Sujet: Marie-Joséphine !! [FT Arleston] Mar 14 Nov 2017, 19:51
Perdue. Disparue. Vivaldi paniquait. Elle avait quitté en trombe son petit jardin, cherchant ce qui lui avait été dérobé. Elle avait fouillé parmi ses nombreuses variétés de plantes, elle avait regardé sous chaque buisson. Même les arbres n'avaient pas échappé à son inspection mais elle ne retrouvait toujours pas ce qui n'était plus à sa place. Marie-Joséphine n'était plus là. Cette belle plante carnivore, une juthatip soper qui avait hérité de ce drôle de surnom était portée disparue. Elle était sans aucun doute la meilleure amie de la princesse florale. Cette dernière lui confiait tout, ses craintes, ses rêves et ses passions. La fleur était l'oreille la plus attentive qu'elle connaissait et puis, Marie-Joséphine ne répétait pas ce qu'elle lui disait. De plus, elle n'avait pas voulu la tenir à l'écart des loups au contraire de ses parents. Vivaldi demeurait une recluse bien que son grade d'herboriste lui avait permis de s'ouvrir davantage.
« Marie-Joséphine !!
La louve criait ce nom là où elle passait, provoquant parfois l'hilarité de certains Lazulis tandis que d'autres la regardaient avec scepticisme. Aucun d'eux ne savaient où cette brave plante avait bien pu disparaître. Elle ne pouvait pas courir donc prendre la fuite par ses racines était impossible ... Et la demoiselle ne comprenait guère où la juthatip soper aurait pu disparaître. Avait-elle été volé ?! Non, kidnappé ?! Ces ravisseurs attendaient-ils une rançon ?! De nombreux scénarios défilaient devant les yeux de l'angoissée. Elle ne se rendit compte qu'elle était arrivée sur l'île aux fleurs que lorsqu'elle se mangea un arbuste. Un rosier plus précisément qui de ses épines la rappela dans le monde réel. Elle fixa méchamment les épaisses branches puis elle leur demanda tout naturellement.
« Vous n'aurez pas vu Marie-Joséphine ?
Nulle réponse ne lui vint et elle baissa les oreilles. Elle se mit à pleurnicher près des roses, cherchant comme leurs protections entre les épines qui étaient prêtes à en découdre. La chance ne semblait pas décidée à l'aider dans son enquête. Sa pauvre amie demeurait disparue tandis qu'un loup s'approchait d'elle ... Etait-il attiré par ses pleurs ou par son odeur qui rendait de nombreux mâles fous ?
Oysteria » Habitué'
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Sujet: Re: Marie-Joséphine !! [FT Arleston] Jeu 16 Nov 2017, 16:19
Arleston
L'obscurité glaciale dominait les terres de Punk Wolf, les arbres étaient à présent nus comme des vers de terre, un tapis de feuilles jaunâtres tirant sur l'orangé gisait sur le sol. Le ciel était couvert d'épais nuages lourds d'une couleur grise déprimante, comme si toutes les couleurs de la nature avait fui à l'approche de l'hiver. La chaleur estivale avait laissé sa place au profit d'une fraîcheur constante, une douce brise caressant parfois les échines de tous les êtres, glaçant le sang, faisant claquer certaines mâchoires. Arleston ne faisait pas partie de ces derniers, il était heureux de sentir ce froid lui mordre la peau, son épais pelage était enfin un atout de taille. Alors que le loup à moitié polaire se baladait d'un pas lent et lourd, il regardait partout autour de lui, curieux de découvrir un minuscule chemin les pattes dans l'eau. Il traversa avec lenteur, la morsure de l'eau froide pénétrant entre ses coussinets se faisait intense, mais le loup au pelage de sang s'en fichait pas mal. Quand il arriva au bout du chemin, il fut ébahi devant le spectacle. Des milliers de roses de couleurs différentes surplombaient une île cachée, intime. Des fleurs violettes, roses, bleues, rouges, vertes et mille autres couleurs pâlissaient timidement devant le froid soleil d'automne. Arleston approcha son museau d'une des têtes colorés mais fut rapidement ramené à la réalité, une épine doucereuse et discrète venait de rencontrer son bout de museau. Il recula précipitamment et par malchance et maladresse, son fessier entra lui aussi en collision avec d'épaisses épines. Il réprima un jappement surpris et détala rapidement, se glissant avec la grâce dont il avait lui seul le secret, c'est-à-dire aucune au vu de son imposante stature, entre les rosiers d'une beauté à couper le souffle mais terriblement dangereux.
Il perçut alors au loin des cris d'une voix féminine, une voix apeurée, terrifiée. Il accéléra quelque peu sa marche et trouva devant lui une jeune louve au carré bleuté, au milieu de bosquets épineux, une rose parmi les roses. Elle semblait parler à une plante, lui demandant sur un ton courtois et poli si elle n'avait pas vu une certaine Marie-Joséphine. Il s'approcha, intrigué et une odeur sucrée lui assaillit les narines. Il ferma les yeux, le doux parfum envahissant son crâne, ravissant ses sens, et s'arrêta à une distance convenable. La femelle semblait appartenir à cette île, peut-être était-elle un mirage ou alors une sorte de gardienne ? Son corps était couvert par endroit de feuilles, de tiges grimpantes, et autour de sa taille, un harnais maintenait solidement un pot illuminé de vert. Ainsi était-elle une disciple du Raptor. Curieux, il laissa sa queue virevolter derrière lui, il était toujours très heureux de rencontrer des femelles de sa meute, encore plus des aussi jolies.
"Vous avez perdu quelque chose ?"
Il lui lança un regard chaleureux, amical et se questionna un instant. Il ne lui revenait aucun souvenir quant à la femelle, il ne se rappelait pas l'avoir autrefois croisé. Pourtant, Arleston avait une parfaite mémoire concernant les visages. Il s'éclaircit la gorge, et se mit à balayer du regard autour de lui. Si cette Marie-Joséphine était une petite louve, alors elle ne devait pas se cacher bien loin. Il était dur de se cacher parmi les arbustes épineux, mais il imagina qu'un petit corps frêle pouvait très bien se glisser entre deux tiges tranchantes. Arleston s'assit, calme, et attendit la réponse de l'intéressée, prêt à l'aider à retrouver ce qu'elle avait perdu.
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Sujet: Re: Marie-Joséphine !! [FT Arleston] Sam 18 Nov 2017, 18:16
L'arbuste épineux gardait le silence malgré que la louve attendait sagement. Aucune rose ne daignait lui apporter une réponse. Par méchanceté ou par ignorance ? Dans tous les cas, la demoiselle se sentait quelque peu vexée de ne pas savoir ce que toutes ces beautés pensaient. La disparition de Marie-Joséphine commençait à lui peser lourd sur le coeur. Vivaldi sentait une vague d'angoisse plus forte la submerger : et si sa chère plante avait été sacrifiée ? Tuée de la plus vile des manières ? A cette pensée, une larme coula le long de sa douce joue. Elle réprima un sanglot quant une voix forte s'adressa à elle et doucement, elle se retourna vers l'imposant mâle. Il demeurait à une petite distance et malgré cette dernière, la Lazulis pouvait deviner sans aucun mal qu'il était bien plus grand qu'elle. Il lui rappelait un ours de par sa stature et son pelage épais. Le rouge de ses poils était magnifique, semblable à des roses écarlates, les plus belles de toutes et les plus pures. Il semblait être l'alliance du réconfort, de la force et de l'amour par ses teintes cramoisies. La louve lui accorda un petit sourire peiné et si elle n'était guère bien élevée, elle lui aurait sauté au cou, s'abandonnant volontiers à pleurer contre ce corps robuste la perte de sa meilleure amie.
« Bon ... Bonjour ... Oui, Marie-Joséphine a disparu ...
A la mention du nom de la plante perdue, elle se remit à sangloter de plus belle, ne pouvant retenir davantage ses larmes. Elle lança un regard aux nombreux végétaux incrustés dans sa chair et comme s'ils entendaient la tristesse de leur porteuse, leurs feuilles plièrent sous un poids invisible. La beauté de la princesse florale commençait à faner par ce chagrin. La lumière de son glowstick vacillait tandis que son corps était secoué par de petits spasmes. Son esprit effaça la présence du mâle pour ne se concentrer que sur la disparue. Où avait-elle bien pu passer ? Vivaldi avait fouillé de nombreux lieux sans la trouver. Etait-ce le destin qui s'en mêlait, la séparant à jamais de sa chère juthatip soper ? Etait-il déjà trop tard, Marie-Joséphine avait déjà succombé au renversement de son pot ? Ou une promenade violente suivie du broyage du végétal dans la gueule de son ravisseur ? Tant de questions sans réponses. La louve redressa la tête et riva son regard émeraude dans celui saphir rouge du soir de l'inconnu. Il était sans doute là pour l'odeur qu'elle dégageait, attraction des mâles en cette période de l'année mais quoiqu'il en soit, elle avait besoin de lui. Sans doute qu'il n'était pas comme les autres, sans doute l'aiderait il dans sa recherche. Tout n'était que supposition, il ne suffisait plus qu'à demander.
« Vous ... Puis-je solliciter votre aide pour la retrouver Sir ?
Ses pupilles s'illuminèrent après la formulation de sa question. Elle priait tous les dieux de pouvoir bénéficier d'une aide lupine au vu que même les plantes de ce lieu n'avaient daigné l'aider. Oui, cet inconnu pourrait lui être utile. De plus, il arborait l'une des couleurs de son clan, n'était-il pas normal de faire valoir l'entraide entre compagnons d'arme ? Vivaldi aurait voulu se dire cela mais les autres Lazulis n'avaient pas hésité à l'envoyer bouler comme si la folie arpentait son ombre et non la raison. Ce disciple d'Ao était sans doute différent, un être prêt à aider la princesse en détresse qu'elle incarnait.
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Sujet: Re: Marie-Joséphine !! [FT Arleston] Sam 18 Nov 2017, 23:17
Arleston
La Rose aux cheveux bleus répondit alors d'une voix déchirante, trahissant l'immense désespoir qu'elle semblait ressentir. Arleston fouetta l'air violemment avec sa queue, attristé de la voir ainsi abattue. Il se rapprocha, et l'odeur sucrée entêtant devint soudainement secondaire, il arriva à une distance d'à peu près une longueur de patte, et baissa quelque peu la tête pour essayer de capter le regard de la jolie plante qui pleurait, il tenta d'accrocher ses yeux avec les siens, et lui adressa un sourire réconfortant. Cette Marie-Joséphine était portée disparue, et Arleston, n'écoutant que son courage et son envie de rendre le sourire à une aussi jolie demoiselle, se redressant et bomba le torse, exagérant quelque peu en espérant provoquer un sourire chez l'éplorée. Quand elle redressa la tête et lui demanda son aide, sa large gueule se fendit en un sourire bienveillant, et hocha la tête comme si c'était purement naturel de l'aider.
"Bien sûr. Dites-moi à quoi ressemble votre Marie-Joséphine, je suis sûr qu'elle n'est pas partie loin."
Il songea alors qu'un louveteau ne disparaissait jamais très longtemps, peut-être jouait-il à cache-cache sans avoir attendu la confirmation de sa mère. Il se mit alors à balayer du regard tout autour d'eux, détaillant avec attention chaque rosier, chaque épine, chaque pétale, en essayant de distinguer un regard brillant de malice ou alors d'entendre un rire amusé. Cette petite Marie-Joséphine était peut-être une championne du cache-cache, et il se promit de lui passer un savon quand il la retrouvera, ne manquant pas de lui conseiller de ne plus jamais faire pleurer le doux regard de sa mère. Il tourna sa tête vers la demoiselle et la détailla, mentalement, afin d'essayer de trouver des petites choses qu'il pourrait retrouver chez sa petite Marie-Joséphine. Ses lunettes rondes aux montures fines, les multiples plantes qui grimpaient sur elle tel du lierre envahissant, il remarqua avec étonnement que les nombreuses verdures qui ornaient son corps semblaient prendre racine en elle, sous sa peau. Il chercha pourtant mais ne trouva aucune racine qui pouvait dépasser. Curieux, il s'approcha, avec précaution, de la patte avant gauche de la jeune louve pour vérifier si les fleurs rouges étaient réelles ou artificielles. Il vit alors avec étonnement que la finesse des pétales et le détail des tiges et des feuilles aux veines végétales saillantes indiquaient qu'elles étaient bel et bien réelles. Il souleva une arcade sourcilière, et se redressa, s'assit sur ses fesses et attendit le top-départ pour se mettre à la recherche de cette coquine de Marie-Jo. Arleston se tenait aussi droit qu'il le pouvait, et se dit que cette Île aux Roses était sûrement le meilleur endroit de toute la terre, les fragrances de fleurs et de la femelle envahissaient ses narines, et il respirait à plein poumon ces doux parfums réconfortants. Que de plaisir visuel et olfactif. Il reporta son attention sur la brune fleurie, appréciant ses traits fins, et l'élégance qu'elle dégageait. Elle était belle, même les yeux bordés de larmes, et Arleston se demanda alors à quoi elle pouvait bien ressembler quand elle souriait, et son cœur de gros ourson romantique se gonfla d'espoir de voir ses babines féminines s'étirer en un sourire.
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Sujet: Re: Marie-Joséphine !! [FT Arleston] Dim 26 Nov 2017, 22:03
Les sanglots de la demoiselle la firent pencher la tête vers le sol si bien que sa frange n'hésita pas à devenir un véritable rideau sur ses yeux éplorées. Malgré que le mâle répondit rapidement, l'attente de ses mots se fit longue. Une éternité semblait s'écouler. Les minutes se teintaient d'heures et les secondes de minutes. L'horloge tournait et la disparition devenait inquiétante. Tout était compté et Vivaldi se laissait aller à son chagrin au lieu de chercher sous chaque rosier sa chère amie disparue. Elle s'en voulut mais elle ne bougea pas, se sentant soudainement faible. Marie-Joséphine était une part d'elle qui lui avait été lâchement arrachée par des inconnus. La louve avait perdu un quartier de son âme et cela l'empêchait de bouger. Elle releva avec une immense fatigue sa tête, rivant de nouveau ses doux yeux dans ceux forts et sans doutes du mâle. Ce prince était de toute beauté, il est vrai. Il s'accordait aux plus belles roses qui les entouraient et si ces dernières avaient préféré le silence à la proposition de l'aider, ce ne fut le cas de cet inconnu. Elle voulait le remercier mais aucun mot ne sortit de sa gueule. Elle se contentait de le fixer tandis qu'il balayait les alentours de ses saphirs rouges du soir. Ainsi donc il était réellement sincère. Le disciple d'Ao ne tarda pas à se river sur elle. Etait-ce le manque de réponse qui faisait qu'il la regardait de nouveau ? Elle amassa des forces pour parler pendant qu'il contemplait son corps fleurit. Vivaldi savait que ses fleurs intriguaient du fait qu'elles prenaient racines dans son corps et elle s'attendait à devoir répondre à de nombreuses questions à ce sujet, mais ce ne fut le cas. Seul le silence s'éternisait, valsant avec les quelques sanglots de la princesse florale.
« Milles merci Sir. Elle marqua une pause, réfléchissant. Elle est de petite taille ... Je dirais de celle d'un louveteau. Elle est magnifique, c'est une belle juthatip soper. Son pot est aussi écarlate que votre pelage. Elle raffole des mouches ... Ah ... Et c'est une plante, Sir.
Elle inclina la tête, montrant son respect. Elle pria Mido qu'il ne décide pas d'abandonner cette recherche à la mention de la nature de la disparue. Chercher une plante pouvait être interprété comme une blague bien que la louve était parfaitement sérieuse. Changerait-il d'avis ? Elle se releva, toute chancelante. Elle manqua de tomber mais elle se rattrapa de justesse. Elle lança un regard aux plantes fichées dans ses pattes. Certes très jolies, la Lazulis avait oublié de les tailler et de les entretenir pour éviter qu'elles ne la paralysent. Elle sentait leurs racines davantage s'enfoncer en elle mais elle n'avait pas de temps à perdre au jardinage. Non, elle devait retrouver son amie et ce, avec l'aide de ce brave prince inconnu, s'il ne se dérobait pas.
« Je ... Je songe à ce que ce soit des enfants qui l'aient dérobée de mon jardin. Ils aiment bien y venir malgré les dangers qui s'y trouvent.
Elle se remit à pleurer de plus belles, imaginant des enfants transformés en monstres torturer sa plante. Elle les voyait lui arracher les feuilles une à une, laissant toute sa sève s'écouler tandis que son pot de terreau se déversait près de la scène de crime. Véritable vision d'horreur qui fit redoubler les plaintes de la belle qu'elle était. Elle devait se ressaisir pour trouver sa disparue mais elle ne savait quelle méthode employée. Il s'agissait de son premier chagrin d'amour lié à une perte, elle ne pouvait deviner la démarche à suivre pour s'extraire des scénarios épouvantables.
Vivaldi était prête à se lamenter une nouvelle fois dans le torrent de larmes qui cascadaient son visage fin quand des rires lui vinrent. Il s'agissait sans aucun doute d'enfants aux sonorités qui lui parvenaient. Elle devint incroyablement silencieuse, un calme sans pareil sculptant son visage tandis que ses oreilles droites tournaient circulairement sur sa tête. Tout son corps était aux aguets. Elle était prête à pister les enfants dans l'immense labyrinthe de roses. Marie-Joséphine était peut être plus proche qu'elle ne le pensait ...
Oysteria » Habitué'
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Arleston se tenait droit, ses pattes massives plantées dans le sol, il sentait une brise hivernale souffler avec douceur, mais ne ressentit aucune fraîcheur. Il attendit avec patience la réponse de la belle femelle aux cheveux bleus, elle sanglotait en continu, et Arleston haussa son arcade sourcilière, il n'avait vu aussi grande douleur. Il s'approcha encore un peu et se posa près de la femelle, à ses côtés, puis il passa une large patte juste au-dessus de ses épaules, se voulant rassurant. Il tapota légèrement, veillant à ne pas la blesser. Il était plutôt grand, musclé, et elle semblait si frêle, si fragile. Quand elle apporta des précisions, Arleston dressa ses oreilles sur son crâne, entre sa touffe de cheveux fournie. Ainsi donc elle ne cherchait pas un louveteau mais une plante. Il retira sa patte, songeur, et se demanda alors où est-ce qu'une plante pourrait aller. Est-ce qu'une plante pouvait marcher et s'enfuir volontairement ? Après tout, les loups parlaient entre eux et s'embellissaient de lourds accessoires dans ce monde, les plantes avaient, elles aussi, le droit de s'émanciper. Elle lui lança un regard discret, et il crut apercevoir une crainte : une peur aussi bleue que ses cheveux d'être prise pour une folle. Il sourit, et ses larges babines dévoilèrent ses crocs épais et jaunis, un sourire rassurant, protecteur. Qu'elle ait perdu plante ou louveteau, il l'aiderait quoiqu'il en soit. L'avantage, une plante irait sûrement moins loin qu'un enfant plein d'enthousiasme et de gaieté. Alors qu'il réfléchissait à la manière de pister une plante, la jolie se leva et manqua de tomber, affaiblie par ses sanglots. Arleston bondit et lui prêta son épaule pour la maintenir debout.
"Nous allons retrouver cette coquine de plante, je vous le promets."
Il ouvra la gueule pour ajouter quelque chose mais il perçut un faible rire, il stoppa tout mouvement et redressa son cou, la tête haute, les oreilles aux aguets. Sa congénère fit de même, et il la vit se paralyser, elle n'était qu'une statue, prêtant attention à tout ce qui l'entourait. Arleston se mit à marcher, à un rythme soutenu, suffisamment contrôlé pour que la femelle ne le perde pas de vue, il ne manquait plus que de perdre la propriétaire de Marie-Joséphine, en plus de cette dernière. Il se faufila entre les rosiers, certaines épines effleuraient son pelage de sang, d'élégantes feuilles finissaient par quitter leurs branches pour venir se loger entre les poils rougeâtres d'Arleston. Il se pencha vers le sol, la truffe collée au sol, et inspira avec force. Une odeur juvénile flottait dans les airs, une odeur Lazuli. Il se redressa et se mit, cette fois-ci, à trotter plus rapidement, son cœur palpitait d'impatience, il entendait la douce bleue renifler derrière lui, et il se sentait terriblement mal pour elle, il ne songeait qu'à une seule chose : retrouver Marie-Joséphine et redonner son sourire à la demoiselle en détresse. Après multiples demi-tours, grognements face à des cul-de-sac, ils arrivèrent sur un petit carré protégé par quatre hauts murs de rosiers, et au centre de ce petit espace, une statue de loup se tenait là, le regard dans le vague, la mine sévère. Arleston s'approcha avec précaution, et entendit un drôle de bruits, comme quelqu'un qui grattait dans la terre. Il se retourna et là, devant ses yeux, une bande de quatre louveteaux formait un cercle, flanc contre flanc, et riait à gorge déployée. Arleston s'approcha, sa lourde queue fouettant l'air avec désaccord, ses arcades sourcilières froncées. Ainsi la mine contrariée, il ressemblait à sa sœur, Morrow, à part les cheveux, évidemment. Il surplomba les petits de son immense carcasse, et son ombre se projeta sur eux. Un des petits releva le museau et couina de surprise. Arleston avait beau être un ours mal-léché, pas méchant pour un sou, il pouvait faire peur aux premiers abords. Un grondement sourd s'éleva de sa gorge, son regard dur et froid se posa sur les petits. Ils relevèrent un à un la tête et il put voir l'objet de leur amusement. Dans un pot rouge, de longs tubes rosés se recroquevillaient, le haut de leur tube ressemblant à de petites bouches semblait se tordre sous la crainte, peut-être. Arleston coula un regard à la femelle derrière elle, attendant confirmation si c'était bel et bien cette Marie-Joséphine, puis il attendit, calme et impassible, la confirmation de la belle bleue pour passer un sacré savon à ces petits voleurs de plantes.
La traque de la fleur avait repris de plus belle. Arlestion ayant promis à la demoiselle de retrouver la plante disparue, puis les rires enfantins, tout cela avait revigoré Vivaldi qui trépignait d'une impatience certaine. Elle ignorait si les échos des louveteaux étaient dus à l'imagination des deux adultes, ou même s'ils s'avéraient vrais, que les bambins soient les kidnappeurs de la recherchée. Ils quittèrent donc le lieu de leur rencontre pour errer parmi les hauts murs de rosiers. La louve aux cheveux bleus suivait le mâle imposant, gardant une petite distance tout en faisant attention à ne pas le perdre. Elle se sentait lessivée, fatiguée et ses membres endoloris par les nombreuses plantes non taillées, la faisaient avoir une allure ralentie, boitillante parfois. Malgré les contraintes de son corps végétal, elle se prêta au jeu de la traque, suivant le chasseur rouge dans ce dédale aux senteurs exaltantes. Tout n'était que doux fumet, même ses chaleurs donnaient un charme à l'endroit que bien des mâles en deviendraient fous. Elle posa son regard d'émeraude sur la carrure de son sauveur. Comment faisait-il pour être aussi calme ? Vivaldi, parfaite érudit, avait lu de nombreux romans où le mâle devenant fous suite aux chaleurs, besognait sans vergogne sa compagne ou une louve dont il n'était lié d'aucune manière. Et les livres plus scientifiques donnaient raisons à la romance en analysant les différents comportements brutaux des canins. Remarque, elle se souvint qu'il était aussi mention que les dames devenaient de mauvaise humeur, montrant rapidement les crocs et se bagarrant pour protéger leur corps d'un intrus quelconque. La princesse ne se reconnaissait guère là-dedans mais elle n'avait jamais réellement connu l'extérieur avec ses chaleurs et nulles mauvaises aventures n'étaient venus lui donner une expérience nouvelle vis à vis du fumet qu'elle dégageait. Fort heureusement pour elle bien qu'elle commençait à se demander si elle plaisait aux mâles.
Se reconcentrant, elle suivait docilement le mâle rouge, ne pipant mot même lorsqu'ils tombaient dans des impasses. Elle ne se plaignait pas, le laissant pister. Elle n'était pas très douée dans la chasse, faisant le même bruit qu'un sanglier chargeant dès qu'elle désirait abattre sa proie ... L'image d'elle en sanglier lui arracha un sourire. Arleston grognait dès qu'ils ne se retrouvaient pas sur une bonne voie. Vivaldi jappait dans ces moments là, l'encourageant à sa manière et montrant ainsi que l'erreur ne la dérangeait guère. Elle ne désirait pas qu'il se rebiffe pour ses échecs de traque. Ils se retrouvaient dans un lieu menant rapidement dans des impasses, l'odorat étant pris d'assauts pas de multiples senteurs. Les roses, les chaleurs et les fleurs de Vivaldi, tant de nuances dans le flair que le chevalier rouge devait savoir ignorer pour parvenir à les mener au petit carré dans le labyrinthe. La louve aurait pu s'émerveiller de la statue à l'air sévère, des hauts murs qui se pavanaient de roses aux belles teintes si son regard ne s'était pas rivée sur le groupe de louveteaux qui formait un cercle autour d'un jeu. Elle se pétrifia et si Arleston les divisa en les effrayant, elle ne put bouger. Elle déglutit plusieurs fois puis elle se rapprocha à pas de velours, hésitante puis elle se mit aux côtés du mâle rouge. Elle découvrit avec horreur Marie-Joséphine, recroquevillée dans son pot vermeil. La plante ne respirait que la peur si bien qu'elle se dépêcha de l'attraper, l'étreignant contre elle et pleurant à chaudes larmes. Elle entendit deux petits se moquer de son comportement et redressant la tête, sa babine supérieure se releva, dévoilant ses crocs. Ils se turent en la voyant. Vivaldi les reconnaissait. Ils étaient des Lazulis qui erraient souvent dans son jardin, chapardant de petites fleurs. Elle les avait déjà rouspétés mais aujourd'hui, elle leur montrait pour la première fois les crocs, leur rappelant que si elle le désirait, elle pouvait ne faire qu'une bouchée d'eux. Elle ne pipa aucun mot, restant tout contre sa fleur, pleurant et grognant contre cette marmaille voleuse.
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Sujet: Re: Marie-Joséphine !! [FT Arleston] Ven 19 Jan 2018, 23:33
Arleston
La réaction de la jolie femelle ne se fit pas attendre, elle sauta sur le pot de fleurs et pleura à chaudes larmes. Il prit soin de se placer à côté d'elle, de façon à ce que la marmaille n'essaye pas une tentative désespérée de lui reprendre sa précieuse plante, mais les gamins restaient coi devant la femelle, deux d'entre eux se mirent à se moquer mais la demoiselle plus en détresse leur montra les crocs. Arleston sentit son cœur battre plus fort, il adorait les femelles avec du répondant mais il rangea vite son envie de la flatter pour laisser place à un regard noir. Il toussota et sa grosse voix résonna :
"Partez vite d'ici, et s'il vous prend l'envie d'embêter notre chère demoiselle, j'irais parler à vos mères."
Les petits grimacèrent de frayeur, et ils prirent la poudre d'escampette. Le dernier à partir était l'un des plus petits, une tignasse rousse lui donnait l'air perdu, et de fines lunettes à double foyer étaient chaussées sur son museau, il s'approcha de la dame avec un pas hésitant, leva un regard implorant et murmura un "désolé" indicible puis il se mit à courir en sentant la grosse patte d'Arleston le pousser aux fesses. Les petits brigands partis, un silence pesant retomba dans le labyrinthe, derrière la femelle, la statue les fixait d'un air plus doux ou alors était-ce le mâle au pelage de sang qui interprétait différemment, à présent sa bonne action effectuée. Il s'assit sur ses fesses et se mit à lécher sa patte d'un air las. Il jeta un regard bienveillant à la femelle aux cheveux bleus, et un sourire réconfortant contracta ses babines. Il se mit sur ses pattes et dans un geste tendre, il enlaça la jeune herboriste, prenant soin de ne pas étouffer Marie-Joséphine dans les poils de son poitrail. L'étreinte ne dura que quelques secondes mais elle était sincère, il se sentait sincèrement soulagé pour elle. Il s'assit encore une fois, et se concentra sur elle, un papillon effleura sa chevelure, se posa un instant, sûrement attiré par la plante qui semblait mal en point.
"Elle va s'en sortir, la jolie Marie-Joséphine ?"
Sa voix rauque était posée, loin de celle utilisée pour gronder les petits. Il offrit un sourire à la demoiselle.
"Au fait, je ne me suis pas présenté, je suis Arleston."
Il resta assis ainsi, à contempler le changement de la belle en face de lui, elle était passée d'une expression terriblement inquiète à une béatitude mêlée de réconfort qu'il trouvait magnifique à regarder. Les yeux souriants et la gueule en forme de banane, elle était encore plus belle mais il se retint de lui dire, il ne voulait pas passer pour un goujat intéressé.
Enfin retrouvée. Vivaldi serait fort contre elle la plante qui se décontracta, cherchant le contact du pelage de la louve. Les deux êtres étaient différents mais si complémentaire que rien que leur position et réaction témoignaient de l'amour qu'ils partageaient entre eux. Les larmes coulant, la canidé regarda les enfants s'en aller consolant toujours son amie qui lui avait été chapardée. Elle ignorait quel jeu, quelle torture elle avait pu subir, mais elle se promit que cela ne se reproduirait plus. Il était peut être tant de faire une place pour Marie-Joséphine sur son harnais. Si la plante se retrouvait parmi les autres pots que la Lazulis promenait, elle ne s'échapperait plus ... Bien qu'elle puisse être au coeur de combats si la voyageuse errait là où elle ne devrait pas. Soupirant de soulagement et reniflant une dernière fois, la demoiselle aux cheveux bleus essuya son visage ruisselant d'une patte puis elle se tourna vers le grand mâle rouge qui l'avait tant aidé et avait chassé les enfants voleurs. Elle lui accorda un ravissant sourire et tandis que tout son corps se calmait, les plantes qui y étaient incrustées reprirent de leurs éclats, se redressant majestueusement. Vivaldi retrouvait sa floraison des plus belles tandis que Marie-Joséphine se dandinait sous la brise du vent, tranquillement installée dans son port vermeille.
« Oui ... Plus de peur que de mal heureusement.
Elle se releva, reprenant une attitude plus ouverte, plus heureuse et ne resserrant plus la fleur contre elle, la libérant pour la laisser respirer. Elle remit ses lunettes d'un geste rapide sur son museau puis elle plongea ses émeraudes dans les citrines du mâle. Elle lui devait tellement qu'elle ignorait si sa vie entière suffirait pour le remercier de cet acte. Elle manqua de perdre ses lunettes en découvrant le sourire du dénommé Arleston. Il était ... Désarmant. Si la demoiselle avait rencontré de nombreux damoiseaux, c'était bien la première fois qu'elle se sentait chavirée par un sourire. Vivaldi secoua un instant la tête. Elle se sentait idiote. Elle devait se concentrer.
« Enchantée. Je m'appelle Vivaldi.
Elle pencha la tête sur le côté, détaillant le loup puis elle écarquilla les yeux. Ce pelage ... Ces yeux ... N'aurait-elle pas affaire à un membre de la famille de l'alpha Morrow ? Elle eut soudainement honte de s'être ainsi montrer devant un sang important. Elle devait lui avoir fait bien mauvaise impression, lui qui l'avait découvert dans un piteux état. L'avait-il d'ailleurs aidé par véritable sympathie ? Ou pour ne pas mettre l'alpha dans l'embarras par leur sang partagé ?
« Oh ... euh ... Je ...
Que devait dire une souillon face à un loup de la noblesse ? Vivaldi l'ignorait et elle se renferma un peu plus. Elle avait et était bien sotte. Elle s'était particulièrement mal comportée, elle aurait du se présenter rapidement au début plus tôt qu'à la fin. Le mâle s'était sali les pattes par sa faute. Ses oreilles se baissèrent. Serait-elle punie de l'affront fait à Arleston ? Morrow l'avait toujours effrayée et il n'était pas impossible qu'elle vienne chercher des comptes à l'herboriste pour avoir fait perdre le temps à un membre de sa famille.
« Désolée !
Elle s'inclina bien bas, attrapa le pot de Marie-Joséphine et elle partit aussi vite que ses plantes lui permettaient ... Les livres sur la noblesse avait contaminé son cerveau mais elle retenait une chose : la belle qu'elle était n'avait nul droit de s'adresser à un prince. Elle risquait de le souiller en plus de lui faire perdre son temps. Vivaldi disparut, plantant Arleston là où quelques résidus de terre demeuraient. Cet acte serait sans doute vu comme un affront mais pour la demoiselle, cela lui apparaîtrait bien plus tard ...
Oysteria » Habitué'
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11 ans ½ (13/05)
Etelkru | Épée
Maintenant qu'Arleston avait sauvé la plante, il était temps de faire connaissance. Il sourit largement quand il entendit son prénom. Vivaldi. C'était doux, agréable à entendre et à dire. Il chuchota Vivaldi, et s'égara un instant dans ses pensées. Il s'imaginait avec la jolie Vivaldi dans un paysage paradisiaque, elle était allongée près d'une cascade, il s'approchait d'elle, elle murmurait quelque chose et Arleston souriait bêtement. Sa voix le tira de ses rêveries soudainement. Elle semblait paniquée, hésitante. Il regarda la plante mais elle ne semblait pas être la cause de son inquiétude soudaine. Il dressa ses oreilles sur son crâne, intrigué, il s'apprêta à dire quelque chose quand la demoiselle s'excusa, s'inclina et disparut avec une vitesse éclair. Il restait là, complètement coi, la bouche presque entre-ouverte, le regard fixé sur l'endroit où elle avait disparu. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ? Quelle mouche l'avait piqué ? Avait-il dit quelque chose de mal ? Il soupira, baissa le regard sur les restes de terre de Marie-Joséphine. Il se mit à marcher pour rentrer vers le camp des siens, son esprit fonctionnait à toute allure. Lui, d'habitude si grognon, s'était prêté à un jeu de piste pour chasser les larmes d'une demoiselle, sans arrière-pensées, il avait couru après une plante en pot à l'allure courroucée, il avait grondé des mômes, avait ri avec elle. Et tout à coup, elle s'était éclipsée sans raison.
En arrivant vers le camp, il attrapa une carcasse à moitié dévorée, il la traîna vers sa tanière et croisa l'un des gamins qui avait volé la belle Vivaldi. Le petit tressaillit et repartit en courant, la queue entre les pattes, geignant à moitié. Arleston leva les yeux au ciel et s'installa pour grignoter. Mais la faim ne venait pas, il n'arrêtait pas de penser à Vivaldi. Elle semblait si agréable, si poétique. Il se sentait coupable, il baissa les yeux et poussa les restes d'os d'une patte. Il regardait au loin, guettant la moindre louve brune aux cheveux bleus. Mais qu'importe, à l'instant, il s'imaginait ne plus jamais la revoir, pour une raison aussi obscure que la nuit noire qui tombait sur Punk Wolf.