Jeu ou entraînement entre frangins[feat.Ortie]

Secouant son épaisse tignasse de cheveux gris et verts, le jeune mâle était ravi de pouvoir enfin quitter le Grand Castle. Même s’il était calme, aimé la lecture et les après midi de réflexion, l’enfermement ne lui allait pas du tout. Il avait besoin de voir la nature, d’entendre les oiseaux, de capter le vent dans son poil, et de suivre des yeux des animaux qui passent par là en ne se souciant pas de lui. Il avait eut le droit de sortir il y a quelques jours, et commençait à reprendre le cours d’une vie normale. Il était parti en ballade, l’esprit vagabondant.

Il songeait que s’il était doué en médecine et pour fuir après son essaie avec Sushi, il n’avait aucune force physique. Tout juste quelques connaissances à la Chasse grâce à ce cher Athelstan. Il faudra qu’il aille remercier le vieux loup d’ailleurs. Et peut être même lui proposer un entraînement. Ça ne serait pas plus mal. Remuant doucement sa queue de reptilien le jeune canidé s’élançait dans la lande à petite foulée. Il n’avait pas vu la déesse Renarde à qui il tenterait un jour de prétendre à l’obtention du Glowstick. Il n’était pas prêt du tout à aller la voir pour le lui demander. Il savait qu’il ne savait encore rien du tout. Qu’il lui fallait encore d’autre connaissance, développer sons avoir et grandir encore moralement. Il n’était même pas encore capable de défendre correctement les siens, et ça, c’était déprimant à ses yeux.

Il se mit à ralentir en sentant une odeur connue. Quelque chose d’à la fois agréable et agaçant. S’il adorait Ortie, il avait souvent du mal à la comprendre et à gérer son comportement. Il était souvent perplexe face à son attitude. Mais c’était sa petite sœur, enfin, il ne s’autoriserait jamais à l’appeler petite sœur, d’abord par respect pour elle, ensuite parce qu’il ne voulait pas la vexer, et enfin, parce que malgré sa petite taille, sa sœur avait un grand caractère et sans doute un grand cœur aussi. La cherchant du regard, il remarqua qu’il était arrivé vers les falaises Littorales. Un sourire se dessina sur les babines du loup, a force de penser à Dairo il allait vers son temple sans même s’en rendre compte. Il roula des yeux en soupirant, détournant la tête avant de voir sa sœur au loin.

Penchant la tête en fixant la petite silhouette grise, il se décida à la rejoindre, s’approchant au petit trot. Il lui lança un regard en remuant doucement la queue.

« Yo Frangine, qu’est ce que tu fais ici toute seule ? »

Lui demanda-t-il, pas du tout inquiet pour elle car ils étaient dans le territoire Etelkrus, que sa sœur pouvait très bien être venue ici pour s’entraîner à chasser quelque animal que ça soit. D’ailleurs si il la dérangeait pendant une chasse il risquait de le sentir passer, mais il avait l’habitude à dire vrai.

 Toujours aussi belliqueuse, il y a des choses qui ne changent pas. Saqqarah aimait sa frangine. Mais il n’osait jamais la défendre ou la protéger, de peur que justement, elle le prenne mal. Il ignorait que sa sœur ne savait rien de lui, qu’elle se trompait sur toute la ligne. Il n’était ni vantard ni faux cul de toute façon. Mais il ne parlait jamais avec Ortie, alors elle ne pouvait pas le savoir. Il devenait silencieusement de plus en plus indépendant, et surtout de plus en plus indécis. Soit il avait énormément de respect pour Pepper et Annette, mais ne supportait toujours pas l’idée qu’elles aient des prisonniers et puissent maltraiter un loup qui se détourneraient de la meute. On ne choisit pas qui on est, et être jugé pour ce que l’on est semble insoutenable au canin.

Il observa la jeune louve qui lui demanda de mieux lui parler et s’assit calmement dans la pelouse, rabattant sa queue contre ses pattes en observant Ortie d’un regard aussi calme que bienveillant, ne prenant pas mal son ton froid et agressif.

« Heureusement que tu fais ce que tu veux. Mais, comment dois-je parler à ma soeur alors ? »

Il n’avait pas de dictionnaire Ortie. Alors il ne savait pas du tout comment lui adresser la parole. Ah sa question il roula des épaules sous son pelage avant de croiser ses pattes avant finissant coucher sur le ventre.

« Ah non du tout. De toute façon je pense finir sans Glowstik. Et je cherchais un partenaire pour m’entraîner au combat. »

Oh ça il y pensait de plus en plus. Depuis sa discussion avec Tawana, l’idée même de porter un Glowstick le troublait et le dérangeait. Cela signifiait qu’on sen remettait à un seul dieu, alors qu’il y en avait plusieurs. Il trouvait complètement absurde qu’une divinité soit unique dans le cœur d’un loup, alors qu’il y en a plusieurs à prier. Et surtout il ne voulait pas ressembler à l’un ou l’autre, mais à lui-même.

« Je te parlerais bien de certaines de mes pensées, mais j’ai toujours peur de la façon dont tu réagirais, alors je préfère me la boucler. »

Il n’arrivait pas à savoir si sa sœur était entièrement sous le joug des Etelkrus ou si elle était différente et parvenait à penser en se détournant de sa propre meute d’origine. Un soupir lui échappa à cette pensée. En fait il voulait protéger tout les loups, pas seulement les Etelkrus. Ils étaient sa patrie et sa famille, mais à ses yeux tout les loups méritaient d’être protéger et soutenus. Et pas parce qu’ils avaient des valeurs communes, mais parce qu’ils tenaient aux uns autres. Il se demandait souvent ce qui unissait tout les loups de sa meute. Tous avaient-ils les mêmes valeurs ? Non certains voulaient le combat, et détestaient ce qui n’était pas Etelkrus.