→ Stèle des Endormis

Maria-Elena


La louve ouvrit lentement les yeux, et regarda avec elle, confuse. Qu’est ce qu’il se passait donc ? Elle avait l’impression d’avoir énormément dormi, de s’être assoupie pour une éternité. Elle bailla, et se redressa, l’arrière train d’abord, pour étirer ses pattes avant devant elle. Ses cheveux blancs et violacés trainèrent un instant sur le sol avant qu’elle se redresse réellement. Elle étendit ses ailes un instant, s’étirant encore. Elle ne s’étirait jamais autant mais là, elle avait l’impression d’avoir dormi vraiment longtemps. Elle avait comme des crampes, comme si elle avait passé des jours allongés dans la même position… Mais pourtant pas vraiment ? Si ?

Et soudain quelque chose percuta, il y avait de la neige partout autour d’elle. Le la neige. Elle n’en avait pas vu depuis … En fait elle n’en avait jamais vu de toute sa vie, elle ne connaissait le phénomène que grâce à sa mère, Angelica, qui, il y avait longtemps, lui avait expliqué les différentes saisons et la météo qu’on pouvait avoir à ces moments. La neige c’était en hiver, d’après ses souvenirs… Mais elle était sure de s’être endormie en automne pourtant.

Et soudain, elle entendit quelqu’un piétiner à côté, et se retourna vers son oncle, Teddy. Mais oui, elle se souvenait ! Elle était ici car elle avait presque… Elle avala sa salive, le vide et le froid lui agrippant les entrailles, comme une bête visqueuse qui s’enroulait et se déroulait dans son ventre. La brunette respira profondément.
Mais non, son oncle avait été là pour elle, il l’avait sauvée, il lui avait donné une chance, celle de tout recommencer.
Elle se retourna, tentant de se concentrer sur ce que faisait ledit oncle.
« Moi aussi j’ai l’impression d’avoir dormi pendant super longtemps… Mais c’est pas possible de passer aussi longtemps à dormir ? On est plus en automne ! Si on dormait … on serait morts »

Elle agita ses oreilles et souffla un coup. C’était vraiment bizarre. Elle n’avait mal nulle part. Elle regarda autour d’eux. Y avait-il d’autres loups endormis ? Non, il n’y avait qu’eux. Elle souffla, puis se tourna vers Teddy.
Fais toujours confiance aux loups à cornes.

La fin de la phrase lui revint comme d'un doux sommeil. Elle n'était pas dsure de quand elle avait entendu cela, mais elle l'avait certainement entendu.

« Peut être qu’il y a d’autres loups pas loin ? » demanda-elle.
Il fallait peut être vérifier  autour d’eux, où chez les Nakhus… Les Lazulis peut être ? Elle ne savait pas trop où aller, alors elle attendit que Teddy prenne une décision. Elle serait fière. Elle aurait confiance en elle, comme la voix inconnue lui avait soufflée.

Toi, louve de sa lignée, jamais elle n'oublierait tes conseils.

Maria-Elena


La jeune louve écouta Teddy avec attention. Elle n’y avait pas pensé comme ça. Et si c’était juste eux ? S’ils s’étaient endormis comme des gros ours ? Non c’était pas possible, Mel n’avait jamais dormi comme ça avant, pourquoi maintenant ?

Elle hésita quelques instants lorsqu’il l’invita à venir. Elle avait presque oublié qu’elle ne rentrait pas chez elle, chez les Nakhus. Non. Là bas, ça ne pouvait plus être chez elle. Mais est ce que les Lazulis l’accepteraient, elle ? Après tout, elle n’était jamais allée chez les Lazulis avant… Ils n’avaient pas de raisons de l’accepter. La falaise était pas si loin, non ?

Le cœur de la petite tangua.
Fais toujours confiance aux loup à cornes.

Elle respira un grand coup, ses yeux violacés et turquoises se fermant un instant, avant de rejoindre ceux du grand Teddy. Elle hocha la tête. Okay. Elle venait.

Elle se redressa un peu, puis s’approcha d’un pas un peu stressé, très délicat. Ses cheveux, devenus plus longs depuis sa jeunesse lui passaient devant le museau, lui donnant un air de petit chiot battu. Elle souffla un peu sur ses mèches puis eut une idée. Elle se tourna un peu, et glissa un des bracelets de sa patte arrière pour y passer ses cheveux, et le remonter jusqu’à ce que ses mèches ne la gênent plus. Elle voyait un peu mieux comme ça, et elle avait l’air moins déprimée avec une coiffure plus dynamique. Elle repoussa une grosse mèche du côté droit de son visage, puis sourit à son oncle.

Allons-y !