Feel the thunder ○ Korra

« Feel the thunder

« Geb & Korra.

Le prédateur était en chasse. Il était grisé par la vitesse, électrisé par la puissance de ses muscles qui se découplait sous adrénaline, et surtout exalté par son instinct exacerbé d'une traque bientôt achevée. Devant lui, un daim blessé bondissait avec l'énergie du désespoir pour sauver sa vie mais il était trop tard, il faiblissait peu à peu alors que son sang coulait de son épaule. Des gouttelettes atterrissaient sur le museau du loup beige qui courait derrière, légèrement essoufflé. Son entraînement quotidien à la course et à la nage ferait non seulement de lui un bon guerrier, mais aussi un chasseur doué. Cela rendait Geb fier d'être un élément utile à sa meute. Il était aussi heureux de pouvoir rendre ses parents contents de lui et de ses performances. Le cervidé trébucha devant lui et le futur guerrier s'arrêta non loin pour reprendre son souffle et s'approcher tranquillement. Le daim bramait à la mort, paniquée et faible. Loin d'être sadique, le loup beige à la longue queue hybride vint achever l'animal agonisant. Ce n'était pas une énorme proie, mais elle nourrirait quelques bouches. Au moins deux ou trois. Il sourit en imaginant Darius le féliciter. Attrapant le fruit de sa traque par la cuisse, il y planta profondément les crocs et commença à tirer pour rentrer. Le bestiaux était quand même assez lourd, et le chemin serait long. Autour de lui la végétation était luxuriante, dense, pas très pratique pour tirer un poids mort sur la distance, mais il n'avait pas le choix. Parce que s'il débitait le daim en morceau, il risquait de s'en faire voler la moitié le temps qu'il revienne chercher le reste... Et c'en était hors de question ! Geb avait quand même sa petite fierté de montrer qu'il avait chassé seul ! Dans un soupir il lâcha sa prise, déjà coincée : les jeunes bois duveteux du cervidé s'étaient accrochés dans des entrelacs de racines. D'un coup de crocs bien placé, Geb brisa le bois entre ses mâchoires et libéra sa proie. C'était bien, il avait presque dix longueurs de queue déjà ! Soufflant, il repartit à l'attaque de la forêt, pour rapporter le petit daim au Grand Castel. Des bruits tout autour de lui, lui firent relever la truffe et observer les fourrés tout autour. Personne. Curieux mais méfiant, il reprit sa marche avec pour objectif la plage. Traverser le petit détroit serait sûrement aussi difficile et fatiguant qu'emmener son butin jusqu’à la mer. Les bénéfices de chasser sur une île ! Heureusement qu'il était aussi bon nageur... Ragaillardis par cette idée, il reprit sa route en marche arrière, à tirer sa proie qui laissait une traînée de sang au travers de la forêt...

« Feel the thunder

« Geb & Korra.

Effectivement, l'arrivée soudaine et explosif de Korra le paniqua l'espace d'une demie seconde jusqu'à ce que l'odeur douce et alléchante de la femelle au pelage pâle lui chatouiller les narines et remonte au cerveau. Ils roulèrent dans la poussière et les feuilles mortes en riant tous les deux. Geb était heureux de la voir, elle était sa meilleure et première amie dans cette meute qu'il côtoyait depuis ses six mois environ. De ce fait elle trouvait toujours le moyen de le faire rire et il adorait passer du temps en sa compagnie. Nombreux étaient leur jeux d'enfant, aussi fabuleux qu'incroyables. Ils avaient vécu ensemble des aventures palpitantes à base de quelques rochers, de bout de bois et bien sûr d'imagination. Le mâle à la crête immaculé se rappelait les premiers jours : Korra avait tant changée ! Au début timide et douce, elle s'était laissée transporter avec lui dans des mondes fictifs dangereux et en sortait bien vaillante et téméraire à chaque fois. Et puis, tout comme lui, elle s'entraînait régulièrement et en même temps que son corps changeait pour s'affiner et dessiner de jolies courbes plus féminines, plus adultes, elle gagnait en force et en endurance. Elle était donc devenue également un adversaire de choix pour lutter ou courir. Geb pouvait se retrouver très compétiteur certains jours, et chaque geste pouvait prêter à se mesurer à l'autre. Cependant aujourd'hui, ils n'avaient pas rendez-vous discrètement pour se battre ou faire la course. Il avait découvert sur cette île des grottes sombres et des sous-bois inquiétants et voulait évidemment partager avec son amie ces possibilités d'aventures nouvelles ! Maintenant qu'ils connaissaient tout deux leurs territoires relativement bien, il devenait difficile de retrouver l'exaltation première d'un lieu inconnu. Même les terres libres avait perdu de leur intérêt. Le loup beige se promis que bientôt il emmènerait la belle Korra en terres Lazulis. Ça aussi ça promettait d’être intéressant.

Grand sourire fiché sur les babines, la queue remuant de droite et de gauche comme un louveteau heureux, le futur guerrier au regard d'or fendu d'une pupille verticale accueillit l'autre adolescente avec sympathie.

« Vous devenez meilleure pisteuse que moi, ma dame ! »

Ironisa t-il. Il avait prit l’habitude de la traiter parfois comme une princesse, et de se moquer gentiment des manières exagérées de son frère aux cheveux de jais, Athelstan. Et puis, ce n'était pas tout à fait faux, puisque pour le coup il ne l'avait pas senti ni entendu arriver. Il se releva avant de s'ébrouer pour enlever les épines de pins déchées collées dans son pelage clair. Puis posa ses prunelles chaleureuse sur la femelle, passant sur son dos, puis son échine, sur les fleurs qui ornaient ses cheveux pâles et enfin sur son joli minois. Oui, clairement il l'appréciait beaucoup. Ils étaient devenus si proche avec le temps qu'ils se voyaient presque tout les jours et trouvait toujours de quoi se dire. En son for intérieur le mâle espérait ne jamais perdre ce lien solide. Korra représentait son lien d'attachement à la meute qui les avaient accueillis, lui et sa famille, parce qu'elle y était sa véritable première rencontre et amie. Il avait bien sûr par la suite, jouer avec d'autres enfants, jouter contre d'autres mâles aux hormones en ébullition comme lui et qui se mettaient tous au défi d'être le meilleur élément possible... Mais elle. Elle était vraiment comme un trésor pour lui. Cette image le faisait rire, parce que lors de leur rencontre, il s'en rappelaient parfaitement, ils avaient été des explorateurs pirates voguant vers un trésor magnifique. Un instant il eu un regard avide et jaloux sur la jeune louve alors qu'il imaginait Korra s’amusant avec d'autres de leurs confrères Etelkrus. Geb souffla bruyamment par les narines pour chasser ces idées saugrenues du devant de la scène pour bondit d'un pas à côté de la louve beige aux yeux bleus. Fier comme un pape et le torse bombé, il offrit un sourire étincelant à la femelle. Geb était très sensible à la flatterie.

« Ouep ! Mais tu peux en prendre un bout, fragile petite fleur, ça te donnera du muscle ! »

S'exclama t-il le regard brillant en la poussant par surprise pour la déséquilibrer. C'était facile pour lui, parce qu'il la dominait d'une bonne tête et demie, presque deux, alors qu’elle était pourtant un peu plus âgée de quelques semaines. Il posa sa langue baveuse sur la joue de Korra. Plus qu'une lèche affective, c'était aussi une sorte de jeu de chat et de la souris et il avait la patte ! En aboyant joyeusement, il bondit en arrière et alla se placer de l'autre côté du gibier. Le cervidé ferait office de barrière. Il haussa un sourcil en souriant, joueur. Ses iris de miel pétillaient de malice et de défi.

« Feel the thunder

« Geb & Korra.

Elle était maligne, et rapide. S'il s'entraînait plus à la force brute et à l'endurance, Korra, elle, maîtrisait l'agilité et la vitesse. Le jeune hybride souriait, heureux et malicieux. Il aimait beaucoup jouer avec la jeune louve claire, avec elle il n'avait pas besoin de se montrer plus réfléchi ou plus responsable. Ils étaient simplement des adolescents qui s'amusaient à se pourchasser, parfois à se battre gentiment ou à se mettre en compétition. C'était des moments partagés entre l'entraînement et l'aventure, et Geb adorait ça. Il regardait derrière lui régulièrement pour vérifier qu'elle ne l'atteigne pas. Bien sûr elle était vive et leste alors elle parvenait à combler la distance petit à petit, aussi devait-il user de tactiques plus approfondies. Lorsqu'il ne la vit plus, il s'arrêta brusquement en soufflant, un peu haletant. Puis il revint en arrière au petit trot et elle lui tomba dessus. Evidemment. C'était vicieux, rusé, diablement bien pensé. Elle s'était joué de lui et de sa peur de ne plus la voir pour l'attirer dans un piège ! Aboyant par surprise, il essaya ensuite de dégager de son dos sa frêle amie en sautant comme un cabris sur les racines et les tas de feuilles d'automne. Il grondait et riait à la fois, embarrassé de son paquet sur les épaules. Insouciant et touché à l’ego, il se démenait pour reprendre une position moins embarrassante que celle du destrier. Il pensait que Korra et ses beaux yeux d'azur méritait largement le glowstick de l'Anaconda. Elle était véloce, alerte et habile. Toutes les qualités requises par le Seigneur flavescent. Par ailleurs, la petite aux cheveux d'argent était astucieuse, ingénieuse et dégourdie ! Dairo lui seyait donc très bien aussi ! En vérité il ne lui voyait que des qualités à cette fragile petite fleur !

Lorsque Korra lui cacha la vue, il aboya par peur de se prendre un arbre, mais elle le guida un peu en riant. Maladroit, perturbé et l'oreille qui le démangeait, il prit quelques virages serrés et finit par glisser sur un amoncellement de feuilles rousses et humides. Les deux jeunes loups roulèrent et Geb se redressa à demi pour analyser la situation. Il avait un peu le tournis mais retrouva ses repères assez vite pour pouvoir attraper la femelle au niveau de l'échine, et lui mordiller le cou en se marrant plus fort. Cette fois-ci, il avait gagné !

« Je pourrais faire ce que je veux de toi, fais attention Capitaine-fleur ! »

Fier comme un paon, il se releva avec un grand sourire de chevalier servant et fit une petite référence à la belle dame.

« Heureusement que je suis votre dévoué serviteur, ma Mie ! »

Il aimait bien se moquer du grand frère de Korra en imitant son parlé particulier. Ce n'était pas particulièrement méchant, mais comme tous les jeunes mâles un peu effronté et audacieux, Geb avait besoin de faire descendre ses congénères de la gente masculine de leur piédestal pour s'y hisser à son tour. Puis il inspira l'air autour de lui. Ils s'étaient beaucoup éloignés de son gibier et il ne voulait pas prendre le risque qu'on le lui vole ! Il attendit que son amie se relève a son tour pour trottiner vers le daim mort.

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« Geb & Korra.

L'heure de la séparation approchait toujours à trop grands pas. La déception teinta le regard doré du jeune hybride lorsque la douce Korra mentionna l'heure avancé de la journée après avoir frôlé son échine de son jolie minois. Un frisson l'avait parcouru alors, et il s'était dit fugacement qu'elle avait un drôle d'impact physique sur lui. A chaque contact, il avait envie de coller sa truffe dans son cou ou de frotter sa tête contre la sienne. A chaque geste tendre qu'elle faisait, il sentait des petits papillons dans son estomac lui donner chaud. Il en avait les joues brûlantes ! Alors il souriait, à chaque fois plus heureux. Appréciant la valeur de chacun de ses petits moments éclairs de complicité. Il pensa qu'il avait la possibilité de rentrer auprès d'elle s'il lui demandait de l'aide pour porter la gibier jusqu'au grand Castel. Personne n'aurait rien à leur redire s'ils étaient un peu en retard à cause d'une belle chasse ! Un sourire content se peignit sur le museau du beige et il redressa la tête vers son amie afin de lui proposer un retour à deux lorsque des bruits de branches cassés et de volatiles effrayés les firent redresser les oreilles. Sur le qui-vive, il accélèrent le pas jusqu'au cervidé mort pour y découvrir un large ours affamé. Si Geb avait le courage et la vaillance des bons guerriers, il avait aussi un poil de jugeote, du moins assez pour savoir qu'il n'avait aucune chance contre une montagne de poil et de muscles pareille ! L'animal se dressa sur ses postérieurs, élargissant encore sa carrure en même temps qu'il rugissait férocement. Le disciple du Grizzli était tenter d'empêcher l'ours de s'approprier le fruit de sa chasse mais l'idée qu'il ne faisait pas le poids et surtout, qu'il y avait le belle Korra avec lui l'empêcha de se jeter sur la bête grondante. Lentement, le mâle crêté se plaça entre son amie et le monstre à fourrure et intima à la femelle de reculer tout doucement. Mais trop tard, l'ours les prenait déjà pour une menace, ayant sûrement senti leur odeur sur la proie qu'il avait décider de récupérer au grand damn des deux Etelkrus. Retombant sur ses quatre pattes pour mieux leur courir après, l'animal grogna de plus belle.

« Cours... COURS KORRA ! ET NE TE RETOURNE PAS ! Tout ira bien ! »

Le poil gonflé, la queue haute et ses larges crocs reptiliens découverts, Geb grogna le plus fort possible, espérant ainsi inquiéter assez l'ursidé pour qu'il leur laisse du temps avant de les pourchasser. Enfin surtout pour donner un peu d'avance à Korra. Malheureusement son idée n'était pas très bonne parce que malgré tout, il restait évidemment tellement moins imposant que l'animal féroce qui lui faisait face... Pour éloigner la brute de son amie, le jeune hybride aboya rageusement contre l'ours pour le mettre plus en colère et qu'il le suive lui, ensuite, il partit du plus vite qu'il pouvait dans une trajectoire un peu différente de sa douce compagne de jeu. Ainsi il éloignerait l'ours d'elle et pourrait tout de même la retrouver rapidement dès qu'il sèmerait l'ours.

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« Geb & Korra.

Lorsque Geb entendit la voix de sa meilleure amie et compagne d'aventure se rapprocher de lui, il aboya plusieurs fois, paniqué à l'idée que la fragile louvette claire ne devienne la cible de la montagne de muscles qui vociférait derrière lui. Sauf qu'il n'avait pas prévu qu'elle arriverait pile en sens inverse et il fallait la percuter de plein fouet, heureusement pour tout les deux, la jeune Korra réagit plus vite et l'évita prestement pour se retourner et courir en avant de lui. Soulagé de la savoir hors de portée de l'ours brun affamé même si au lieu de fuir elle était revenue sur ses pas pour lui -il en était aussi ravi que fâché d'ailleurs !-, il se permit un coup d'oeil en arrière. La bête féroce perdait du terrain, sûrement fatigué plus vite par son poids lourd et sa faim. Il entendit sa comparse l'interpeller et se dirigea à l'oreille vers elle sans une hésitation. Elle avait trouvé un abri qui pouvait les sauver des griffes mortelles d'un ours en colère. Lorsqu'il arriva devant la faille dans les rochers, il bondit dedans tel un lézard détallant sous une pierre chaude. Il avait pour lui la souplesse des crocodiles et pu rentrer sans trop de difficultés en se contorsionnant légèrement. Le coeur battant encore la chamade et les muscles raides, le jeune guerrier rejoignit sa belle amie tout au fond de leur caverne de fortune et se serra contre elle pour la rassurer. Ici l'ours ne pourrait pas les attraper même avec toute la volonté du monde. Ils étaient en sécurité jusqu'à ce que le prédateur ne se lasse pour aller récupérer le fruit de la chasse du disciple d'Aka. Geb était en colère et tremblait de rage contre ce profiteur trop grand et large pour être un adversaire à sa mesure. Contre son flanc il sentait le corps frêle de la louve beige. Son contact était brûlant et électrisant. Il était vraiment soulagée de la savoir en sécurité avec lui plutôt qu'aux prises avec cette brute d'ours flemmard qui préférait voler la proie des autres plutôt que de se débrouiller tout seul ! Le souffle court, Geb finit par s'allonger droit comme un i en surveillant l'entrée. Il inspira profondément avant d'inviter Korra à se détendre prêt de lui.

« Jolie princesse, venez. On peut se reposer un peu, ici il ne pourra pas nous embêter. »

Ici, tout irait bien. ce petit cocon leur servirait de planque pour quelques heures tout au plus et après, ils pourraient rentrer en toute quiétude.

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« Geb & Korra.

La promiscuité était bien plaisante. Geb devait avouer que le contact des poils de sa douce amie contre son flanc était délicieux. Toucher agréable, réconfortant et... Quelque chose d'autre qu'il ne parvenait à définir complètement. Il sentait sa peau frisonner là où elle était collée à lui. Dans l'espace confiné, la proximité, la chaleur des corps et les odeurs enivrantes exacerbait ses sens. Il se rendit compte à quel point Korra sentait bon, il avait cette pensait coupable de s'avouer qu'elle était belle, courageuse, attirante. Il avait cette sensation de feu dans le ventre qui le rendait nerveux. Bien sûr, la peur que l'ours ne revienne pour les manger le tenait en éveil, aux aguets. Mais de l'autre côté il savait que la bête ne pourrait les attraper tant qu'il resteraient nichés au fond de cette petite caverne, refuge improvisé. Alors son esprit se permettait de rouler vers son imagination. Ici, tous les deux, ensemble, ils ne craignaient plus rien. Le loup hybride avait toujours eu de l'affection pour la jolie louve aux cheveux d'argent. Dès le premier jour, elle avait été sa compagne de jeu, dès le début, ils s'étaient lié d'une amitié puissante. Leurs diverses aventures avaient donné de l'intensité à leurs moments passés ensemble. Le beige se dit qu'il ne pourrait jamais sa rassasier de son rire, de leur complicité, de son regard pâle si tendre. Geb secoua légèrement le museau, un peu paniqué en comprenant tout doucement où son coeur l'emmenait.

Une angoisse sourde monta dans sa gorge et y forma une boule un peu douloureuse. Chaque jour il n'attendait qu'une chose : s'entraîner au mieux pour pouvoir ensuite être avec elle et être fort pour elle. Le loup-crocodile aux yeux d'or se rappelait la chaleur qui l'envahissait lorsqu'elle le regardait après un exploit. Il se demanda pourquoi toutes ces conclusions lui tombaient dessus maintenant lorsqu'il croisa les prunelles claires de son amie. Dans sa poitrine, son myocarde fit un bond. Elle était si belle, elle était si... Merveilleuse. Il pouvait être avec elle sans honte, sans se cacher, son dissimuler ses rêves d'évasion, d'aventure, son caractère farouche et effronté, son orgueil même parfois. Auprès d’elle, il se sentait entier. Et ce qu'il capta au travers des cils de Korra lui crispa l'estomac. Avait-il rêvé ? Il n'était pas sûr... Cette connexion entre eux le perturbait. Il était sur des charbons ardents. La fragrance alléchante des chaleurs de la jeune louve beige lui faisait tourner la tête. Il aurait aimé se serrer plus fort contre elle, il aurait aimé glisser son museau contre son cou, sa tête. Et en même temps ces vagues de tendresse pour elle le gênait. Pour la première fois, il manquait de courage, il manquait d'assurance. Il ne voulait pas avoir de geste déplacé, de ceux qu'on regrettait ensuite parce que l'émotion n'était pas partagée. Il ne voulait pas risquer de la perdre sur un sentiment fugace, probablement induit par la période de l'année où les femelles étaient plus attirantes encore que d'ordinaire. Et pourtant... Pourtant il savait très bien que cet instant privilégié auprès d'elle ne faisait qu'aviver des envies évoquées par son esprit de temps en temps. Une réalité qu'il avait du mal à accepter, parce qu'elle était intimidante.

Et puis il croisa encore les yeux si doux de sa meilleure amie, qui brûlait de... Rêvait-il encore ? Le regardait-elle réellement avec autant de chaleur ? Avec autant de... passion ? Ce fut au tour du mâle de déglutir, ravalant sa fierté. Il n'en menait pas large, vraiment pas. Et cependant, le pont visuel entre les deux semblait lui rendre un peu de témérité. Un peu d'espoir aussi. Peut-être que finalement, ce qu'il peinait à expliquer, ce qu'il refusait de voir en face... Eh bien, peut-être que c'était là des émotions légitimes ? Par ailleurs, et probablement parce qu'il n'était qu'un faible mâle qui ne pouvait résister à cet appel de tendresse que promettait le regard incendiaire de Korra, il déposa lentement un coup de langue sur l'oreille de la belle louve, juste après qu'elle eut posé sa tête sur ses pattes. Nerveux, angoissé mais terriblement attiré par elle, il osa enfin un geste vers elle alors que son coeur battait si fort dans sa poitrine, et que son sang pulsait à lui faire mal à la tête : se roulant sur le côté pour se mettre sur le dos et ainsi coller tout le long de son flanc contre la douce femelle aux cheveux d'argent, il glissa son museau entre les pattes de la femelle et son menton. Pour la première fois, il se mettait de lui-même dans une position d'infériorité, de soumission. Elle était sa Capitaine, son amie, sa compagne d'aventure et de jeux. Elle avait tout pouvoir sur lui, et le futur guerrier le lui signifiait sans honte. Fébrile, inquiet, plein d'espoir qu'elle ne le repousse pas car cela signifiera la fin pure et simple de tout ce qui les liaient, mais certainement pas gêné. Ses prunelles de miel fendues d'une pupille verticale élargie au maximum remontèrent vers celles, de ce bleu si doux et pétillant, de Korra. Il en oublait même de respirer.

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« Geb & Korra.

Il y avait comme quelque chose de magique entre eux, et Korra y répondait avec la même tendresse que ce qu'il mettait dans ses propres gestes. Geb se sentit à la fois soulagé et plein inquiet encore. Elle semblait vouloir la même chose que lui, elle semblait accepter l'idée qu'il pouvait être plus que des amis. Elle ne le rejetait pas. Alors venait la peur, l'angoisse qui crispait son estomac à la simple pensée de la décevoir. Il voulait être son chevalier servant, il voulait être son protecteur aussi, mais plus que tout, il voulait partager avec elle ce qu'il voyait ses parents partager tous les jours : complicité et attention. Il s'avouait désirer que Korra soit non seulement sa compagne de jeu, mais aussi sa compagne de chaque instant. Il voulait tout partager avec elle. Dans sa poitrine, son myocarde tambourinait si fort qu'il n'entendait plus que ses propres pulsations, et puis elle se rapprocha de lui et tout s'estompa pour ne laisser que la douceur de son souffle contre son pelage. Il s'enivrait de l'odeur attirante de la jolie louve. Il savourait ses petits pincements de crocs et ses lèches affectueuses. Petit à petit, la tension entre eux grimpait avec l'envie de se coller toujours plus prêt. Geb ravala sa fierté une fois encore pour se laisser guider par sa partenaire, pour la laisser choisir le rythme de leur danse amoureuse. C'était elle qui s'approchait ou reculait, c'était elle qui décidait. Il n'était plus que son valet, à attendre qu’elle ordonne en se consumant. Le valeureux aventurier n'était plus qu'un mâle transi de tendresse et de convoitise pour sa femelle. A l'instar de Korra, l'instinct primal du jeune beige lui dictait quels gestes adoptés pour plaire à la louve claire, pour la séduire, pour qu'elle lui appartienne autant qu'il lui appartenait déjà. Et puis tacitement, leur étreinte se fit plus passionné et moins innocente. Alors que leur coeur vibrait à l'unisson et que leurs souffles se mélangeait, le jeune guerrier planta ses prunelles de miel dans les yeux si doux de la belle petite soeur de l'Alpha, demandant presque muettement la permission de laisser libre court à ce que son corps désirait.

« Je vous aime, belle princesse. »

Il inspira, retint son souffle.

« J'aimerais que tu sois ma compagne. »

Parce qu'après ce moment à se frotter l'u à l'autre, après cette tendresse partagée, il était convaincu de la vouloir à ses côtés pour le restant de ses jours et de ses nuits.