Du temps avec mon capitaine [PV Kéran]

J’étais bien sûre heureuse de passé du temps avec le capitaine des Readers, et de me dire que je pourrais bientôt être utile quelque part à une communauté. Que ça ne concernerait pas que moi. Je l’écoutais me dire que je les rencontrerais bien assez tôt. Oui, l’île n’est pas très grande, mais cela me convient, au moins on y est bien, avec des individus sur lesquels on peut sans doute compter une fois qu’on est intégrer. J’espère vraiment pouvoir me sentir bien parmi eux. Et puis dans tout les cas, j’ai dis que j’appartenais à Kéran et je n’ai pas changé d’avis, même si c’était peut être de l’humour dans son cas.

Il a tué Séchat, la louve dépressive, malheureuse, qui n’a envie de rien, et qui se planque, et il a donné naissance à Naïade. Une louve dans la peau de laquelle je me sens bien plus à l’aise et plus forte. Et je ne pense pas avoir assez d’une vie pour remercier Kéran de m’avoir sauvé de l’enfer dans lequel je me trouvais englouti.

Alors que je lui avais demandé comment aider, il se glissa vers moi, approchant sa truffe de mon oreille. Il provoqua une chaleur dans tout mes muscles et un frisson me couru dans l’échine avant que je ne lui lance un regard. Posant ma patte sur sa truffe pour la lui repousser d’un air blasé en roulant des yeux.

« Voyons Capitaine ce n’est pas une manière de parler à votre esclave, vous allez faire jaser »

Me moquais-je avant de reposer ma patte au sol et de secouer mon pelage. Ma queue s’agitant à son tour avant que je ne m’asseois dans le sable fin, ramenant ma queue contre mes pattes et pointant mes oreilles. Observant l’horizon avant d’hésiter.

« Votre nouvelle sirène sait lire des cartes, lire la carte des étoiles quand il fait nuit aussi, elle s’y connait bien en médecine, elle a toute la théorie, et un petit peu de pratique. Elle pourrait donc récolter tout ce qui est nécessaire aux soins de votre équipages, et pourrais soigner chacun de ses membres. Elle ne sait pas forcément bien se battre, mais elle a l’art de parler et peu facilement échanger avec des claniques du continents affin d’obtenir quelque informations que ça soit. »

Lui répondis-je avant de tourner la tête, l’observant, je ne sais pas si je serais bien utile. Je n’ai pas la force, je ne suis pas très endurante, mais je suis courageuse, persévérante et têtue. Je sais m’adapter et j’ai un palmarès de connaissance tout à fait extraordinaire. Puis je me rappelais de ma visite dans le navire échouer sur les côtes qui m’a fait faire une petite découverte. J’ouvris alors le livre que j’avais avec moi depuis mon départ de l’île Fantôme, et en sorti de vieilles cartes avant de les tendres à Kéran.

« Je ne sais pas si ça peux vous intéresser, elles étaient dans le navire qui tombe en ruine. »

Lui dis-je calmement espérant qu’il ne le prendrait pas mal. Je les ai récupérer pour le clan Readers, pas pour moi. Si il ne les veut pas, j’irais les remettre la bas.

Je l’avais repoussé, je ne sais pas trop pourquoi sur le moment, sans doute pour le faire chier. Mais aussi pour le remettre dans le contexte, s’il voulait me traiter comme une esclave ça ne me posait pas le moindre souci. Par contre il fallait éviter d’entacher sa propre réputation. Secouant la tête, quand il me répondit je haussais les sourcils en le fixant.

« ça te donne pas le droit d’être déraisonnable »

Soupirais-je longuement avant de lever la patte quand il grogna dessus. Je m’étais retournée vers lui grondant un petit coup au niveau de son poitrail comme si j’allais le mordre. Je n’avais pas envie qu’on le critique à cause de moi, ni que ma présence lui porte préjudice. Que ça soit à qui que ce soit. Je voulais juste être parmi eux, rien de plus. Je ne demandais pas grand-chose. J’agitais les oreilles avant de relever la truffe vers lui.

« Le maître devrait arrêter de jouer avec le feu. »

Lui fis-je remarquer avant de lui répondre sur sa question, sur mes capacités et ma potentielle utilité. Je n’étais pas venu dans ce clan pour servir de potiche et attendre que le temps passe comme une pauvre cruche. Il me répondit alors que mes capacités étaient intéressantes et je m’en sentie à la fois soulagée et heureuse. Je n’avais rien pour moi, pas de force physique, pas de rapidité, pas de don, rien, juste l’intelligence et les connaissances. Alors que cela puisse servir me provoqua une immense sensation de plaisir. Je ne suis pas tout à fait inutile !

Je remuais la queue avant de l’écouter, il pourrait donc essayer de me trouver un moyen d’apprendre à me battre ? Hum je suis pour, j’opinais de la truffe en l’écoutant. Me rappelant alors de Sayuri, oui, elle se faisait vieille. Je l’écoutais jusqu’au bout avant qu’il ne me prenne de haut, m’obligeant à me relever pour être à sa hauteur, je me redressais bien, pointant les oreilles, dévoilant les crocs, et le forçant à reculer en avançant d’un pas décidé.

« Si je deviens votre médecin, et que vous êtes blessé un de ses jours, je vous préviens, je vous obligerais à m’obéir, capitaine ou pas, quand on est malade, on est tous logé à la même enseigne ! »

Lui dis-je fermement avant de sourire, me coulant contre lui, mon pelage frôlant le sien alors que je le longeais. Ma queue de reptile se glissant sous sa truffe pour lui refermer les mâchoires. Je tournais la tête par-dessus mon épaule avant de lui sourire.

« Je serais un médecin digne de vous, je vous le promets »

Lui assurais-je plus doucement avant de m’asseoir, ramenant les cartes sortie avec ma queue avant de les lui agiter sous la truffe.

« Alors ses cartes ? J’en fais quoi mon capitaine ? »

Lui demandais-je croisant son regard et attendant sa réponse. Je sais que je suis changeante, mais il ne faut pas qu’il prenne mal mon attitude précédente. J’ai l’impression qu’il me croit parfaitement faible et fragile comme si j’allais me briser à la moindre petite chute. Mais j’ai survécue, à Oxomo, à la peur, à la mort, à la solitude, à la folie, et à l’enfermement. Je devrais pouvoir survivre contre la liberté.