[Libre] Second du côté gauche

Une mystérieuse canicule s'était abattue sur l'île de Morne-Oeil alors qu'à peine quelques mois plus tôt, il faisait plutôt frai. Un soleil de plomb avait asséché les collines tandis que le vent qui balayait habituellement l'île était devenu brûlant, pourtant les nuit rappelaient l'hiver duquel le monde sortait. La plupart des Raeders avaient donc abandonné le centre de l'île pour venir se réfugier dans les grottes inondées de la côte qui abritaient crustacés, petits poissons et même de l'eau potable, le matin seulement cependant, effet de condensation sur les murs de pierres. Le soir, pour se réchauffer, on faisait des feux sur la plage et on faisait couler le rhum. Seuls les plus aventureux se promenaient encore dans les collines de temps en temps ou alors ceux qui avaient mal dessoûlé de la veille se retrouvaient surpris par le soleil le matin.
Plus aventureuse que les autres : Safran qui du haut de ses un ans, mourrait d'envie d'aller explorer ce monde inatteignable pour les plus petits et les plus vieux. Le continent et ses mystères, elle les avaient souvent imaginer à défaut de pouvoir faire plus que de les regarder depuis les plages de Morne-oeil mais maintenant, malgré le temps difficile, elle se sentait capable de traverser la mer pour aller explorer le monde à la recherche de trésors à dérober.
Étrangement, tout comme Safara, la jeune louve souffrait un peu moins du soleil de plomb que les autres. Alors que rapidement son père haletait et ressentait le besoin d'aller s'immerger dans l'eau salée de la mer, la louve au poil court elle, supportait un peu plus mais ce n'était pas une raison pour se lancer à corps perdu à l'aventure sans précaution. Elle attendit l'aube, pour que le soleil commence à réchauffer la nuit glaciale sans être encore insupportable. Il fallait au moins ça pour traverser le bras de mer qui les séparait de la Terre des Meutes. Puis elle aurait une heure ou deux pour trouver un abris lui permettant de se protéger du soleil de la journée jusqu'à ce que la nuit tombe, l'exercice de l'exploration lui permettra se surmonter la fraîcheur nocturne. Enfin, ça c'était si le temps était comme sur Morne-oeil mais ça, elle en doutait, ça ne collait pas du tout avec les histoires de son père ou des autres Raeders.
Tout était réfléchi, tout était calculé alors dés que le moment fut venu, elle entra dans la mer.
Comme tout les Raeders, Safran était devenue bonne nageuse bien que le courant la surprit un peu. Elle arriva sans encombre et plutôt rapidement sur les terres qui lui étaient inconnus. Sachant ce qu'était une plage, la jeune louve ne s'y attarda pas pour s'enfoncer rapidement dans les terres avant que le soleil ne devienne un problème.

Ayant grandie sur une île fermée et entourée de mer, Safran était totalement étrangère aux règles de base du continent. L'île avait aussi déjà appauvri ses sens, habituée aux odeurs fortes et saturées, elle se remarqua même pas qu'elle traversait déjà une frontière, n'ayant pas cette notion non plus. Humant l'air, elle avait l'impression que le continent était fade, sans véritable odeur, à part celle de terre brûlée peut-être ? Alors qu'elle, sentait les algues et le sel, une odeur forte qui lui donnait l'impression que sa famille l'avait suivi dans son périple ou comme si son équipage imaginaire l'avait suivi.

« Voyez vous ça Capitaine ? Des collines d'herbes cuites à point ! On se croirait sur Morne-oeil Ce boucanier aurait-il menti en nous vendant des arbres et des forêts inexistantes ? »

Pas de fleurs parfumés, pas de buissons de baies, pas de grands animaux à cornes. Simplement l'île de son enfance en plus grand et traversé d'un épais fossé de terre craquelé. Safran s'amusa à le suivre, guidant son équipage personnel au travers du monde. Elle arriva alors à un grand trou entre les hauteurs au fond duquel stagnait un peu d'eau rendue agitée et boueuse à cause des poissons trop serrés. La jeune pirate n'essaya pas d'en attraper, le poisson elle connaissait et elle voulait garder de la place pour ces proies mystérieuses qu'elle ne connaissait pas. Elle entreprit cependant de se désaltérer un peu avant de relever la tête vers le ciel. Le soleil commençait à chauffer sur son dos sombre, il allait falloir trouver un abri pour la journée.
Elle tomba alors sur une grotte, ça aussi ça rappelait un peu la maison, elle s'enfonça donc dans le boyau, sachant que le fond était toujours plus frai que l'entrée. Ne fut-elle pas surprise en découvrant tout au bout une grande salle baignée d'une lumière un peu verte. Deux grandes colonnes semblaient soutenir la voûte du toit tandis que de grands squelettes étaient encastré à demi dans les murs tels des bas reliefs naturels. Et au milieu trônait une immense statue canine au pied de laquelle avait été abandonné de la nourriture, certes assez peu mais de quoi faire un goûté. Opportuniste de nature, Safran ne se priva pas pour engloutir l'offrande sans se poser de question. Enjouée, elle inspecta alors la salle avant de pousser le vice jusqu'à l'envie de voir le paysage depuis le haut du crâne de la statue. Elle prit un peu d'élan, trémoussant son popotin et hop, on pousse un peu sur les pattes arrière, un choisi les bonnes prise et voilà la louve ocre perchée fièrement en haut de la statue de Mido.

« Capitaine, croyez vous que c'est une salle au trésor ? »

Debout plus tôt que ses camarades comme à son habitude, Callisto était partie dans le froid encore bien présent de la nuit. L'herboriste s'était donnée pour mission de ramasser des plantes médicinales dans les endroits les moins secs qu'elle pouvait trouver. Vu le temps déréglé d'en ce moment, ce n'était pas gagné d'avance ! Pourtant la louve avait espoir que la fraîcheur du matin lui soit bénéfique. Peut-être même qu'elle pourra trouver quelques proies qui profitent autant qu'elle de la température à peu près supportable.
Rendue à la Vasque de la Lune, Callisto vagabondait non loin de la tanière où était enfoui le temple du Dieu Mido. Quelques plantes survivantes surgissaient de temps à autres parmi la boue séchée et craquelée sous ses pattes. La fille d'Esterno en ramassa quelques-unes tout en faisant attention à en laisser deux ou trois pour que ces dernières puissent continuer à se reproduire. Soudain, une odeur de faune sortit de derrière la flore desséchée. La louve aux longs cheveux multicolore se figea lorsqu'un petit lapin, sans doute égaré depuis un moment, fit son apparition. Il n'était pas bien gros, plutôt maigre même, mais c'était déjà une chose de trouver de quoi manger. Avec une certaine facilité, la louve a put capturer et achever l'animal fatigué, lui rendant probablement plus service qu'autre chose vu son état. Comme ce lapin ne risquait pas de nourrir grand monde chez les Lazulis, Callisto préféra le donner comme offrande au Dieu Mido, son temple se trouvait à deux pas d'ici. Ce n'était pas son Dieu, mais l'herboriste aimait montrer de la reconnaissance à tous et pas seulement à Ao, bien qu'elle ait un statut bien plus particulier à son égard.

Après être descendue dans la tanière abritant le temple, Callisto a déposé son offrande au pied de la statue du Raptor avant d'accorder une courte prière au Dieu. Elle est alors rapidement sortie pour reprendre ses recherches avant que le temps ne devienne insupportable. Mais à peine eut-elle mit la patte dehors qu'une odeur suspecte accompagnée de bruits de pas l'a faite tressaillir. Cette odeur ne ressemblait pas à l'odeur familière des Lazulis qui l'embaumait chaque jour. Les yeux plissés, Callisto est silencieusement retournée dans le temple pour chasser cet inconnu.

Entrant lentement dans la pièce, c'est avec horreur que l'herboriste a aperçu la carcasse du lapin qu'elle venait de déposer, probablement dévoré par cet inconnu irrespectueux. Tout en faisant grincer ses griffes sur le sol, la louve a levé les yeux vers la tête de la statue pour découvrir une gamine qui semblait amusée par son comportement intolérable. Elle parlait toute seule, apparemment pas plus dérangée que ça d'avoir englouti l'offrande qu'elle avait chassé pour Mido.

Callisto se contrôla au mieux afin de ne pas s'énerver.

"Je peux savoir ce que vous faites ici ?" lâcha-t-elle d'un ton neutre mais sec.

Vu comment les Lazulis étaient devenus à cheval sur les frontières, elle ferait mieux de dégager au plus vite...

Le bruit des griffes qui raclent la pierre, un grondement de fond de gorge et en se concentrant un peu, un air chaud emportant une odeur inconnu et pleine de poussière. Alors que Safran avait fini par se coucher sur le dos, le crâne plat de la statue étant mine de rien assez confortable, jouant avec ses pattes avant, laissant ses doigts déformés parcourir la voûte de pierre brillante, elle dressa les oreilles en sentant la présence arrivée. D'une roulade, elle se retrouva du bon sens pour voir en contrebat une créature canine au pelage de bordeau, à la chevelure ainsi que la queue de feu. Derrière des lunettes posée sur son museau, des yeux glaçants de mécontentement et en guise de salutation, une question sèche peu accueillante. N'importe qui se serait mis sur ses gardes, faisant preuve de méfiance mais Safran était tellement excité de sa première rencontre avec un loup du continent sur le continent qu'elle en oublia d'être prudente.
Pourtant elle garda une certaine prestance malgré l'excitation enfantine. Là haut perchée, elle se sentait aussi plutôt puissante mais toute bonne intention se faisait d'égale à égale alors elle prit son élan et sauta sur le sol, sourire aux babines et oreille en avant et queue remuante.

« Bonjour Loup Autochtone du Continent. N’aies crainte, mes intentions sont pacifiques. »

Quelles étaient ses véritables intentions d'ailleurs ? En fait elle n'en avait pas vraiment, elle avait tant voulu visiter cette terre interdite qu'elle n'avait même pas réfléchi à ce qu'elle pouvait y faire alors pour l'instant, elle s'enthousiasma simplement sur le rencontre. Vive, la louvarde tourna autour de son aînée, la scrutant sous toute ses coutures, restant tout de même à une certaine distance pour éviter les gestes brusques bien que parfois elle osait s'approcher d'un pas, comme pour essayer de toucher cet être du continent avant de reculer d'un bond et reprendre ses cercles.

« J'ai déjà vu l'un d'entre vous quand j'étais petite mais il ressemblait plus Spleen. En fait toi tu ressemble à personne d'entre nous. Est-ce que tout les loups du continent sont rouges ? Est-ce que vous avez tous une looongue queue comme ça ? Et ces barres en fer sur les pattes c'est pour quoi ? »

La jeune louve finit ses tours en sautant sur le muret bordant petite cuvette qui devait contenir autrefois un liquide au vu de sa forme, en fait, ça ressemblait un peu à la fontaine au rhum mais en vide. C'était assez triste à voir en fait, pauvres loups du continent. En équilibre, la queue dressée droite, elle sembla alors plus enthousiasmer par sa prochaine question.

« Et c'est vrai que vous avez des... hum comme ils appelaient ça déjà les autres... »

En réfléchissant, elle détournait la tête sur côté, cherchant le mot au plus profond de sa mémoire, fronçant les sourcils contrariée de ne pas se rappeler.

« Des glo.... glaaa... gooo... des gloooow... »

Elle en oublia la présence de l’autochtone.

Le louve qu'elle vit descendre de la statue semblait plus jeune qu'elle ne l'était par sa façon d'agir. Un pelage brun, des yeux roses fuschia et un chapeau caractéristique, cette louve n'avait pas l'air de vouloir faire quoique ce soit de mal et ne semblait pas vraiment consciente de l'endroit dans lequel elle se trouvait. Callisto se relâcha un peu, ne voulant pas paraître trop rude avec une solitaire qui ignore tout des meutes et des Dieux. Solitaire ? Elle ne devait pas l'être tant que ça en réalité, Callisto ayant reconnu l'odeur salée et l'aspect particulier du groupe de pirates qui vivaient apparemment sur cette étrange Île de Morne-Oeil désormais. Elle ne les avait vu qu'une fois, lors du combat contre Cronos. Tout ce qu'elle savait d'eux c'est qu'ils avaient une idéologie bien différente de celle des meutes.

Sa façon de s'exprimer à son égard la fit sourire. Est-ce qu'elle la prenait vraiment pour... un être d'un civilisation totalement différente ? Ce n'était pas tout à fait faux à vrai dire, mais c'était assez amusant. Puis elle posa une multitude de question sur elle comme si cette petite pirate voulait comprendre une espèce qu'elle venait de découvrir. Elle finit alors pa la questionner sur les Glowstick, galérant pas mal sur la prononciation du mot d'ailleurs. Cette louve avait beau avoir mangé son offrande, elle était tout de même amusante et Callisto ne pouvait pas s'empêcher d'être amuser par sa voix curieuse.

"Des Glowsticks." corrigea-t-elle d'une voix beaucoup plus douce. "C'est bien vrai, nous en avons ! Le miens se trouve justement accroché à mon cou."

Elle leva une patte, montrant la pierre bleue brillante accrochée à son collier.

"Nous n'avons pas tous le pelage rouge ou de longues queues comme moi non." continua-t-elle en riant. "Il y a des loups de toutes tailles et avec des aspects et des couleurs très variés dans les clans. En ce qui concerne les "barres en fer", ce sont des atèles en réalité. A cause d'une maladie génétique, j'ai des pattes arrière très faibles alors je suis obligée de les porter pour tenir debout."

Elle sourit à la jeune louve avant de poser des questions à son tour.

"Et toi tu fais partie de ce groupe de pirate je me trompe ? Je n'avais encore jamais discuté avec un pirate !"

Callisto détourna la tête, observant rapidement l'entrée du temple. Tout les Lazulis ne se montreraient pas si indulgents face à une étrangère, elle ferait mieux de faire attention à ce que personne n'intervienne.

"Tu sais, tu ne devrais pas être ici. Les loups de mon clans, les Lazulis, sont devenus très protecteurs envers leur territoire. Si d'autres loups te voient ici, ils risquent de ne pas se montrer aussi pacifique que moi, d'autant plus que tu te trouves dans un lieu sacré..."

Un pirate qui s'amuse dans un temple sacré, c'est sûr que ça ne risque pas d'être apprécié par ses camarades.

Le ton de la louve changea pour devenir plus calme, plus posé, plus... amusé ? Peut-être parce qu'elle buttait sur les mots ou alors à cause de ses questions ? Etonnament, les adultes aimaient les jeunes curieux, probablement pour avoir le plaisir d'expliquer. En tout cas, la louve prit soin de répondre à chacune de ses questions bien qu'une seule réponse l'avait véritable intéressée. Safran s'approcha de la louve lorsqu'elle montra son mystérieux glowstick, la lueur bleuté éclairant le regard devenu violet par le mélange des couleurs de la jeune pirate devenu. Alors c'était ça ces bijoux source de pouvoir dont Illidan rêvait tant. C'était si joli et envoûtant, ça semblait aussi être à portée de griffes.
Mais au tour de la louve du continent de poser des questions alors, soudainement réveillée, Safran s'éloigna de quelques pas pour reprendre une certaine légèreté dans ses mouvements, ce même état qui l'avait perché en haut de la statue.

« C'est parce que les pirates ne sont plus sur le continent »

Sinon ils seraient encore des loups du continent, logique.
Mais entendez vous ça Capitaine ? L'autochtone disait que nous étions dans un endroit sacré. Safran fit un peu mieux le tour de la grotte, prêtant plus attention aux détails. Il était vrai que l'endroit pouvait être potentiellement un peu mystique avec sa lueur verte, sa statue immense qui semblait presque soutenir la voûte, cet air de trésor dans l'air. Safran afficha un sourire de louveteau qui découvrait les choses, sa queue se balançant joyeusement au rythme de ses pas.
Puis elle revint s'asseoir sur le petit muret sur lequel elle s'était perché plus tôt, devenant subitement beaucoup plus calme, se tenant bien droite devant la louve du continent, plongeant ses yeux roses dans les siens.

« Comment obtient-on un glowstick ? »

Illidan en désirait tellement un, Safran se promettait de lui ramener le pouvoir et elle le ferait. Qu'importe si d'autres loups venaient, ces lazulis ou qu'importe le nom de leur maladie ne l'effrayait pas le moins du monde.

» Un pas sur l'côté, deux pas d'l'autre côté ! l P.V. Alth
» So far - Libre.
» Le pti nouveau, un peu gauche (Pv Edessa )
» de l'autre coté .
» De l'Autre côté de la mer [ft Chausson ]