Pingu » Gluant
» Nombre de messages : 4170 » Age : 24 » PUF : Alth', Lay » Date d'inscription : 10/01/2016 » Personnages : » Narcisse
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(15.07.2024)
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| Sujet: Sombres pensées [Défi RP] Dim 2 Sep 2018 - 14:02 | |
| Neït se rend au temple d'Ao comme à chaque pleine lune. Bien que la sécheresse soit terminée, elle sait fort bien que le continent n'est pas débarrassée de ses stigmates. Ses pensées dériveront peu à peu en se rappelant les temps où elle vivait avec sa famille, avant qu'elle n'accepte de devenir prêtresse d'Ao chez les lazulis, puis ne s'isole. La pensée lui viendra de tout jeter par la fenêtre, tout comme celle qu'elle est si liée à la Dragonne désormais qu'il lui serait très difficile de le faire. A toi de choisir où mènera cette réflexion solitaire, qui sera interrompue par la venue d'un animal dans le temple même. Ta louve devra naturellement l'en chasser. Sombres étaient les pensées de Neït. Comme à son habitude à chaque pleine lune, sa langue lapait la surface bleutée de la fontaine de la Dragonne afin d’effectuer ses responsabilités de prêtresse, mais en quoi consistaient réellement ces dernières ? Son rôle avait été des plus inutile durant la grande sécheresse qui avait sévit, les morts nombreuses n’avaient visiblement en rien affligé les dieux qui étaient restés des plus silencieux. Et pourtant, Ao avait prévenu sa prêtresse d’un danger qui toucherait Moroi et Yurai. Concernant cette dernière, le cerf avait déjà sévi chez les Nakhus, mais qu’en était-il pour la Tigresse ? Que de questions qui ne pourraient rester sans réponse éternellement. Un soupir s’échappa de la gueule de la Lazulis dont les prunelles verts d’eaux se posèrent sur la statue de sa divinité. Tant de choses s’étaient passées pour qu’elle parvienne à suivre la volonté de sa déesse et elles étaient loin d’être toutes agréables…
Posant son arrière train sur le sol, les pensées de la louve dérivèrent vers de temps anciens, là où sa famille était heureuse, que leur mère jouait avec eux tandis que Both non loin s’amusait de leurs bêtises. Neït se souvint du bonheur ressentit aux côtés de Wydar et Ânkhti, leurs jeux innocents – enfin pas tant que ça – provenant souvent de l’esprit farfelu de leur demi-sœur Varkyrith. Un sourire vint étirer ses babines. C’était la bonne époque, époque qui ne dura guère. Peut-être que Neït aurait dû se rendre compte du mal-être de Sekmêt, de sa jalousie et tous les sentiments néfastes qui l’accompagnaient, mais la prêtresse n’était jadis qu’une enfant trop naïve pour comprendre des choses aussi grave. Beaucoup de choses étaient restées incomprises à ses yeux. Pourquoi Sekmêt avait attaqué Nout alors qu’elle était avec Grimm ? Pourquoi ce simple affrontement avait-il conclut à la mort de sa mère ? Pourquoi Roy et Tatsu n’avaient pas bougé pas le petit doigt pour punir ce crime de mort ?
Toutes ces questions méritaient-elles une réponse ? Neït pensait que oui. Avec le temps, son esprit avait compris que la relation entre Sekmêt et Nout était très complexe, pleine de jalousie et de sentiments néfastes. Selon la disciple de Ao, c’était cette envie qui avait conduit sa mère à attaquer, ne supportant que sa sœur puisse accéder à la même forme de bonheur qu’elle. Et au final tu as tout perdu Sekmêt, tandis que Nout s’en ait sorti indemne… Autrefois, si la colère de Neït avait été dirigé envers sa tante, c’était maintenant envers sa génitrice qu’elle était destinée. Comment avait-elle pu faire ce choix aussi égoïste que de laisser ses enfants seuls ? Comment n’avaient-elles pu envisager les conséquences de ses actes ? L’héritage qu’elle laisserait à ses enfants ? Parce que ses pensées n’étaient que pur égoïsme. Et au fond d’elle-même, Neït savait que la raison lui appartenait. L’égoïsme de sa mère lui avait tout coûté. La mort de son père, la disparition de sa sœur jumelle, l’ascension vers les ténèbres de Wydar, la disparition de Varkyrith…
Au final et contre toute attente, la seule famille qu’il avait alors resté à Neït était celle de Nout. Ironique n’est-ce pas ? Ainsi, la prêtresse avait tenté de se rapprocher de Grimm, son cousin lui ayant pardonné ses erreurs de jeunesse. La Lazulis avait ainsi piocher du réconfort dans cette famille à la mère envers qui elle avait jadis pourtant tant de haine. Mais tout ça, s’était avant que Ao ne l’appelle à ses côtés, que son rôle de prêtresse ne la contraigne à faire des choix qui la briseraient à tout jamais. Le peu de bonheur retrouvé disparaissait en même temps que Ar’Okaï, lorsque la Dragonne l’appela pour demeurer aux côtés des Lazulis tandis que le reste de sa famille disparaissait chez les Etelkrus. Adieu Séides et Brethen, adieu débris de famille. Plus rien n’existait, tout était déchiré. Étais-ce donc ça la renaissance promise par les dieux ? Ceux qui se permettaient tout permis ? Mais qui étaient-ils pour décider qui vivrait ou non ? Qui étaient-ils pour décimer des familles ou des amitiés ?
C’était toutes ces questions qui avaient poussé Neït à s’éloignait des Lazulis, préférant une existence plus solitaire, ne retournant au camp qu’en cas de nécessité. La sécheresse avait fini par l’isoler complètement, la prêtresse se chargeant de protéger la fontaine de la Dragonne au cas où de petits garnements ne se désireraient à vouloir faire une bêtise en la buvant. Et elle avait eu raison. Son amabilité et quelques mixtures avaient finalement eut raison de les éloigner, écartant le danger qui pesait sur la fontaine. Elle ignorait ce qu’il en avait été pour les autres temples, les prêtres étaient si rares. Mis à part Volstein, voilà que Neït était seule. Noroi ayant été destitué de son grade… Quelle tragédie que de trahir sa déesse pour l’amour…
Cependant, cet amour n’avait pas été impuni, laissant des enfants comme preuve. Des sang-mêlés qui avaient été moyennent accueillis par les Etelkrus selon Alys. Le bêta lui avait tout de même révélé l’identité des parents, ainsi que la départ de l’une des filles, Anianka. Une de moins, avait-il dit, comme si la gamine été morte. Ces mots lui avaient arraché un frisson, tandis que la silhouette de l’Etelkrus s’était dissipé, emportant un onguent pour apaiser la douleur à ses pattes. Les visites du loup n’étaient jamais vraiment appréciées par la louve qui n’aimait que très moyennement sa compagnie. Alys n’avait rien à voir avec Gloriel. L’image du Chevalier flotta quelques secondes dans l’esprit de la prêtresse. Sa dernière visite était récente, il avait appris l’existence des enfants de Morow et Noroi, soulevant de nombreuses questions. Plongeant son regard dans celles sans vie de Ao, Neït pris la parole d’une voix quelque peu accusatrice.
« —Seriez-vous capable de nous infliger une sécheresse ? Votre orgueil serait-il capable de nous décimer au moindre caprice ? »
Au fond, Neït n’en doutait pas une seconde. Les dieux avaient de tels pouvoirs qu’ils seraient capables de rayer Punk Wolf de la carte d’un claquement de griffes, simplement pour donner une leçon. Qu’est-ce qui leur prouvait que toutes les catastrophes qui leur arrivait n’était pas une punition ? Probablement. Depuis le silence de Ao depuis plusieurs mois n’avait rien fait pour arranger les choses, bien au contraire. Neït se sentait plus inutile qu’autre chose, devant se rendre à chaque pleine boire cette satanée eau, fixant la statue droit dans les yeux attendant l’apparition divine. Mais il n’y avait jamais rien, toujours ce silence pesant et interminable pour lui tenir compagnie. Et alors que la prêtresse tentait jadis de trouver des excuses pour défendre Ao, plus aucune ne parvenait à franchir sa gueule désormais. Ce sentiment d’abandon l’envahissait de plus en plus depuis un moment, pour Ao elle avait renoncé à bien des choses, son désir de vengeance, sa famille, à la recherche de ses sœurs. Et qu’obtenait-elle en échange ? Rien. Le néant. La patte de la Lazulis frappa violemment dans l’eau de la fontaine, des gouttelettes bleues l’éclaboussant, mais elle n’en avait que faire.
« —Est-ce là votre châtiment ? Me condamner à l’ignorance ? Que faut-il que je fasse pour que vous me parliez, que je me sectionne les membres ? Que je me dévoue corps et âme à votre cause ? » Un léger rire sans joie franchit sa gueule. « Oh mais je le fais déjà… comme quoi rien ne semble pouvoir vous satisfaire. »
Neït ferma les yeux afin d’essayer de se calmer.
« —Lorsque vous m’avez envoyé ce rêve, j’espérais que enfin vous me diriez ce que cela signifie d’être votre prêtresse, mais vous avez disparu. Déesse j’ai besoin de savoir, Volstein et moi sommes les derniers prêtres, s’il vous plaît dites moi comment je peux vous servir ?»
L’estomac noué, la prêtresse attendit, une lueur d’espoir brillant dans ses prunelles bleutées, mais comme à son habitude, Ao conserva le silence.Les griffes de Neït crissèrent contre la roche de la caverne, elle était las de cette absence de réponses. La longue chevelure de la louve, devenue humide à cause de l’humidité, firent volte face en même temps que leur propriétaire. Cette dernière tourna le dos à cette déesse dont-elle avait tant espéré et qui lui avait ressentir une chose oublié depuis longtemps l’espoir. Maintenant, ne restait plus que le mépris et le dégoût. Neït était lasse de ce silence, avec une once de défi et sans même accorder un regard à la dragonne, elle prit la parole d’une voix ferme et sans appel.
« —Je suis plus que lasse d’attendre un signe de votre part Ao, aussi tant que vous n’auriez pas pris le temps de m’expliquer ce que vous attendez de moi, mis à part boire votre eau, ne comptez plus sur moi pour venir à chaque pleine lune. » Le corps tremblant, Neït tourna sa tête vers la Dragonne, la voix tremblante. « J’avais tellement confiance en vous Ao, mon existence vous a été dévouée à partir du moment où vous m’avez attribué votre couleur, pourquoi tout gâcher ? Je pensais que vous l’auriez compris lors de mon épreuve de Glowstick, je ne suis pas un pantin et pourtant pour vous j’ai l’impression de n’être que cela. Alors montrez-moi que j’ai tort. »
La Lazulis aurait bien voulu rajouter quelques mots supplémentaires, mais la venue d’un renard dans l’antre interrompit ses pensées. L’animal ne semblait pas hostile. Est-ce cela votre signa, Ao ? Si c’est le cas, ce ne sera pas suffisant. Neït se tourna vers l’animal qui paressait apeuré et cruellement affamé. Fouillant dans sa chevelure, la louve en sortit un morceau de tissu assez léger. Depuis son existence de recluse, elle avait trouvé le moyen de survivre à la sécheresse en produisant de la viande séchée, maintenant que la pluie se remettait à tomber ce n’était plus nécessaire. Nullement hostile envers cet animal, la prêtresse lui lança le paquet. L’animal d’abord méfiant finit par fouiller avec sa truffe avant d’en tirer un morceau de viande acceptable.
« —Maintenant fiches le camp, ce n’est pas avec toi que je désire me battre. »
Le renard partit sans demander son reste, emportant avec lui son butin. La Lazulis quant-a-elle quitta la caverne, laissant la lumière bleutée de l’antre derrière elle. Ao ne voulait pas venir à elle ? Tant pis, ce n’était plus à Neït de faire des efforts, la Dragonne avait également sa part à jouer.
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