing de sa langue quelques secondes tout en fixant le mâle d’un regard mauvais. Si Widar avait été présente, elle n’aurait fait qu’une bouchée de lui en l’avalant tout rond. Heureusement que dans un sens, Neït n’était pas comme sa sœur et possédait un sens morale un chouille plus important.

« — Je devrais te laisser ici tout seul et retourner à mes poisons, hors il se trouve que par chance nos mères étaient sœurs… c’est peut-être ce fait qui te sauve, cousin. »

« Marchons sur les cendres de nos foyers.

« Grimm & Neït.

Il sentait bien que Neït n'était pas de bonne humeur. Il comprenait un peu sa colère, il était vrai qu'il devait faire un peu plus attention à lui. Mais en même temps, pouvait-on lui en vouloir d'avoir fait passer tous les autres avant son propre confort ? Pouvait-on lui reprocher d'avoir eu ce sentiment bouillonnant d'angoisse et de tendresse en voyant Vinara s'enfuir lors de l'apocalypse ? Pouvait-on vraiment le blâmer de s’inquiéter d'abord pour la Solitaire ? Le ton de sa cousine le fit gronder, mécontent. Comment pouvait-elle comprendre ? Elle était froide et antipathique ! La fièvre le rendait un peu mauvais et grincheux. Il se mordit la langue avant de quand même bougonner :

« Je voulais d'abord trouver Vinara. Je devais savoir... »

Il se tut un instant en se remémorant cette rencontre particulière. D'abord méfiante, puis presque tendre dans la mesure où la brune aux yeux vairons était très peu encline à la douceur, puis finalement brûlante et amoureuse. Il avait fini par comprendre à mesure qu'il parlait avec elle, la nature des sentiments qui l'animait. Et puis il s'était laissé guidé par son instinct plutôt que par sa tête et avait bafoué les codes de conduite qu'il s'imposait au profit d'une réaction plus franche et digne d'un roman à l'eau de rose. Il ne l'avait pas croisé souvent, mais depuis leur première rencontre alors qu'il était jeune louvard elle avait été une énigme. Bougonne, méprisante et pourtant intrigante et attachante.

« Si elle voulait rester avec moi. »

Finit-il, d'une voix plus hachée. La douleur se réveillait en même temps que le disciple de l'Anaconda reprenait patte dans la réalité grâce à la mixture écœurante de la Prêtresse Lazuli. Il chercha à agripper le regard clair de sa cousine au pelage chocolat pour la mettre au défi de rester énervée contre lui alors qu'il était l'incarnation du bienveillant. Il avait fait tout ce qu'il avait pu pour aider tout ce qu'il avait pu, avant d'enfin se poser et penser à lui, et accessoirement, après avoir pu voir que la louve à la raie tatouée sur le dos et aux cheveux multicolore l'appréciait aussi, de manière un peu rude mais romanesque. Rien n'aurait pu lui faire plus plaisir que de retrouver cette louve attirante et surtout aussi captivante. Il soutint le regard noir de Neït, le feu dans la glace. Même s'il était en mauvaise posture, il était téméraire et héroïque, il pouvait se défendre, et se débrouiller ! Enfin, à peu près. Parce qu'il n'était peut-être pas aussi audacieux que les personnages principaux de ses histoires et qu'il se voilait un peu la face parce qu'il avait réussis à s'illustrer dans la bataille divine face à Cronos.

« Je suis content que tu m'ai trouvé. Quand même. »

Ce petit accès d'émotion lui donna le vertige et il se ré-allongea en soupira bruyamment, bougon. Au moins il se sentait moins mal et n'avait plus de nausées même si sa cuisse devenait cuisante. Neït devait bien s'amuser à le voir en si mauvaise posture en fin de compte. Bien sûr il se défendrait au besoin d'un prédateur, mais la présence de la disciple d'Ao lui assurait la survie plus de quelques heures. Qu'aurait dit sa mère ? Son petit frère ? Ses adorables petites soeurs ? Son père ? Et même Vinara ? S'il s'était lassé avoir alors qu'un nouveau monde leur tendait les pattes. Il se dit finalement que si sa cousine était si fâchée, c'est qu’elle tenait à lui et son sourire revint...

Ohlala ça y est, Grimm venait de sombrer dans la folie. Voilà qu’il lui parlait de ce truc… Vinara ? À moins qu’il ne s’agisse d’une personne ? Difficile de savoir avec un raton laveur de bibliothèque comme lui, il était fort possible qu’il ait des goûts bizarres… Enfin Neït espérait qu’il s’agisse au moins d’une personne existante, cela voulait-il dire que son cousin avait réussi à séduire une dame ou un damoiseau ? Difficile à croire… et inquiétant aussi. Les mâles avaient toujours tendances à se conduire stupidement à cause des dames et il ne faisait aucun doute que le fils de Nout n’échappe à cette tendance. La disciple d’Ao observait le mâle et avait l’impression que des étoiles brillaient dans ses yeux, bon sang elle était en train de le perdre ou quoi cet imbécile ?! Pas question qu’il clams alors qu’elle sacrifiait son temps précieux en sa compagnie ! C’est d’ailleurs ce qui la poussa à lui remettre la fiole nauséabonde sous le nez avec un air déterminé.

« — Respire-moi ça Grimm, j’ai l’impression que tu dérailles totalement là. Pourtant il me semblait pas que cette décoction était périmée… »

Elle posa tout de même le bout de sa langue sur le rebord de la fiole pour vérifier. Non, tout semblait parfaitement normal de ce côté ! Et pourtant l’Etelkrus continuait de déballer milles et une choses sans aucun sens aux yeux de la prêtresse, bon sang mais qu’allait-elle dire à Nout ? Hum, sorry tati mais ton fils il a clamsé dans mes pattes en déraillant après que je lui ai donné une étrange potion ? Fallait pas compter sur la clémence de Nout, autant sauter du haut de la falaise directement.

« — Oui bah pour l’instant cousin t’es mignon mais tu restes avec moi.»

Neït observa la suite des événements de plus en plus sceptique, il venait de dire qu’il était content d’être tombé sur elle ? Doux jésus ! Il allait bientôt neiger. La louve ouvrit la bouche se préparant à dire quelque chose puis la referma. Elle ne devait pas bousculer son cousin qui était dans un état si étrange qu’elle ne parvenait pas à expliquer. C’était la première fois que l’empoisonneuse était confronté à cet étrange mal, la fièvre peut-être ? Ne voulant pas tracasser Grimm de peur d’aggraver son état elle lui répondit.

« — Oui, moi aussi je suis contente d’être tombé sur toi… »