Ignite — Libre

Plaie du monde qu’ils appelaient cet endroit. Le terme était quelque peu exagéré aux yeux d’Oxomo qui trouvait le dit endroit tout à fait fascinant. Des voluptés de fumées blanches s’échappaient des fissures qui zébraient le sol, ce qui donnait un côté magique au lieu. La solitaire s’arrêta un instant, ses prunelles sangs tentant d’apercevoir quelque chose dans les crevasses. Les plumes de son casque étaient dressées, tandis que sa queue féline remuait doucement. La louve continua sa route, l’ennui se faisant voir peu à peu au travers de son attitude, cela faisait un moment qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’avoir un bon combat. Les loups de ces terres semblaient bien mous en attaque et leur défense laissait à désirer. Seraient-ils donc si faciles à dominer ? Au moins dans les montagnes, les tribus savaient se battre…

Oxomo ne pouvait s’empêcher de se demander comment s’en sortait son cadet à la tête de ce vaste territoire qu’elle avait conquis au prix de son sang. L’ingrat ne comprenait pas dans quelles embrouilles il s’était mis, car Necocy ne ferait pas le poids face à une énième révolte des tribus. Ce vaurien n’inspirait pas la crainte, jamais il ne parviendrait à se faire respecter des prêtres. Certes, la louve-aztèque y était probablement allée un peu fort durant son règne, mais son peuple se rendrait compte tôt ou tard que cela était nécessaire, car il n’y a pas de vie possible sans combat. La paix n’est que légende.

Il était d’ailleurs étonnant que les clans qui régnaient ici ne s’étaient pas encore battus, un véritable ennuie… Un soupir s’échappa de sa gueule, tandis que ses paupières se fermèrent quelques instants.

« — Miquiztlitecuhtli appelle de nouveaux compagnons…  »

La louve fit alors volte-face, un sourire aux babines en sentant une présence non-loin. Ah ! Enfin un petit rayon de soleil dans cet océan d’obscurité qu’était l’ennuie.

« — Tu es prêt à t’amuser âme errante ? »

Miquiztlitecuhtli : dieu de la mort

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Il y avait ici une espèce de présence lointaine et mystique qui encerclait la plaine. Les volutes de fumée tiède dansait autour de lui, exhalées par la terre en de larges sourires moqueurs. Jaxx observait les tourbillons de vapeur qui se déroulait vers le ciel avant de se disperser et de disparaître sereinement. L'air était lourd et pesant. C'en devenait presque écrasant, aussi le jeune solitaire décida de changer de place de villégiature pour un endroit plus accueillant. Lâchant les colonnes de fumée blanche des yeux, il chercha d'abord à identifier la direction qu'il devait prendre avant de s'étirer paresseusement et de choisir le côté du soleil. Les caresses de l'astre diurne réchauffaient ses joues et son dos. Jaxx roula un peu des épaules pour détendre les muscles de son échine et commença à louvoyer entre les crevasses qui vomissaient sans discontinuer. Bientôt, il sentit son pelage poissé de condensation et de sueur : c'est qu'il faisait chaud quand même. Peut-être bien que ces ouvertures vers le bas-monde étaient en fait les portes des enfers ? Jaxx rit de son imagination fertile et haussa les épaules avant de se stopper net. Une silhouette se dessinait derrière l'un des geysers de vapeur blanche. Un étrange animal à la queue de fauve et à la coiffe plumeuse bien fournie. Jaxx se tapit peu à peu en contournant le voile presque opaque afin de découvrir ce qui se cachait là. Quelle ne fût pas sa déception lorsqu'il réalisa qu'il ne s'agissait que d'une louve...

« Oh la belle poulette. J'espère que ton ramage est à la hauteur de ton plumage. »

Un rictus amusé étira ses babines alors qu'il se redressait. Le solitaire détailla la femelle sans gêne. Les prunelles chaudes et dorés du mâle suivirent les courbes bien dessinées du corps sombre. Svelte, des mouvements fluides : à n'en pas douter elle était souple et rapide. Ses muscles étaient bien ciselés. Dans l'ensemble on avait là une belle femelle au physique avantageux mais aussi habituée à l'exercice physique. Elle devenait donc une proie plus intéressante, puisqu'il était fort possible de la voir résister un temps. Après ce court examen, Jaxx remarqua les nombreux bijoux dorés. Beaucoup de breloques, comme les femelles en raffolaient tant. Vint ensuite la coiffe, majestueuse et incroyablement bien fournie en longues plumes vertes et rouges. Lui pouvait s'en retourner avec les deux petites plumes duveteuses qui ornaient son oreille. Il se demanda combien de perroquets ou autre oiseau exotique la louve aux cheveux rouge avait déplumé -ou massacré- pour réunir autant de plumes. Bon, après la seconde d'inspection passée, il replongea ses orbes d'or pétillantes dans celles, sanguines, de l'autre solitaire. Il lui tardait de commencer à jouer avec elle, tout en espérant ne pas avoir à combattre une adversaire qui pourrait -peut-être- se révéler être une adversaire redoutable et à sa mesure. Le sourire de Jaxx s'élargit tandis qu'il haussait les sourcils. Etait-elle réellement à la hauteur ? Après tout, il ne l'avait pas encore entendu parler... Et si le canon se révélait être sans cervelles ou complètement mijorée alors il s'en désintéresserait bien vite. Il préférait les femelles avec un peu de piquant.

Il se remémora d'ailleurs la louvette beige croisée quelques jours plus tôt qui avait essayé d'avoir du répondant et qui l'avait surpris avec ses étincelles. Celle là lui plaisait bien, et il se promit de la retrouver à l'occasion. Après tout, n'avait-il pas une dette envers elle ? Il était curieux de voir si elle était réellement téméraire où si elle avait juste eu un éclair de cran avant de prendre les pattes à son cou. Et puis, il était diablement intriguée par le truc brillant et rouge qu'elle portait à la patte et qui était la source -il en était convaincu- du coup de jus qu'il s'était prit lorsqu'elle s'était glissé sous son ventre... Son attention revint vers la louve coiffée d'un plumeau. Heureusement que le ridicule ne tuait pas, n'est-ce pas ? Valait-elle la peine qu'il s'attarde ici ? Ou devait-il reprendre sa quête ? Ce n'était pas qu'il n'avait pas de temps à perdre mais... A moins qu'elle ne soit vraiment intéressante et prête à s'amuser avec lui, il trouverait aisément d'autres chats à fouetter ! Le regard d'or du blanc se mit à étinceler de malice alors que son museau se plissait en un rictus mauvais. Après tout... Il pouvait bien trouver un peu de temps pour chasser cette proie, l'attraper, la dominer, et pourquoi pas, se faire un peu de bien au passage, non ? C'était là tout l’intérêt d'une femelle de toute façon... Donner un peu de résistance pour faire bouillir le désir sans faire durer la traque trop longtemps. Toutes les femelles ne valaient pas les efforts et l'attente... A elle de prouver qu’elle méritait son respect et donc qu'elle était un enjeu qu'il convoiterait...

Ce n’était qu’un misérable morveux. Ah ! Les dieux seraient bien déçus du menu fretin que l’on trouvait en ce bas-monde. La louve adressa un regard dégoûté à cet être blanc, maculé de marquages verts et mauves. Lever la patte sur une créature si faible, si bas elle était tombée… Même les plus affaiblies loups des tribus se montraient plus dignes de mourir. Un nuage de fumée s’échappa à sa droite dans un léger crissement. L’endroit était parfait pour se donner au plaisir de combattre. Neoccy aurait sans nul doute encore une fois désapprouvé l’attitude impulsive de son aînée, mais ce petit crétin n’était plus ici pour l’ouvrir au plus grand soulagement d’Oxomo qui n’avait pu à supporter sa présence. Du moins pour le moment… Son frère risquait de tomber de haut lorsqu’elle reviendrait, plus forte que jamais, un nouveau territoire à offrir à sa tribu tandis que lui n’aura offert… quoi d’ailleurs ? La misère et la faiblesse. Après tout, c’était tout ce dont était capable cet incompétent.

Un rictus méprisant étira les babines d’Oxomo. Son échine s’était dressée en entendant ce mâle l’appeler aussi familièrement. Jamais dans sa vie, ennemis, alliés ou membre de sa famille ne s’étaient montrés aussi familier avec elle. Peut-être que eux savaient réellement ce dont-elle était capable ? Les crocs dévoilés, la louve-aztèque réagit au quart-de-tour, son orgueil profondément blessé.

« — « Poulette » ? Misérable morveux, comment oses-tu me parler de la sorte ? »

Les griffes de la solitaire raclaient le sol, produisant un léger crissement. Ses prunelles sangs brillaient d’une lueur nouvelle, plus sauvage, plus… dangereuse. Oxomo vint passer sa langue sur ses crocs tandis que sa queue féline trahissait son agacement. Malgré sa grande taille, la fine silhouette de la louve lui permettait d’être agile et rapide. Ses pattes musclées étaient un avantage pour prendre de l’élan ou prendre appuie. Même si les femelles de sa famille — du moins les rares qui lui avaient été possibles de connaître — étaient incroyablement chétive et féminine, Oxomo avait su utiliser sa carrure plus imposante à son avantage. D’ailleurs, c’était un avantage dont-elle comptait user face à ce morveux qui à moins d’avoir un tour de magie dans sa manche venait de s’attirer de sérieux ennuis.

« — Je vais te faire ravaler ton manque de manières. J’espère que tu sais au moins te défendre, cela m’ennuierait de t’éliminer sans avoir pu avoir le temps de m’amuser un peu…»

Un sourire joueur venait étirer les babines de la louve qui inclina son corps avant de prendre son élan pour bondir sur cet insolent. Une aura rouge venait progressivement entourer son corps. Oh oui… Le combat lui avait bien manqué, aussi elle comptait bien pousser ce loup dans ses retranchements et offrir un combat digne de ce nom à ses dieux.

Jaxx ; 5 PVs
Grimm ; 10 PVs
Oxomo ; 7 PVs

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Finalement ce ne fût pas une très bonne idée. Jaxx n'était pas tombée sur le genre de femelle qui laisse faire les beaux parleurs. Celle-ci ne se ferait charmer, et ne l'ignorait pas non plus pour partir cueillir des fleurs plus loin... Il sentit la cruauté de la louve noire avant même de la croiser dans son regard couleur sang. Son rictus était mauvais, sardonique. Si le jeune mâle blanc n'avait encore jamais eu affaire à une louve aussi agressive, il ne se démonta pourtant pas. C'était une femelle donc pas essence, plus faible que lui. Même si ses muscles semblaient bien dessinés et tendus à l'extrême et qu'aucun poil de graisse ne venait arrondir ses formes félines, le fier jeune coq restait à peu prêt certain de son dessus sur la poulette. Il comprit vite son erreur en voyant la colère et la rage incendier les iris grenat de la louve. Il en aurait presque eu un pas de recul, s'il n'avait pas la témérité irréfléchie d'un jeune impudent. Lorsqu'il la vit prendre ses appuis pour se jeter sur lui, il se campa bien sur ses quatre pattes pour la recevoir.

« Tu es bien prompte à défendre ton honneur à peine titillé ! T'es serais plus une dinde acariâtre ! »

Jaxx s'esclaffa juste avant que la louve ne le percute comme une bombe. Il en vit des étoiles tellement la violence du choc le surpris. Il ne sentit que trop tard la douleur cuisante à son flanc et son épaule. Son sang coulait lentement le long de son poil blanc. La salope l'avait pas raté ! L'instinct de survie et la colère -c'était à son tour de se sentir insulté et touché dans son amour-propre- le firent se redresser prestement et se jeter à son tour contre son assaillante, il bondit sous son ventre et planta ses crocs dans le cuissot de la poulette, avant de se redressa pour lui faire perdre son équilibre. S'il ne la blessa pas autant que ce qu'il avait prévu, et surtout que ce qu'elle avait provoqué comme dégâts chez lui, il restait fier de sa manœuvre. D'un nouveau bond, il fut hors de portée d'un retour de crocs direct et inspira faiblement. Il se sentait chancelant et en perte d'énergie. D'un coup d'oeil rapide à son flanc et il comprit pourquoi. De larges entailles fendaient sa peau et inondait son pelage de rouge. Il n'avait pas réalisé à quel point elle l'avait atteint en profondeur. Connasse. Au moins, il lui avait laissé une réplique cinglante de ses coups. Il n'était pas en reste, quand même ! Sa vue se brouilla légèrement au moment où une boule de poil beige s'interposa. Un mec, qu'il ne connaissait ni d’Ève ni d'Adam semblait venir à sa rescousse.

« Mais t'es qui toi, putain ??! »

Grimm, qui se promenait sereinement avec sa fille avait été témoin de l'agression brutale et sanguinaire de l'étrangère. Il avait au départ cru qu'il s'agissait de Jagh, l'un des Etelkrus avec qui, à l'époque il s'était plus ou moins lié d'amitié. Il avait vite réalisé que ce n'était pas lui mais la ressemblance frappante avec le Doyen Etelkru lui laissa présager un lien de parenté. A ce titre, et par égard pour leur amitié passé, il décida de filer un coup de patte à ce jeune mâle, même s'il ne savait pas se battre aussi bien qu'il l'aurait voulu. Sa vie de solitaire cependant l'avait fait grandement progresser, c'était déjà ça ! D'une voix forte et autoritaire, il ordonna à sa jeune louvette d'aider le loup blanc à rejoindre la maison pour que Maman l'aide. Sans hésitation, Séchat et en toute confiance suite aux mots de son père, Séchat s’évertua à pousser l'autre mâle dans le sens inverse de la méchante louve. Jaxx, entre l’incompréhension et le manque de lucidité ne se laissa pas tout de suite conduire puis, comprenant enfin qu'il allait lui falloir plus de force et de ruse que ça pour venir à bout de cette sale étrangère, accepta de suivre au pas de course la gamine qui l'interpellait. Il se promit qu'il retrouverait cette sanguinaire femelle et qu'il la déplumerait définitivement !  

« La prochaine fois je te ferais la peau, la grue ! »

Ne resta alors plus que Grimm face à cette folle dingue. Il se trouva soudain bien bête de ne pas savoir quoi faire maintenant. Cette idée était la pire qu'il ai jamais eu. Il priait l'Anaconda de lui donner la force d'au moins se défendre de cette dangereuse solitaire.

« Tu sais... Nul besoin de se battre. On peut régler cela en adulte, n'est-ce pas ? »

Le vieux rat de Bibliothèque inspira profondément en priant plus fort pour qu'elle entende raison. Parce que sinon, il ne saura pas vraiment quoi faire...

L’honneur, la fierté. Ce à quoi Oxomo attachait une grande valeur. Bien sûr, le menu fretin ne pouvait comprendre ce que tout ceci signifiait. Eux, qui n’avaient point de dignité, eux qui se contentaient d’obéir, oubliant une chose essentielle, l’instinct. Tous ces faibles vivant en communauté, se reposaient sur les autres pour se nourrir, se défendre, endosser des responsabilités. Aucun n’était en mesure de parler d’honneur, ils en étaient tous dénués. Les tribus avaient appris à Oxomo à ne pas aimer, juste haïr, ne pas parlementer, juste détruire. La confiance n’avait pas lieu d’être là-bas. C’était avec ces principes qu’elle avait grandi, ceux-là même avec lesquels elle mourra.

Son adversaire la sous-estimait, commettant ainsi une grave erreur. Peut-être était-il surpris qu’une louve l’attaque de front ? L’imbécile ! Les griffes d’Oxomo s’enfoncèrent dans la chair du loup, tandis qu’un coup de croc suffit à le blesser à l’épaule. L’odeur métallique du sang envahit ses sens. L’aura rouge se faisait de plus en plus intense autour d’elle. Son adversaire dans une tentative désespérée se glissa sous le ventre de la louve et la mordit. Serrant les crocs, la solitaire se déroba alors qu’il tentait de la faire chuter. Cet imbécile ! Espérait-il l’avoir de la sorte ? Une crise de rire la saisit. Ses prunelles rubis s’étaient posées sur le sang qui s’échappait des entailles du morveux. Ce crétin semblait se rendre compte progressivement de la gravité de sa situation. De son côté, la blessure d’Oxomo laissait s’écouler également de l’hémoglobine. Sa patte arrière serait moins fiable, mais cela ne l’handicaperait pas pour combattre.

Désireuse de repartir à l’assaut, la louve se prépara à bondir une nouvelle fois sur le loup, lorsqu’un étranger s’interposa entre eux. Une grimace de dégoût apparut sur les babines d’Oxomo. Comment la vermine osait-elle s’interposer ? Une gamine à peine âgée de quelque mois vint aider le mâle blanc au plus grand agacement de la solitaire noire qui voyait sa distraction disparaître.

« — T’es dans le chemin.»

Le mépris raisonnait dans sa voix. Pour qui ce prenait cet étranger ? Était-il désireux de mettre fin à ses jours en se mettant devant-elle de la sorte ? Le sourire de la louve-aztèque réapparut à l’écoute des paroles du blanc-bec qui ne semblait vraiment pas en bon état. Dommage, le coup suivant l’aurait peut-être achevé…

« — Et la prochaine fois, je te tuerais.  »

Ne crains rien morveux, nos chemins se recroiseront pour le dernier acte… La gamine entraîna le loup blanc loin du conflit, laissant Oxomo seul avec celui qui s’était permis d’interrompre son combat. La queue féline de la louve fouettait l’air, tandis qu’une goutte vint s’écraser sur son museau, bientôt suivie par d’autres. Le sang qui s’échappait de ses plaies vint progressivement se mêler à l’eau de pluie. Des volutes de fumées continuaient de s’échapper du sol. Impassible, la voix dénuée de toute émotion de l’assassin vint rompre le silence suite à la demande de ce nouvel adversaire.

« — Dis-moi, lorsque je t’aurais tué, qui défendra cette gamine ? »  

Je suis impatiente de le savoir, de lire le désespoir dans ses yeux lorsqu’elle comprendra que je t’aurais éliminé. Au final, avoir éloigné l’autre mâle ne changeait rien, quelqu’un devait être offert au dieu, gamin ou adulte cela ne indifférait ! Oxomo voulut bondir sur le mâle, mais sa blessure à la cuisse ne l’arrangeait pas, ses crocs ne trouvèrent pas un point suffisamment douloureux. Toutefois, elle était proche de lui, si cet imbécile ne se défendait pas, la solitaire aurait alors la possibilité d’attaquer de nouveau.

Jaxx ; 5 PVs
Grimm ; 9 PVs
Oxomo ; 6 PVs

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Le loup sablé esquissa un geste en arrière lorsque la cruel femelle noire menaça la vie de sa petite fille mais il se reprit aussitôt. Depuis qu'il était père, la mention d'un danger pour ses enfants le rendait plus téméraire et incroyablement protecteur. Pour ses petits, ils avaient été presque prêt à tuer. Le souvenir de ce jour-là sur la plage, lorsqu'il avait croisé Madde lui revint en mémoire autant que la rage et la haine qui l'avait habité à ce moment là. Il semblait au vieux solitaire que cette louve là était fait du même bois. Un être foncièrement mauvais et en quête perpétuel de violence et de sang. Il ne savait pas de quel pays elle pouvait bien venir pour chercher autant la brutalité d'un affrontement mais il était se convint très vite que malgré son jeune âge, la folle à liée avait bien plus d'expérience de combat que lui. A défaut d'entraînement véritable, il avait le savoir militaire et le souvenir théorique des possibilités lors d'un duel. Il grinça des crocs, se maudissait à ce moment là d'avoir abandonné son glowstick. La télékinésie aurait pu lui être d'un soutien important, à ce moment précis. Les babines du père de famille se soulevèrent pour découvrant son large râtelier. Sa large mâchoire et ses pupilles tranchées étaient les seules vestiges de son héritage génétique contrairement à ses frères cadets qui avaient eu droit à la longue queue de reptile et à la carrure plus épaisse. C'était comme si les Dieux avaient toujours su que Grimm n'était pas taillé pour la baston, au détriment de son Guerrier de frère et du plus jeune, comme taillé dans un roc malgré con incapacité sociale à s'épanouir.

« Tu n'approchera pas cette gamine. »

Gronda le solitaire à la queue recourbé. Lorsque la femelle étrangère se jeta sur lui, il peina a esquiver complètement son attaque mais s'en sortit relativement indemne. Seule une longue estafilade peu profonde entaillé son épaule. Un coup de chance à n'en pas douter. Il profita de n'être pas aussi blessé qu’elle le pensait pour la prendre à revers et claqua des crocs prêt de son oreille en espérant atteindre si ce n'est le cou, au moins l'oreille ou la tempe pour la déséquilibrer ! Il se doutait bien qu'il ne parviendrait à pas grand chose en usant de la force brute... Prêt à bondir au cas où, Grimm le pacifiste retenta sa chance pour calmer la furie :

« On peut peut-être trouver un arrangement pour apaiser vos humeurs ? »

Que risquait-il à palabrer au fond ? Au moins il gagnait du temps.

Ce fut un ton autoritaire qui répondit à la louve. Tiens donc, cette gamine avait donc une certaine valeur ? Probablement son rejeton. Beurk ! Oxomo n’avait jamais compris le désir d’autrui de fonder à tout prix une famille, cela n’attirait que des ennuies. Skraïne en était un bon exemple. Si il était abstenu d’avoir une descendance, peut-être n’aurait-il pas été tué par sa propre fille ? Bien décidée à jouer dans la provocation pour faire sortir son adversaire de ses gonds, l’assassin se redressa de toute sa hauteur, son casque à plumes la rendait encore plus imposante. Un ton mielleux s’échappa de sa gueule, un sourire narquois étirant ses babines.

« — Ah oui, comment tu comptes m’en empêcher ? »

La gamine est déjà condamné si tu n’y mets pas un peu du tiens… Du moins si la pluie n’effaçait pas toutes les traces… Mais un loup n’était pas chose plus difficile à trouver en ces terres, quelqu’un aura forcément des informations sur une gamine à queue de crocodile, voir même d’un morveux blanc aux motifs colorés. Rien n’était jamais perdu, encore moins un être vivant. Les crocs de l’inconnu claquèrent au niveau de la tempe de Oxomo qui eut le réflexe de reculer légèrement sa tête. Toutefois, un filet de sang vint s’échapper d’une plaie ouverte. La barbe ! Ça saignait beaucoup trop les blessures à la tête.

« — Quel genre d’arrangement pourrait-on trouver ? Je m’apprêtais à exécuter ce morveux pour les dieux et tu m’en as empêché. Maintenant il me faut un nouveau coeur.   »

Le pacifisme du loup devenait clairement barbant. Cet imbécile ne semblait nullement décidé à mettre son coeur dans la bataille, le gamin d’avant était bien plus marrant. La louve-aztèque pourlécha ses babines, la pluie imbibant peu à peu son pelage. Sa blessure à la cuisse ne lui faisait ressentir plus aucune douleur, probablement endormie par le froid. C’était tout aussi bien, elle s’en occuperait plus tard.

« — C’est tout ce que tu as ? Je suis sûre que la gamine aurait cogné plus fort, tu devrais peut-être la faire revenir, après tout, c’est toi qui va avoir des problèmes maintenant. »  

Désireuse de le titiller un peu plus, Oxomo sortit sa dague en silex de son fourreau, la coinçant dans sa gueule. Ils ne rigolaient plus maintenant, les choses sérieuses commençait. Cette dague se transmettait depuis des générations dans sa tribu, utilisée pour les sacrifices. Afin de lui faire une petite démonstration de la chose, Oxomo entailla le mâle.

Jaxx ; 5 PVs
Grimm ; 7 PVs
Oxomo ; 3 PVs

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C'est qu'elle insistait ! Elle voulait du sang, elle voulait peindre de la souffrance sur son visage et sur celui de son enfant. Grimm le sentait, il le voyait sur le museau de la solitaire. En même temps, pour avoir des Dieux de haine et de colère qui réclamaient des corps lupins, il ne fallait pas en attendre davantage de cette étrangère... Alors que ses prunelles de miel cherchait une faille, un manque d'appui où quoi que ce soit qui pourrait lui donner une chance de la mettre à terre, son esprit repassait en revu les tiroirs de sa connaissance. Ce n'était pas franchement le bon moment, mais il devait savoir : d'où venait cette folle dingue ? Vu l’accoutrement imposant et pleins de plumes il supposait un pays plus chaud et tropical, une civilisation bien plus martial et brutal où le plus fort devenait le roi et où l'on offrait à ses Déités du sang frais et des boyaux en signe de respect... C'était quand même surprenant... ! Que venait-elle donc faire si loin de chez elle de toute façon ? Pourquoi tant de sauvagerie sur des terres plutôt pacifistes ?

« Mayas ? Non Incas plutôt ! C'est ça ? Les sacrifices, la loi du plus fort, tout ça, ça colle assez bien à leur mode de vie... Non ? »

Enfin, c'est ce qu'il lui semblait se rappeler. Oh. Non. Non. Non. La bourde. Il y avait une autre contrée encore avec des habitudes similaires, il ne parvenait à retrouver le nom. Ca ressemblant à Pastèque... Flûte ! Trop concentré sur ce qui n'était absolument pas important à ce moment là, le mâle aux cheveux de neige manqua un détail dans l'attitude de la louve, un regard d'une fraction de seconde, qui, si intercepté, aurait pu permettre au Viking de peut-être éviter le coup suivant. Comme ce ne fût pas le cas, et qu'au même moment il réalisa qu'il commençait à pleuvoir doucement, il fût surpris de voir une lame lui passer sous la truffe et se planter dans sa cuisse alors qu'il tentait d'esquiver l'arme. C'est qu'en plus elle trichait la grognasse ! Elle mentionna une ultime la présence de Séchat, ce fût la remarque de trop pour le père de famille qui jusque là s'était efforcé de rester calme et d'apaiser la louve sombre. Puisqu’elle voulait du sang, il allait lui en donner tiens. Que plus jamais elle ne menace l'un de ses petits, ni ceux de personne d'autres. Grimm se campa fièrement et son regard se mit à étinceler d'une réelle colère. Il prit position pour un meilleur appui et observa rapidement quelles ouvertures s'offraient à lui. Les quelques entailles qu'elle lui avait faite saigner lentement mais inexorablement. Il allait devoir s'occuper de ça pour ne pas se vider trop vite de ses fluides et de son énergie, comme l'autre jeune imprudent. Dans un grondement sourd, le loup beige bondit face à la femelle à la queue féline qui tenait encore sa dague dans la gueule et au dernier moment il pivota sur sa gauche pour attaque son flanc tout en essayant un coup de tête-balayette coup de griffe sur son museau pour lui faire lâcher son arme.

Quelque peu intriguée, Oxomo pencha légèrement la tête sur le côté. Ainsi, ce misérable connaissait des peuples qui n’étaient pas tant que ça éloignés du sien ? C’était… intéressant. Toute fois, le loup n’avait pas cité le bon peuple, les aztèques. Mine de rien cet imbécile avait deux trois connaissances, si la louve ne s’ennuyait pas autant, peut-être aurait-elle pu l’écouter bavasser, mais il l’ennuyait. Son pacifisme, son inaptitude au combat, tout l’ennuyait chez cet étranger qui parlait plus qu’il ne se défendait. À l’heure actuelle, la solitaire ne voulait qu’une seule chose, qu’il l’a ferme.

La lame en silex toucha la dague du mâle qui ne concentrait pas suffisamment au goût d’Oxomo. Cette dernière tentait de se convaincre d’arrêter de jouer avec lui, mais un détail capta son attention alors qu’elle reprenait sa position. Une nouvelle lueur brillait dans les prunelles de son adversaire, plus déterminé, plus… enragée. Oui ! Ça y est, il s’était enfin secoué ! C’est qu’il était temps… Comme quoi à force de menacer la gamine, elle était parvenue à obtenir quelque chose de lui. Vif, le loup l’attaqua, lui donnant un violent coup de griffes qui contraint la louve-aztèque à lâcher son arme tandis que le goût de son propre sang envahissait sa gueule. Toutefois, ce ne fut pas la peur qui brilla dans les prunelles de Oxomo, loin de là, ses reflétaient une inconditionnelle joie, la frénésie du combat l’envahissait. Une aura rouge vint entourer son corps, tandis qu’un immense sourire vint étirer ses babines. L’une de ses patte avant se posa sur la dague encore au sol. Il serait dommage qu’elle ne conclu cet affrontement avec son arme, alors que ses crocs pouvaient s’avérer tout aussi dangereux.

« — Tu es réveillé, c’est bien… encore un peu et je me serais endormie face à un tel manque d’action. »

Sans avertissement, Oxomo bondit juste sous le nez du mâle, assez maladroitement d’ailleurs à cause de sa blessure, mais cela suffirait. Avant que le loup ne puisse riposter, la louve se déplaça sur son flanc droit, avant de prendre appuie sur ses pattes arrières et planter ses crocs directement dans la chair de son adversaire. Ses griffes se plantaient tant bien que mal, afin de retenir au mieux leur adversaire.

Jaxx ; 5 PVs
Grimm ; 4 PVs
Oxomo ; 3 PVs

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La lueur sanguinaire et cruelle qui s'alluma dans les yeux grenat de la femelle étrangère firent naître une réelle peur dans les entrailles du loup beige. Une froide conviction l'étreignit alors. C'était lui ou elle. Pire que ça, c'était lui et potentiellement sa fille et le jeune solitaire si ressemblant à Jagh, ou elle. Ce n'était plus juste une question de se défendre, c'était de la survie à l'état brut. Lorsque la noire l'atteignit, un glapissement s'étrangla dans la gorge du rat de bibliothèque. La souffrance irradiait tout son côté, et une nouvelle vague déferlait en lui à chaque fois qu'il faisait un pas. Ses prunelles d'or quittèrent son assaillante des yeux pour observer les dégâts : de profondes blessures laissaient fuir le sang et donc, son énergie vitale. Son esprit s'activa à vive allure, tandis qu'il s'éloignait a reculons de la sauvage et véritablement méchante solitaire. L’éclat rubis de ses yeux pourtant, lui renvoya du courage face à elle. Il ne devait pas défaillir ! Il se rappela soudain qu'il avait quelques pages d'un manuscrit coincé dans son encolure, sous la fourrure de son collier. Bien que le temps ne soit pas du tout à la lecture, ces quelques morceau de papiers lui seraient salutaires, au moins pour quelques temps ! Il s'empressa de les déchirer en de petits lambeaux qu'il chiffonna et inséra rapidement dans ses plaies en grimaçant. Le parchemin s'imbiberait de son sang, l'empêchant de continuer à couler et aiderait légèrement à la fermeture des vaisseaux sanguins en faisant coaguler le tout autour des morceaux de papyrus. Du moins il l'espérait, parce qu'actuellement, il n'avait rien d'autres sous la patte ! Sa vie commençait à se troubler alors qu'il était en perte de force, toutefois, les pulsations douloureuses de son côté droit se calmèrent légèrement tandis que le sang ne pouvait plus sortir à si grands flots. Ca ne fonctionnait pas aussi bien qu'escompté, mais c'était déjà ça de pris ! Grimm releva le museau vivement pour surveiller la femelle et tenter de comprendre les rouages de son esprit, afin de prévoir, peut-être, ses prochains gestes...

L’avant du corps légèrement incliné, la louve laissa s’écouler de sa gueule le sang du loup. La pluie imbibait son pelage, la rendant légèrement plus lourde, mais cela ne la contraignait nullement. Plus encore, cela ne l’a détourné absolument pas de son objectif. Quelqu’un devait mourir, voir même plusieurs… Ce loup avait eu tord de s’interposer entre elle et sa première proie, il allait maintenant le payer de sa vie. Oxomo n’en avait rien à faire des principes de ce parasite. Défendre autrui en maintenant en jeu sa propre existence, un principe que cette louve au coeur égoïste n’avait jamais compris.

Son adversaire semblait quelque perturbé, étais-ce ses blessures qui le tourmentaient de la sorte ou alors comprenait-il enfin à qui il avait à faire ? Contre toute attente, cet idiot sorti dont ne savait où de vieilles pages déchirés qu’il appliqua sur ses blessures. À défaut de mourir vidé de son sang, il allait se chopper une infection bien sympa ! La solitaire haussa les sourcils.

« — Qu’est-ce que tu me fais là ? Espèce d’imbécile, tu perds bien trop de sang…»

Beaucoup trop pour que quelques pages absorbantes suffisent, même pas sûr que des blessures pareilles soient récupérable. Dommage, il était pourtant loin d’être idiot… Maintenant qu’il était à l’agonie, Oxomo pouvait bien répondre à sa suggestion précédente. Fière, la solitaire se redressa de toute sa hauteur, le museau incliné vers le ciel.

« — Ni incas, ni mayas… Mais tu n’étais pas loin. Je suis une aztèque.»

Vive, elle bondit juste sous son nez, se rattrapant avec une certaine maladresse à cause de sa blessure à la patte arrière. L’autre tâche avait bien visé !

Jaxx ; 5 PVs
Grimm ; 2 PVs
Oxomo ; 3 PVs

« Ignite

« Jaxx & Oxomo & Grimm & Séchat & Vinara & libre


Malheureusement la perte de sang était importante et la douleur entêtante. Grimm commença a vaciller. Il sentait la faiblesse de ses pattes et la tête qui commençait à lui tourner. Effectivement, il était un sacré imbécile d'avoir espérer se sauver de l'exsanguination avec quelques morceaux de papyrus. Bien vite d'ailleurs, le papier s'imbiba du liquide grenat et ne pu pas en contenir plus. Le sang se remit à couler inexorablement le long du flanc et de l'antérieur du solitaire au poil beige tournant au carmin. Tandis qu'il s'efforçait de tenir droit et de fixer la louve étrangère, il changea d'appui pour soulager son côté violemment atteint. Il remarqua l'allure altière, impérieuse et arrogante de l'étrangère alors qu'elle donnait avec orgueil le nom de son peuple. Quelle vanité ! Si jusque là Grimm n'avait fait que se défendre de cette folle, désormais il ne la vit plus que comme une brute sanguinaire. Il n'avait plus que l'image de la fanatique extravagante, dangereuse et déséquilibrée qu'elle était. Il sût donc qu'il n'en réchapperait pas et pria les Sept, l'Anaconda particulièrement, de protéger ses enfants d'une telle furie. Que jamais elle ne suive la trace de Séchat et ne la retrouve pour lui faire subir un sort égal ou pire que le sien.

« Aztèque... »

Bien entendu quand on parle du loup on en voit le bout de la queue. Il entendit la voix de sa fille, à peine couverte par Vinara qui hurlait son nom. Il tourna le museau vers sa compagne, l'horreur figé sur les traits au moment où l'indigène bondissait une énième fois, juste devant lui. Non. NON. NOOON. FUYEZ. COUREZ. LOIN. Il était trop tard pour lui mais il pouvait peut-être encore les protéger, leur faire gagner un peu de temps. Alors avec l'énergie du désespoir, il boula contre la folle dingue qui l'assaillait encore. Il la poussa sans toutefois éviter son ultime coup, celui qui serait fatal. Cela dit dit, il avait déjà tant perdu de sang qu'il n'était même pas sûr que ce dernier acte eu été utile. Grimm roula dans la poussière, le souffle court et saccadée. Sa vision commençait à se troubler. Il cracha le peu d'air qu'il restait dans ses poumons pour aboyer un dernier ordre à son enfant.


« GEB ! SECHAT, TROUVE GEB... »

Il toussa tandis que la souffrance semblait s'envoler, quittant son corps mou et vidé de toute énergie. Un voile blanc vint tomber devant les prunelles de miel du rat de bibliothèque alors qu'il voyait la silhouette fine et agile de sa Chapardeuse s'avancer vers lui. Il sentit son odeur l'envelopper, son museau caresser brusquement le sien avant que le froid ne s'empare de tous ses sens.

« Vi... Vinara, c... cours... »

Murmura t-il en expirant la dernière bouffée d'oxygène de son corps. Les dernières tensions dans ses muscles lâchèrent prise et il s’affaissa complètement. Il ne resta alors du noble chevalier conteur d'histoire qu'un cadavre couvert de son propre sang qui se répandait en une flaque sombre ainsi qu'un dernier espoir : celui que Kiro apporte son aide à la louvette qui courait à perdre haleine le plus loin possible de cette scène macabre. Malgré l'invective de son père, elle avait prit le temps d'observer avant de fuir. Séchat avait donc compris que plus jamais elle ne reverrait son papa. Que plus jamais elle ne le verrait lui sourire avec tendresse ou lui raconter des légendes avec le regard pétillant. Des larmes inondèrent ses joues alors que la toute jeune femelle brune courait vers les terres Etelklrus en hurlant le nom de son oncle. Elle aussi pria les Sept Grands Dieux du ciel pour qu'il protège sa maman et qu'elle n'accompagne pas Grimm sur le chemin de l'autre monde. Elle avait peur, elle avait si peur ! Et cette fois ci, elle ne se perdit pas en cours de route avant de franchir la frontière, elle ne rencontra pas d'autres louveteaux qui lui auraient fait perdre un temps précieux pour la survie de sa mère. Elle ne se laissa pas déconcentrer de son but. Trouver son oncle au plus vite pour qu'il vienne en aide à Maman !

Thalion [10PV]

Journée ordinaire, journée de garde pour Thalion. Il vadrouillait près des marais où les bras d'eau provenant des monts se jetaient dans la mer, la frontière entre les territoires étrangers et les leurs. Parfois, il se figeait sur place lorsqu'il croyait entendre un bruit suspect, mais ce n'était que la nature ou le fruit de sa débordante imagination. Parfois aussi il croyait suivre une piste au sol, mais en réalité ce n'était que ses propres empruntes et il tournait en rond comme un idiot.
Là, soudain, un bruit le fit relever la tête. Oreilles tendues, les yeux bien ouverts, il se précipita pour en savoir l'origine, frôlant les arbres pour se glisser comme une ombre silencieuse. Il se tapit dans les hautes herbes, près à bondir sur la créature qui courrait en direction de son territoire. Elle semblait affolée et désorientée, la cible parfaite. Le moment venu, il sortit de sa cachette et bondit devant l'étrangère en rugissant fièrement, la gueule grande ouverte comme celle d'un lion. Lorsqu'enfin il referma les mâchoires et observa sa trouvaille, son visage farouche se décomposa de honte. La créature n'était autre qu'une simple enfant ! Terrifiée qui plus est.


Oups.. Couina-t-il en serrant les dents.

Sa cousine en plus ! Quel con ! Il s'approcha doucement en rampant le sol, et s'excusa mille fois en lui léchant le crâne. Son coeur battait si vite, elle peinait à respirer et des larmes lui inondaient les yeux et coulaient sur ses petites joues. Etait-il si effrayant que ça ? Il se mit à rire, tant cette situation était gênante.
Lorsque la gamine put finalement s'exprimer, Thalion s'alarma de son rapport et son pouls s'accéléra dans ses tempes. Il attrapa l'enfant et l'emmena aussi vite qu'il put à sa mère. Korra la prit sans hésitation contre elle et lui apporta une chaude étreinte pour la rassurer. Elle était désormais en sécurité, elle ne risquait plus rien ici. Le garde ne perdit pas une seconde : il courut chercher son père, lui expliqua brièvement la situation et à deux ils s'élancèrent sur le lieu du drame.

Pas le temps d'analyser la scène pour le disciple du Grizzli, en voyant son oncle au sol baigné dans son sang, la rage lui monta au cerveau et il devint incontrôlable. Les bois sur son dos s'illuminèrent de la chaude lumière d'Aka et il hurla de douleur lorsque la métamorphose commença. Alors qu'il se débattait comme un ours enragé, de longs bois rouge aussi solides que de la roche poussèrent sur sa tête, formant des pics acérées à leurs extrémités. Ses cris transpercèrent le silence morbide et lorsqu'enfin ce fut terminé, il se cabra et fonça comme un taureau sur l'assassine aux cheveux rouges.

[Dé]

L'étrangère était probablement trop faible pour éviter une telle attaque. Thalion la percuta de pleins fouet et l'éjecta du sol avec ses bois. Il se cabra de nouveau et gronda gueule ouverte comme un enragé. La force d'Aka le guidait désormais, il était déchaîné.

Le loup murmura le nom du peuple auquel Oxomo appartenait. L’intéressée ne put qu’afficher un sourire encore plus grand bien que ses blessures commençaient à la chatouiller. Que n’aurait-elle pas donnée pour être aussi insensible à la douleur que le fut son père ? Une voix ramena la tueuse à la réalité. Ainsi, la gamine était revenue ? Visiblement aussi stupide que son père, bien que cette fois elle était accompagnée par une louve. Ah, mais c’est que toute la famille s’est donnée rendez-vous, bien ça m’évitera à avoir à les traquer… Alors que son adversaire se vidait de son sang, il demanda alors à sa fille de trouver un dénommé Geb. En voilà un nom intéressant, cela risquait d’être amusant, réduire toute cette famille à néant. La louve et la gamine vinrent renifler le corps du mâle beige qui venait de lâcher son dernier souffle.

« — Ahhhh, ce n’était pas si amusant que ça finalement, tu es mort bien trop vite…»

Mais bon au moins, il lui restait l’épouse et la fille. Oxomo s’en contenterait. La loupiote prit néanmoins la poudre d’escampette, laissant les deux louves seules. Entre adultes, cela serait plus amusant, la veuve serait probablement remontée. Alors que la louvez-aztèque s’apprêtait à lancer sa première attaque, quelque chose la percuta violemment, la propulsant au sol. Une grimace vint étirer les babines de la louve qui sentait une intense douleur au niveau de sa cage thoracique. Par les dieux, elle devait avoir une ou plusieurs côtes de cassées ! Tant bien que mal, Oxomo se releva avant de secouer sa tête pour remettre ses idées au goût du jour. Rapidement l’aura rouge vint entourer son corps, formant une sorte de halo d’avertissement. Le morveux qui lui faisait face semblait bien décidé à prouver sa force. Une lumière rouge brillait sur son dos, qu’étais-ce donc que cela ?

« — Quel fougue petit… C’est toi le dénommé Geb ? Hum… Non je n’en ai pas l’impression, qu’importe, je le trouverais.»

Bien que l’assassin n’ait pas eu suffisamment de combat, elle n’était pas non plus suicidaire. Un petit nuage de fumée s’échappa de sa gueule lorsqu’elle soupira. La pluie inondait son pelage, ce n’était pas le meilleur atout lors d’un combat. Sa blessure à l’intérieur de la cuisse ne semblait pas au mieux non plus, elle allait devoir étaler un bon cataplasme dessus.

« — Je m’arrête là pour aujourd’hui, mais j’espère qu’on se recroisera, ça risque d’être amusant. »

La solitaire pris alors congé, d’une démarche moins rapide qu’à l’accoutumé. Elle allait devoir trouver un abri temporaire, le temps de soigner ses blessures. Un résident de ces terres en moins, mais ce n’était que le début d’un sombre projet.