Un pas sur l'côté, deux pas d'l'autre côté ! l P.V. Alth

Elle avait dit oui. Elle avait dit oui, le petite guerrière bleue, aussi petite que Lewis et plus féroce qu'elle encore il l'avait vu face au Mozzasaure, il l'avait vu dans ses cris de bataille et de ralliement, il l'avait vu dans la façon qu'elle avait de diriger le groupe. Petite, mais puissante. Les petites femelles étaient-elles toutes ainsi ? L'empirisme voulait que oui, il ne savait pas si une théorie scientifique pouvait étayer ce postulat. Peut-être était-ce un besoin toujours plus important de prouver sa valeur malgré sa petite taille ? Avoir envie de hurler au monde sa différence, d'une certaine façon ?

C'était curieux.

Toujours est-il que la Dame avait dit oui, pour qu'il aille voir Kiro. Oui, pour qu'il aille lui poser question. Oui, à condition qu'il soit accompagné, et c'est à Narcisse qu'elle l'avait demandé, un apprenti sien. Ce Narcisse était un loup musculeux, petit mais souple et noueux. Il était comme les autres, il devait passer le plus clair de son temps à s'entraîner. Pour chasser, survivre, tuer. Protéger - ou voler ? Il n'avait pas de sourire aux babines, juste la détermination dans le regard. Ca n'était pas plus mal, Cendres avait du mal avec ceux qui souriaient tout le temps - et chez les Nakhus ils étaient légion. A commencer par Kerguelen, si gentille, mais si... Etouffante.

Ils étaient donc en route pour le lieu de culte de Kiro, et Cendres appréciait ce biome qu'il n'avait eu l'occasion de voir que dans les livres. Il faisait chaud et humide, lourd, la marche elle-même était fatigante pour qui n'en avait pas l'habitude. Son poil épais lui tenait chaud, de larges gouttes glissaient sur son front et éclataient au sol - mais il ne se plaignait pas. Il se permit seulement de prendre la parole :

Narcisse ? J'aurais aimé trouver quelque chose avant d'arriver au temple. Ne pas venir les pattes vides. Acceptes-tu que l'on chasse quelque chose sur ces terres, sais tu si un autre présent plairait à ton dieu ?

Il aurait préféré quelque chose de personnalisé, mais autant pour Mido les idées affluaient autant Kiro était pour lui une énigme. Peut-être une proie particulièrement vivace à obtenir lui conviendrait ? La sacoche, lourde du grimoire qu'il remplissait, pesait à son côté.

Narcisse

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Accompagner un Nakhus.
Bien sûr, c’est parti pour une visite touristique.

Narcisse s’était contenté d’accepter sans commenter la demande de son alpha. Après tout, il était près à tout pour la Reine bleue. Puis… un Nakhus ne serait sûrement pas trop difficile à surveiller, si les rumeurs sur eux étaient fondées, ce n’étaient pas de forts combattants…

Pendant qu’ils avançaient, Narcisse en profita pour observer le loup qui devait avoir presque son âge. Cendres. C’était son nom. Pelage blanc avec des dégradés bleus tirant sur le verts. Hum. Ce n’était pas le genre de physique qui passait inaperçu. L’assassin hissé sur ses hautes pattes pouvait voir sans mal que le loup n’était pas très anxieux, ni même visiblement méfiant. Pourtant… avec un tel accès sur sa nuque, Narcisse n’aurait aucun mal à… Hum. Qu’importe.

Au moins, il avait la chance de ne pas être tombé sur un trop causant.
Parce que la réputation de pacifiques des Nakhus en faisait de sacrés bavards.
Et les bavards ça donnait des migraines…

« — Hummmm… »

Un cadeau. Pour Kiro.
Ça ne faisait pas parti du programme, ça. Narcisse stoppa sa marche pour observer Cendres, le fixant un long moment avant de prendre la parole. Après tout, Pepper lui avait demandé de l’escorter, elle ne verrait aucun inconvénient à ce qu’ils fassent une petite pause, ça permettrait aussi au loup blanc de reprendre son souffle…

« — Ne chasses pas pour lui. Trouves donc quelque chose… d’amusant. Tu comprendras que l’Anaconda aime les plaisanteries. »

Tout ce qui est drôle constitue le cadeau idéal pour Kiro.
Narcisse ne se risquerait pas à lui apporter une proie morte, alors qu’il était toujours plein de vie.

Il s'arrêta aux côtés du loup sable. La réponse le surprit, mais lui tira un léger sourire. Ca l'amusait que pour disciple un dieu aussi jovial et bon public eut un loup aussi taciturne et sombre que Narcisse... Et que ce dernier ce reconnaisse pourtant en lui. Comme quoi, la foi était vraiment quelque chose de particulier. Peut-être comme l'amour. Le loup capé de blanc laisse son regard s'échapper dans les environs.

Quelque chose de drôle, hein...

C'est un murmure à peine perçu. Il se demande si le dieu jaune apprécierait Lewis, elle toujours éclatante de vie et à la recherche de quelque chose d'amusant à faire. C'est sur cette dernière qu'il base d'ailleurs ses réflexions. Qu'était amusant ? Il avait la vague impression que c'était à lui de répondre à cette question, et pas à Narcisse. Il pouvait utiliser... Des serpents. Et des choses... Amusantes.

J'ai besoin de réfléchir un peu.

Le ton était neutre, si l'autre était impatient ils pourraient toujours repartir et tant pis pour le cadeau - c'était la faute de Cendres de n'être pas assez préparé. Mais il briguait aussi au fond de lui le vert de Mido, en une petite flamme qui se reflétait sur toutes ses actions, et il savait pouvoir se tirer de cette situation qui n'avait rien d'idéal.

A force de réfléchir, une idée se dessina peu à peu dans son esprit. Une idée qu'il trouvait drôle, mais qu'il n'était pas sûr du tout de trouver au gout du loup sablonneux.

Narcisse, accepterais-tu de m'aider dans cette quête ?

Le but était encore très vaguement dessiné, et le sourire en coin de Cendres de plutôt mauvaise augure. C'est qu'il savait se faire polisson, quand la situation le requérait. Non pas qu'il tentât de s'amuser aux dépends de son guide, mais si ce dernier ne l'accompagnait pas, ce serait beaucoup plus gênant pour lui. Et puis, soyons honnêtes, pour l'idée de Cendres Narcisse était un élément clef, de par son lien avec son dieu.

Narcisse

Là où l’autre semble s’amuser, Narcisse lui se contente de l’observer. Les sourires n’étaient réservés qu’aux ennemis, les vrais aux loups les plus proches. Les autres se contenterait de son expression habituelle… neutre… La queue féline s’agite, trahissant l’impatience du guerrier. Il était fourbe ce côté de son physique, trahissant par moment ses émotions.

Si tu t’ennuis tant que ça, on peut toujours s’amuser avec lui…
Tu plaisantes, il ne se relèvera pas si je lui donne une pichenette… Puis Pepper ne serait pas contente.
Tss.

« — Prends ton temps. »

L’hybride irait patrouiller plus tard, il avait déjà effectué ses entraînements quand les autres dormaient encore.
Après tout, il ne pouvait que se contenter d’admirer l’esprit qui semblait bien riche du Nakhus, quand lui avait été entraîné à combattre… voir tuer. Deux mondes opposés. Deux personnalités différentes. Ce ne serait peut-être pas une totale perte de temps cette petite veste touristique.

L’oreille du disciple s’agite à la demande de Cendres. L’aider ? Le sourire n’avait rien de rassurant… enfin qu’importe.

« — Je suis là pour ça. »

Avait-il réellement le choix en plus ?
Absolument pas.

La réponse positive lui fit agiter les oreilles, et grandir son sourire.

Merci.

Il sortit de sa sacoche quelques objets pratiques : une petite règle, de quoi faire des trous et des encoches, et surtout de multiples liens. Des fines cordelettes tressées, qu'il gardait toujours avec lui au cas où il aurait quelque chose à construire. Aujourd'hui, ces instruments trouveraient leur utilité. Il les déposa soigneusement à côté de lui.

On va tirer parti de notre environnement, et trouver de quoi faire rire ton dieu.

Il explique calmement, d'une voix égale, le rire l'a déserté : il faut travailler, maintenant. Le jeune loup se saisit d'une feuille géante et la détache délicatement de sa base avant de la taille du bout d'une griffe, de faire un trou à sa base. La feuille est si grande que telle une cape elle peut aisément recouvrir un loup dans son intégralité. Ce dernier ayant donné son assentiment, Cendres passe délicatement, faisant bien attention à ne pas lui faire de mal, la tête de Narcisse dans l'ouverture pratiquée. Il hoche doucement la tête en contemplant l'oeuvre réalisée.

Mais ça n'est que le début.

Il fouine autour des arbres et mille brindilles de tailles similaire il ramasse et, patiemment, à l'aide des petites cordelettes et de son épingle, les tresse tout le long de la cape pour qu'elles oscillent au gré du vent sans faire de bruit mais pour donner de l'allure à sa création. Cendres recule et contemple Narcisse en réfléchissant. Bien, il manque encore quelques choses.

Tu saurais où trouver un crâne, de crocodile par exemple ? On pourrait chasser, mais cela nous prendrait beaucoup de temps. Je ne voudrais pas abuser.

En attendant la réponse, il ramassa plusieurs feuilles de taille plus modeste et commença à les enfiler sur une liane plus résistante. Il espaçait les feuilles de manière égale, et les redressait pour former une sorte de crête. Une fois cette dernière terminée, il la fixa à l'aide de nouvelles cordelettes sur le dos de Narcisse, sur la feuille géante qui lui servait de cape.

Tu vas faire un formidable monstre des marais. Je suis sûr que ça sera au gout de Kiro.

Mais il n'allait pas laisser le disciple jaune être seul acteur de cette pièce, non. Il entreprit de trouver de quoi se parer à son tour : il ramassa une large pièce d'écorce, puis une seconde, et les creusa un peu avant de les nouer ensemble et de les laisser de côté. Il n'allait pas les chausser de suite, il était certain que ce serait foutrement désagréable, raison pour laquelle il ne l'avait pas infligé au loup sable. Cendres saisit ensuite plusieurs feuilles de taille moyenne qu'il entreprit de nouer ensemble.

Le temps filait doucement, le soleil continuait sa course dans le ciel, mais on lui avait accordé ce temps et pour un présent aux dieux il ne fallait jamais se hâter.

Il passa la cape improvisée de cent feuilles par dessus sa tête, nouant le col avec une cordelette. Il colla de la boue sur le bas de cette dernière et y incrusta mille grains de sable pour le rendre plus irrégulier et curieux encore. Un peu d'imagination, eh !

Ils étaient presque prêts.

Il faudra jouer une pièce. Tout ça ne suffit pas. M'enfin, j'imagine qu'un peu d'improvisation ne nous fera pas de mal !

Il souriait. Narcisse devait le trouver bien étrange - lui-même avait conscience du grand ridicule dont il prévoyait de les couvrir.

Mais pour les dieux, il fallait bien ça.

Narcisse

Bizarrement, Narcisse commençait à présenter que lui, ça ne l’amuserait pas du tout. Le Nakhus rassemble divers éléments, sous l’oeil attentif de l’Etelkrus qui prend soin de surveiller les alentours, afin d’éviter qu’un des siens n’interprètent mal la situation en présence. Cet instinct où il scrute les alentours, permet au Nakhus de l'approcher. Les babines se retroussent par réflexe, car il n'avait pas l'habitude d'une telle proximité.

« — Qu’est-ce que tu- »

Par les dieux.
Par leurs prêtres.
Étais-ce une grossière plaisanterie ?

Mon petit Narcisse, tu es digne d'être le bouffon de la cour avec un tel accoutrement ! Ne te manques plus que quelques clochettes pour parfaire le tout, qu'en dis-tu ?
J'en dis que si tu ne la fermes pas, tu vas comprendre le vrai sens du maux souffrir de famine.
Ce n’est pas tant le monstre qui amuserait Kiro, mais sans aucun doute que ce soit Narcisse qui porte ce costume ridicule.

« — Dans les marais asséchés surement... »

Une voix plus blasée que ça, ce n'était pas possible... Le disciple de Kiro pointa de sa truffe pointue un endroit où les marais s'étaient asséchés. Des crocodiles avaient du choisir de mourir paisiblement en ces lieux. Sous le regard du loup, Cendres enfile lui aussi un étrange accoutrement. Ohlala, mais dans quoi il s'était engagé ?
Si jamais un Etelkrus surprenait Narcisse dans pareil habillage, jamais son honneur ne tiendrait le coup…
Pour Pepper. Il devait le faire pour Pepper. La rendre fière. Oui, il avait dit qu’il accompagnerait le Nakhus jusqu’à leur dieu, ce costume n’était qu’un petit contre-temps, mais il respectait les ordres de sa Reine.

« — Allons-y. »

Plus vite la tâche serait terminée, plus vite encore Narcisse pourrait ôter ce ridicule accoutrement.

Il devait lui avouer ça Cendres, son camarade était patient. Très patient. Lui-même n'aurait probablement pas accepté cela d'un inconnu, quels que soient les ordres qui lui eurent été donné - mais probablement était-ce aussi parce qu'il n'accordait que très peu d'attention aux ordres qu'on lui donnait. Il s'excusa d'un mouvement de truffe et d'un sourire un peu gêné.

Il suivit le fin loup sable jusque dans les fameux marais, et en effet il y avait de quoi trouver son bonheur. Cendres hocha la tête et crapahuta de ci, de là, jusqu'à trouver un énorme crâne de crocodile... Que Narcisse aurait peut-être un peu de mal à faire tenir sur sa tête. Bah, c'était aussi le plus beau : attrapant l'artefact, Cendres le nettoya de mieux qu'il put en frottant l'ossature contre son pelage de poils et de plumes, le tâchant de terre. Qu'importait. Ca n'était pas Moiro qu'il allait voir.

Une fois l'objet présentable, il le posa délicatement, très délicatement sur la tête de Narcy, passant les oreilles dans les trous sur les côtés et faisant bien attention à ce que les yeux s'alignent avec les orbites pour qu'il conserve sa vision, même réduite.

Grand sourire.

Je pense que nous sommes prêts.

Il laissa le disciple les mener au temple, dont Cendres apprécia l'architecture. C'était un arbre creux, si grand que ses frondaisons se perdaient dans l'immensité du ciel sans cesse de grandir, un arbre creux qui les accueillit dans un silence troublé de bruits d'insectes et d'oiseaux. Au centre, la fontaine jaune se dressait, contorsionnée d'une façon qui semblait impossible pour un loup normal. Ce serait peut-être possible, pour un loup comme Narcisse.

Cendres resta un instant interdit, alors qu'un détail lui revenait.

Un détail en forme de glowstick jaune sur le col de son... Géniteur. Il est vrai que ce dieu avait accordé cette attention à son... Père - ainsi l'appeler toujours lui résonnait étrangement. Il conserva un instant le silence, le moment de digérer l'information.

Puis s'approcha un peu plus avant de s'incliner devant la fontaine.

Dieu Kiro.

Après ces différentes répétitions, les mots étaient plus simples à sortir.

J'aimerais dans cet ouvrage...

Il ouvrit la sacoche qu'il portait à son côté, gêné par la cape de feuilles et son masque d'écorce, manquant déchirer le tout mais posant finalement face à lui une sorte de grimoire où les mots de Yurai, Mido et Aka figuraient déjà.

Compulser des informations relatives aux différents dieux. Pour ne pas que ces informations soient teintées de l'objectivité des prêtres et disciples, j'aurais aimé que les dieux eux-mêmes se prêtent à l'exercice, pour que chacun sans intermédiaire puisse se renseigner sur vous sans vous déranger. Certains de vos frères et soeurs se sont déjà prêtés à l'exercice.

Il sourit.

Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais recueillir vos propos aussi. Et pour vous prouver ma bonne foi, avec Narcisse votre disciple ci-présent, nous vous avons préparé une petite représentation.

Voilà.

Time to shine, Narcisse.

Cendres repoussa le livre près de la fontaine et se tourna face à Narcisse. Il se dressa fier face à lui :

Ô ! Toi ! Monstre des marais ! Il s'agit de ma moitié dont tu t'es fait heaume ! Comment penses tu réparer ton affront ?

Une idée qui enchaîne une autre idée qui en enchaîne une autre. Il espérait cependant que Narcisse trouverait quelque chose à dire, quelque chose de... Drôle, ou de sensé à minima. Cendres s'agita d'une patte sur l'autre. Heureusement, il était un loup plutôt grand, et son persona ne se trouvait pas trop ridicule face aux hautes pattes de Narcisse et de sa musculature développée.

J'exige réparation !

Il parlait d'une voix forte, convaincante - Rien à voir avec ses hésitations habituelles. Et alors, parce qu'il n'avait aucun doute sur les compétences du loup sable à l'éviter, parce qu'il en fallait un peu plus pour convaincre un dieu, parce qu'il souhaitait donner à cette oeuvre le gout du vrai, il fonça sur Narcisse et chercha à le bousculer de son épaule.

En espérant qu'il ne lui défonce pas trop le cul.

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Dernière édition par Altheda le Mer 11 Nov 2020, 18:56, édité 1 fois

Narcisse

C’était le pire bal masqué de l’univers. Voilà que pour couronner le tout, Narcisse se retrouvait avec la tête masquée par un crâne. Un crâne qui sentait les marais. Quel bonheur. C’était incroyablement difficile à faire tenir d’ailleurs, la longue gueule menaçait de tomber à tout moment. C’était bien difficile d’avance avec pareil accoutrement, vraiment. L’assassin avait vu des livres qui nécessitaient une mise en scène, mais jamais il n’aurait pensé en devoir faire une lui-même, ni même que ce serait aussi compliqué, il fallait bien l’avouer.

Voilà qu’en plus, plus moyen de reculer, car ils étaient dans l’antre de l’Anaconda. Surement que le dieu devait suivre depuis un moment déjà tout ce qui se trafiquait aux alentours de son temps. Serais-ce un tant soit peu surprenant ? Pas le moins du monde.

« — Euh- »

D’accord. D’accord. Pour cette fois, il se prêterait au jeu.
Pour une seule ET unique fois.
Narcisse inspira profondément, fermant ses paupières un bref instant avant de les rouvrir, s’efforçant tant bien que mal de ne pas abimer son costume. Ok. C’est parti alors, amusons-nous.

« — Que comptes-tu donc faire, freluquet ? D’une pichenette il m’a été possible de balader ta misérable moitié, imagines un peu ce que je ferais de toi ! »

La voix est forte et imposante, comme si il jouait devant tout un public alors qu’ils attendaient Kiro.

« — Je suis le ô grand monstre des marais, celui qui terrifie les enfants pendant leur sommeil, celui qui n’hésite pas à dévorer entier les étrangers. » Narcisse se redressa de toute sa hauteur, gonflant son pelage alors qu’une aura dorée vint l’entourer. « Approches donc, que je puisse broyer tes os et goûter de ta chair ! »

Mais déjà, le loup s’approche, fonçant sur Narcisse visant visiblement son épaule. Ah. Ça ce n’était vraiment pas prévu au programme.

(Lancé de dé)

Attention, il approche. Les yeux se plissent derrière le masque, avant que Narcisse choisisse le moment propice pour laisser son corps tomber vers l'avant avant d'enfoncer ses pattes arrières dans le sol et prendre assez d'élan pour esquiver.

« — Est-ce là tout ce dont tu es capable, avorton ? Ta moitié tu ne devais pas l'aimer beaucoup dans ce cas ! »

Oui c'est vrai. Narcisse s'amusait quand même. Un peu.

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Il se détendit un peu, ses mouvements se firent plus fluides, et les idées aussi. Narcisse... Semblait s'amuser, ce qui était tout à fait inattendu lui qui depuis le début suivait avec un stoïcisme digne d'une statue. Et pourtant, voilà qu'il répond. Voilà qu'il phrase, qu'il paraphrase, voilà qu'il se grandit, voilà qu'il devient véritablement le Monstre des Marais. Oh, Cendres espérait que Kiro allait apprécier, parce que beaucoup d'efforts, des deux côtés, étaient allés dans cette prestation.

D'accord, il se faisait traiter, d'accord les mots désuets étaient emplis de tout le, euh, racisme ?, possible. Mais c'était un jeu, et à ce jeu Cendres n'allait pas se laisser abattre. Comme dans n'importe quel jeu, répété encore et encore avec Lewis. Après tout, il était habitué à n'être que le second rôle, vedette revenant à la petite violette dont les crocs claquaient avec tant de force.

Et si Lewis est toute de force faite, ce disciple de Kiro n'est qu'élégance et surtout agilité : d'un bond il se met hors de portée avec l'aisance de l'habitude. Cendres fait quelques pas et se replace, tenace. Il gonfle son poitrail et se redresse, déclame, des paroles qui lui viennent aussi aisément que si elles étaient vraies.

Ah ! Tu crois comprendre le langage du coeur toi qui dans la violence uniquement s'exprime ! Que cette victoire, ce repas t'ont-ils apporté ? Est-ce la fierté ? L'exaltation, la joie, le bonheur ? Toi, qui m'as tout pris ! Cette dame grandiose qui illuminait mes nuits, guidait mes pas !

Cendres bondit en avant, d'un pas.

Comment oses tu ! Je devrais tant te haïr !

Il tourne la tête, défait. Ferme les yeux. Ses masques d'écorce s'entrechoquent, il soupire, un soupir las.

Et pourtant ! Je ne le peux !

Il s'approche d'un pas, un seul.

Je ne le peux.

Son ton se fait plus doux, plus profond.

Toi, qui dit ne chercher que mon malheur, toi, qui cache tes émotions et tes sentiments derrière violence et monstruosité !

Il soupire.

Je sais, que c'est par jalousie que tu me l'as enlevée. Je sais, qu'à l'intérieur de cette coquille d'acier, un coeur bat et n'attend que d'être aimé.

Alors Narcisse, que vas-tu répondre à cela ?

Dernière édition par Altheda le Ven 13 Nov 2020, 09:38, édité 2 fois

Narcisse

Certes. L’exercice était plaisant. Ne pas être ne serais-ce qu’un instant Narcisse, l’assassin, le serviteur de la Reine. Celui qui comptait plus d’ennemis que d’amis.
Le regard s’attarde un instant sur Cendres, coiffé de son costume. Peut-être que les Nakhus n’étaient-ils pas aussi faible que l’Etelkrus l’aurait pensé… peut-être que leur force n’était pas physique, mais mentale, là où ils étaient capable de faire ressortir le meilleur de nous-même. Un sourire vint étirer les babines du loup, dissimulé sous le crâne de crocodile, là où il serait seul témoin de son amusement durant cet exercice.

Narcisse écoute attentif les paroles du loup blanc, pour ne pas se retrouvé perdu lorsque ce serait à son tour. Il fallait reconnaître que son partenaire jouait remarquablement bien…

À lui maintenant.
Au discile de Kiro qui laisse un grognement bestial franchir ses babines, avant de dominer le loup de toute sa hauteur.

« — L’amour ? Que nenni ! Toute forme de sentiments m’a été ôté à compter du jour où toi et les tiens m’avaient exilé dans ce marais, où je n’ai subi que persécution et incompréhension ! C’est les tiens que tu te dois d’accabler de reproches. »

Pas lui, le monstre des marais. À qui on avait ôté toute humanité.

« — Le monstre n’est que le fruit de votre haine et de votre cruauté. » Narcisse marqua une pause. « Toute possibilité d’aimer, m’a été ôté. Je ne ressens plus aucune joie. Ni amour. Ni peine. »

Narcisse se tait, tournant le dos au loup, conservant le silence un long moment. Que ferait donc le monstre à qui on a tout enlevé maintenant ? Comment réagirait-il si un de ceux venu le persécuter lui parlait ainsi ? Évoquer ses sentiments ? La tête se tourne légèrement vers Cendres, le museau allongé par le crâne de crocodile.

« — Mais tu es allé trop loin, garçon, bien trop loin pour que je puisse te laisser regagner tes terres. Alors ne m’en veux pas… »

L’avant du corps s’incline, alors que les pattes arrières prennent solidement appuie sur le sol.

« — … de te dévorer tout entier ! »

(Lancé de dé)

Narcisse-monstre-des-marais bondit ainsi sur celui venu troubler sa tranquillité. Celui qui s'était pendant trop longtemps amusé des malheurs du monstre. Au point que ce dernier n'avait trouvé que pour seul moyen de calmer sa rancoeur, de dévorer la dame. De broyer ses os dans sa gueule, de cacher ses restes dans les marais boueux.
Alors, il balance ses griffes vers l'avant le monstre, celles qui lui permettraient encore une fois de transpercer la chair.
Comme cela avait permit à Narcisse de transpercer celle de Shinkaku. Comme il ferait pour tout traître ou tout solitaire. Comme il le ferait pour n'importe quel loup que sa Reine lui ordonnerait de tuer.

Mais il ne te tuera pas Cendres, ni te blessera, ne crains rien, il parvient quand même à faire la différence entre l'entraînement et le combat. Entre le jeu et la mise à mort.

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Dernière édition par Edrakan le Ven 13 Nov 2020, 19:29, édité 1 fois

Ah ! Quelle belle répartie, Cendres ne peut le lui enlever ! Il espère vraiment que le dieu jaune est en train de les observer parce que son disciple se donne à fond, pas de doute. Cela se voit dans son corps qui se redresse, se penche vers l'arrière et gagne ce côté altier qu'il semble né pour porter. Cela se voit dans ses pattes qui un peu plus s'agitent pour emphaser ses discours. Dans son corps qui se tend, ses muscles qui se gainent et son poids qui passe de ses pattes arrières à celles avant, alors qu'il se replace pour attaquer, joindre le geste à la parole à son tour.

Il l'a vue mainte et mainte fois cette position, chez Lewis.

Mais que Narcisse n'ait crainte, il connaît cette façon de jouer.

Cendres respire et se replace, quitte sa posture nonchalante pour affermir ses appuis sur le sol. Il est dans le temple de l'anaconda, qui privilégie agilité et vitesse : il se doit de lui faire honneur.

Mais honneur aujourd'hui il ne lui ferait pas.

Il frappait moins fort que Lewis, mais il était beaucoup plus rapide : avant de réagir il l'avait déjà heurté de ces griffes si fines mais si pointues, telles celles des louveteaux qui si aiguisaient tranchaient mieux. Plus fragiles, pour un temps. Mais Narcisse n'était plus un louveteau, et c'était d'entraînement que ses griffes étaient faites : quelques gouttes de sang perlèrent sur la fourrure immaculée, alors que la masse sable clouait Cendres au sol. Ses poumons se vidèrent de tout leur air et son masque se défit à demi, laissant paraître son regard doré.

Il resta là, sans chercher à s'échapper, à sa merci.

Il avança une patte, effleura sa joue d'os.

Ah, Monstre des Marais...

Il détourne la tête, peiné, blessé.

J'aurais du empêcher tout cela, c'est entièrement de ma faute. Tes paroles sont justes, et me blessent plus que tu ne le crois.

Il soupire, ferme les yeux un instant.

Dévore moi donc, que tout ceci s'arrête. Que mon échec à te protéger devant le conseil qui un jour te bannit me soit effacé.

Une pause.

Je n'espérais pas, de toute façon, rentrer. Toi qui dit ne plus pouvoir ressentir que la haine, alors nourris toi. Nourris toi de ma carcasse, et nourris toi de mon amour.

Et assène ses paroles finales :

Qu'enfin nous soyons à jamais réunis, Ô toi qui hante mes rêves.

Et gaine son tronc pour de son museau effleurer le bout du crâne qui, disons le tout de même, dépassait de plusieurs centimètres de la silhouette de Narcisse.

Cendres espérait que la scène serait bientôt interrompue, par le dieu ou par Narcisse, parce qu'il ne se retiendrait pas longtemps d'éclater de rire.

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Un pas sur l'côté, deux pas d'l'autre côté !

Un bruit d’applaudissement résonna dans le temple alors qu'un instant, le temps et les actions s'était suspendu dans un silence. Et il apparu le dieu jaune, assis sur le corps de la fontaine à taille de loup, peut-être même un peu plus petit et le corps un peu trop long, tapant ses deux pattes avant entre elles, se comportant comme s'il avait toujours été là, spectateur depuis le début de la mise en scène. En réalité, c'était probablement le cas.

« ça c'est de l'improvisation ! Ça c'est du spectacle ! Bravo ! »

D'un mouvement vif et rapide, comme s'il s'était téléporté, Kiro se plaça soudainement aux côtés de Narcisse, faisant le tour du jeune mâle de gauche à droite, de haut en bas pour le voir sous toute ses coutures mais sans bouger son arrière-train, allongeant seulement son corps pour finir enrouler autour du mortel comme un anaconda aurait pu s'enrouler autour de sa proie, arrêtant son visage en face du sien avant de le lui écraser entre ses deux pattes avant.

« Ohlala, tu es si mignon dans ton costume à jouer les grands méchants dont le cœur a été blessé par les autres. Haha, drôle de rôle pour un Etelkru. Et tu avais l'ait de tellement t'amuser ! Tu as raté ta voie à être parti jouer les bons petits soldats pour ta meute, comédien t'aurais bien allé. »

Il lui lâche le visage, tapote le dessus du crâne puis se retourne vers l'autre loup, celui qui ne portait pas sa couleur.

« Pourquoi êtes vous venu faire cette représentation déjà ? Ah oui ! Aider à remplir un bouquin ! »

Il récupère son corps, lui faisant reprendre une taille plus décente (mais clairement pas canine), libérant son disciple pour venir s'enrouler plus ou moins sur lui même, passant sa taille à un être bien plus grand qu'un loup -histoire de mettre un peu plus de prestige divin- et vint poser son menton sur le dos d'une patte mise en angle droit.

« Alors ? Je t'écoute petit loup. »

Narcisse

Un pas sur l'côté, deux pas d'l'autre côté ! l P.V. Alth Narcytranspa

Les sourcils se froncent derrière le masque. Blesser n’avait pas été l’objectif, pourtant il l’odeur du sang lui parvint. Pepper ne lui avait-elle pas appris à mieux contrôler l’usage de ses griffes ? Au moins, le Nakhus ne semblait pas s’offusquer de cette petite entaille. Entre ses pattes, se trouve le corps du loup blanc. Plus proche qu’aucun étrange ne l’avait jamais été de Narcisse. Ce dernier ne bouge pas, la gueule de crocodile à quelques centimètres de la tête du partenaire de scène. Ce dernier vient toucher le crâne, poursuivant le jeu. C’était joué de manière exagéré. Mais ce n’était qu’un jeu.

« — Avec ta mort, garçon, peut-être aurais-je ainsi assouvi ma vengeance. Peut-être gouterais-je à ce repos que je convoite depuis tant de temps. »

Peut-être que l’histoire du monstres des marais pourrait-elle enfin toucher à sa fin. Que lui aussi, pourrait goûter à une fin heureuse. Pendant un temps au moins. Avant que le vide dans son coeur ne le rattrape. Avant que la vengeance des autres ne vienne jusqu’à lui.
La gueule du crocodile s’entrouvre pour se refermer sur le cou du blanc, signant ainsi la fin de la vie du personnage incarné par Cendres. Narcisse se redresse brusquement en entendant des applaudissements. Il en avait presque oublié ce pour quoi il était venu jusqu’ici.

« — Kiro. »

Les pattes viennent ôter le crâne de crocodile pour le poser au sol, alors que déjà le dieu venait s’enrouler autour du corps de Narcisse à la manière de l’Anaconda. Par réflexe, le poil se gonfle, alors que les yeux dorés suivent le dieu du regard. Les babines frémissent, bien que demeure immobiles. Avait-il vraiment raté sa voie ? Non. Il était l’assassin. L’ombre de sa Reine. C’était là sa vocation. La queue féline se redresse, alors que le dieu se recule.

« — Hum… Je suis ravi que cela vous ai plu. »

Il se tient un peu en retrait maintenant, pour laisser Cendres faire sa demande au dieu.

Il se redresse, cambre son corps pour offrir sa gorge et ferme à demi les yeux, acceptant son destin tel le petit martyr amoureux qu'il incarne. Les applaudissements l'interpellent et un sourire se dessine sur ses babines alors qu'il ouvre les yeux et se redresse, avant de se fendre d'une profonde révérence devant leur public jaune, puis devant le mâle disciple du dieu qui les observe pour le remercier de son concours. Cendres ôte le masque qui lui recouvre la tête et secoua sa chevelure parsemée d'or pour la remettre en place. Il sourit, amusé par la réaction du dieu - survolté. Il est bien plus expressif que Yurai, bien plus expressif que Mido. Comme le dieu rouge, il fait preuve d'une sorte d'explosivité qui, à son sens, représente bien les loups de cette meute.

Il s'assoit et sort son grimoire de sa besace pour l'étaler devant lui. Il saisit un crayon qu'il conserve au même endroit et son regard se lève sur le dieu jaune.

Il est radieux, ce dieu jaune, il rit et sourit, il bat des pattes et incessant se meut en boucles curieuses. Un serpent, qui a la bougeotte. Cendres prend finalement la parole :

J'aimerais présenter dans ce livre chaque dieu selon leurs termes. Qu'une personne qui ne vous connaisse pas puisse, en le choisissant, découvrir qui vous êtes, sans que ces faits et dires soient teintés de la subjectivité qui accompagne l'histoire et les croyances.

Donc...

Savoir qui vous êtes. Ce que vous représentez. Ce que vous souhaitez partager aux loups, peut-être à de futurs disciples. A quiconque aurait accès à ce livre.

Un pas sur l'côté, deux pas d'l'autre côté !

Ne prêtant plus aucune attention à Narcisse, Kiro la donna entièrement à ce petit Nakhus venu jusqu'à son temple pour remplir son livre. Hinhin, intéressant projet, à l'explication, un large sourire s'afficha sur les babines et bien qu'il avait à cet instant tête de loup, une langue fourchue passa entre ses lèvres.

« Sacré projet que tu as là jeune loup mais je te demande, est-ce que nous ne sommes pas né de vos histoires et de vos croyances ? Nos interactions avec ce monde passe par vous, pour me décrire, il faudrait passer pas mes disciples actuels et anciens et leur propre subjectivité. » Son sourire s'élargit encore alors qu'il approcha son museau du jeune mâle. «Et concernant le côté un peu plus divin, c'est quelque chose qui ne regarde pas les mortels. » Les dieux aussi avaient leur petit côté vie privé.

Il recula, relevant la tête pour libéré sa patte support dont il posa une griffe sur le carnet.

« Mais si tu veux vraiment quelque chose d'écrit venant de moi, je peux toujours y mettre un point d'interrogation»

Il se croyait malin, le dieu jaune, Kiro, et Cendres espéra qu'il ne regardait pas trop profondément dans son coeur à cet instant précis (sans trop se voiler la face) parce qu'il sentit une profonde exaspération teintée de dégout l'envahir. Il pinça ses babines mais ne répondit rien, le laissant finir. Avait-il vraiment besoin de tout expliquer ? Une partie cependant l'interpela, et il préféra se concentrer dessus :

Je ne sais pas si vous êtes nés de nos histoires et croyances. L'êtes vous ?

Peut-être n'étaient-ils que ça. Si Mido naissait de l'amertume que Cendres nourrissait à l'égard de ses pairs, il n'était pas étonnant qu'il soit autant rempli de sel.

Il inspira ensuite une large goulée et tourna les pages pour montrer les précédentes.

Aka, Yurai... Mido ont accepté de se plier à l'exercice. Le but n'est pas pour moi de rassembler un égoïste savoir impérissable. Il est de dresser, de manière éphémère, une présentation des dieux pour ceux qui ne les connaîtraient pas et ne pourraient se rendre à leurs temples.

Cendres leva ses prunelles dorées sur le Dieu Serpent.

Les terres Etelkrus sont difficilement accessibles, et il serait dommage qu'oubli se fasse hors des frontières. Je ne fais pas ce livre pour moi. Qu'aimeriez-vous offrir au monde, Dieu Kiro ?

Bien qu'il ait initié ce voyage avec curiosité et ouverture d'esprit, il l'avait bien vite fait sous le vert du Raptor, rendant en grande partie caduque pour lui ses recherches. Mais les autres ? Tout ceux qui se posaient des questions, tout ceux dont le coeur était incertain... Comme sa soeur, Ruine. Ne le méritaient-ils pas ?

Un pas sur l'côté, deux pas d'l'autre côté !

Petit air narquois et langue fourchue qui passe entre les lèvres.

« Est-ce que je le suis ? »

Visiblement, s'il y avait une réponse précise à avoir, Kiro ne comptait pas la donner, tout comme il ne comptait offrir satisfaction à la requête du jeune mortel, quand bien même il bouillonnait intérieurement.

« Oh tu sais, nous sommes indépendant les uns des autres, ce n'est pas parce que l'un de nous fait quelque chose que nous sommes tous obligé de le faire. » Son sourire s'élargit. « Ce n'est pas parce qu'ils sont trois dont le plus grincheux à avoir accepté que nous le ferons tous. Nous sommes sept, il en faut bien un pour refuser, quand bien même je serais le seul »

Petit d'oeil avant de reculer et de s'étirer, allongeant son corps, grandissant un peu plus pour prendre peut-être une forme plus anaconda que loup.

« Oh ne t'inquiète pas non plus sur ce que je peux offrir à ce monde, ce que je fais me conviens déjà très bien. Laisser une page vierge dans ton œuvre est quelque chose qui m'amuse bien plus que le fait de t'aider à réaliser ce que toi tu veux offrir au monde. Toutes les quêtes ne sont pas destinées à être totalement accomplies. »

Il finit de prendre sa forme de serpent, passe à côté du mortel, le frôlant des écailles de son corps géant, s'enroule un peu autour de lui sans jamais véritablement le toucher.

« Essayer de jouer avec les sentiments d'une divinité est un jeu dangereux, certains peuvent mal le prendre. Et moi, tu ne m'auras pas convaincu. »

Et comme si le sol avait un trou ou était de l'eau, l'immense serpent jaune y plongea, mettant visiblement fin à l'entrevu. Après tout, n'étaient-ils pas des êtres extrêmement occupés ?

« Bonne chance pour la suite de ta quête cependant, si tu décides à la continuer. »

Et terminant de se faire avaler par le sol, il laissa l'ombre et le silence revenir au sein du temple.
Quelques longues secondes, une minute peut-être... avant de réapparaître sous forme de loup taille de mortel à côté de Narcisse, passant une passe par dessus son encolure et pressant sa joue contre la sienne tout sourire.

« N'hésites à revenir jouer un pièce de temps en temps toi entre deux missions Etelkrus, maintenant que tu m'y as habitué. »

Petit clin d'oeil et Kiro disparu pour de bon.

» De l'autre côté {Gloriel & Anastasia}
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